La peinture de la Haute Renaissance en Italie

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La Haute Renaissance en Italie
Le Cinquecento
Léonard de Vinci (1452-1519)
Michel-Ange (1475-1564)
Raphaël (1483-1520)
La Haute Renaissance
• La Haute Renaissance fait référence à l’art de
la Rome papale, de Florence et de la
république de Venise de 1500 à 1530.
• Avec la peinture de la Haute Renaissance, l’art
occidental atteint son apogée.
• Les maîtres de cette période sont notamment
Léonard de Vinci (1452-1519), Michel-Ange
(1475-1564) et Raphaël (1483-1520).
Contexte historique
• Cette période est marquée par des événements politiques
qui influenceront beaucoup les arts: la chute des Médicis
et l’arrivée au pouvoir du moine dominicain Savonarole
(mort en 1498), connu pour ses sermons fanatiques et
apocalyptiques.
• Après l’autodafé de Savonarole, Florence redevient une
république. Cité-État avec l'influence des Cinq cents nobles
et grands les plus importants de la cité c’est plutôt une
ploutocratie.
• C'est à cette époque que Machiavel écrit son œuvre le
Prince, pour instruire l'un des princes Médicis, qui
mettront trente ans à reprendre grâce aux yeux des
Florentins.
Léonard de Vinci (1452-1519)
Homme universel, « Synthèse par la
beauté »
Léonard de
Vinci (14521519)
• Un homme d'esprit universel, à la fois artiste,
scientifique, ingénieur, inventeur,
anatomiste, peintre, sculpteur, architecte,
urbaniste, botaniste, musicien, poète,
philosophe et écrivain, Léonard de Vinci est
souvent décrit comme l'archétype et le
symbole de l'homme universel de la
Renaissance.
• Après son enfance à Vinci, Léonard est élève
auprès du célèbre peintre et sculpteur
florentin Andrea del Verrocchio. Il va ensuite
travailler à Milan, Rome, Bologne et Venise. Il
passera les dernières années de sa vie en
France, à l'invitation du roi François Ier.
Atelier de Verrocchio:
Baptême du Christ
(1472-1475): le jeune
Léonard réalise
l’angelot agenouillé
en bas à gauche.
L’Annonciation (1472-75)
Travail réalisé dans l’atelier de Verrocchio: l’acceptation plutôt que soumission de la
Vierge comme indication de l’importance de l’humain dans l’incarnation du Christ…
Détails de l’Annonciation
L’Adoration
des Mages
(1481-82),
Ce travail
inachevé de
Léonard nous
montre sa
manière de
peindre: les
formes se
matérialisent
doucement et
graduellement,
sans se
détacher tout à
fait.
Les formes dans l’ombre restent incomplètes, leur contours à peine
suggérés. Par cette méthode de modelage, appelée chiaroscuro, le clairobscur, les formes surgissent de l’obscurité sans s’en détacher tout-à
fait. Les formes restent liées dans une nouvelle unité picturale…
Nous pouvons voir sur cette
peinture ce que ce procédé donne
la toile une fois achevée: les
personnages semblent émerger
de la demi-obscurité de la grotte.
Les formes sont comme voilées
par une brume: nous appelons
cette brume sfumato, la « fumée
de Léonard ». Ce sfumato crée
aussi une atmosphère de rêve, et
donne à l’œuvre une dimension
poétique, nous sentons qu’il ne
s’agit pas d’une représentation
objective de la réalité.
La Vierge aux rochers, 1483-86
Mona Lisa (La Gioconda),
(entre 1503 et 1506)
Ces deux procédé, de
chiaroscuro et de sfumato, se
retrouvent dans la toile la plus
connue de Léonard, la Joconde.
Ces procédés sont ici si
parfaitement réalisés que ses
contemporains les ont trouvés
miraculeux: Giorgio Vasari a écrit
que « le sourire est si agréable
qu'il semble divin plutôt
qu'humain ; ceux qui l'ont vu ont
été très surpris de constater qu'il
semble aussi vivant que
l'original».
Pour réaliser ce sourire
mystérieux, Léonard a
utilisé la technique de
sfumato en ombrant
subtilement les coins de
la bouche et les yeux.
