La peinture de la Haute Renaissance en Italie

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La Haute Renaissance en Italie
Léonard de Vinci (1452-1519)
Michel-Ange (1475-1564)
Raphaël (1483-1520)
Le Titien (1485?-1576)
La fin de la première renaissance: chute des
Médicis, reprise du pouvoir politique par la
papauté…
• La fin du quattrocento est marquée par des événements
politiques qui influenceront beaucoup les arts: à Florence
la chute des Médicis, et l’arrivée au pouvoir du moine
dominicain Savonarole fanatique et apocalyptique (exécuté
en 1498). Après l’autodafé de Savonarole, Florence
redevient une république.
• Pendant ce temps, la papauté reprend sa puissance
politique en Italie et devient un important centre de
patronage artistique, ayant pour but que les monuments
de la Rome chrétienne surpassent la beauté de la Rome
païenne... Le projet le plus ambitieux de l’époque est la
décoration de la chapelle Sixtine au Vatican à laquelle la
plupart des grands artistes de l’époque vont participer.
Nous avons vu, au cours dernier, la fresque La remise des clefs, peinte
en 1485 dans la chapelle Sixtine par Pietro Perugino, présenter un
manifeste sur l’art de la Première Renaissance. À partir de 1500, nous
ne parlerons plus de la première, mais de la Haute Renaissance en
Italie…
Pietro Perugino, La remise des Clefs, 1485, fresque, Chapelle Sixtine, Le Vatican
La Haute Renaissance
• La Haute Renaissance fait référence à l’art de la Rome papale, de
Florence et de la république de Venise de 1500 à 1530.
• Avec la peinture de la Haute Renaissance, l’art occidental atteint
son apogée. Les maîtres de cette période sont Léonard de Vinci
(1452-1519), Michel-Ange (1475-1564) et Raphaël (1483-1520),
alors qu’à Venise, dont nous avons vu le caractère spécifique,
travaillent Giorgione et le Titien.
Léonard de Vinci (1452-1519)
Homme Universel: réaliser une synthèse par la beauté
Nouveautés techniques: Clair-obscur, sfumato
Décrire « l’intention de l’âme humaine »
Léonard de
Vinci (14521519)
• Un homme d'esprit universel, à la fois artiste,
scientifique, ingénieur, inventeur,
anatomiste, peintre, sculpteur, architecte,
urbaniste, botaniste, musicien, poète,
philosophe et écrivain, Léonard de Vinci est
souvent décrit comme l'archétype et le
symbole de l'homme universel de la
Renaissance.
• Après son enfance à Vinci, Léonard est élève
auprès du célèbre peintre et sculpteur
florentin Andrea del Verrocchio. Il va ensuite
travailler à Milan, Rome, Bologne et Venise. Il
passera les dernières années de sa vie en
France, à l'invitation du roi François Ier.
Atelier de Verrocchio:
Baptême du Christ
(1472-1475): le jeune
Léonard réalise
l’angelot agenouillé
en bas à gauche.
L’Annonciation (1472-75)
Puis, toujours dans l’atelier de Verrocchio, cette Annonciation…
L’Adoration
des Mages
(1481-82),
Ce travail
inachevé de
Léonard nous
montre sa
manière de
peindre: les
formes se
matérialisent
doucement et
graduellement,
sans se
détacher tout à
fait.
Les formes surgissent de l’obscurité sans s’en détacher tout-à fait. Les
formes dans l’ombre restent incomplètes, leur contours à peine
suggérés: cette méthode de modelage s’appelle le chiaroscuro, le clairobscur… L’adoration des mages n’a pas été achevée…
C’est dans La vierge aux rochers
que nous pouvons voir ce que le
procédé du clair-obscur donne une
fois la toile finie: les personnages
semblent émerger de la demiobscurité de la grotte, se détachent
par leur clarté.
La Vierge aux rochers, 1483-86
De plus, les formes sont comme
voilées par une brume: nous
appelons cette brume sfumato, la
« fumée de Léonard ». Ce sfumato
crée aussi une atmosphère de rêve,
et donne à l’œuvre une dimension
poétique, nous sentons qu’il ne
s’agit pas d’une représentation
objective de la réalité.
