compétitivité

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2013, ALORS, PRÊTS
POUR LE CHOC DE
COMPÉTITIVITÉ ?
Bistrot
éco
Café sur les
quais
Janvier 2013
LE BISTROT ÉCO
Quelques objectifs
L’économie, comme opportunité pour penser
global et agir local
 Un lieu de débat, de partage, de confrontation
 Un lieu de constructions
Un cadre de réflexion utile aux débats
Des apports multiples, pluriels
TOUS ATTERRÉS ?
Les sources
 Le CESE (oct 2011)
 Le rapport Gallois (nov 2012)
 le « pacte national pour la croissance, la compétitivité
et l’emploi »
 En finir avec la compétitivité
 L’ANI sur la sécurisation de l’emploi (11 janvier)
UNE PREMIÈRE DÉFINITION
D’après le Petit Larousse
 être compétitif c’est être susceptible de supporter la
concurrence avec d’autres
OCDE
 La latitude dont dispose un pays, évoluant dans des
conditions de marché libre et équitable, pour
produire des biens et services qui satisfont aux
normes international du marché tout en maintenant
et en augmentant simultanément les revenus réels
de ses habitants dans le long terme « cela n’est
possible qu’avec une productivité en hausse
UNE PREMIÈRE DÉFINITION
La compétitivité est entendue par l’Union
européenne comme la capacité d’une nation à
améliorer durablement le niveau de vie de ses
habitants et à leur procurer un haut niveau
d’emploi et de cohésion sociale dans un
environnement de qualité.
Elle peut s’apprécier par l’aptitude d’un territoire
à maintenir et à attirer les activités et par celle
des entreprises à faire face à leurs concurrentes
Lisbonne (2000) Göteborg (2001)
LES DÉTERMINANTS DE LA
COMPÉTITIVITÉ
 Compétitivité coûts : les coûts de production : travail et capital
 Compétitivité prix, par la diminution des prix de vente
 Compétitivité hors-prix : innovation, qualité, etc…
DE LA DÉFINITION AUX THÉORIES
 D’où vient la richesse :




Du commerce ? Le mercantilisme (XVI siècle)
De la terre ? Les physiocrates (XVIII siècle)
Du travail ? L’économie classique puis marxiste
Et la notion de croissance ?

Le travail est-il un coût ou bien la source des richesses ?

Y = f(K,L)
La compétitivité :
enjeu d’un nouveau
modèle de
développement
Mme Isabelle de Kerviler
LA DÉFINITION DE LA
SOCIÉTÉ CIVILE ORGANISÉE
La compétitivité est la capacité de la France à
améliorer durablement le niveau de vie de ses
habitants, et à leur procurer un haut niveau
d’emploi et de cohésion sociale, dans un
environnement de qualité. Elle peut
s’apprécier par l’aptitude des territoires à
maintenir et à attirer les activités, et par celle
des entreprises à faire face à leurs
concurrentes.
LES PISTES A INVESTIR
 Pour une croissance durable : créneaux d’avenir
 Pour un Etat stratège garant d’une vision long
terme
 Pour une véritable politique industrielle
 Pour un cadre renouvelé du financement des
entreprises
 Des infrastructures en liaison avec les territoires
à développer
 Valoriser le potentiel humain
 Un nouveau partage de la valeur ajoutée
COMPÉTITIVITÉ
 Pour une approche globale de la compétitivité :
 Des échanges commerciaux équilibrés
 Agir contre les délocalisations
 Eviter la compression de la demande intérieure
 Développement d’une économie de proximité
 Comportement environnemental responsable
 la France aurait accueilli 782 projets
d’investissements étrangers correspondant à
près de 32 000 emplois, en provenance
principalement d’Allemagne et des États-Unis
(AFII 2010)
COMPÉTITIVITÉ
 Bien au-delà du coût du travail :
 Coût du capital
 Le taux de change
 La qualité
 R&D
 L’organisation du travail
 Des politiques publiques efficaces
COMPÉTITIVITÉ
 France-Allemagne
 Allemagne, premier fournisseur, premier client de la
France
 La France est aujourd’hui le troisième fournisseur après
avoir été le premier (Chine et Pays Bas)
 Industrie D spécialisée haute VA peu sensible aux coûts
 ETI (Mittelstanden )
 Un réseau bancaire en appui de l’industrie
 Sous-traitance à l’Est, puis assemblage en D et
exportation de produits made in germany
 Le capitalisme rhénan
COMPÉTITIVITÉ
 Les atouts de la France
 Des bons restes d’une infrastructure, fruit d’un Etat
aménageur
 Un développement démographique
 Les blocages
 Une faible performance du système éducatif
 Une formation professionnelle inadaptée
 Un désamour pour l’industrie
 Un mythe : le développement économique par
l’immatériel
 Une R&D privée sous calibrée
 Des politiques publiques instables
 Les dividendes les plus élevés d’Europe
La copie de M.
