Exanthèmes viraux - chu

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Journal de pédiatrie et de puériculture (2016) 29, 158—168
Disponible en ligne sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
ARTICLE EMC
Exanthèmes viraux夽
C. Fleuret (Praticien hospitalier) ∗,
P. Plantin (Praticien hospitalier, chef de service)
Service de dermatologie, Centre hospitalier intercommunal de Cornouaille (CHIC), 14 bis,
avenue Yves-Thépot, BP 1757, 29107 Quimper cedex, France
MOTS CLÉS
Exanthème viral ;
Toxidermie ;
Virus Kawasaki ;
Éruption paravirale
Résumé Les infections virales sont les principales causes des exanthèmes de l’enfant. Parmi
les exanthèmes fébriles, les exanthèmes maculopapuleux sont les plus fréquents. Les hypothèses bactériennes, toxiniques ou médicamenteuses (toxidermie) doivent néanmoins être
éliminées. Du fait de la pluralité fréquente des facteurs étiologiques, il est souvent difficile de
porter avec certitude le diagnostic d’exanthème viral. Il est nécessaire d’évoquer les maladies
éruptives et surtout de les confirmer du fait de la gravité potentielle de certaines d’entre elles
(intérêt de la vaccination+++). Il convient également de reconnaître la maladie de Kawasaki
qui représente une urgence diagnostique et thérapeutique : à évoquer devant tout exanthème
fébrile persistant chez un enfant, sans point d’appel infectieux mais associé à un syndrome
inflammatoire biologique.
© 2016 Publié par Elsevier Masson SAS.
夽 Grâce au partenariat mis en place en 2010 entre le Journal de pédiatrie et de puériculture et l’EMC, les articles de cette rubrique
sont issus des traités EMC. Celui-ci porte la mention suivante : C. Fleuret. Exanthèmes viraux. EMC — Pédiatrie — Dermatologie 2015 [Article
4-108-A-20]. Nous remercions l’auteur qui a accepté que son texte, publié initialement dans les traités EMC, puisse être repris ici.
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : c.fl[email protected] (C. Fleuret).
http://dx.doi.org/10.1016/j.jpp.2016.04.001
0987-7983/© 2016 Publié par Elsevier Masson SAS.
Exanthèmes viraux
Introduction
L’exanthème est défini comme une éruption cutanée érythémateuse et diffuse d’apparition brutale et transitoire
(apparaissant en quelques heures et guérissant en quelques
jours), révélatrice d’une affection sous-jacente. Souvent,
il comporte des macules érythémateuses qui peuvent
être associées à d’autres lésions élémentaires (papules,
plaques, vésicules, purpura, voire nécrose). Les exanthèmes
fébriles sont une cause fréquente de consultation et/ou
d’hospitalisation. Ils s’observent au cours de nombreuses
maladies infectieuses principalement d’origine virale mais
également bactérienne (éruptions toxiniques, septicémie à
méningocoque, infection à mycoplasmes, etc.). Néanmoins,
devant tout exanthème fébrile, il faut garder à l’esprit la
possibilité d’une étiologie médicamenteuse (toxidermie),
d’un syndrome de Kawasaki ou plus rarement de maladie
auto-immune ou hématologique.
Dans un certain nombre de cas, l’exanthème adopte une
présentation clinique stéréotypée, permettant d’évoquer
l’agent étiologique responsable, généralement viral, et de
définir le mode d’évolutivité des symptômes. Considérés
à tort comme l’apanage des enfants, la plupart de ces
exanthèmes infectieux s’observe également, avec une fréquence moindre, chez l’adulte et sont de ce fait parfois
sous-diagnostiqués.
Malgré tout, la liste des étiologies infectieuses virales
est longue et chaque agent infectieux n’est pas associé à un
tableau clinique, en particulier dermatologique, stéréotypé.
La démarche diagnostique doit intégrer l’ensemble des
éléments à notre disposition : épidémiologiques, cliniques
(signes dermatologiques et non dermatologiques) et biologiques.
Éléments d’orientation diagnostique
159
Tableau 1 Démarche diagnostique clinique devant un
tableau d’exanthème.
Éléments épidémiologiques
Âge, vaccination, épidémie en cours, saison, contage
potentiel, voyage récent à l’étranger, risque
vectoriel (variable selon les zones géographiques),
facteurs de risque d’infection sexuellement
transmissible, antécédent de maladie éruptive,
prise de médicament (interrogatoire « policier »)
Signes dermatologiques
Aspect et couleur de la lésion élémentaire (macule,
papule, vésicule, bulle, pustule, purpura)
Évolution de la lésion élémentaire
Modalités d’extension de l’éruption
Atteinte palmoplantaire et du cuir chevelu
Atteinte muqueuse
Prurit
Desquamation postéruptive
Signes extracutanés
Organomégalie (adénopathie, splénomégalie,
hépatomégalie)
Arthralgies/myalgies
Atteinte pulmonaire ou neurologique
Fièvre
Signes de gravité (hypotension, tachycardie,
tachypnée, troubles neurologiques)
d’une séroconversion IgG pour faire le diagnostic ; enfin, il
existe des tests de diagnostic rapide pour certaines maladies
(dengue par exemple).
La biopsie cutanée est inutile dans la majorité des cas
car elle est non spécifique. Les résultats histologiques sont
quasi similaires dans les éruptions d’origine virale ou médicamenteuse.
Démarche diagnostique devant un exanthème
L’exanthème peut se définir comme une éruption érythémateuse diffuse aiguë généralisée. Cette définition ne préjuge
pas de la lésion élémentaire ni de sa cause.
La démarche diagnostique doit donc s’appuyer sur une
description soigneuse de l’éruption cutanée et un examen
clinique complet. L’épidémiologie est également fondamentale dans cette démarche diagnostique (Tableau 1).
On peut aussi s’aider d’examens biologiques simples :
numération—formule sanguine, plaquettes, C reactive protein (CRP), transaminases. Une lymphopénie et un syndrome
mononucléosique sont plus en faveur d’une origine virale,
alors que l’hyperéosinophilie orienterait davantage vers une
étiologie médicamenteuse [1]. En dehors d’un drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS),
l’existence d’une cytolyse est un argument en faveur d’une
éruption virale (rougeole, Epstein-Barr virus [EBV], cytomégalovirus [CMV], virus de l’immunodéficience humaine [VIH],
etc.).
