207,2 Ko Confidentialité partagée - Enseignement

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«Ethique dans la PEC Psychosociale-Gestion de la Confidentialité »
DIU, Ouagadougou 2012
Avantages & Limites
du partage de la confidentialité
Fernand SOUBEIGA
Association KASABATI
Introduction
• Le partage de la confidentialité présente de nombreux avantages,
tant du point de vue des personnels soignants que du point de vue
des patients
• Mais il présente AUSSI des limites, des inconvénients et des
risques !
• Nous distinguerons deux types de partage de la confidentialité :
– Au sein des équipes soignantes (personnel médical et
paramédical, personnel associatif) ;
– Avec l’entourage des patients (partenaires/conjoints, enfants,
famille, amis, collègues, etc.).
Pratique du secret médical :
L’exemple du Sénégal
Secret médical et VIH/sida au Sénégal : connaissances,
pratiques, aspects éthiques et perspectives (1)
• Objectifs de l’étude :
1. Evaluer la mise en pratique du secret professionnel par les
médecins et infirmiers en charge des personnes vivant avec le
VIH/sida (PVVIH),
2. Apprécier la perception des patients en matière de sauvegarde
du secret médical, de relever les spécificités du secret médical
en cas de VIH tant chez les professionnels de santé que chez
les patients,
3. Dégager des perspectives et des recommandations en matière
de secret médical et VIH outre les possibilités de légiférer.
Secret médical et VIH/sida au Sénégal : connaissances,
pratiques, aspects éthiques et perspectives (2)
• Matériel et méthode :
– L’enquête a été menée sur une période de huit mois du
5 janvier 2009 au 18 août 2009, dans les trois grands hôpitaux
publics de Dakar.
– Il s’agit d’une étude « connaissances, aptitudes, pratiques »
(CAP) faite de deux questionnaires.
• Population-cible :
– Nombre d’acteurs de la santé enquêté : 120 personnes.
– Leur moyenne d’âge était de 29,89 ans.
– 153 PvVIH interrogées.
– La moyenne d’âge de ces personnes était de 39,97 ans.
Secret médical et VIH/sida au Sénégal : connaissances,
pratiques, aspects éthiques et perspectives (3)
• Résultats obtenus :
– Les acteurs de la santé affirmaient avoir une bonne maîtrise de
la règle du secret professionnel.
– Mais l’évaluation de niveau de connaissances des différentes
dérogations montrait des insuffisances dans la maîtrise des
dérogations à la règle du secret médical.
– La difficulté du respect du secret était plus importante en cas de
polygamie.
– 51,7 % des acteurs de la santé étaient en faveur d’une levée du
secret médical contre 48,3 % qui étaient contre la levée du
secret médical.
– Pour ceux qui étaient en faveur d’une levée du secret médical, la
raison avancée était la réduction du risque de transmission.
Secret médical et VIH/sida au Sénégal : connaissances,
pratiques, aspects éthiques et perspectives (4)
• Résultats obtenus (suite) :
– Les PVVIH s’estimaient en majorité bien protégées par la règle
du secret médical au Sénégal.
– Près de 60 % des PVVIH avaient informé leurs proches.
– 70,6 % (n =108) n’étaient pas en faveur d’une levée du secret
médical contre 28,8 % (n =44) qui optaient pour la levée du
secret médical et une seule personne n’avait pas donné son avis.
• Conclusion : L’adoption de nouvelles dispositions législatives
permet au médecin de prendre les précautions nécessaires afin de
protéger le partenaire du patient contaminé ; le médecin n’est plus
hanté par le spectre d’une éventuelle poursuite judiciaire pour
violation de la règle du secret médical.
Lorsque la confidentialité est partagée au sein
de l’équipe soignante
Du point de vue des soignants (1)
• Avantages du partage de la confidentialité au sein de l’équipe
soignante :
– Possibilité de prendre l’avis d’un collègue pour poser
prendre une décision
– Aide au diagnostic, optimisation du choix du traitement,
appui psychosocial, etc. ;
– Travail en équipe facilité : niveau d’information égal entre
tous les membres de l’équipe ;
– Possibilité d’une PEC pluridisciplinaire (médicale,
psychologique, sociale, économique, alimentaire…)
Du point de vue des soignants (2)
• Limites du partage de la confidentialité au sein de l’équipe
soignante :
– Risque de dilution de la responsabilité individuelle et de
l’autorité des soignants ;
– Risque de désorganisation de l’équipe : qui décide de quoi ?