Gallois
M. GALLOIS EN QUELQUES
MOTS… ET CHIFFRES
Mai 1981 , directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement
Juillet 1989, PDG de la Snecma
Juin 1992, il est nommé PDG de l’Aerospatiale
Juillet 1996, présidence de la SNCF
Juillet 2006, co-président d'EADS et PDG de la branche civile, Airbus,
En 2008, il est le 14e patron le mieux payé de France avec 2,52 millions € en
2008
Il est également président de la Fédération nationale des associations d'accueil
et de réinsertion sociale (FNARS)
Il est nommé, le 6 juin 2012, commissaire général à l'investissement
LA COMMANDE DU
PREMIER MINISTRE
Donner un nouvel élan à l’industrie
Se rassembler autour d’un véritable pacte
productif pour la compétitivité, la croissance
et l’emploi
 Dans le cadre de la conférence sociale de juillet
LES ÉLÉMENTS DE CONSTAT
 Un véritable décrochage :
 Des pertes de parts de marché considérables à
l’exportation : en Europe, premier débouché commercial
de la France (58,4 % des exportations en 2011), la part
de marché des exportations françaises est passée de
12,7 %, en 2000, à 9,3 %, en 2011. Sur la même période,
les exportations intracommunautaires de l’Allemagne ont
progressé de 21,4 % à 22,4 %.
 Globalement, le solde de la balance commerciale est
passé d’un excédent de 3,5 milliards d’euros en 2002 à
un déficit de 71,2 milliards d’euros (soit 3,5 points de
PIB), en 20117.
 La balance hors énergie était de + 25,5 milliards d’euros
en 2002, elle est de –25,4 milliards d’euros, en 2011.
LES ÉLÉMENTS DE CONSTAT
 Un véritable décrochage :
 Faible spécialisation de l’industrie française : milieu
de gamme sensible à la compétitivité prix
 L’industrie a rogné ses marges : de 2000 à 2011 de 30
à 21 %, + 7 points en Allemagne
 Des exceptions : luxe, aéronautique, nucléaire,
pharmacie, produits agroalimentaires.
LES CAUSES
 Le millefeuille administratif
 Dépense R&D des entreprises : 1,4% du PNB, + 2
% Allemagne et pays nordiques
 Inadéquation de l’appareil de formation initiale
 Image de l’industrie
 Difficulté d’accès aux crédits
 Une épargne abondante non dirigée vers
l’industrie (sur 1 600 G €, seulement 5 % vers
l’industrie)
LES CAUSES
 Taille des entreprises
 Logique filière et cascade de sous-traitance
 Avec des délocalisations sur le système productif
 Un dialogue social ne reposant pas sur la
confiance
 Un marché du travail qui fonctionne mal,
difficultés à articuler emploi et formation
POUR AUTANT DES ATOUTS
 L’industrie culturelle, le luxe, la pharmacie,
l’industrie aéronautique et aérospatiale, l’industrie
nucléaire, le tourisme.
 Les grands groupes puissants plus nombreux
qu’ailleurs. Un avantage décisif dans la compétition
internationale : les 200 premières entreprises
françaises emploient 28 % des salariés des secteurs
marchands. Elles réalisent 62 % de la recherche
industrielle et 50 % des exportations
 Un taux important d’émergence de PME innovantes
POUR AUTANT DES ATOUTS
 Une recherche reconnue mondialement
 Une productivité du travail une des plus forte
d’Europe
 Un prix de l’énergie faible
 Infrastructures et services publics de qualité
QUE FAIRE ?
 Réduire le poids des actionnaires
 Voix délibérative pour des salariés actionnaires (4
pour les plus de 5000 salariés)
 Création d’un commissariat à la prospective
QUE FAIRE ?
 Une montée en gamme de l’industrie
 Une politique de la demande soutiendrait
probablement mieux la croissance à très court terme
selon les modèles de simulation, mais se traduirait,
du fait des lacunes de l’offre française, par une forte
poussée de l’importation et du déficit extérieur ; elle
ne réglerait en rien notre problème de compétitivité
et de croissance potentielle
 Une politique centrée sur l’offre soutient la
croissance à court terme par les consommations
intermédiaires qu’elle génère et par son impact sur
les anticipations des agents économiques
QUE FAIRE ?