La Vierge aux rochers, 1483-86
Ces deux procédé, de
chiaroscuro et de sfumato, se
retrouvent dans la toile la plus
connue de Léonard, la Joconde.
Ces procédés sont ici si
parfaitement réalisés que ses
contemporains les ont trouvés
miraculeux: « le sourire est si
agréable qu'il semble divin plutôt
qu'humain ; ceux qui l'ont vu ont
été très surpris de constater qu'il
semble aussi vivant que
l'original», écrit Giorgio Vasari.
Mona Lisa (La Gioconda), (entre
1503 et 1506)
Nous pouvons nous rendre
compte de la nouveauté de
ce procédé en comparant la
Joconde avec la Vénus de
Botticelli: pour détacher sa
figure du fond, Botticelli en
souligne les contours d’un
trait…
Détail, Venus, Botticelli, La
Naissance de Vénus, vers 1480
Les contours de figures sont soulignées d’un trait pour se détacher du
fond dans La Naissance de Vénus de Botticelli, vers 1480 …
…alors que nous voyons
comment le cou et le
visage de la Joconde
sortent graduellement
de l’ombre qui se
confond avec la masse
foncée des cheveux:
nous appelons ce
procédé le clair-obscur.
Léonard utilise aussi la
technique de sfumato en
voilant, ombrant
subtilement comme si
une brume, ou un voile
couvraient le visage de la
Joconde…
Ces mains aussi se matérialisent graduellement et prennent du volume
par le modelage clair-obscur, ombrées par le sfumato: les parties de la
manche à l’ombre se distinguent à peine du buste, tandis que la rondeur
des mains se détache par sa clarté, non par une ligne de démarcation.
Mais la Joconde fascine
aussi par sa
personnalité: les traits
semblent trop
personnels pour
représenter un idéal,
pourtant l’idéalisation
est si forte qu’elle cache
le caractère du modèle.
Ce sourire est-il un
sourire, ou une
expression symbolique
et intemporelle tel le
« sourire archaïque » des
statues grecques
archaïques?
La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte
Anne reprend à nouveau le
thème de personnages dans un
paysage « d’une beauté irréelle ».
Nous retrouvons le sourire
intemporel de la Joconde, ici
traduit comme douceur
maternelle.
Léonard, La Vierge, l'Enfant Jésus
et sainte Anne, 1510
Nous pouvons, en comparant le tableau La Vierge, l'Enfant Jésus et
sainte Anne avec le carton La Vierge, l'Enfant Jésus avec sainte Anne et
saint Jean Baptiste voir la recherche de composition effectuée par
Léonard:
La Vierge, l'Enfant Jésus avec sainte
Anne et saint Jean Baptiste et La
Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne:
recherche de composition
La Cène, vers 1495-1498,
peinture murale, Santa
Maria delle Grazie, Milan
La Cène, la scène du dernier
repas du Christ, énonce les
idéaux de la Haute
Renaissance. Il ne s’agit pas
d’une fresque, mais d’une
peinture murale: Léonard
expérimente avec la technique
d’où le très mauvais état de
cette peinture.
Comparons la Cène de Léonard avec celle de Del Castagno, appartenant
à la première renaissance.
Andréa del Castagno, La Cène, vers 1445/50, fresque, Ste Apollonia, Florence
Ou avec la Cène de Tintoret (1592-94), renaissance tardive ou manièrisme
La Cène de Léonard dégage une impression de stabilité et de calme,
obtenue par un équilibre entre les deux groupes des apôtres agitées:
la stabilité du tableau est la stabilité de la figure de Christ, centrale, le
point de fuite est placé derrière sa tête, encadrée par la clarté de
l’ouverture de la fenêtre, son fronton faisant une auréole…
La réaction de chaque personnage révèle la personnalité de chacun et
illustre ce qui est selon Léonard le plus grand problème de la peinture:
c’est de décrire « l’intention de l’âme humaine ». L’attitude du Christ est
celle de la soumission à la volonté divine, il est déjà en deçà de
l’agitation humaine des apôtres. Judas se détache par son profil sombre,
méfiant, son poing serré: à la différence des habitudes iconographiques
de l’époque, il n’est pas assis de l’autre côté de la table, son attitude le
distingue suffisamment…
Léonard scientifique et ingénieur
• L'approche de la science par Léonard est très liée à
l’observation: Léonard de Vinci a essayé de comprendre un
phénomène en le décrivant et en l'illustrant en détail, en non
pas en insistant sur les explications théoriques.