Nous voyons comme le
cou et le visage sortent
graduellement de
l’ombre qui se confond
avec la masse foncée des
cheveux: nous
retrouvons le procédé de
clair-obscur.
Nous pouvons nous rendre
compte de la nouveauté de
ce procédé en comparant la
Joconde avec la Vénus de
Botticelli: pour détacher sa
figure du fond, Botticelli en
souligne les contours d’un
trait…
Détail, Venus, Botticelli, La
Naissance de Vénus, vers 1480
Ces mains aussi se matérialisent graduellement et prennent du volume
par le modelage clair-obscur: les parties de la manche à l’ombre se
détachent à peine du buste, tandis que la rondeur des mains capte la
lumière et se détache par sa clarté, non par une ligne de démarcation.
La Joconde fascine aussi
par sa personnalité:
les traits semblent trop
personnels pour
représenter un idéal,
pourtant l’idéalisation
est si forte qu’elle cache
le caractère du modèle.
Ce sourire est-il un
sourire, ou une
expression symbolique
et intemporelle tel le
« sourire archaïque » des
statues grecques
archaïques?
La Vierge, l'Enfant Jésus et
sainte Anne, 1510
reprend à nouveau le thème de
personnages dans un paysage « d’une
beauté irréelle ». Nous retrouvons le
sourire intemporel de la Joconde, ici
traduit comme douceur maternelle.
Nous pouvons, en comparant ce
tableau avec le carton La Vierge,
l'Enfant Jésus avec sainte Anne et saint
Jean Baptiste qui a été fait en
préparation de la présente
composition du tableau La Vierge,
l'Enfant Jésus et sainte Anne apprécier
les modifications que Léonard a
apportées à la composition du tableau
final:
La Vierge, l'Enfant Jésus avec sainte Anne et saint Jean
Baptiste et La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne:
recherche de composition
La Cène, vers 1495-1498,
peinture murale, Santa
Maria delle Grazie
C’est avec ces réflexions sur la
composition de la scène et de
la psychologie des personnages
que nous abordons la Cène, le
tableau de Léonard qui énonce
pleinement les idéaux de la
Haute Renaissance.
Il ne s’agit pas d’une fresque,
mais d’une peinture murale:
Léonard a expérimenté avec la
technique d’où le très mauvais
état de cette peinture.
L’impression de stabilité et de calme que dégage cette peinture a été obtenue par un équilibre
de tendances opposées: les deux groupes d’apôtres agitées sont condensées aux extrémités :
Jésus vient de prononcer « Un de vous me trahira » et l’agitation traduit l’incrédulité des
apôtres. La stabilité du tableau est la stabilité de la figure de Christ, centrale: le point de fuite
central est placé derrière sa tête, encadrée par la clarté de l’ouverture de la fenêtre, son fronton
faisant une auréole: son attitude est celle de la soumission à la volonté divine, il est déjà en deçà
de l’agitation humaine des apôtres…
La réaction de chaque personnage en révèle la personnalité et illustre, comme
Léonard a écrit dans un de ses carnets, le plus grand problème de la peinture, qui est
de décrire « l’intention de l’âme humaine ». Le cadre architectural ajoute à la stabilité
solennelle du Christ, tandis que Judas se détache par son profil sombre, méfiant et son
poing serré: à la différence des habitudes iconographiques de l’époque, il n’est pas
assis de l’autre côté de la table, son attitude le distinguent suffisamment.
Comparons la Cène de Léonard avec celle de Del Castagno, appartenant
à la première renaissance.
Andréa del Castagno, La Cène, vers 1445/50, fresque, Ste Apollonia, Florence
Ou avec la Cène de Tintoret (1592-94), renaissance tardive ou manièrisme
Léonard scientifique et ingénieur
• L'approche de la science par Léonard est très liée à l’observation:
Léonard de Vinci a essayé de comprendre un phénomène en le
décrivant et en l'illustrant dans les plus grands détails, en
n'insistant pas trop sur les explications théoriques.
Léonard, homme universel
selon l’idéal de la renaissance,
développe une doctrine
technique, née d’observations
suivies d’expériences: il
documente ses observation et
ses réflexion par des dessins, et
considère la peinture être
l'expression visuelle d'un tout,
proposant une « synthèse par la
beauté » : « Qui blâme la
peinture n'aime ni la philosophie
ni la nature ».