L’interprétation des sérologies virales est délicate. On
peut désormais isoler le virus en cause à partir de prélèvements cutanés (virus zona—varicelle [VZV]), ou muqueux
(rougeole) ; on dispose des immunoglobulines M (IgM) dans
certaines maladies virales qui rendent inutile l’attente
Diagnostics différentiels des exanthèmes
viraux
Les étiologies principales des exanthèmes sont les infections virales et les toxidermies. Mais d’autres infections
(bactériennes, rarement parasitaire telle que la toxoplasmose) et certaines maladies de système sont des causes
d’exanthème. Chez l’enfant, les causes virales sont plus
fréquentes [2,3].
Les meilleurs arguments en faveur d’une toxidermie
sont :
• l’existence d’un prurit ;
• le polymorphisme lésionnel ;
• l’absence d’énanthème ;
• l’absence ou la discrétion de la fièvre ;
• l’existence d’une hyperéosinophilie [4].
Les meilleurs arguments en faveur de l’origine virale
sont :
• épidémiologiques (jeune âge, notion de contage, période
épidémique, absence de vaccination) ;
• cliniques (énanthème associé, conjonctivite, absence de
prurit, arthralgies, myalgies, fièvre, polyadénopathies,
symptômes respiratoires ou digestifs) ;
160
• biologiques (lymphopénie, syndrome mononucléosique,
thrombopénie).
Les étiologies des exanthèmes maculopapuleux et vésiculobulleux sont dominées par les infections virales.
La présence d’un purpura doit faire envisager avant
tout certains diagnostics d’urgence tels qu’une méningococcémie ou une fièvre hémorragique virale. Néanmoins, un
purpura peut être banal au cours d’une éruption maculopapuleuse, notamment au niveau des membres inférieurs.
Une étude italienne publiée en 2012 s’est penchée sur le
diagnostic étiologique, souvent difficile, des exanthèmes
atypiques [5]. Elle a inclus 260 patients présentant ce type
de manifestations cutanées (dont 108 enfants). Le but de
cette étude était d’établir une corrélation entre le tableau
clinique et une origine infectieuse ou médicamenteuse.
Il est apparu, entre autres, que la grande majorité des
éruptions à caractère purpurique était d’origine infectieuse
(avec une majorité d’étiologie virale). L’existence d’un
énanthème était aussi un élément pour une origine infectieuse, et là encore le caractère purpurique de ce dernier
était dans 80 % des cas associé à une étiologie infectieuse.
On peut retenir de ce travail que le caractère purpurique
de l’exanthème et/ou de l’énanthème serait vraisemblablement un élément en faveur de l’étiologie infectieuse.
Principaux exanthèmes viraux
Exanthèmes vésiculeux d’origine virale
Varicelle
La varicelle est la primo-infection avec le VZV. L’incidence
de la maladie est plus élevée au printemps. Neuf enfants sur
dix auront eu la varicelle à l’âge de 10 ans. La varicelle est
très contagieuse, sa transmission interhumaine se fait surtout par voie aérienne. La contagiosité s’étend de un à deux
jours avant le début de l’éruption et jusqu’à la disparition
des vésicules.
L’incubation est de 14 jours en moyenne. Les prodromes
(fièvre, céphalées) sont généralement peu importants. Un
exanthème érythématomaculeux prurigineux intéressant
principalement le tronc précède l’apparition des vésicules.
Les papules puis les vésicules apparaissent initialement à
la partie supérieure du corps et intéressent notamment le
cuir chevelu. Le reste du corps est atteint avec une progression céphalocaudale des lésions. Il existe un énanthème
associé avec des érosions postvésiculeuses retrouvées également dans la cavité buccale (vésicules le plus souvent
rompues lors de l’examen de la cavité buccale du fait de
leur fragilité). Les muqueuses génitales peuvent également
être touchées. Les vésicules ombiliquées se troublent puis
évoluent vers une croûte.
Plusieurs poussées se succèdent sur trois à six jours
précédées et accompagnées inconstamment de fièvre
entraînant la coexistence d’éléments d’âges différents (il
s’agissait autrefois d’un élément de diagnostic différentiel
de la variole, une seule poussée dans cette dernière).
La confirmation diagnostique n’est pas nécessaire dans
les formes typiques non compliquées. Elle repose sur la sérologie (détection d’IgM, séroconversion IgG) et/ou la mise
en évidence par polymerase chain reaction (PCR) du VZV
C. Fleuret, P. Plantin
dans le liquide d’une vésicule (culture de la ponction d’une
vésicule possible également).
Complications de la varicelle
La varicelle est plus profuse et se complique plus volontiers
chez l’adolescent et l’adulte ; la survenue d’une varicelle
chez l’immunodéprimé expose à des complications (neurologiques, hépatiques, pulmonaires) plus fréquentes et plus
sévères.
La varicelle néonatale, secondaire à la survenue d’une
varicelle maternelle entre j − 5 et j + 2 de l’accouchement,
est associée à une mortalité élevée de 20 à 30 %, en raison
de l’absence de transmission d’anticorps maternels.
À ne pas confondre avec la varicelle congénitale,
qui est secondaire à la survenue d’une varicelle maternelle avant la quatrième semaine de grossesse : l’infection
fœtale par le VZV est à l’origine de cicatrices cutanées
déprimées, achromiques ou pigmentées, de microphtalmie, de cataracte, de choriorétinite, de microcéphalie,
de retard mental, d’hypoplasie d’un membre et de décès
précoce.
Après la 25e semaine de grossesse, le risque est celui d’un
zona dans l’enfance [6].
Les complications intrinsèques sont assez rares chez
l’enfant (pneumonie, méningite, ataxie secondaire à une
cérébellite), mais les complications cutanées bactériennes
sont au premier plan, en particulier chez l’enfant de
moins de 4 ans. Un enfant ayant une hyperthermie persistante au cours d’une varicelle doit être soigneusement
examiné à la recherche d’une surinfection cutanée bactérienne, à staphylocoque doré (tableau d’impétigos bulleux
ou de lésions nécrotiques multiples) ou à streptocoque
bêtahémolytique (tableau de dermohypodermite bactérienne pouvant évoluer vers l’abcédation ou au pire une
fasciite nécrosante) [7]. Le rôle des traitements locaux
a été documenté et plus particulièrement celui du talc
comme facteur des plus graves complications infectieuses
(à proscrire !).
Traitement
Le traitement chez l’enfant immunocompétent est symptomatique (soins d’hygiène simples sans recourir de façon
systématique et prolongée aux antiseptiques locaux, trop
vite irritants ; paracétamol et antihistaminique). Le traitement fait appel à l’aciclovir chez l’enfant immunodéprimé
ou dans la varicelle congénitale [8]. Enfin, devant un tableau
de dermohypodermite bactérienne invasive du petit enfant,
un traitement antibiotique intraveineux doit être rapidement débuté en milieu hospitalier.
