siégeant tout d’abord au niveau d’un creux axillaire
qu’elle touche de façon asymétrique (figure 4). L’éruption
peut être morbiliforme, scarlatiniforme ou eczématiforme
et elle tend fréquemment à toucher d’autres plis, toujours
sur un mode asymétrique. L’origine virale de l’APEC a été
soupçonnée sur sa saisonnalité et l’existence inconstante
de prodromes (fébricule, signes respiratoires et adénopa-
thies loco-régionales), mais elle n’a jamais été démontrée
[5].
Papillite linguale familiale
Décrite par J.P. Lacour, la papillite linguale éruptive est
caractérisée par l’apparition brutale de difficultés alimen-
taires, d’une hypersialorrhée et d’une irritabilité en rapport
avec une inflammation linguale caractérisée par une hy-
pertrophie des papilles fongiformes de la pointe et du dos
de la langue. La papillite est souvent familiale (transmis-
sion à d’autres membres de la fratrie ou aux parents dans
plus de 50 % des cas, épidémies en collectivités), s’ac-
compagne fréquemment d’adénopathies cervicales et
guérit en moins de 15 jours. La survenue en petites épidé-
mies familiales atteste de sa probable origine virale [6].
Exanthème de l’infection
par le virus West Nile
Cette infection est une arbovirose dont la sévérité tient
aux atteintes neurologiques (encéphalites). Un exanthème
morbiliforme constitué de macules rosées du tronc peut
être observé au cours de l’infection chez l’adulte comme
chez l’enfant [7, 8].
Monkeypox
Cette maladie endémique sévit en Afrique [9]. Elle
touche surtout les enfants de la zone tropicale africaine se
traduisant par une éruption assez proche de la variole
associée à une atteinte respiratoire, un syndrome grippal
et des adénopathies cervicales plus marquées qu’au cours
de la variole. Le virus monkeypox est transmis par des
rongeurs infectés. Les cas observés aux États-Unis sont liés
à la transmission du virus par de petits rongeurs (« chiens
des prairies ») contaminés par les rongeurs importés
d’Afrique comme animaux de compagnie. En Afrique, la
mortalité de l’infection est d’environ 11 % liée à la dénu-
trition, aux surinfections bactériennes et à des co-
infections virales comme la varicelle. La vaccination
contre la variole prévient l’infection au virus monckeypox
et cette protection est probablement liée à la parenté
ontogénique de ces virus. D’autres infections à poxvirus
ont été rapportées, liées le plus souvent au contact acci-
dentel avec le virus véhiculé par un animal : infection à
tanapoxvirus transmise par des chimpanzés d’Afrique [10]
responsable d’une éruption papuleuse pouvant faire évo-
quer un anthrax ou une mycobactériose s’accompagnant
de signes généraux tels que céphalées, fièvre, etc.
Éruptions paravirales
C’est sous ce terme que Saurat et Lipsker [11] ont
regroupé certaines dermatoses dont l’étiologie n’est pas
univoque. Ce concept qui s’applique surtout à des exan-
thèmes récemment individualisés peut aussi concerner
des entités connues de longue date dont l’étiologie infec-
tieuse reste hypothétique.
–Les dermatoses d’origine virale dont les agents dé-
clenchant sont multiples rentrent dans ce cadre. Ainsi, le
syndrome de Gianotti-Crosti ou le syndrome gants-
chaussettes correspondent à des dermatoses paravirales
par opposition à certaines maladies virales pour lesquelles
il n’existe qu’un agent responsable (la varicelle par exem-
ple).
–Ce concept peut également s’appliquer à des entités
dont l’étiologie virale est très probable bien que jamais
démontrée jusqu’alors. C’est le cas de l’APEC ou de la
pseudo-angiomatose éruptive.
–Enfin, un certain nombre de dermatoses qui peuvent
relever d’une étiologie infectieuse même si celle-ci n’est
pas la plus fréquente peuvent correspondre à des infec-
tions paravirales : c’est le cas de dermatoses aussi diffé-
rentes que l’érythème polymorphe, l’urticaire, le lichen
striatus, la pustulose aigüe exanthématique ou le pityriasis
lichénoïde pour lequel la responsabilité de Toxoplasma
Gondii, de l’EBV ou de l’herpès virus ont été évoqués [12].
À ce titre, le pityriasis rosé de Gibert est exemplaire car son
étiologie virale est évoquée depuis longtemps (taux élevés
d’interféron aet cchez les malades, taux augmentés des
Figure 4. Éruption eczématiforme de la région axillaire au cours de
l’APEC.
« Nouveaux » exanthèmes viraux et éruptions paravirales
mt pédiatrie, vol. 10, n° 5, septembre-octobre 2007
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