Léonard, homme universel
selon l’idéal de la renaissance,
développe une doctrine
technique, née d’observations
suivies d’expériences: il
documente ses observation et
ses réflexion par des dessins, et
considère la peinture être
l'expression visuelle d'un tout,
proposant une « synthèse par la
beauté » : « Qui blâme la
peinture n'aime ni la philosophie
ni la nature ».
Étude de Léonard de Vinci sur le
corps humain: ce dessin est
connu sous le nom de l’homme
de Vitruve, 1485-1490.
Dégager l’essentiel:
La Haute Renaissance
Léonard de Vinci (1452-1519)
Dégager l’essentiel: La Haute Renaissance
• La Haute Renaissance fait référence à l’art de la Rome papale, de
Florence et de la république de Venise de 1500 à 1530.
• Avec la peinture de la Haute Renaissance, l’art occidental atteint
son apogée. Les maîtres de cette période sont Léonard de Vinci
(1452-1519), Michel-Ange (1475-1564) et Raphaël (1483-1520),
alors qu’à Venise, dont nous avons vu le caractère spécifique,
travaillent Giorgione et le Titien.
Léonard de Vinci (1452-1519)
Symbole de l’Homme Universel de la
renaissance, décrire « l’intention de l’âme
humaine », et réaliser une synthèse par la
beauté ,
Nouvautées techniques: Clair-obscur, sfumato
Léonard introduit deux procédés
nouveaux dans la peinture
occidentale: le chiaroscuro, le
clair-obscur et de sfumato, la
fumée de Léonard.
Mona Lisa (La Gioconda),
(entre 1503 et 1506)
Le cou et le visage de la
Joconde sortent
graduellement de l’ombre
surgissent de l’obscurité
sans s’en détacher tout-à
fait: c’est le procédé de
modelage par le clairobscur. Pas de ligne de
démarcation nette,
comme une brume couvre
le tableau: c’est le
sfumato, « la fumée de
Léonard ».
Nous pouvons nous rendre
compte de la nouveauté de
ces procédés en comparant
la Joconde avec la Vénus de
Botticelli: pour détacher sa
figure du fond, Botticelli en
souligne les contours d’un
trait…
Détail, Venus, Botticelli, La
Naissance de Vénus, vers 1480
Tandis que chez Léonard, ces mains se matérialisent graduellement,
sans ligne de démarcation nette et prennent du volume par le modelage
clair-obscur.
La stabilité de cette composition obtenue aussi par la calme stabilité du
Christ (en position centrale, le point de fuite derrière sa tête, ressortant
sur fond du ciel vu par la fenêtre), mais aussi par l’équilibre des deux
groupes d’apôtres, en eux agités. La réaction de chaque personnage en
révèle sa personnalité et illustre, comme Léonard a écrit, le plus grand
problème de la peinture, qui est de décrire « l’intention de l’âme
humaine ».
La Cène, vers 1495-1498, peinture murale, Santa Maria delle Grazie
Léonard, homme universel
selon l’idéal de la renaissance,
de son temps travaillent aussi
comme ingénieur, inventeur,
architecte… Il documente ses
observation et ses réflexion par
des dessins, et considère la
peinture être l'expression
visuelle d'un tout, proposant
une « synthèse par la beauté ».
Étude de Léonard de Vinci sur le
corps humain: ce dessin est
connu sous le nom de l’homme
de Vitruve, 1485-1490.
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