L’utilisation d’aspirine est totalement contre-indiquée
pouvant être responsable du syndrome de Reye (encéphalopathie aiguë avec atteinte hépatique sévère). L’utilisation
d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est aussi à
éviter pouvant favoriser les complications à type de surinfections bactériennes cutanées.
Il faut garder à l’esprit que le zona (lié à la récurrence
du virus VZV) de l’enfant n’est pas une situation exceptionnelle et son évolution est généralement peu douloureuse et
bénigne. Le recours à des investigations complémentaires
et à un traitement spécifique n’est habituellement pas
nécessaire, sauf dans le cas d’un zona ophtalmique ou en
Exanthèmes viraux
présence d’atypies cliniques et/ou d’extension des vésicules
en dehors du métamère primitivement atteint [7].
Syndrome pieds—mains—bouche
Le syndrome pieds—mains—bouche est un exanthème vésiculeux. Cet exanthème viral concerne essentiellement les
enfants (de moins de 10 ans) [9] bien que des transmissions
intrafamiliales soient souvent rapportées, et survient sous la
forme de petites épidémies (crèches). Il s’agit d’une affection très contagieuse avec transmission interhumaine orale
ou orofécale.
En France, ce syndrome est lié à une infection à coxsackie A16 dans la grande majorité des cas (plus rarement
aux coxsackies A4, A5, A6, A7, A9, A10, B1, B2, B3 ou B5).
Des formes épidémiques graves ont été rapportées, principalement en Asie et en Australie, avec l’entérovirus 71
(complications essentiellement neurologiques) [10].
À la différence de la plupart des exanthèmes peu
spécifiques associés aux entérovirus, le syndrome
pieds—mains—bouche adopte une clinique caractéristique permettant en règle un diagnostic étiologique. La
confirmation du diagnostic par prélèvement viral n’est
de ce fait habituellement pas nécessaire [11]. Celui-ci
peut être établi par l’isolement du virus dans les vésicules
cutanées surtout et/ou sur le pharynx et dans les selles
par cultures cellulaires ou inoculation au souriceau et par
l’ascension du taux des anticorps à deux prélèvements à
dix jours d’intervalle.
L’incubation est de trois à six jours suivie de prodromes
inconstants : fièvre, malaise général, anorexie, douleurs
abdominales. Les vésicules apparaissent ensuite, siégeant
électivement au niveau de la cavité buccale, dans la zone
périorale, les paumes et les plantes.
Une atteinte du siège, voire généralisée n’est pas rare
(vésicules et/ou exanthème profus). Les vésicules sont
caractéristiques : ovalaires, remplies d’un liquide clair et
surmontées d’un toit grisâtre, cernées d’un liseré érythémateux.
Des atteintes unguéales sont classiquement décrites
quelques semaines suivant cet exanthème viral, à type de
dépressions linéaires transversales (lignes de Beau) ou bien
d’une onychomadèse (décollement de la tablette unguéale
à départ proximal, mono- ou multidactylique, souvent progressif et indolore ; phénomène correspondant à un arrêt
transitoire de la pousse de l’ongle) [12—14].
Le lien de causalité entre l’infection virale et
l’onychomadèse est difficile à expliquer, du fait du
diagnostic souvent tardif de l’onyxis qui s’exprime cliniquement entre trois et dix semaines après le début de la virose,
rendant toute documentation virologique difficile à interpréter : s’agit-il d’un tropisme électif de certains virus pour
la matrice unguéale, d’un effet systémique du sepsis (fièvre
élevée mais inconstante) ou d’une conséquence postinflammatoire des vésicules cutanées périunguéales ?
Le syndrome pieds—mains—bouche est une cause non rare
d’onychomadèse multidactylique « épidémique » en population pédiatrique.
II s’agit, dans tous les cas, d’une forme bénigne d’onyxis
de pronostic toujours spontanément favorable [12].
L’évolution du syndrome pieds—mains—bouche est le plus
souvent favorable, en moyenne en sept jours.
161
Point fort
• Neuf enfants sur dix auront eu la varicelle à l’âge de
10 ans.
• La confirmation diagnostique de la varicelle n’est
pas nécessaire dans les formes typiques non
compliquées.
• La varicelle est plus profuse et se complique
plus volontiers chez l’adolescent et l’adulte.
Les complications cutanées bactériennes sont au
premier plan, en particulier chez l’enfant de moins
de 4 ans.
• Le syndrome pieds—mains—bouche adopte une
clinique caractéristique permettant en règle un
diagnostic étiologique. La confirmation du diagnostic
par prélèvement viral n’est de ce fait habituellement
pas nécessaire.
• Le syndrome pieds—mains—bouche est une
cause non rare d’onychomadèse multidactylique
« épidémique » en population pédiatrique.
Exanthèmes maculopapuleux d’origine virale
Rougeole
La rougeole est une infection aiguë liée à un virus à acide
ribonucléique (ARN) appartenant à la famille des Paramyxoviridae. Son incidence en France avait considérablement
diminué depuis la généralisation de la vaccination par vaccin vivant atténué, mais depuis quelques années on assiste
à une « épidémie » liée à un taux de couverture vaccinale
insuffisant de la population. Les deux tranches d’âge les plus
touchées sont les nourrissons (avant 1 an), les adolescents et
les jeunes adultes entre 10 et 30 ans [15].
La rougeole survient essentiellement en hiver et au printemps (pic d’incidence en mars et avril). La transmission est
interhumaine par voie aérienne responsable des épidémies
intrafamiliales ou en collectivités telles que les crèches ou
les écoles.
La phase d’incubation est de dix à 12 jours, suivie d’une
phase d’invasion associant une altération variable de l’état
général, une fièvre élevée et un catarrhe oculonasal et
trachéobronchique (toux et mal de gorge). L’énanthème
apparaît 24 à 48 heures après le début du catarrhe. Le signe
(ou taches) de Köplik [15], discret et fugace (macules rouges
centrées par un point blanc à la face interne des joues en
regard des prémolaires) est inconstant (un quart des cas) et
non pathognomonique, pouvant s’observer au cours d’autres
infections, notamment à parvovirus B19.
Après une période d’incubation en règle de 14 jours,
l’exanthème morbilliforme (macules et papules confluentes
avec des intervalles de peau saine) débute classiquement
en région rétroauriculaire et à la racine des cheveux puis a
une évolution descendante, sans épargner les paumes et les
plantes.
