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Dans mon horaire, j’ai 15 minutes allouées pour connaitre son historique
d’hospitalisation, ce qui est important pour être capable de réagir correctement à toute
situation d’urgence hors du contexte de l’hôpital. J’arrive habituellement à l’hôpital
beaucoup plus tôt que l’heure fixée, car parfois les situations sont très complexes : sa
médication actuelle et à la maison, ses antécédents médicaux, chirurgicaux et personnels,
le pourquoi de cet examen, sa mobilité, ses résultats de laboratoire, son orientation dans
l’espace et le temps, son degré d’anxiété face à cet examen, son degré de compréhension
de l’examen à venir, les traitements réalisables hors du milieu hospitalier, etc. J’obtiens
tous ses renseignements au dossier et auprès de l’infirmière soignante du patient.
Je dois vérifier si le patient risque d’avoir besoin d’analgésique pendant la journée et au
besoin, je demande aux infirmières de me fournir ce qu’il faut pour le temps de l’absence
de l’hôpital. Je peux toujours en obtenir de l’hôpital d’examen, mais c’est très compliqué;
il faut avoir la prescription avec soi ce qui n’est pas très réaliste et c’est difficile de se
pointer à l’urgence... C’est beaucoup mieux de prévoir. Je dois penser à la médication de
la journée si le patient n’est pas à jeun. S’il est nauséeux, il faut apporter un anti-
nauséeux.
Il faut que je sois très vigilante selon la sorte d’examen que le patient devra subir. Par
exemple, pour un patient allergique à l’iode, il faut prévoir une préparation particulière.
En présence d’insuffisance rénale, les produits de contrastes iodés peuvent augmenter le
problème et selon le protocole, pour protéger les reins, il doit recevoir trois doses de
Mucomyst per os avant le traitement et/ou une perfusion intraveineuse de bicarbonate. Si
je me rends compte en vérifiant le dossier qu’il ne l’a pas reçu, je vais faire annuler
l’examen, car je sais que le médecin de l’hôpital où se fera l’examen va le refuser.
Si j’amène un patient à Sherbrooke pour une tomographie par émission de positrons
(PET-scan ou TEP scan), je dois vérifier sa glycémie, car il peut être refusé. En effet,
pour l’examen, on injecte une certaine quantité de glucose et il ne faut pas que la
glycémie soit trop élevée. Récemment, une nouvelle infirmière a dû revenir de
Sherbrooke avec son patient pour cette raison. C’est sûr qu’on apprend, mais le coût pour
le patient et pour le système de santé est pas mal élevé. Parfois, il faut juste retarder
l’examen et on peut garder le rendez-vous dans la même journée.
Pour le transport, je me suis fabriqué une grosse valise sur roulettes avec un petit coffre
où j’ai des Jelco, des seringues, des aiguilles, des garrots, du diachylon, des compresses,
un masque d’oxygène, des gants, etc. Je fais le plein de matériel à l’Hôpital du Haut-
Richelieu. Je traîne aussi toute ma documentation sur la compatibilité des médicaments,
documentation pour l’enseignement aux patients, etc.