RÉSULTATS
Congrès National de Chirurgie
Une plaie de l’abdomen correspond à une communication
traumatique de la cavité péritonéale avec l’extérieur par
l’intermédiaire d’un agent vulnérant.
En terme de fréquence la place qu’occupent ces traumatisés
parmi les patients admis aux urgences viscérales représente
0,7 à 2,3% des cas selon plusieurs auteurs AYITE[7]
CHADIL[2] ZOUBIDI[1]. La fréquence dans notre série était
de 1,5% et concorde donc avec les autres séries marocaines et
étrangères.
nous pouvons dire que cette affection n’est pas
particulièrement fréquente , Pourtant il ne faut pas en déduire
pour autant que cette pathologie doive être négligé, bien au
contraire, puisqu’elle reste synonyme d’une mortalité
immédiate importante et d’une prise en charge lourde grevée
d’une morbidité non négligeable.
Dans notre série 52% comme dans les séries internationales la
tranche d'âge la plus touchée est celle des 20 à 30 ans avec un
âge moyen de 25 ans [5,7,9]
96,3% des patients étaient de sexe masculin (289 hommes
pour 11 femmes),le même constat a été rapporté par d’autres
auteurs BERGERON [3] et DEMETRIADES [5], Ceci est
probablement dû au fait que les hommes jeunes ont une plus
grande tendance à adopter des comportements à risque tels que
les sorties nocturnes, la fréquentation de lieux potentiellement
dangereux , l’alcoolisme et la toxicomanie.
Notre étude porte exclusivement sur les plaies causées par des
armes blanches et dans ce cadre la prépondérance des coups
de couteau est indéniable (96,3%).
Ce phénomène s’explique essentiellement par l’interdiction du
port d’arme à feu dans notre pays, car même si la loi interdit
également le port d’armes blanches, il est bien plus facile de
s’en procurer.
En revanche, dans les séries nord américaines, le rapport
s’inverse comme dans la série canadienne de BERGERON [3]
qui compte 65,3% de plaies par arme à feu contre 25,3% par
arme blanche et 9,4% par d’autre objets pénétrants, ainsi que
dans la série de BROWN [8] (USA) qui recense 72% de plaies
par arme à feu.
Dans notre pays, la cause majeure des plaies par arme blanche
est incontestablement l’agression avec plus de 96,7% des cas
concernés , En revanche parmi les séries étrangères,
SCHAEFER [10] rapporte tout de même 28,3% de tentatives
d’autolyse alors que LEPPANIEMI [4] a recensé 18%
d’automutilation.
la réalisation de laparotomies systématiques entraîne un nombre
important de laparotomies blanches, estimé à 20% par
MENEGAUX [11] avec un taux similaire de 20,3% pour notre
série.
L’attitude sélective permet de différencier 2 groupes de
malades, soit avec interventionnisme sélectif qui représente 57%
des cas de nos patients est dont le but était d’éviter de
méconnaître une lésion intra abdominale afin de prévenir tout
risque de complications de ces lésions, notamment infectieuses.
Comparativement à d’autres séries rapportées par
LEPPANIEMI [4] et ZOUBIDI [1] qui ont trouvés des résultats
similaires avec des taux respectivement de 53% et 56 % .
la morbidité et la mortalité, pour les patients opérés, sont loin
d’être négligeables, pour notre série la morbidité était à 4,6%,et
selon d’autres auteurs ce taux était plus élevé à 19% selon
LEPPANIEMI [4] et à 13% selon DIENG [6] .Pour les patients
opérés la mortalité était à 1,1%, ce résultat est concordant avec
un travail réalisé par DIENG [6] qui est à 3%
Dans notre série ,« l’abstentionnisme sélectif » a
concerné 44,3% des patients et seulement 4 (1,3%)
laparotomies ont été réalisées dans un second temps
devant des signes d’irritation péritonéale, sans aucun
incident dans les suites opératoires, ce qui tend à
confirmer l’efficacité de ce type d’attitude. Ce résultat
est superposable à celui retrouvé dans une autre série
de DEMETRIADES [5] ayant nécessité une
laparotomie secondaire que chez 3,6 % des patients et
dans 15% des cas selon ZOUBIDI [1], contrairement
à MASSO-MISSE [9] avec un taux de 52 %.Donc le
recours à une laparotomie secondaire est assez peu
fréquent et ne constitue donc pas un obstacle majeur
à l’ « abstentionnisme sélectif » d’autant plus le taux
de morbidité et de mortalité était quasi nul dans notre
étude et dans les séries sus-cités.
Dans notre série la durée d’hospitalisation pour les
patients non opérés était en moyenne de 2,4 jours
même si le plus souvent elle ne dépassait pas 24
heures. Contrairement aux patients opérés la durée
moyenne d’hospitalisation était de 4,5 jours