L’HABITAT DES POLLINISATEURS EN MILIEU AGRICOLE :
ÉLÉMENTS À CONSIDÉRER POUR EN ASSURER LA CONSERVATION ET LA
RESTAURATION AU QUÉBEC
Par
Benjamin Ouellet
Essai présenté au Centre Universitaire de formation en environnement en vue de l’obtention
du grade de maître en environnement (M. Env.)
Dirigé par M. Raymond-Marie Duchesne, entomologiste Ph.D. au ministère de l’Agriculture,
des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec
CENTRE UNIVERSITAIRE DE FORMATION EN ENVIRONNEMENT
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
Québec, Québec, Canada, 21 janvier 2013
Nota
Les opinions et recommandations exprimées dans cet essai émanent de l’auteur et n’engagent
aucunement le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).
i
SOMMAIRE
Mots-clés : abeilles, agriculture, aménagements, conservation, habitats, outils d’évaluation,
pollinisateurs, pratiques agroenvironnementales, services écologiques.
Une bouchée sur trois des aliments consommés par l’humain est issue de l’activité de
pollinisation d’un organisme vivant. Cette même bouchée est également celle qui comprend la
plus grande concentration de vitamines, d’antioxydants et d’autres éléments nutritifs à
l’humain. Au cours des dernières décennies, les populations de pollinisateurs ont décliné à un
rythme peu rassurant. La transformation radicale des pratiques agricoles, entraînant une
simplification des agroécosystèmes et une utilisation excessive de produits phytosanitaires en
plus de favoriser la propagation de certaines maladies, est responsable en bonne partie de ce
déclin. L’objectif de ce document consiste à proposer aux intervenants en agroenvironnement
des éléments pour favoriser l’habitat des pollinisateurs en milieu agricole québécois.
Cet essai présente les besoins des pollinisateurs en matière d’habitat et propose divers
aménagements en milieu agricole pour y répondre. Pour ce faire, des interventions réalisées
par les gouvernements de trois pays européens et celui des États-Unis ont été étudiées, tant au
niveau des politiques agricoles que des programmes de soutien financier pour les producteurs
agricoles. Aussi, cet essai présente une classification des mesures agroenvironnementales en
fonction de leur capacité à répondre aux besoins des pollinisateurs en matière d’habitat.
Un outil d’évaluation de la qualité de l’habitat des pollinisateurs a été conçu et est proposé
pour les intervenants du milieu. Les concepts de la rétribution des services écologiques en
milieu agricole, de l’écoconditionnalité et du développement d’un indicateur pour la
biodiversité en milieu agricole en plus de l’accessibilité à diverses mesures favorables aux
pollinisateurs par un programme d’aide financière sont proposés pour le Québec. Pour
favoriser la communication entre les intervenants concernés, une structure de concertation est
proposée. Finalement, deux exemples de projets pilotes à portée collective sont proposés pour
une cannebergière et une exploitation en grandes cultures.
ii
REMERCIEMENTS
On peut comparer ce rapport à un petit rayon de miel qui, j’espère, servira à nourrir des projets
au Québec. À l’instar de l’abeille, mon rôle était de butiner les ressources de mon
environnement pour en récolter des informations précieuses et concevoir un produit prédigéré.
Mes remerciements vont à ces personnes de tous les continents qui ont travaillé à la cause des
abeilles à l’échelle mondiale. Ce sont ces personnes qui ont construit les éléments essentiels à
la production de ce rayon de miel qui pourra être utile.
Merci à mon directeur d’essai, Raymond-Marie Duchesne, entomologiste actif et dévoué au
MAPAQ. Sa confiance à mon égard et son grand positivisme m’ont permis d’avancer avec
joie et sagesse au cours de mon passage au Ministère. Merci à Pierre-Antoine Thériault,
coresponsable de la Stratégie phytosanitaire, pour son ouverture en regard de la conservation
des éléments de la biodiversité en milieu agricole. Ses conseils ont facilité grandement la
réalisation de ce rapport.
Merci à ma conseillère pédagogique, Judith Vien. Son efficacité enviable et sa facilité à entrer
en contact avec les étudiants font d’elle une ressource inestimable au Centre Universitaire de
Formation en Environnement de l’Université de Sherbrooke. Merci à Jeanne Camirand de
Nature Québec, nouvelle maman et éternelle fonceuse qui n’en est pas à ses derniers projets.
Merci à Samuel Comtois du Club techno-champ 2000 et à Jean-Pierre Deland du Club
environnemental et technique Atocas Québec pour leur leadership et leur intérêt manifeste à
l’égard de l’innovation. Sans de telles personnes, les idées ne pourraient se rendre plus loin
que l’écran d’un ordinateur.
Un grand merci à Madeleine Chagnon de l’Université du Québec à Montréal qui est aussi une
grande reine des abeilles au Québec. Je n’ai pas de mots pour honorer son dévouement pour la
cause. Merci aussi à Valérie Fournier de l’Université Laval dont la rigueur et l’intelligence
sauront faire avancer les dossiers sur la santé des pollinisateurs et de l’agriculture au Québec.
Finalement, merci à mes amis et à ma famille qui ont pu comprendre ma nécessité à vivre en
ermite pendant les derniers moments de rédaction.
iii
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION........................................................................................................................1
1 SYNTHÈSE DES CONNAISSANCES ..............................................................................3
1.1 Les pollinisateurs du Québec......................................................................................3
1.2 Les besoins en matière d’habitat ................................................................................4
1.2.1 Ressources alimentaires........................................................................................5
1.2.2 Aires de nidification et d’hivernage .....................................................................6
1.2.3 Refuge contre les pesticides .................................................................................9
1.3 Interventions pouvant favoriser l’habitat des pollinisateurs.....................................10
1.4 Quelques acteurs d’intérêt ........................................................................................12
1.4.1 Le Pollinator Partnership....................................................................................12
1.4.2 La société Xerces................................................................................................13
1.4.3 Le Partners for sustainable pollination (PFSP) ..................................................15
2 PROJETS D’ÉTUDE RÉALISÉS AU QUÉBEC.............................................................16
2.1 Bleuetière..................................................................................................................16
2.2 Cannebergière...........................................................................................................19
2.3 Verger de pommes....................................................................................................20
2.4 Culture non fruitière .................................................................................................20
3 INTERVENTIONS GOUVERNEMENTALES ...............................................................22
3.1 Définitions de concepts d’intérêt pouvant faire partie de politiques publiques .......22
3.1.1 Biens et services écologiques .............................................................................22
3.1.2 Multifonctionnalité de l’agriculture....................................................................23
3.1.3 Écoconditionnalité..............................................................................................23
3.2 Europe.......................................................................................................................25
3.2.1 La Politique agricole commune, l’environnement et la multifonctionnalité de
l’agriculture ........................................................................................................25
3.2.2 Le Environmental Stewardship d’Angleterre.....................................................25
3.2.3 Plan wallon de développement rural en Belgique ..............................................34
3.2.4 Les Surfaces d’équivalence topographique en France .......................................41
3.3 États-Unis .................................................................................................................42
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