Cet exanthème généralisé peut prendre un caractère purpurique avec une desquamation inconstante après quelques
jours.
La personne atteinte est contagieuse depuis les prodromes jusqu’à quatre jours environ après le début de
l’éruption.
162
La confirmation du diagnostic repose sur la sérologie
rougeole (présence d’IgM spécifiques) ou le prélèvement
salivaire (détection du virus par PCR ou là encore d’IgM
spécifiques). La détection du virus de la rougeole peut également se faire par PCR dans le sang, sur prélèvements
rhinopharyngés ou urinaires.
Il est important de rappeler que la rougeole n’est
pas seulement une dermatose ! Une étude rétrospective
française incluant plus de 500 adultes hospitalisés pour
rougeole en 2010 et 2011 rapporte des complications dans
68 % des cas dont un décès (secondaire à une pneumonie
virale sévère) [16]. La rougeole est habituellement bénigne
en Europe, mais des complications bénignes pour la plupart sont néanmoins observées chez le nourrisson (avant
1 an) et chez l’adulte (diarrhées, otites purulentes). Les
complications plus sévères sont plus rares (pneumonies
virales ou bactériennes), voire exceptionnelles (neurologiques ou oculaires).
La rougeole durant la grossesse expose à un risque
maternel de complications pulmonaires. Le virus n’a pas
d’effet malformatif pour le fœtus, mais la rougeole peut
entraîner une mort fœtale ainsi que des accouchements
prématurés. Les rougeoles congénitales et néonatales (naissance + dix jours) sont de gravité très variable.
C. Fleuret, P. Plantin
recherchées, notamment les infections congénitales dont la
rubéole, une hémolyse sévère et les pathologies tumorales.
Roséole infantile ou exanthème subit du
nourrisson
Chez les sujets contacts, un rattrapage vaccinal est
possible et indiqué dans les 72 heures suivant le contage,
pouvant ainsi éviter la survenue de la maladie [15].
L’exanthème subit ou roséole infantile (sixième maladie) est
une des principales étiologies d’exanthème chez l’enfant de
moins de 2 ans (tranche d’âge de 6 mois à 2 ans). La human
herpesvirus 6 (HHV6) en est le principal agent étiologique
responsable, bien que d’autres virus aient été identifiés
comme agents étiologiques potentiels (HHV7 et autres entérovirus). Ceux-ci peuvent expliquer des épisodes successifs
d’exanthème subit chez un nourrisson [18].
L’incubation varie entre cinq et 15 jours, suivie d’une
fièvre brutalement élevée (39—40 ◦ C) en règle bien tolérée.
Dans moins d’un quart des cas (20 %), la primo-infection
à HHV6 s’accompagne d’un exanthème qui survient classiquement au troisième jour de fièvre. Cet exanthème est
maculopapuleux, discret et fugace, et prédomine au tronc.
Des formes atypiques vésiculeuses d’exanthème subit ont
cependant été rapportées [19]. Dans la roséole infantile, il
est classiquement constaté que l’exanthème apparaît alors
que la fièvre disparaît contrairement à la rougeole et la
rubéole.
Une leuconeutropénie est fréquente. La confirmation
diagnostique n’est habituellement pas justifiée. À noter
qu’une PCR sanguine ne permet pas d’affirmer le diagnostic de primo-infection à HHV6, puisque celle-ci peut
être positive lors d’une réactivation virale (dans le cadre
de toxidermie [20] ou lors d’infections sévères notamment
en réanimation).
La principale complication de la roséole est la convulsion
fébrile.
Rubéole
Mégalérythème épidémique
La rubéole est une infection liée à un virus à ARN de la
famille des Togaviridae. Comme pour la rougeole, des épidémies de rubéole ont été rapportées en Europe depuis
quelques années (tranche d’âge des 15—25 ans) [17].
La rubéole se transmet par voie respiratoire ou par voie
transplacentaire (exposant au risque de mort fœtale in utero
ou de rubéole congénitale).
La période d’incubation varie de 14 à 21 jours. Contrairement à la rougeole, les prodromes sont discrets, avec
entre autres une fièvre modérée, et l’état général est en
règle conservé. L’exanthème est inconstant, dure quatre à
cinq jours lorsqu’il est présent et est peu caractéristique.
Une polyadénopathie est le plus souvent objectivée, siégeant principalement dans les régions rétroauriculaires et
occipitales. Celles-ci peuvent persister plusieurs semaines.
Le diagnostic de certitude repose sur la sérologie (présence d’IgM spécifiques).
Il s’agit d’une maladie infectieuse bénigne. La principale
complication est la rubéole congénitale (rare en France),
responsable d’un syndrome polymalformatif. Sur le plan
dermatologique, elle peut se manifester par un tableau
de blueberry muffin baby, syndrome cutané rare observé
en période néonatale. Il est caractérisé par des papulonodules disséminés inflammatoires traduisant des réactions
d’hématopoïèse dermique. Plusieurs causes doivent être
Le mégalérythème (cinquième maladie) touche l’enfant
entre 5 et 10 ans, par petites épidémies printanières (fin de
l’hiver au début de l’été). Le parvovirus B19 en est l’agent
étiologique responsable (virus à acide désoxyribonucléique
[ADN]) et sa transmission se fait classiquement par les sécrétions respiratoires.
L’incubation est de 14 jours en moyenne (6—14 j). Après
des prodromes en règle discrets (fièvre, céphalée, rhinite),
l’exanthème évolue en trois phases :
• érythème « souffleté » des joues (érythème bilatéral et
symétrique) épargnant la zone périorale ;
• apparition secondaire, 24 à 48 heures après, d’un érythème maculopapuleux des membres et des fesses
prenant un aspect figuré en « guirlande » ou en « carte de
géographie », d’une durée de une à trois semaines ;
• exanthème fluctuant avec variabilité de l’éruption selon
la lumière ou la température, parfois même selon les
émotions [21,22]. Cet exanthème peut récidiver pendant
les quelques semaines à mois suivants lors d’efforts ou
d’exposition au soleil.
Point fort
• La rougeole fait partie des maladies à déclaration
obligatoire.
À noter que des arthralgies sont souvent associées chez
le grand enfant.
Le diagnostic peut être confirmé par la sérologie virale
spécifique (présence d’IgM) ou la détection du virus par PCR.
Exanthèmes viraux
L’infection à parvovirus B19 peut se compliquer d’une
anémie aiguë chez les patients souffrant d’une anémie
hémolytique chronique (thalassémie, drépanocytose, etc.)
