Poumon et polyhandicap Prise en charge : surveillance et traitements Dr Stephane DEBELLEIX PLAN • Surveillance et prise en charge spécifique : – Prévention : vaccination – Infections respiratoires basses : antibiothérapie continue alternée, Pseudomonas aeruginosa, – Désencombrement – Oxygénothérapie – PPC et VNI – IRAigue • Surveillance et prise en charge des co morbidités non respiratoires : – – – – – – RGO et Constipation Fausses routes Support Nutritionnel Convulsions Dentaire Ortho : scoliose • Où sont pris en charge ces enfants? Infections respiratoires basses • Prévention : la vaccination – Grippale : • Indication = « insuffisances respiratoires chroniques obstructives ou restrictives quelle que soit la cause »* • y compris personnel de santé – Pneumo 23 : • Indication = « Insuffisance Respiratoire Chronique »* • il n’existe pas actuellement de données permettant de recommander la pratique de revaccinations ultérieures. • * : Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2015. Haut conseil de la sante publique Infections respiratoires basses • Antibiothérapie – Bactéries « usuelles » – Pseudomonas aeruginosa et autres BG- Antibioprophylaxie en pneumologie pédiatrique (hors mucoviscidose) : quelles indications pour l’antibiothérapie rotative ou alternée et pour l’antibiothérapie prolongée ? Archives de Pédiatrie 2013;20: S99-S103 C. Delacourt, E. Grimprel, R. Cohen Antibioprophylaxie • Les bénéfices cliniques démontrés d’une Antibioprophylaxie concernent des pathologies très ciblées et rares : – La mucoviscidose – Et par extensions aux données adultes les enfants ayant des DDB • Pour les surinfections bactériennes récidivantes des voies aériennes sans DDB, l’ABP doit être limitée au maximum en la réservant aux formes les plus graves. Antibioprophylaxie • En l’absence de données sur le bénéfice des antibiothérapies alternées, nous proposons de privilégier une antibiothérapie par une seule molécule prescrite au long cours. Il peut s’agir d’amoxicilline, de macrolides ou de cotrimoxazole. • Le principal risque est de favoriser l’émergence et la sélection de bactéries résistantes. (ex cephalosporines et risque de BLSE). • Etudes en cours pour azithromycine et l’association amoxicilline-acide clavulanique Infections respiratoires basses • Pseudomonas aeruginosa et autres BG- : Thorax. July 2010 Vol 65 Supplement I. Guideline for non-CF Bronchiectasis. British Thoracic Society • Ciprofloxacine 14 jours • Association si souche multi resistante Eradication algorithm for Pseudomonas aeruginosa in children • Exacerbation chez les sujets colonisés chroniques : l’association tobramycine nébulisée aux fortes doses de ciprofloxacine = bénéfice bactériologique mais non clinique. • Nébulisations sur le long terme : chez les patients avec ≥ 3 exacerbations/an Désencombrement Kinésithérapie respiratoire instrumentale chez l’enfant neurologique central Motricité cérébrale 36 (2015) 66–71 M. Toussaint , K. Pernet, A. Stagnara • Les techniques telles que : • le Cough-Assist®, • la ventilation à percussions intrapulmonaires (IPV1), • les oscillations périthoraciques à haute fréquence (type VEST1), • le PEP masque • les relaxateurs de pression positive intermittente (IPPB) peuvent être utilisées en combinaison avec les techniques manuelles ou lorsque celles-ci deviennent insuffisantes. • Leur mise en pratique représente un défi, mais il est utile de les essayer individuellement chez chaque patient pour en évaluer l’efficacité. Le Cough-Assist • parfois efficace • Le proposer plusieurs fois avant de déterminer si l’appareillage sera efficace ou non. • • • certains enfants sont capables de l’utiliser, parfois même lorsque le niveau cognitif de l’enfant est très faible et/ou la collaboration nulle. Rien ne permet de pronostiquer quel enfant pourra l’utiliser aucune étude n’a investigué cette approche expérimentale et aléatoire. Le Percussionaire : Intrapulmonary Percussive Ventilation [IPV] • Aucun travail publié ne permet de démontrer formellement que cette technique est efficace chez l’enfant neurologique central. • Intérêt chez le patient non collaborant • Quelques études ont suggéré son efficacité chez les sujets NM Toussaint M, De Win H, Steens