Joseph H. Chung, Ph.D ( [email protected]): Codirecteur de l’OAE-CEIM, UQAM Choelki Yoon: Chargé de cours en communication, UQAM L’Observatoire de l’Asie de l’Est (OAE)-CEIM, UQAM Novembre 19 2015 1 ■Objectif et problématiques ►La place de la Corée (1) Place géographique: située au milieu de l’Asie nord-est entourée par le Japon, la Chine et la Russie. (2) Place historiques: (a) transmission de la culture asiatique, (b) transmission du bouddhisme au Japon par le Roi de Baekjae, Seong en 552 Anno Domini (ap. J.C.) (3) Place politique: crevette entre les baleines 2 (a)Toyotomi Hideyoshi du Japon a envahi la Corée avec une armée de 148 000 soldats en 1592 et 1597. La dynastie Ming de la Chine a aidé la Corée. (b) La Corée a été depuis des siècles un pays tributaire de la Chine. Sa capitulation lors de la guerre sino-japonaise en 1894-1895 a forcé la Chine à quitter la Corée (c) Pour le Japon, la Corée a été le chemin vers la Chine, un pays à conquérir (d) Pour la Russie, la Corée a pu offrir des ports libres durant l’hivers. La Russie a quitté la Corée après sa défaite de la guerre russo-japonaise de 1904-1905 3 (4) En ce moment, la Corée se trouve au centre de la dynamique de forces militaires, politiques et économiques où les quatre puissances sont en train de définir l’avenir de la Corée en fonction de leurs propres intérêts. (5) Ainsi la Corée est une petite crevette se trouvant au milieu de grosses baleines qui sont en train de se battre pour le gloire et le pouvoir. (6) Il y a 10 autres crevettes en Asie de l’Est; la coalition de ces crevettes permettront à la Corée de jouer son rôle historique 4 Crevette isolée Russie: baleine Chine: baleine Corée: crevette Japon: baleine 5 Alliance des crevettes Russie: baleine Chine: baleine Corée et ASEAN: alliance de crevettes Japon et É-U: baleine 6 ►Pourquoi leadership de la Corée?: (1) Il y a la nécessité d’avoir des organismes multinationaux (comme par exemple NATO) pour la stabilité, la sécurité et la prospérité de l’Asie de l’Est à cause de: (a)Pivot-Asie des États-Unis, (b) la montée de la Chine, (c) l’ambition d’Abe du Japon et (d)la Corée du Nord. (2) Pour la création de ces organismes, on a besoins de leaders (3) La Corée en tant qu’une puissance moyenne est en mesure de jouer le leadership pour la création des organismes multinationaux. 7 ►Objectif de l’ouvrage: L’objectif de cette présentation est d’examiner les qualifications de la Corée comme leader, d’évaluer son leadership, d’identifier les difficultés et de voir les perspectives d’avenir de ce leadership ►Table des matières (1) Le rôle coréen de leadership, (2) les accomplissements de la Corée, (3) les perspectives d‘avenir, (4) les difficultés, (5) Conclusion 8 1. Le rôle de la Corée en tant qu’une puissance moyenne 1.1 Définition d’une puissance moyenne: une puissance moyenne est un pays qui se dote des moyens démographiques, économique, politiques et économiques lui permettant d’exercer sans forces coercitive des influences sur la sécurité et la prospérité de la région et du monde. 9 1.2 Rôles d’une puissance moyenne (Cooper, 1993; Katada, 2011) (1) Initiation des idées et des actions ayant pour but de maximiser le bien commun de la région dont fait partie la puissance moyenne. (2) Création de consensus en faveur de la réalisation des idées et des actions initiées. (3) Mobilisation des ressources matérielles, humaines et financières et création des institutions. 10 (4) Courtage (médiation) de projets (paix, sécurité, prospérité, etc.). 1.3 Qualification de la Corée: Pour que la Corée puisse jouer ce rôle, il faut qu’elle ait la capacité de le jouer. Or, sa capacité dépend de la puissance militaire, économique et politique. Il faut aussi qu’il y ait la demande du rôle de la Corée 11 (1) La capacité de la Corée de jouer le rôle: la Corée est une puissance et elle a la capacité politique, militaire et économique: (a) Son PIB (1,7 trillions USD) est 15e plus grand au monde; (b) Sa force armée est la 3e plus forte en Asie de l’Est; (c) Son régime politique est un des plus démocratiques dans la région selon sa Constitution. 12 (2) Il y a, dans la région, la demande du rôle de la Corée grâce aux raisons: (a) La plupart des pays de la région ont un respect envers la Corée à cause du miracle du Fleuve Han. (b) Ils ont une confiance en elle, parce qu’elle n’a jamais eu de colonies. 