[23].
Le parvovirus B19 peut également être responsable d’un
autre tableau clinique : un purpura en « gants et chaussettes » mais celui-ci n’est pas pathognomonique puisque
décrit avec d’autres agents étiologiques viraux (EBV, CMV,
entérovirus, etc.) [23] (cf. infra).
Mononucléose infectieuse
La mononucléose infectieuse (MNI) est une maladie associée
dans la grande majorité des cas à une primo-infection à EBV.
Dans les pays développés, l’incidence concerne principalement les adolescents et jeunes adultes entre 18 et 25 ans.
La transmission se fait essentiellement par les liquides
biologiques (salive notamment) et l’incubation est relativement longue (30—50 j).
Le signe cardinal est l’angine érythématopultacée ou
plus rarement pseudomembraneuse, classiquement associée
à une fièvre, une polyadénopathie et une splénomégalie. La MNI est aujourd’hui en France la première cause
d’angine pseudomembraneuse depuis la quasi-disparition
de la diphtérie. Ce type d’angine doit faire évoquer une
MNI. L’exanthème n’est rapporté que dans moins d’un quart
des cas, habituellement maculopapuleux, peu spécifique.
En revanche en cas de prescription d’aminopénicilline, cet
exanthème est quasi systématique (90—100 % des cas). En
cas d’« éruption » survenant au cours d’une MNI, ne pas étiqueter « à tort » le patient allergique à la pénicilline qui peut
être utilisé sans risque ultérieurement.
Tout comme le parvovirus B19, la primo-infection à EBV
peut également se manifester chez l’enfant par un tableau
de purpura en « gants et chaussettes » ou encore un tableau
d’acrodermatite papuleuse de Gianotti-Crosti (cf. infra).
Sur le plan hématologique existe un syndrome mononucléosique dans 70 % des cas avec hyperlymphocytose et
présence de grands lymphocytes atypiques et hyperbasophiles (30 % des lymphocytes). Ce sont des lymphocytes T
CD8+ activés. L’augmentation des transaminases signe la
cytolyse hépatique constante.
L’évolution se fait vers la guérison en 15 à 20 jours. Une
asthénie prolongée postinfectieuse est classique.
Des complications peuvent être observées (purpura
thrombopénique, rupture splénique, syndrome de GuillainBarré, méningite, encéphalite, myocardite, etc.) [24].
Le diagnostic repose sur le MNI-test et la sérologie
virale EBV (IgM présentes dans 70 à 80 % des cas de MNI de
l’adolescent, et disparaissant en quelques mois) [25]. En
routine, les anticorps anti-viral capside antigen (VCA), antiearly antigen (EA) et anti-Epstein-Barr nuclear Ag (EBNA)
sont recherchés dans le sang. Le diagnostic d’infection
par l’EBV peut aussi se faire par immunohistochimie grâce
à des anticorps monoclonaux correspondant aux diverses
protéines et surtout par hybridation in situ mettant en
évidence soit l’ADN viral, soit les transcrits Epstein-Barr
virus encoded RNA (EBER) (exprimés en phase de latence).
La PCR est une méthode très sensible mais qui ne permet pas de localiser l’infection par l’EBV à l’échelon
cellulaire [26].
163
Primo-infection au virus de
l’immunodéficience humaine
La primo-infection au VIH est symptomatique dans plus
de la moitié des cas. Après une incubation silencieuse de
15 jours à trois mois après la contamination, le tableau clinique associe, dans un contexte fébrile, un syndrome grippal
(myalgies, arthralgies, pharyngite) et un exanthème maculopapuleux dans 40 % des cas [27]. Cet exanthème peut
s’associer à une atteinte palmoplantaire pouvant simuler
une syphilis secondaire, ainsi qu’à des ulcérations endobuccales, parfois génitales douloureuses.
Trois types de marqueurs virologiques plasmatiques sont
utilisables par ordre chronologique d’apparition [28] :
• l’ARN du VIH : dix jours après la contamination, la virémie plasmatique atteint rapidement des taux très élevés,
pour décroître progressivement et arriver au plateau
d’équilibre quatre à six mois après la contamination ;
• l’antigène p24 est détecté environ 15 jours après la contamination, il persiste une à deux semaines avant de
disparaître ;
• les anticorps anti-VIH sont mis en évidence par les tests
enzyme-linked immunosorbent assay (Elisa) en moyenne
22 à 26 jours après le contage ; le western blot permet de
préciser la cinétique d’apparition des anticorps, les premiers étant ceux dirigés contre les protéines d’enveloppe
(gp160, gp120, gp41) et contre l’antigène p24 puis le western blot se complète en quelques semaines.
La réalisation d’un test génotypique à la recherche de
virus portant des mutations de résistance est recommandée
dans le bilan initial d’une primo-infection dans l’objectif
de choisir le traitement initial en cas de multirésistance
et/ou d’échec virologique précoce. En France, la fréquence
de virus résistants chez les sujets en primo-infection reste
stable et inférieure à 10 %.
Autres virus responsables d’exanthèmes
maculopapuleux
Cytomégalovirus
Le CMV est un virus de la famille des Herpesviridae. Sa transmission se fait essentiellement par les liquides biologiques
et notamment la salive comme pour le virus d’Epstein-Barr
mais également par le biais de l’allaitement, par voie fœtomaternelle ou par voie sexuelle. Le CMV est un virus très
répandu (séroprévalence de 30 à 100 % chez l’adulte selon
les pays).
La primo-infection chez l’enfant immunocompétent est
très souvent asymptomatique. Dans les formes symptomatiques (10 à 40 % des cas), l’exanthème n’a aucune
spécificité.
Tout comme l’EBV dans la MNI, un exanthème (maculopapuleux ou urticarien) est classiquement décrit après
prescription d’aminopénicilline (ampi/amoxicilline) dans le
cadre d’une primo-infection par le CMV [29].
Le diagnostic doit être suspecté devant une fièvre,
souvent persistante, associée à des signes cliniques peu spécifiques.
L’examen de référence permettant d’affirmer le diagnostic de primo-infection à CMV est la mise en évidence
d’une séroconversion en IgG—CMV.
164
Point fort
• L’infection à CMV est l’infection congénitale la plus
fréquente.
Sur le plan dermatologique, le diagnostic est évoqué
classiquement devant un tableau de blueberry muffin baby
(cf. supra), les lésions cutanées témoignant d’une hématopoïèse dermique. Les signes extracutanés sont dominés
par un retard de croissance intra-utérin, une organomégalie,
une surdité, une choriorétinite et des anomalies du système
nerveux central.
