2) Les modifications des axes et symétries
Elles peuvent être associées à 2 grandes tendances : soit aux modes de vie des organismes, soit
aux contraintes du plan d'organisation.
a) Chez les Protostomiens
De nombreux organismes à symétrie bilatérale qui vivent de façon sédentaire ou fixée tendent
à revenir vers une symétrie radiaire. C'est par exemple le cas des Annélides Polychètes fixés qui
tendent à présenter une symétrie axiale et une régression céphalique, associée à un mode de nutrition
passif de type microphage.
On peut également observer ce type d'évolution chez les Oligochètes mangeurs de substrats (=
limnivores) comme les Lombrics, mais aussi chez les Crustacés Cirripèdes qui tendent à préserver
une symétrie axiale et une régression céphalique là encore associée à un mode de nutrition
microphage.
De la même manière, certains Mollusques présentent une modification de leur symétrie
bilatérale sans passer à une symétrie radiaire : elle est dans ce cas liée au mode de vie posé ou fixé
sur le fond. Ainsi chez l'huître, les valves droite et gauche ne sont plus symétriques, mais le corps
conserve une symétrie bilatérale. La valve hypertrophiée devient ventrale et sera celle posée sur le
substrat.
La Coquille Saint-Jacques (Pecten) est un également un bon exemple de ce genre d'altération
de la symétrie initiale : le corps lui-même a une symétrie bilatérale, mais la coquille a une symétrie
radiaire très marquée, caractéristique des organismes fixés ou peu mobiles. De plus comme chez
l'huître, la valve hypertrophiée devient ventrale alors que la valve dorsale est de type operculaire?
Chez les Chlamidés et les Pectenidés, la différenciation des 2 valves permet un mode de locomotion
très particulier en pleine eau, par claquement des valves…
Chez les Mollusques Streptoneures ou Prososbranches et chez les Pulmonés, la symétrie
bilatérale est perdue au niveau de la masse viscérale et de la coquille. En effet, on assiste à des
phénomènes de torsion du tube digestif (entraîne avec lui les autres organes), ce qui amène l'anus à
proximité de la bouche et provoque l'enroulement de la masse viscérale autour de la columelle
interne de la coquille hélicoïdale. L'asymétrie interne sera alors plus ou moins marquée : certains
organes deviennent impairs (on ne retrouve plus qu'une seule oreillette, un seul rein et une seule
branchie).
Cette altération de la symétrie disparaît chez les Gastéropodes Euthyneures Opisthobranches
Nudibranches (Doridiens et Eolidiens) et chez les Tectibranches (Aplyses) : ce sont en effet des
organismes nectoniques à mobilité importante et orientée. Par contre chez les Mollusques et les
Crustacées endoparasites, les bouleversements du plan d'organisation de l'adulte parasite sont
associée à l'absence de symétrie.
b) Chez les Deutérostomiens
Chez les Echinodermes (épithélioneuriens), la symétrie a priori radiaire est légèrement
bilatéralisée du fait de la présence de la plaque madréporique au sein de l'interradius C-D. On a
donc introduction d'un axe de symétrie bilatérale passant par l'interradius C-D et le radius A.
La majorité des Echiurides (= Oursins) présentent une symétrie classique de type pentaradiée :
ce sont des oursins réguliers. Cependant, une symétrie bilatérale peut s'ajouter à la symétrie radiale
originelle des adultes : ce sont alors des oursins irréguliers.
Cette particularité semble être liée à une mobilité orientée dans un substrat meuble, voire à un
enfouissement et à un mode de nutrition associée. Le corps s'allonge en même temps que le tube
digestif se modifie : l'anus quitte la région apicale et migre en région postérieure. La bouche peut
rester en position inférieure ou migrer aussi, mais cette fois-ci vers la région antérieure. Tous les
termes existent entre les oursins réguliers et les oursins irréguliers.
Chez les Urochordés Thaliacés, la larve a une symétrie bilatérale, alors que les adultes
acquièrent après la métamorphose une forme de tonneau et dont une symétrie circulaire. On ne peut