13 (c) Ils remercient la Corée pour leur avoir donné d’aides économiques (AEO-ODA) dont la formation des fonctionnaires des pays en développement (Gouvernement de la Corée, 2008). (d) La part de l’aide pour les projets de la construction des écoles et d’autres infrastructures nécessaires pour le développement durable de l’économie: Corée (34,4% en 2008), Chine (22,9%), Japon (26,2%) 14 (e) Ils aiment les produit culturels coréens sous forme de Hannryu (vague coréenne) à cause de la mise en valeur de la chaleur humaine dans ses productions culturelles (les drames, les chants) et la beauté et la discipline qu’on trouve dans les danses (Chung, 2014). 15 2. Accomplissement de la Corée: il y a, d’une part, une demande du leadership coréen, et d’autre part, la Corée a la capacité de l’offrir ce qui est demandé. Voyons donc ce qu’a accompli la Corée en tant que leader de la région. 2.1 Création des idées et inspiration pour des actions Le concept d’une communauté de l’Asie a été la préoccupations de tous les présidents de la Corée, sauf Doo-hwan Chun (1980-1986) et Moo-hyun, Rho (20032008) (1) Syngman Rhee (1949-1960): idée de Pacific Alliance. 16 (2) Chung-hee Park (1961-1979): idée de Asia Economic Cooperation Group. (3) Tae-woo Rho (1987-1992): a aidé la Chine pour son entrée à APEC. (4) Yong-sam Kim (1993-1997) idée de North-East Dialogue. (5) Dae-jung Kim (1998-2003) idée de East Asia Vision Group-EAVG, East Asia Study Group-EASG. 17 (6) Myung-bak Lee (2008-2013): idée Vision Korea Global. (7) Guen-hye Park (2103-) idée de Eurasia. 2.2 Création de consensus: (1) Lors de l’expansion de l’ASEAN (Association of SouthEast Asien Nations) après le crise financière de l’Asie (1997-1998), la vision pour la région était divisée. D’un côté, il y avait M. Lee Kwan Yew , PM de Singapore (Lee Kwan Yew, 1994) et M. Mahathir, PM de Thailand (Mahathir 1994) qui voulaient que l’ASEAN soit un organisme exclusivement asiatique ainsi limitant l’adhérence aux pays de le région. 18 (2) D’un autre côté, M. Dae-jung Kim (Kim Dae-jung, 1994 et 1995) proposait une vision d’une Asie plus ouverte et globalisée. M. Kim a réussi à persuader les pays membres de l’ASEAN pour que la communauté économique de l’Asie de l’Est soit plus globalisée (Rozmam 2008). (3) La création de East Asia Summit (EAS), soit l’organisme où les leaders de la régions discutent sur ses problématiques de la région, était possible grâce à la capacité de persuasion de M. Kim et son leadership. 19 (4) De même, au cours de la création du East Asia Forum, soit le seul organisme multilatérale qui s’occupe de la sécurité et de APT (ASEAN plus Three) permettant aux Japon, la Corée et la Chine de s’associer à l’ASEAN. La Corée a joué le rôle de leader via M. Dae-jung Kim et celui de création de consensus (Bisley, 2006; Rozman, 2008). 20 2.3 Mobilisation des ressources (Chung 2014) et création des institutions (1) Une bonne partie de réunions internationales concernant la création de la communauté de l’Asie de l’Est ont eu leu à Séoul. Le budget de ces réunions a été supporté par la Corée. (2) Une bonne partie de dépenses pour la création et le fonctionnement du East Asia Study Group ainsi que la mise en application de la stabilité macroéconomique (AMRO) a été également défrayée par le Corée. 21 (3) La création de l’AMRO (ASEAN Macro-economic Research Office) avait pour but de surveiller la fluctuation de l’économie des pays de l’ASEAN et de la prévenir. Son Secrétariat était établi à Séoul et la Corée a assumé le fardeau de dépenses. 22 (4) La Corée a contribué un montant important de capitaux (20 milliards de USD, soit 16% d’investissement total)) pour le CMIM (Chiang Mai Initiatives Multilateral) (qui a pour but de stabiliser le taux de change et de faciliter l’accès aux devises étrangères pour les pays de la région. (5) La Corée a fait une contribution au ABMI (Asian Bond Market Initiative)qui a pour but de développer le marché d’obligation en Asie. 23 2.4 Courtage (médiation) (Rozman, 2008 ; Maul, 2006) : (1) Il y a une friction entre le Japon et la Chine. Ce phénomène remonte loin dans l’histoire des deux pays. Il y a toujours eu une rivalité mutuelle et une méfiance réciproque; il y a eu même une animosité due à l’atrocité des Japonais commise durant la Deuxième Guerre mondiale. 24 (2) Il est arrivé à quelques reprises que la rencontre tripartite de sommet était possible grâce à la médiation de la Corée. Récemment (le 31 octobre 2015), un sommet tripartite entre les trois pays de l’Asie de Nord-est a eu lieu à Séoul et le gouvernement coréen a joué un rôle définitif pour la réalisation de ce sommet. 