Sur le plan biologique est notée une thrombopénie dans
la plupart des cas. Cette présentation n’étant cependant
pas spécifique, il convient de rechercher devant ce tableau
une infection congénitale d’un des agents du complexe
TORCH (toxoplasmose, others [parvovirus B19, syphilis],
rubéole, CMV, herpesvirus).
Entérovirus et exanthèmes maculopapuleux
À côté du classique syndrome « pieds—mains—bouche » lié
dans la grande majorité des cas au coxsackie A16 (mais
également 10, 6 et plus rarement entérovirus 71), certains
entérovirus sont associés à des exanthèmes maculopapuleux (responsables de 5 % des exanthèmes maculopapuleux
de l’enfant). Ces exanthèmes viraux se manifestent essentiellement par petites épidémies estivales [30,31].
Ces exanthèmes ont peu de spécificité clinique ne
permettant pas, bien souvent, de porter un diagnostic étiologique. Quelques cas d’éruptions purpuriques pétéchiales
ont été décrits.
La confirmation diagnostique n’est pas nécessaire dans
la grande majorité des cas (prélèvements sanguins, de
l’oropharynx, du liquide cérébrospinal [LCS] si encéphalite
et des selles) [32].
« Retour de voyage »
Chikungunya
Le virus du chikungunya est une arbovirose présente dans
certains pays d’Afrique et d’Asie, où il est responsable de cas
sporadiques. Ses principaux vecteurs sont les moustiques (de
la famille Aedes). En France métropolitaine, un moustique
de cette famille (Aedes albopictus) est présent, depuis 2004,
dans certaines régions géographiques du sud de la France et
s’étend inexorablement en remontant vers le nord.
Sur le plan clinique, l’infection chez l’enfant comme
chez l’adulte se caractérise par un tableau pseudogrippal,
associé à des douleurs articulaires parfois très invalidantes,
des signes gastro-intestinaux et un exanthème maculopapuleux polymorphe (présent dans 60 à 70 % des cas). Le virus
du chikungunya peut, comme d’autres virus, être responsable également d’une éruption purpurique pétéchiale. Des
formes vésiculobulleuses ont même été décrites chez des
nourrissons [33,34].
La transmission à l’enfant est possible mais le véritable
problème réside dans les complications notamment articulaires, rapportées par une étude réunionnaise récente
incluant une petite centaine d’adultes lors de l’épidémie
de chikungunya durant la période 2005—2006 ; 44 % d’entre
eux souffraient de prodromes articulaires et 63,6 % rapportent des polyarthralgies invalidantes et persistantes
18 mois après l’infection [35].
C. Fleuret, P. Plantin
Des séquelles pigmentaires et autres (vasculites, syndrome de Raynaud) ont été décrites par les équipes
indiennes [36].
Le problème le plus fréquent reste la gravité et la chronicité des atteintes articulaires, décrites après l’épidémie
de chikungunya de 2005—2006 touchant les îles de l’océan
Indien (Comores, Mayotte, île Maurice, les Seychelles et tout
particulièrement la Réunion) [37].
La confirmation diagnostique se fait par la sérologie virale
spécifique ou avec la PCR (surtout utiles en cas d’infection
maternofœtale).
Point fort
• Le chikungunya est une maladie à déclaration
obligatoire [33,34].
Dengue
La dengue est une maladie infectieuse transmise par les
moustiques du genre Aedes. Plus de 50 millions de personnes sont infectées dans le monde chaque année. En
France, les cas rencontrés sont des cas d’importation. À
noter deux cas autochtones en 2010 dans le sud-est de la
France, secondaires à un cas d’importation, et favorisés
par la présence croissante du moustique Aedes albopictus depuis 2004 dans certaines régions du sud de la France
(cf. supra).
L’incubation de la dengue est de cinq jours et les signes
cliniques sont peu spécifiques. Après un érythème fugace
du visage les deux premiers jours, un exanthème maculopapuleux apparaît classiquement vers le quatrième jour. Il
débute au niveau du tronc, a une évolution centrifuge et
touche les paumes et les plantes des pieds. Une desquamation palmoplantaire survient secondairement [38].
La principale complication est la dengue hémorragique
(saignements cutanéomuqueux et purpura pétéchial) qui
serait plus fréquente chez l’enfant avant 10 ans.
L’examen de confirmation diagnostique dépend de la
date de début des symptômes (DDS) :
• DDS inférieure ou égale à sept jours : RT—PCR dengue et
sérologie ;
• DDS supérieure à sept jours : sérologie avec un second
prélèvement de confirmation au plus tôt dix jours après
le premier prélèvement.
Point fort
• La dengue est une maladie à déclaration obligatoire.
Hépatites virales
Les virus des hépatites A, B et E peuvent être responsables
de manifestations dermatologiques à type d’exanthèmes.
L’hépatite A est la plus fréquente des hépatites virales,
même si son incidence a diminué ces vingt dernières années,
en particulier dans les pays industrialisés. Le plus souvent,
l’infection virale est asymptomatique ou paucisymptomatique, en particulier chez les enfants, et l’évolution
habituellement favorable. Quelques manifestations dermatologiques sont décrites et notamment des éruptions
Exanthèmes viraux
maculeuses, urticariennes, purpuriques, parfois associées
à des arthralgies, rapidement régressives, lors de la phase
préictérique de l’hépatite [39].
L’urticaire aiguë associée ou non à un angio-œdème fait
partie du « classique » syndrome préictérique de l’hépatite
B avec une asthénie, des arthralgies ou des arthrites,
des céphalées, ces manifestations régressant spontanément
quand l’ictère apparaît. Un purpura maculopapuleux est
également possible lors de la phase aiguë ou chronique de
l’infection par le virus de l’hépatite B (vasculite leucocytoclasique cutanée) [40].
Enfin un exanthème peu spécifique est également décrit
lors des infections par le virus de l’hépatite E.
À part : maladie ou syndrome de Kawasaki
Au sein de ces exanthèmes maculopapuleux viraux, habituellement bénins, il faut reconnaître la maladie ou syndrome
de Kawasaki qui touche l’enfant surtout de moins de 5 ans
et dans la moitié des cas avant 2 ans [41,42].
Il s’agit d’une vascularite dont l’étiologie virale est suspectée. Certaines études virologiques ont incriminé l’EBV
mais, à l’heure actuelle, l’origine virale n’est pas démontrée
[43].
