Conférence du 14 octobre

Pratique de l'économie
de l'industrie
ECOLE NORMALE SUPERIEURE –OCTOBRE 2016 / JANVIER 2017YANN DELABRIERE 1
Cours du 14 octobre 2016
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Une analyse quantitative qui dégage quatre modèles de développement industriel
•Modèle allemand
Une économie et une industrie secouée par la réunification et ses conséquences :
pertes de compétitivité, déficits, croissance faible, perte d'emplois. Un rétablissement
après 2000 : l'industrie reprend la croissance, recrée de l'emploi, avec des niveaux
d'investissement et de R&D élevés et une forte contribution à la balance des paiements.
•Modèle américain
Déclin contenu du secteur industriel, avec externalisations et délocalisations massives.
Forte spécialisation sur des domaines de hautes technologies, intensifs en capital.
Investissements massifs dans ces secteurs. Fortes pertes d'emploi et déficit extérieur.
Mais dans une économie qui a d'autres ressorts, qui recrée de l'emploi et s'appuie sur le dollar,
monnaie de réserve
•Modèle français
Un industrie en perte de vitesse : manque de marges, d'investissements, de R&D.
Pertes d'emploi et balance commerciale devenue négative. Et dans une économie à la peine
•Modèle chinois
La première industrie de la planète, qui continue de croître à un rythme élevé.
Basé initialement sur une main d'œuvre à bas coût (années 80), ensuite sur les infrastructures,
les investissements, la formation et l'éducation, et maintenant la R&D et l'innovation
•On n'a pas étudié le cas du Japon, de la Corée, du Mexique ou de l'Inde qui seraient intéressants
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Résumé et conclusion de la séance du 7 octobre

Quatre objectifs pour le cours du 14 octobre
•Au-delà de l'apport quantitatif, quel apport qualitatif et quel poids réel pour l'industrie
dans l'économie
•Quels sont les leviers essentiels pour le développement de l'industrie
•Une comparaison des modèles allemand et français
•Politiques publiques et système financier
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Résumé et conclusion de la séance du 7 octobre

La mesure du poids de l'industrie
•L'écart de productivité industrie / reste de l'économie
engendre des baisses relatives des prix industriels
réduisant sa part en monnaie courante
•Le secteur industriel s'est spécialisé sur ses technologies
et ses investissements propres et a "externalisé"
des activités non essentielles (entretien, logistique,
administration, paye, facturation…) qui apparaissent
comme des activités de services. Une étude en France
estime que ceci explique environ 20% de la réduction
du poids de l'industrie (environ 2 points de PIB)
•La spécialisation du secteur industriel à amené
à externaliser certaines activités industrielles vers
d'autres spécialistes (montée des équipementiers
dans les industries automobile et aéronautique )
pouvant aller jusqu'au concept de " fabless industry " (Apple)
•Le secteur industriel s'est largement globalisé / délocalisé.
De ce fait, il représente l'essentiel des investissements directs à l'étranger, non pris en compte dans le PIB
mais qui représente un flux de revenus en balance des paiements et surtout un périmètre de "contrôle"
et une masse critique fondamentale, notamment pour financer la R& D et la développer
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Analyse qualitative de l'industrie
Poids du secteur manufacturier en %
du total de l'économie
(base 100 en 1960)
100
89.2
81.2
70.8
62.8
50.8
45.2 45.2
100
112.3
105.7
95.1 98.4 98.4
92.6 92.6
1960 1970 1980 1990 2000 2007 2010 2013
Source : INSEE
Valeur ajoutée en valeur
Valeur ajoutée en volume

•La frontière industrie / services est de plus en plus floue
−Ventes de services par les industriels
(ex auto : maintenance, crédit, assurances…)
−Développement d'activités de services
par des groupes industriels (IBM Business Services)
−Industrialisation des industries de service
(Google, "smart" utilities)
•Qui a amené à définir la notion d'industrie "servicielle"
comprenant :
−Les service industriels
−Les utilities (énergie, environnement)
−Télécoms, IT et high tech
•L'émergence de cette " industrie servicielle ", qui suit
les mêmes logiques que l'industrie manufacturière,
change la vision de l'évolution récente de cette industrie
globale. C'est le cas de la France (graphique) mais aussi
des Etats-Unis
•Au total, un effet d'entraînement de l'industrie
sur le reste de l'économie estimé généralement
de l'ordre de 3x
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Analyse qualitative de l'industrie
Poids de l'industrie "servicielle"
en France
Source : Eurostat
Industrie manufacturière
Services industrialisés