 Un choc de compétitivité
 Apporter un ballon d’oxygène aux entreprises en
transférant le coût du travail sur la consommation
 Nous proposons donc de transférer une partie
significative des charges sociales – de l’ordre de 30
milliards d’euros, soit 1,5 % du PIB – vers la fiscalité et
la réduction des dépenses publiques (2/3 sur les
cotisations patronales et 1/3 sur les cotisations
salariales)
QUE FAIRE ?
 Un choc de compétitivité
 une baisse limitée de l’impôt sur les sociétés pour les
bénéfices réinvestis et, d’autre part, une taxation des
rachats d’actions.
 Un dialogue social ouvert sur l’utilisation de ce
supplément permettra à chacun, dans la
transparence, de prendre ses responsabilités. Nous
proposons donc qu’une information spécifique sur le
volume et l’utilisation du supplément de marge ainsi
créé soit fournie au comité d’entreprise et discuter
en son sein à l’occasion de la présentation du budget
de l’entreprise
QUE FAIRE ?
 Un choc de compétitivité
 Nous plaidons pour que la recherche sur les techniques
d’exploitation des gaz de schiste soit poursuivie.
 Sanctuariser le budget de recherche
 Faire croître le nombre d’ETI
 Renforcer la solidarité au sein des filières (chartes de
bonnes pratiques)
 Donner aux Régions la responsabilité de coordonner
l’action des différentes structures régionales en charge
de promouvoir l’innovation et le développement de
l’industrie, ainsi que d’animer le dialogue social
QUE FAIRE ?
 Un choc de compétitivité
 demander aux partenaires sociaux de négocier les
modalités de mise en œuvre d’un compte individuel
de formation, « crédité » soit au début de la vie
active, soit chaque année, et attaché non au statut,
mais à la personne.
 Le niveau élevé de l’euro, par rapport aux autres monnaies
mondiales entre 2005 et 2012 (au dessus de 1 ,3 dollar pour
1 euro) a joué un rôle – très souvent sous-estimé – dans la
divergence des économies européennes
Pour une nouvelle
politique industrielle
Notes - Stéphane
Israël - 24 Février
2010
LA DÉSINDUSTRIALISATION
Il faut rompre avec trois idées reçues
L’économie pourrait se passer de l’industrie
L’industrie pourrait se passer de l’Etat
Les Etats pourraient jouer le chacun pour soi
en matière de politique industrielle, au sein
d’une Europe dominée par les seuls impératifs
de la monnaie et de la concurrence
1 à 2 % de PIB par an en investissement
d’avenir
En finir avec la
compétitivité
UNE ERREUR D’ANALYSE ?
 Il s’agit en théorie avec ces politiques de favoriser
les exportations
 Comprimer les coûts pour gagner des parts de marché à
l’export, tel est l’impératif catégorique que l’on veut
nous imposer. mais cette logique est prise dans des
contradictions dont elle ne peut sortir.
 En effet, l’essentiel des relations commerciales des pays
de l’Union européenne a lieu à l’intérieur de l’Union. les
clients des uns sont les fournisseurs des autres et les
déficits des uns font les excédents commerciaux des autres
POUR UN AUTRE DIAGNOSTIC
 Entre janvier 2002 et avril 2008, l’euro s’est
réévalué de 78 % par rapport au dollar.
 depuis 2002 cette hausse aurait freiné les exportations
françaises à la hauteur de 0,3 point en moyenne par
trimestre. le contraste est manifeste avec l’Allemagne qui, se
situant sur des créneaux haut de gamme, est moins sensible
aux variations de prix.
POUR UN AUTRE DIAGNOSTIC
LE MODÈLE ALLEMAND
POUR UN AUTRE DIAGNOSTIC
POUR UN AUTRE DIAGNOSTIC
 La cour des comptes en 2009 :
 « la cour avait relevé que les nombreux dispositifs
d’allègement des charges sociales étaient
insuffisamment évalués en dépit de la charge
financière croissante qu’ils représentaient pour les
finances publiques (27,8 milliards d’euros en 2007,
soit 1,5 % du PIB). S’agissant des allègements
généraux sur les bas salaires, leur efficacité sur
l’emploi était trop incertaine pour ne pas amener à
reconsidérer leur ampleur, voire leur pérennité. »
LE MODÈLE ALLEMAND
 Les lois Hartz (du nom de l’ex-DRH de Volkswagen et
conseiller de Gerhard Schröder) se sont échelonnées entre
2003 et 2005.
 Hartz I oblige les chômeurs à accepter l’emploi qui leur est proposé, même
pour un salaire inférieur à leur indemnité chômage.