Qui fait quoi ?
– Nécessité de toujours s’assurer du consentement du
patients avant de partager la confidentialité avec un collègue
– Sinon : risque de dégradation du lien de confiance et risque
de poursuites judiciaires.
Du point de vue des patients (1)
• Avantages du partage de la confidentialité au sein de l’équipe
soignante :
– Rassure sur la qualité de la prise en charge et du suivi
(diagnostic, choix du traitement, appui psychosocial, etc.) ;
– Continuité de la prise en charge en l’absence d’un membre
de l’équipe soignante ;
– Possibilité de privilégier une relation avec un membre de
l’équipe soignante, en fonction de liens de confiance ou
d’affinités particulières.
Du point de vue des patients (2)
• Limites du partage de la confidentialité au sein de l’équipe
soignante :
– Risque de rupture de confidentialité au sein de l’équipe ou
entre un membre de l’équipe et une personne extérieure ;
– Risque de discrimination au sein de l’équipe soignante vis-àvis du patient si toute l’équipe n’est pas sensibilisée/formée
sur le VIH/Sida ;
– Impression que la vie privée n’est plus privée : « tout le
monde connaît mon histoire, mon parcours ».
Lorsque la confidentialité est partagée avec
l’entourage familial
Du point de vue des soignants (1)
• Avantages du partage de la confidentialité avec l’entourage du
patient :
– Possibilité d’envisager un accompagnement global du
couple (prévention, dépistage et PEC)
– Possibilité d’envisager un accompagnement global des
enfants (prévention, dépistage et PEC)
– Soulagement et diminution de la pression sur l’équipe
soignante : relève de l’entourage (sur les plans psychosociaux
et économiques notamment)
Du point de vue des soignants (2)
• Avantages du partage de la confidentialité avec l’entourage du
patient :
– Soulagement psychologique : ne plus être seul face à la
séropositivité ou la maladie ;
– Soulagement social et économique : ne plus souffrir de
l’isolement social et ne plus supporter seul les charges
financières de la maladie ;
– Possibilité d’avoir accès à une prise en charge familiale
(partenaire/conjoint et enfants).
Du point de vue des patients (1)
• Limites du partage de la confidentialité avec l’entourage du
patient :
– Si réaction négative de l’entourage et isolement de la
personne, tout le poids de la PEC repose sur l’équipe
soignante ;
– Risque de conseils contradictoires entre l’entourage du
patient et l’équipe soignante ;
– Risque de perdre de vue le patient après information de
l’entourage (exemples : refus de l’allaitement artificiel, refus
des traitements ARV, …)
Du point de vue des patients (2)
• Limites du partage de la confidentialité avec l’entourage du
patient :
– Risque de discrimination, de rejet ou d’exclusion de la part
de l’entourage ;
– Risque d’isolement psychologique, social et économique,
de se retrouver « seul face à la maladie » et aux charges
financières ;
– Risque « d’éclatement » du couple et du foyer (séparation,
divorce, répudiation, perte de la garde des enfants, etc.).
Conclusion
Conclusion (1)
• Il est indispensable de veiller au maintien strict du secret
professionnel, car il s’agit d’une des bases de l’éthique
professionnelle (au même titre que la liberté de choix et le
consentement du patient).
• Le consentement des patients est primordial, et le partage de la
confidentialité doit être le résultat d’un dialogue permanent
entre soignants et soignés
• Le partage de la confidentialité nécessite un équilibre entre
avantages et limites :
– Le consentement est primordial,
– Et le partage de la confidentialité doit être le résultat d’un
dialogue permanent entre soignants et patients.
Conclusion (2)
• Avant de partager la confidentialité, il faut toujours :
• Identifier les personnes avec qui la confidentialité peut être
partagée,
• Et savoir quelles sont les informations qui peuvent être
partagées.
• Il n'est pas acceptable de respecter la confidentialité
seulement lorsque son respect ne pose pas de problème et de
l'oublier à la première difficulté : seul un danger réellement
vital et concernant des personnes identifiables peut justifier une
entorse au devoir de confidentialité.
Merci de votre attention !
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