M, et al. Effect of intrapulmo-nary percussive ventilation on mucus clearance in Duchenne muscular dystrophy patients: a preliminary report. Respir Care 2003;48:940–7. • L’interface nasale avec harnais de fixation semble la meilleure option • Des données non publiées montrent que 80 % des patients IMC et polyhandicapés s’adaptent à l’IPV avec masque nasal. L’IPPB (Intermittent Positive Pression Breathing) ou relaxateur de pression ou hyper-insufflateur • référencé dans le forfait hebdomadaire 7 des dispositifs médicaux : « Mobilisation thoracique et aide à la toux » • pas de littérature spécifique de l’utilisation de cet outil auprès des patients polyhandicapés • Deux indications sont possibles : l’aide au drainage et l’aide à la mobilisation thoracique. • Le principe est de faire rentrer un volume inspiratoire bien supérieur au volume courant pour permettre un débit expiratoire plus élevé et donc plus efficace pour entraîner les sécrétions. Proposition d’aide au désencombrement : Ph Toussaint, kinesithérapeute belge Oxygénothérapie Recommandations pour l’oxygénothérapie chez l’enfant en situations aiguës et chroniques : évaluation du besoin, critères de mise en route, modalités de prescription et de surveillance Groupe de recherche sur les avancées en pneumologie pédiatrique (GRAPP) Archives de Pédiatrie 2012;19:528-536 soutien ventilatoire : VNI et PPC • PPC et SAOS – En pratique : des critères de qualité de vie en plus des critères polygraphiques et oxymétriques • VNI si Hypoventilation alvéolaire Mais fausses routes = Cindic relative Asynchronie patient –machine fréquent Insuffisance Respiratoire Aigue • pompage valléculaire G. Riffard, L. Trapes / Motricité cérébrale 36 (2015) 79–84 Le positionnement G. Riffard, L. Trapes / Motricité cérébrale 36 (2015) 79–84 Répercussion respiratoire des troubles digestifs • Le RGO ± troubles de la vidange gastrique • La dysfonction oromotrice (DOM) : « fausses routes » • La constipation RGO • Manifestions extradigestives de RGO chez l’enfant porteur de handicap : – Manifestations ORL à répétition (otites, laryngites, SAS). – Manifestations respiratoires (toux chronique, hyperréactivité bronchique, pneumopathies d’inhalation). – Irritabilité, cris, rarement des mouvements dystoniques, aggravation de l’épilepsie. – Anomalies dentaires (érosion dentaire). • Sur le plan thérapeutique, seuls les inhibiteurs de la pompe à protons ont montré une efficacité sur le RGO ce qui n’est pas le cas des prokinétiques type dompéridone • Baclofen : intérêt potentiel mais non recommandé actuellement RGO • Une chirurgie anti-reflux type fundo- plicature de Nissen n’est indiquée qu’en cas de RGO extériorisé sévère et/ou de pneumopathies d’inhalation liées au RGO • A discuter en cas de troubles majeurs de la vidange gastrique : positionnement en décubitus latéral droit ou la pose d’une sonde d’alimentation gastroduodénale, voire gastrojéjunale Dysfonction OroMotrice (DOM) • Raisons : – défaut de fermeture des lèvres – Hyper salivation – absence de latéralisation de la langue avec des poussées de la langue – incoordination de la déglutition. • Conséquences = FAUSSES ROUTES • Examens diagnostics : Si nécessaire, en cas de suspicion de fausses routes non confirmées à l’interrogatoire, un radio cinéma de la déglutition ou une vidéo fluoroscopie peut être indiqué. Dysfonction OroMotrice (DOM) : Prise en charge • L’installation : tenue de tête • modification des textures des repas • L’hypersalivation : – scopolamine en patchs – injections de toxine botulique dans les glandes salivaires • Nutrition entérale exclusive – Sur Gastrostomie – La chirurgie anti-reflux ne sera alors associée à cette dernière qu’en cas de RGO sévère. L’hypersalivation : • Quatre types principaux de traitements sont proposés et on retient cet ordre de priorité dans leur mise en œuvre : – la guidance et la rééducation – les traitements médicamenteux – la toxine botulique – la chirurgie. L’hypersalivation : Guidance et rééducation – s’assurer au préalable de la bonne tenue de tête lors de la station assise – rééducation des troubles de l’alimentation et de la déglutition : au moins deux fois quelques minutes par jour pour la partie technique. Guidé