Son diagnostic positif repose sur un faisceau d’arguments
cliniques :
• une fièvre élevée durant plus de cinq jours (95 % des cas) ;
• des signes cutanéomuqueux très variés : conjonctivite,
chéilite, langue framboisée, érythro-œdème palmoplantaire, exanthème polymorphe (90 % des cas) qui régresse
généralement en une semaine, desquamation du siège et
des extrémités ;
• des adénopathies (région cervicale principalement), pas
toujours présentes (75 % des cas) ;
• et, en revanche, une altération constante de l’état général.
Il s’agit d’un exanthème atypique par l’intensité de
l’érythème et de l’œdème palmoplantaire avec desquamation secondaire en « doigts de gants » au niveau des
extrémités. L’atteinte du siège est évocatrice avec atteinte
bien limitée, maculeuse ou en « plaques », de l’ensemble ou
d’une partie de la région périnéale (érythème en « culotte »)
et rapidement suivie d’une desquamation.
Ce tableau clinique s’associe constamment à un syndrome inflammatoire biologique.
La principale complication de ce syndrome est le risque
cardiovasculaire, actuellement bien connu, avec la survenue d’anévrismes coronariens (14 % des cas en France).
Les facteurs prédictifs de complications sont l’âge élevé
de l’enfant, la thrombocytose, et l’association vitesse de
sédimentation et CRP élevées. Certaines publications ont
mis l’accent sur l’augmentation du risque d’athérosclérose
après une maladie de Kawasaki [41,42].
165
Le traitement repose sur les Ig polyvalentes intraveineuses associées à l’aspirine (à dose anti-inflammatoire).
Point fort
• Depuis quelques années on assiste à une « épidémie »
de rougeole liée à un taux de couverture vaccinale
insuffisant de la population.
• La principale complication de la rubéole est la
rubéole congénitale (rare en France), responsable
d’un syndrome polymalformatif.
• La principale complication de la roséole est la
convulsion fébrile.
• Le parvovirus B19 peut être responsable d’un purpura
en « gants et chaussettes », non pathognomonique
(éruption « paravirale »).
• L’infection à CMV est l’infection congénitale la plus
fréquente.
• La rougeole, le chikungunya et la dengue sont des
maladies à déclaration obligatoire.
• La maladie de Kawasaki est à évoquer devant tout
exanthème fébrile persistant chez un enfant, sans
point d’appel infectieux mais associé à un syndrome
inflammatoire biologique.
• Rechercher une primo-infection au VIH est
indispensable chez tout sujet à risque, présentant
un exanthème atypique, dans un contexte fébrile.
Éruptions dites « paravirales »
Ce concept, décrit en 2005 par J.H. Saurat et D. Lipsker [44],
s’applique à des dermatoses pour lesquelles l’étiologie n’est
pas univoque :
• exanthèmes viraux avec agents responsables multiples
(syndrome de Gianotti-Crosti, syndrome « gants et chaussettes »), par opposition à certaines maladies virales pour
lesquelles il n’existe qu’un seul agent responsable (la varicelle par exemple) ;
• exanthèmes pour lesquels une étiologie virale est hautement probable mais n’a jamais été démontrée (APEC
syndrome [asymetric periflexural exanthem of childhood], pseudoangiomatose éruptive) ;
• exanthèmes pouvant relever d’une cause infectieuse mais
également d’une cause médicamenteuse. Le pityriasis
rosé de Gibert en est l’exemple type, mais bien d’autres
dermatoses peuvent rentrer dans ce cadre, qui ne sont
pas détaillées dans ce chapitre (érythème polymorphe,
pityriasis lichénoïde, pustulose exanthématique aiguë
généralisée, etc.).
Acrodermatite papuleuse de Gianotti et Crosti
Point fort
Syndrome de Kawasaki
• Il représente une urgence vitale imposant une
hospitalisation immédiate pour traitement.
• Il reste le diagnostic à garder systématiquement à
l’esprit devant toute fièvre inexpliquée de l’enfant.
Ce syndrome, décrit en 1955 par deux dermatologues italiens qui lui ont donné son nom, est principalement
rencontré chez l’enfant, avec un pic d’incidence entre 1 et
6 ans, plus rarement chez l’adolescent.
Initialement décrite en association à une primo-infection
par le virus de l’hépatite B, cette dermatose est désormais
166
associée à d’autres étiologies virales et principalement à
l’EBV, au CMV ou aux coxsackies [45,46].
Des observations plus récentes de syndrome de GianottiCrosti ont été rapportées avec le parvovirus B19 ou le virus
respiratoire syncytial (VRS) ou encore au décours de vaccinations. Aucune étiologie n’est retrouvée dans près de la
moitié des cas [47].
Cette dermatose débute brutalement, après des prodromes habituellement discrets, et se caractérise, dans sa
forme typique, par l’apparition de lésions papuleuses ou
papulovésiculeuses des quatre membres, parfois des joues
et/ou des fesses.
Les muqueuses sont respectées et l’évolution des lésions
cutanées est spontanément favorable en quelques jours à
plusieurs semaines (extrêmes cinq jours à un an), parfois
laissant place à des séquelles pigmentaires (hypo- ou hyperpigmentation postinflammatoire).
Une hépatite biologique anictérique est habituellement à
rechercher surtout s’il existe un autre point d’appel clinique
(altération de l’état général ou organomégalie). Lorsque
cette recherche s’avère positive, elle est le plus souvent
en rapport avec une primo-infection à l’EBV ou au CMV mais
impose la recherche d’une hépatite virale A, B ou C [46].
Le traitement reste symptomatique, limité le plus souvent à des antihistaminiques oraux en cas de prurit, couplés
éventuellement à l’application de dermocorticoïdes.
Syndrome « gants et chaussettes »
Le syndrome papulopurpurique en « gants et chaussettes »,
décrit en 1990, est caractérisé par un exanthème purpurique des extrémités (mains et pieds), parfois associé à une
atteinte du siège et de la muqueuse buccale [48].
Cet exanthème purpurique s’accompagne d’un œdème
prurigineux des extrémités. Les lésions sont souvent douloureuses et une altération de l’état général est souvent
constatée (fièvre, arthralgies et anorexie). L’incubation est
d’une dizaine de jours et la guérison est la règle en quelques
semaines, sans récidive.
Ce tableau clinique est associé à une primo-infection
par le parvovirus B19 dans deux tiers des cas, mais d’autres
agents infectieux ont été mis en évidence (rougeole, infections à EBV, CMV ou à HHV6 en particulier) [49].
Pseudoangiomatose éruptive
Décrite en 1993 [50], la pseudoangiomatose éruptive est une
entité rare, classiquement pédiatrique mais observée également chez l’adulte, parfois même du troisième âge [51].
