Résumé
La sécheresse constitue un traumatisme majeur limitant la croissance et le développement
des végétaux dans le monde et en particulier en Algérie. Cette contrainte oriente la plante vers sa
disparition ou à déclencher des mécanismes lui permettant de tolérer ou de résister à ce type de
stress. La recherche de plantes plus adaptées à la sécheresse est un enjeu fondamental dans les
prochaines décennies. Les halophytes constituent une richesse renouvelable et elles présentent
une grande souplesse vis-à-vis les stress abiotiques, elles sont évaluées pour leur usage
écologique et alimentaire potentiel.
Le travail proposé permet d'identifier deux espèces d'Atriplex, Atriplex halimus L. et
Atriplex canescens conduites sous un régime hydrique déficient dans le but de mesurer la
résistance à la sécheresse de ces halophytes. Les paramètres hydriques et la morphologie des
stomates sont utilisés pour caractériser la réponse physiologique de ces deux espèces soumises
aux effets du déficit hydrique.
La méthodologie adoptée dans l'expérimentation repose sur la culture des plantes des
deux espèces en pots entreposés en serre semi-contrôlée. Les plantes sont soumises à régime
hydrique maintenu irrigué à 100% de la capacité au champ, un second lot avec un déficit
hydrique irrigué à 30% de la capacité au champ et un dernier lot conduit à sec durant toute
l'expérimentation. L’irrigation est maintenue la première semaine, interrompue la deuxième
semaine et reprise la troisième semaine. Les prélèvements et les analyses sont effectués à la fin
de chaque semaine afin de mesurer la teneur relative en eau, la perte d'eau par la feuille excisée
au cours de la transpiration, puis la densité, la taille, l'indice stomatiques et le comptage des
cellules épidermiques.
Les résultats obtenus montrent que les paramètres hydriques varient selon l'espèce et
l'intensité du stress hydrique. En effet, Atriplex canescens se distingue par une grande aptitude de
conserver des potentialités hydriques après la première semaine de stress alors qu'Atriplex
halimus L. présente une sensibilité au déficit hydrique et à la ré-irrigation pour le maintien de la
teneur relative en eau. Par ailleurs, la préservation de l'hydratation provient de la limitation de la
perte d’eau par la feuille excisée beaucoup plus prononcée chez Atriplex canescens.
La densité stomatique, le nombre des cellules épidermiques et par conséquent l'indice
stomatique sont remarquablement importants sur la face inférieure que dans celle supérieure
chez les deux espèces. La longueur et la largeur des stomates mesurées montrent une certaine
variabilité liée à la nature et la durée de stress et à l'espèce.
Mots clés : Halophytes, adaptation, déficit hydrique, Atriplex halimus L., Atriplex canescens,
paramètres morpho-physiologiques, transpiration, stomates.