Toute femme en bonne santé est née avec un système de reproduction
contenant un certain nombre de d'œufs (potentiels) dans ses ovaires. Les
ovules dans les ovaires grandissent et à mesure qu’ils mûrissent, ils
migrent à la surface de l'ovaire, emballés dans un follicule. Normalement,
un œuf arrive par mois à maturation dans son follicule. Le follicule éclate
et l’œuf "tombe" dans la trompe dont le bout est en forme d'entonnoir :
l'on parle alors « d’ovulation » qui se produit environ 14 jours après le
début de la dernière menstruation.
Pour étudier les ovules "in vivo", ils sont "cueillis et récoltés ». Il s'agit
d'un acte médical invasif dans la mesure où cela nécessite une
intervention médicale sérieuse. La production hormonale de la femme ou
de la fille sera stimulée pour produire plusieurs follicules et ovules. La
production hormonale hypophysaire normale est interrompue et la
production d'ovules par les ovaires est ensuite stimulée par une
administration d’hormones hypophysaires exogènes (FSH). Quand on
constate la présence d’un nombre suffisant de follicules (par échographie
vaginale), la maturation et l’ovulation sont stimulées par l’administration
d'autres hormones hypophysaires (LH). Ainsi, le prélèvement d'une
douzaine d'œufs devient possible grâce à cette stimulation. Aussi bien le
traitement hormonal chez la femme donatrice que le prélèvement d'œufs
peut provoquer des complications médicales telles que le syndrome de
l’hyperstimulation, des saignements ou des risques d'infection. Le
prélèvement des œufs est une longue procédure contraignante qui
nécessite des nombreux déplacements pour les rendez-vous, entre
d’autres inconvénients. On comptabilise plus de 60 heures d'interventions
médicales réparties sur plusieurs semaines.
La plupart des prélèvements d’ovules ont lieu dans le contexte d’une
fécondation in vitro (FIV) quand le désir d’enfant se heurte à un problème
de stérilité (voir aussi le chapitre sur la fertilité). Cette technique existe
déjà depuis environ 30 ans. Les risques liés à cette stimulation hormonale
artificielle des ovaires ne sont toutefois pas encore entièrement
répertoriés. L'administration des hormones peut provoquer une
hyperstimulation (ovarian hyperstimulation syndrom) difficilement prévisible.
Les symptômes de l'hyperstimulation sont variées et vont de la nausée à
de graves complications telles qu’une thrombose ou la mort. Les
complications graves sont toutefois rares, de l’ordre de moins d’un 1%.
Mais on a pu observer plus tard des perturbations de la fécondité chez la
femme donatrice. Les risques liés au don d’ovules devraient être étudiés
davantage.
Les ovules excédents dont on n’a plus besoin pour répondre à ce désir
d’enfant, peuvent également être utilisés pour la recherche.
La mise en culture de cellules souches embryonnaires aussi bien que le
clonage thérapeutique nécessitent un nombre important d’ovules.
Le clonage consiste à remplacer le nucleus ou le noyau de l'œuf par le
noyau d’une cellule quelconque du patient à traiter. L’ovule contenant le
noyau d’une cellule du patient est ensuite stimulé pour se diviser jusqu’à