Cet exanthème peut survenir sous la forme de petites épidémies. D’exceptionnelles épidémies ont été décrites en
milieu hospitalier de plus ou moins grande ampleur [52,53],
ainsi que de rares cas intrafamiliaux [54].
L’exanthème, précédé de prodromes peu spécifiques
à type de fièvre, d’infection oto-rhino-laryngologique ou
digestive [54], est constitué de petites papules angiomateuses bordées d’un halo anémique caractéristique. Les
lésions siègent principalement au niveau du visage et des
membres, et régressent spontanément en moins de 15 jours.
Une évolution prolongée sur plusieurs mois ou des récurrences ont été décrites.
C. Fleuret, P. Plantin
Une étiologie virale est suspectée (entérovirus) [55] mais
non prouvée encore à l’heure actuelle.
Exanthème unilatéral latérothoracique ou
APEC
L’acronyme APEC définit une éruption asymétrique siégeant
initialement sur la paroi thoracique ou la racine du membre
supérieur à proximité d’un creux axillaire, prenant un aspect
caractéristique en « feuillet de livre ».
Cet exanthème est observé principalement dans la petite
enfance, entre 2 et 3 ans, le plus souvent par épidémies
hivernales ou printanières [56].
Un cas chez l’adulte a été rapporté [57]. Cliniquement, il s’agit de papules érythémateuses groupées en
placards mal limités d’aspect eczématiforme. Les lésions
sont prurigineuses dans la moitié des cas. L’exanthème a
une évolution centrifuge et peut devenir bilatéral. Cette
dermatose bénigne a une évolution spontanément favorable
en quatre à huit semaines [56].
L’étiologie virale de l’APEC est suspectée mais n’a jamais
été démontrée [58].
Pityriasis rosé de Gibert
Le pityriasis rosé est une dermatose aiguë banale cosmopolite qui touche les sujets surtout entre 5 et 40 ans, sans
prédilection de sexe.
L’exanthème survient après parfois quelques prodromes
(fébricule, malaise, céphalées, arthralgies) et présente des
caractéristiques :
• médaillon unique initial érythématosquameux, siégeant
sur la face antérieure du thorax ou les membres supérieurs ;
• puis apparition de plus petites lésions érythémateuses
finement squameuses, peu prurigineuses, avec atteinte
symétrique du tronc, du cou et de la partie proximale des
membres. Elles apparaissent en plusieurs poussées et se
disposent suivant les lignes de tension cutanée réalisant
ainsi le classique « sapin de noël » sur le dos ;
• l’état général est conservé et le sujet apyrétique ;
• cet exanthème évolue sur plusieurs semaines (six à
huit semaines) en trois phases : extension, stabilité puis
régression, chacune d’environ deux semaines.
Une étiologie virale est suspectée (HHV6 et HHV7) mais
n’a, là encore, jamais été démontrée [59,60].
Papillite linguale éruptive familiale
Cette affection se manifeste par l’apparition brutale de
difficultés alimentaires en rapport avec une stomatite douloureuse avec glossite caractérisée par une hypertrophie des
papilles fongiformes de la pointe et du dos de la langue.
Elle survient par petites épidémies familiales [61,62].
Elle s’accompagne d’adénopathies cervicales dans près
de la moitié des cas, et guérit en 15 jours.
La survenue en petites épidémies familiales atteste de
sa probable origine infectieuse (et potentiellement virale),
mais l’agent responsable n’a pas été encore identifié [62].
Exanthèmes viraux
167
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
Cet article aborde les principaux exanthèmes d’origine
virale observés principalement chez l’enfant, mais également, avec une fréquence moindre, chez l’adulte.
Dans un certain nombre de cas, l’exanthème adopte
une présentation clinique relativement stéréotypée permettant d’évoquer l’agent étiologique responsable et de définir
l’évolutivité des symptômes (la varicelle par exemple).
Cependant, l’exanthème est parfois peu spécifique
(exanthèmes maculopapuleux à entérovirus par exemple)
et/ou atypique, ou encore avec agents déclenchants potentiels multiples (éruptions dites « paravirales »), rendant le
diagnostic étiologique et la prise en charge qui en découle
plus délicats.
La difficulté de prise en charge est liée, d’une part,
au grand nombre de causes possibles et, d’autre part, à
l’exposition fréquente d’un même patient à plusieurs facteurs potentiellement étiologiques (virus et médicaments
notamment).
Les progrès de la biologie permettront d’identifier
d’autres agents infectieux et de mettre dans le futur le
nom d’un agent microbien sur certaines formes et syndromes
particuliers.
Il est important d’évoquer les maladies éruptives et surtout de les confirmer du fait de la gravité potentielle de
certaines d’entre elles, comme la rougeole, l’infection par
le VIH, parfois l’EBV ou le CMV (mortalité, morbidité, danger chez la femme enceinte) mais aussi les pathologies
d’importation (telles que le chikungunya et la dengue, bientôt en France ?).
Il paraît donc important de rappeler l’intérêt de se vacciner correctement contre les maladies éruptives.
Enfin, il convient également de reconnaître la maladie
de Kawasaki qui représente une urgence diagnostique et
thérapeutique : à évoquer devant tout exanthème fébrile
persistant chez un enfant, sans point d’appel infectieux mais
associé à un syndrome inflammatoire biologique.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Points essentiels
• Les étiologies principales des exanthèmes sont les
infections virales et les toxidermies.
• Les infections virales sont les principales causes des
exanthèmes de l’enfant.
• Parmi les exanthèmes fébriles, les exanthèmes
maculopapuleux sont les plus fréquents.
• La rougeole, le chinkungunya et la dengue font partie
des maladies à déclaration obligatoire.
• L’exanthème est parfois peu spécifique (exanthèmes
maculopapuleux à entérovirus par exemple) et/ou
atypique, ou encore avec agents déclenchants
potentiels multiples (éruptions dites « paravirales »).
• Rechercher une primo-infection au VIH est
indispensable chez tout sujet à risque, présentant
un exanthème atypique, dans un contexte fébrile.
• Le syndrome de Kawasaki reste le diagnostic à garder
systématiquement à l’esprit devant toute fièvre
inexpliquée de l’enfant : il s’agit d’une urgence
diagnostique et thérapeutique.
Annexes. Matériels complémentaires
Les matériels complémentaires accompagnant la version
en ligne de cet article sont disponibles sur http://www.
sciencedirect.com et http://dx.doi.org/10.1016/j.jpp.
2016.04.001.
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