25 (3) La Corée peut jouer le rôle de la promotion de certaine harmonie entre les valeurs « asiatiques » et les valeurs « occidentales » (Rohan Jones, 1993). La Corée est le pays où les efforts de conciliation entre le néolibéralisme (Lam et Jang, 2006) et la démocratie confucéenne est les plus visibles. La Corée est le pays où le christianisme, le bouddhisme et le confucianisme coexistent sans conflit. Ainsi, la Corée peut jouer le rôle du médiateur d’idéologies et des systèmes de valeurs. 26 3. Perspective d’avenir du leadership de la Corée 3.1 Besoins de leadership de la Corée a. Piège de néo-libéralisme et des accord de libre –échange : domination des exportations, inégalité de revenu, baisse de la demande interne (Chung, 2015; Katada, 2011). 27 b. Développement économique durable: impact des chaînes de production globale (CPG) sur les PME et sur les économies en développements. c. Sécurité traditionnelle (défense nationale): rivalité JaponChine. Les Asiatiques s’inquiètent du nouveau militarisme d’Abé, PM du Japon (Reuter, 27 janvier 2013). d. Sécurité non-traditionnelle: inondation, tremblement de terre, trafic de drogues, crimes internationales. 28 3.2 Type du leadership de la Corée a. Efforts multilatéraux pour la création d’une communauté de l’Asie de l’Est (CAE) qui peut éviter le piège du néolibéralisme, qui peut assurer la sécurité et le développement économique durable. b. Création d’opinions en faveur de la création de la communauté de la CEA: localisation des secrétariats des organismes multilatéraux en Corée. 29 c. Formation des groupes de pression composés des pays de l’Asie du Sud-Est afin de prévenir l’ambition expansionniste du Japon et de la Chine (coalition des crevettes). 4. Difficultés que doit surmonter la Corée - Si la Corée désire jouer son leadership, il faut qu’elle surmonte un certain nombre de difficultés. - Notamment: la santé de l’économie coréenne, les rapports avec la Corée du nord, l’intégrité morale. 30 4.1 Économie coréenne Danger de déclin économique à cause du facteur démographique, de la perte de la compétitivité, de la dépendance à l’égards des exportations, de la dette des ménages (Korea Times, le 9 mars 2013), de la faiblesse des PME et de l’inégalité croissante de revenu. (a) Le vieillissement de la population aura pour effet de faire diminuer l’offre de travail et de baisser la croissance du PIB. En effet, d’ici trentaine d’années, le taux de croissance baissera de 1,5%. 31 (b) La population âgée: 2012 (16%)→2050(26%) (c) Les dépenses sociales: 2012(10%) OECD:22%)→2050(29%) (d)Taux de suicides: nombre de suicides par100,000 habitants: (OECD, 2014) - 35-634ans: 28 (OECCD, 18) -65 and plus: 72 (OECD, 22) (e) Taux de dettes de ménages: 2000(65%)→2010 (180%) 32 (f) La Corée est en train de perdre sa compétitivité internationale à cause, en partie du moins, du rattrapage technologique de la Chine. L’économie chinoise a été complémentaire à celle de la Corée, mais, maintenant elle est concurrentielle. (g) La dette de ménages coréens est plus de 40 000 USD par habitant, soit 180 % du revenu moyen de ménage, ce qui a pour effet de faire baisser la demande interne. 33 4.2 La dépendance à l’égard des exportations: Une telle dépendance n’aide ni la croissance ni la stabilité de l’économie coréenne pour des raisons: a. La retombée des exportations sur l’économie nationale diminue à cause du fait qu’une grande partie des biens intermédiaires qui est intégrée dans les exportations est importée. 34 b. L’accroissement des exportations entraine l’affectation des ressources rares du pays aux exportateurs qui sont des grandes entreprises dont les Chaebols. Les Chaebols privent ainsi les PME des ressources, ce qui amène au sous-développement des PME ainsi rendant difficile de renforcer le marché domestique. c. Le pauvre état du développement des PME et l’inégalité de revenu sont des facteurs qui compromettront sérieusement l’économie coréenne. 35 (d) Les PME représente 99,1% du nombre total de firmes et 87,5% d’emplois. Mais sa productivité (travail) des PME de l’industrie manufacturière est à peine 31% de celle de grandes entreprises. (e) L’inégalité de revenu se mesure par le coefficient Gini. Plus le Gini est haut, plus grande est l’inégalité de revenu. Or. Depuis dix ans, le Gini a augmenté de 0,33 à 0,39. 