par l’orthophoniste. • Stimulations axées autour de l’éveil/plaisir, visant à développer, renforcer l’intérêt pour la nourriture en rajoutant des informations multi sensorielles • Puis Stimulations intrabuccales (touchers légers, cryothérapie). • Selon les capacités de l’enfant, des exercices buccofaciaux sont proposés (praxies, souffle, grimaces, travail contre-résistance) pour tonifier et mobiliser les lèvres, la langue, les joues, etc. L’hypersalivation : traitements médicamenteux • Scopolamine (Scopoderm TTS® 1 mg/72 heures) : inhibiteur (AMM = prévention du mal des transports et en soins palliatifs) • Artane® : peu de publi • Chez l’adulte, l’atropine est couramment utilisée. L’hypersalivation : Injections toxines glandes salivaires • Indication : l’échec, l’intolérance ou l’insuffisance des autres thérapeutiques non chirurgicales • Après l’âge de 6 ans en général • Le consentement signé de la famille est obligatoire • sous anesthésie générale ou sous Emla® et Kalinox® si l’enfant réagit bien à cette technique. • Le repérage per échographique en utilisant un gel stérile est obligatoire. L’hypersalivation : La chirurgie • intéresse les trois glandes salivaires sécrétrices : parotides, sous maxillaires et sub linguales • l’ablation des glandes sous-maxillaires et sublinguales (parotidectomie : risque de paralysie faciale) • les ligatures ou dérivations de canaux : de Wharton (sous-maxillaires) et de Sténon (parotide) : poussées salivaires itératives puis atrophie de la glande et donc des secrétions salivaires. • parodontopathies et des caries sur le long terme par défaut de salive Nutrition entérale • Les échecs de l’alimentation orale : – Croissance insuffisante – Récidive de nombreux accidents de fausses routes et d’infections respiratoires – Repas stressants trop longs et sans plaisir pour l’enfant et les aidants Tableau 2. Utilité clinique des interventions thérapeutiques proposées dans l’inhalation pulmonaire chronique (adapté de (5)) Type d’intervention Utilité clinique Niveau de (Bénéfice/risque) preuve Troubles de la déglutition Positionnement de l'enfant pendant les repas Restriction hydrique Gastrostomie/jéjunostomie Probable Absente Elevée Moyen Très faible Moyen Inhalation secondaire au reflux gastro-oesophagien Mesures hygiéno-diététiques (lait AR, épaississement des biberons) Agents prokinétiques (dompéridone, érythromycine) Antiacides (antagonistes-H2, inhibiteurs des pompes à protons) Chirurgie anti-reflux (fundoplicature) Probable Absente Probable Elevée Moyen Faible Moyen Elevé Inhalation salivaire Anticholinergiques Toxine botulique Chirurgie des glandes et des canaux salivaires Trachéotomie Faible Probable Faible Absente Faible Moyen Faible Faible Répercussion respiratoire des atteintes orthopédiques • Au trouble moteur primaire, non évolutif, vient donc s’ajouter un trouble orthopédique secondaire évoluant pour son propre compte et susceptible de réduire tout ou partie de fonctions initialement ou progressivement altérées. • Importance de la PREVENTION : orthèses, positionnement Répercussion respiratoire des atteintes orthopédiques • Les orthèses de positionnement : – sièges moulés (ou corsets sièges), – les attelles de mise en station érigée (ou attelles de verticalisation), – les orthèses de positionnement de nuit (matelas personnalisés) – ainsi que les corsets rachidiens de correction sont les principaux appareillages proposés. • Leur conception, leur forme, leurs objectifs même peuvent avoir des conséquences positives ou négatives sur la qualité de la ventilation. Où sont pris en charge ces enfants • Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (Camsp), • ou par un Service d’Education et de Soins Spécialisés A Domicile (Sessad). • Institut Médico-Educatif (IME) • L’important est qu’un interlocuteur existe pour ce problème du handicap de l’enfant, pour soutenir la famille et guider les efforts éducatifs, coordonner la prise en charge médicale. Conclusion • Importance de la prévention • Importance de la coordination des soins • La prise en charge doit, encore plus que pour d’autres patients, être personnalisée, adaptée à l’enfant, à la situation familiale • Faire confiance aux familles • Les soulager