Étude de Léonard de Vinci sur le
corps humain: ce dessin est
connu sous le nom de l’homme
de Vitruve, 1485-1490.
Autres
oeuvres:
Saint Jean-Baptiste, 1513-16,
« Le geste de Jean Baptiste »
Dame à l’hérmine, 1483-90;
La belle Ferronière, 1490
Résumons…
La haute renaissance en Italie
Léonard de Vinci (1452-1519): clair-obscur,
sfumato, décrire « l’intention de l’âme
humaine », synthèse par la beauté
Léonard de Vinci (1452-1519)
• Homme d'esprit universel, à la fois artiste,
scientifique, ingénieur, inventeur,
anatomiste, peintre, sculpteur, architecte,
urbaniste, botaniste, musicien, poète,
philosophe et écrivain, Léonard de Vinci est
souvent décrit comme l'archétype et le
symbole de l'homme universel de la
Renaissance.
Mona Lisa (La Gioconda),
(entre 1503 et 1506)
Léonard introduit deux procédés
nouveaux dans la peinture
occidentale: le chiaroscuro, le
clair-obscur et de sfumato, la
fumée de Léonard.
Ces procédés sont si
parfaitement réalisés dans la
toile la plus connue de Léonard,
la Joconde, que ses
contemporains l’ont trouvé
miraculeux, «aussi vivant que
l'original».
Pour réaliser ce sourire
mystérieux, Léonard a
utilisé la technique de
sfumato en ombrant
subtilement les coins de la
bouche et les yeux.
Nous voyons comme le cou
et le visage sortent
graduellement de l’ombre
qui se confond avec la
masse foncée des cheveux:
pas de ligne de démarcation
nette, les formes surgissent
de l’obscurité sans s’en
détacher tout-à fait. nous
retrouvons le sfumato et le
procédé de modelage par le
clair-obscur.
Nous pouvons nous rendre
compte de la nouveauté de
ce procédé en comparant la
Joconde avec la Vénus de
Botticelli: pour détacher sa
figure du fond, Botticelli en
souligne les contours d’un
trait…
Détail, Venus, Botticelli, La
Naissance de Vénus, vers 1480
Les contours de figures sont soulignées d’un trait pour se détacher du
fond dans La Naissance de Vénus de Botticelli, vers 1480 …
Ces mains aussi se matérialisent graduellement et prennent du volume
par le modelage clair-obscur: les parties de la manche à l’ombre se
détachent à peine du buste, tandis que la rondeur des mains capte la
lumière et se détache par sa clarté, non par une ligne de démarcation.
Sur l’exemple des deux tableaux de
La Vierge aux rochers, nous avons
parlé de la recherche de
compostition chez Léonard: nous la
voyons ici en triangle, notre regard
suit les regards et les gestes de
mains des personnages représentés.
De Vinci, La Vierge aux rochers, 1483-86
La Cène, vers 1495-1498,
peinture murale, Santa Maria
delle Grazie
La stabilité de cette composition est obtenue par la position de la table
parallèle à la surface du tableau, et le cadre architectural ,
perpendiculaire, mais aussi par l’équilibre des deux groupes d’apôtres,
en eux agités. La réaction de chaque personnage en révèle la
personnalité et illustre, comme Léonard a écrit, le plus grand problème
de la peinture, qui est de décrire « l’intention de l’âme humaine ».
Les œuvres les plus importantes de Léonard:
L’Annonciation (1472-75), réalisé dans l’atelier de Verrocchio:
l’acceptation plutôt que soumission de la Vierge
La Vierge aux rochers, 1483-86
Mona Lisa (La Gioconda),
(entre 1503 et 1506)
La Vierge, l'Enfant Jésus et
sainte Anne, 1510
Léonard, homme universel
selon l’idéal de la renaissance,
développe une doctrine
technique, née d’observations
suivies d’expériences: il
documente ses observation et
ses réflexion par des dessins, et
considère la peinture être
l'expression visuelle d'un tout,
proposant une « synthèse par la
beauté » : « Qui blâme la
peinture n'aime ni la philosophie
ni la nature ».
Étude de Léonard de Vinci sur le
corps humain: ce dessin est
connu sous le nom de l’homme
de Vitruve, 1485-1490.
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