36 La part d’emploi des PME (manufacture) et Gini (%) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1952 1960 1966 1970 PME (%) 1975 1980 1985 1988 1996 Gini (%) 37 (f) La classe moyenne a diminué de75,2% en 2000 à 67,5% en 2010. Traduit en diminution du nombre de ménages, ceci signifie une chute de 2,7 millions ménages. (g) Si la perte du revenu annuel de ces ménages est de 10 000USD, la baisse de la demande de biens et des services sera de 27 milliards de USD (le PIB de la Corée du nord: 40 milliards de USD). 38 4.3 La Corée du Nord: Le leadership de la Corée dépend également de ses capacités de coopérer avec la Corée du Nord de telle sorte que l’économie de cette dernière développe et que la paix sur la péninsule soit assurée. Par malheur, le gouvernement de la Corée a gelé complètement les rapport avec le Nord depuis la fameuse mesure 5.24 de 2010. 39 4.4 La corruption: En dépit des efforts depuis des années, les pratiques de pot-de-vin et de corruption chez les dirigeants des divers secteurs n’ont pas diminué. L’indice de corruption: 45/187 en 2010 →56/176 en 2012. Il faut se rappeler que la corruption est le pire ennemi de leadership pour deux raisons: a. Elle invite une injustice sociale; elle affaiblie la motivation de travailler; elle fait baisser la productivité. 40 b. Elle induit les pays de la région à perdre leur confiance en Corée comme leader. Si la Corée veut survivre comme une nation stable, si elle veut sauver son économie, si elle veut jouer son rôle de leader, elle doit se débarrasser de la corruption qui tue la société comme la maladie de cancer. 41 5. Conclusion (1) La Corée a joué bien son rôle de leadership dans la région de l’Asie de l’Est en tant qu’une puissance moyenne grâce à ses capacité militaire, économique, politique et au leadership des présidents de la Corée, surtout M. Dae-jung Kim. 42 (2) La présente situation économique, sécuritaire et politique nécessite une révision fondamental du rôle de la Corée comme leader. Il faut que la Corée surmonte les défis difficiles. Il faut se rappeler que sans son rôle de leadership, la Corée risque de redevenir une petite crevette. 43 (3) Mais pour que la Corée puisse jouer le rôle de leadership, il faut qu’elle assure une économie prospère et stable; il faut que la paix soit établie grâce aux rapports positifs et collaboratifs avec la Corée du Nord ; il faut avant tout que la Corée devienne une puissance morale en déracinant la culture de corruption. Merci! 44 -Bisley Nick (2006). The Real Pacific Solution: an NATO for Asia. Australia Policy Forum, 06-20A, NAUTILUS Institut -Chung, Joseph H. (2014) «East Asian Community: Is it Feasible?» dns Dorval Brunnelle (dir.) À 20 ans de l’ALENA: Un accord en Sursis, un modèle en Essor, Édition. IEIM 45 -: Chung. Joseph H., Eric Boulanger et Florient Gauthier (2015) «La réélection de Shinzo Abe au Japon:conséquences économiques et sécuritaires» série de Chroniques de l’Observatoire de l’Asie de l »est CIM_UQAM -Cooper, Adrew F., Higgotte Richrd et Nosal Kim Richard (1993). Relocating Middle Power: Australia and Canada in a Changing World Order, UBC Press. 46 -Gouvernement de la Corée (2008): ODA -Ktada, Saori (2011).«Seeking a Place for East Asia Regionalism: challenges and Opportunities Under the Global Financial Crisis» The Asia Pacific Review 24(3) 273-290 -Kim, Dae-jung (1994). «A Respons to Lee Kuan Yew: Is Regionalism Culture Destiny? The Myth of Asia’s Antidemocratic Value» Foreig Affaires 73(6) KimDae-jung (1995) « On Asian Democracy», Asia Week 21(17) le 28 avril 47 -Korea Times (2013). «Dettes des ménages», le 19 mars -Lee Kwan Yew (1994). « Entrevue par Fareed Zakaria», Foreign Affaires73(2) -Lim, Hyun-chin et Jang Jin-ho(2006). « Neo-liberalism i Post Crisis South Korea: Social Conditions and Outcomes», Journal of Contemporary Asia 36(4) -Mahathir Bin Mohamed (1995). «Un reportage», Asiaweek, le 8 septembre 48 -Maul, H.W (2006). « The Precautious State of International Order: Assessment and Policy Implications», Asia Pacific Review 12(1) 68-77 -Reuter (2013). « Japan Voters Split on Revising Pacifist Constitution», le 27 janvier -Rohan-Jones,Steve (1993). « Asin Values are a lgitimate abd Identifiable Value System Based on Conficius and Eastern Philosophies», Asian Studies Review juillet. 49 -Rozman, Gilber (2008). « Northeast Asian Regionalism at a Crossroad: Is an Asian Community in Sight?» Dans Martina Timmermann et Jitusuo Tsuchiyama (dir.) 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