 Hartz II institue des mini-jobs à moins de 400 euros mensuels (exemptés de
cotisations sociales salariées).
 Hartz III limite à un an le versement des allocations chômage pour les
travailleurs âgés et en durcit les conditions d’attribution.
 Hartz IV fusionne l’allocation chômage de longue durée et les aides sociales,
et les plafonne à 345 euros par mois et le salaire à 1 €
 Aux lois Har tz s’ajoutent les réformes successives des retraites et
du système d’assurance -maladie : retraite par capitalisation
(retraites Riester) ; hausse des cotisations, repor t de l’âge légal de
départ à la retraite (objectif 67 ans en 2017 )
 La proportion de chômeurs indemnisés a chuté de 80 % en
1995 à 35 % en 2008

Source : eurostat, enquête européenne sur le coût de la main-d'œuvre 2008, dans INSEE, Bertrand Marc,
Laurence Rioux, « le coût de la main-d'œuvre : comparaison européenne 1996-2008 », INSEE, Emplois et
salaires, 2012.
LE MODÈLE ALLEMAND A LA
FRANÇAISE
 Le « pacte national pour la croissance, la
compétitivité et l’emploi » reprend une grande
partie des recommandations du rapport
 Crédit d’impôt-recherche : outil d’optimisation fiscale
 Gouvernance des entreprises sans nouveaux droits pour les
salariés
 Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi : 20 G € sur
trois ans, sans aucune conditionnalité


TVA (retour de la TVA sociale) qui rapportera 10 G € (19,6 à 20
% et de 7 à 10 %, le taux réduit passera de 5,5 à 5)
10 G € de baisse de dépense publique
ACCORD NATIONAL
INTERPROFESSIONNEL DU 11
JANVIER 2013 POUR UN NOUVEAU
MODELE ECONOMIQUE ET SOCIAL AU
SERVICE DE LA COMPETITIVITE DES
ENTREPRISES ET DE LA
SECURISATION DE L’EMPLOI ET DES
PARCOURS PROFESSIONNELS DES
SALARIES
LA SAGESSE DES PARTENAIRES
SOCIAUX
 Des signataires minoritaires
 Sur les 13 points adoptés
 1 - Les contrats courts
 Coût pour les employeurs : 110 millions
 L’embauche des jeunes de – 26 ans en CDI = exo de cotisations durant trois mois, gain de
150 millions
 L’intérim va venir moins cher que les CDD
 2 - La complémentaire santé pour tous
 4 G € pour Axa, Médéric-Malakoff
 3 - Temps partiels
 24 heures au lieu de 20 heures mais lissage par l’annualisation
 4 - Droit de recharge de l’assurance chômage
 Dans l’attente d’une future négociation à l’UNEDIC
 5 - Un compte individuel de formation
 Une limite de 120 heures
LA SAGESSE DES PARTENAIRES
SOCIAUX
 Des signataires minoritaires
 6 - Des représentants salariés dans les CA des entreprises
 200 entreprises sont concernées
 7 - Accords dits de « maintien de l’emploi » ou de « compétitivité »
 Renversement de la hiérarchie des normes
 8 - un « CDI intermittent » dans TROIS secteurs chocolaterie, formation et articles
de sport
 9 - Une entreprise qui supprime des postes mais « reclasse » les salariés en
signant un accord majoritaire » sera dispensée de « plan social ».
 En cas de refus de prise de poste, le salarié sera licencié
 10 - Les plans sociaux pourront donc faire l ’objet d’accords dérogatoires à la loi
d’ordre public social s’il y a accord majoritaire
 11 - les plans sociaux patronaux pourront être « sécurisés » CONTRE les juges par
une « homologation administrative »
 12 – réduction des délais de recours
 13 – Plafonnement des dommages et intérêts aux prud ’hommes selon l’ancienneté
EN CONCLUSION
La compétitivité se résume :
 Le renversement de la hiérarchie des normes
 Mobilité forcée
 Licenciement économique facilité
 Le droit de contestation amenuisé
 Le retour de la TVA sociale
 Le retour des accords compétitivité emploi
 Une stratégie coûteuse alimentant la bulle spéculative
 De la compétitivité à la coopération
NOAM CHOMSKY
 La stratégie de la distraction
 Créer des problèmes puis offrir des solutions
 La stratégie de la dégradation
 La stratégie du différé
 S’adresser au public comme à des enfants
 Faire appel à l’émotionnel
 Maintenir le public dans l’ignorance
 Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
 Remplacer la révolte par la culpabilité
 Connaître les individus mieux qu’ils se connaissent eux mêmes
 De l’économie au service des besoins à la neuroéconomie ?
Place au débat et
aux échanges
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