La famille d`Arse - Cascastel Village

La Famille d’Arse apparaît dans la région avec la Croisade contre les Albigeois1.
Hugues d’Arse, originaire du Rouergue deviendra Sénéchal2 de Carcassonne (1242-1245),
puis de Toulouse. Il avait été chargé de la destruction du Camp de Nore, refuge des héréti-
ques dans la Montagne noire, et du siège de Montségur.
Un autre Hugues d’Arse, chevalier et seigneur de Rivarolles et de Dernacueillette, Maître des
Eaux et Forêts des sénéchaussées de Carcassonne et de Nîmes, était lieutenant du sénéchal
de Carcassonne en 1355 et 1358.
En 1518, Jean d’Arse, seigneur de Caunes et coseigneur de Cascastel, avait partagé les biens
de son père avec ses frères. Pierre d ‘Arse qui avait épousé Marguerite de Graves devint sei-
gneur de Castelmaure, Saint Jean de Barrou, Cascastel, Villeneuve et Rouffia.
François d’Arse, frère de Jean et de Pierre, devint seigneur de Ségure.
Marguerite, fille de François d’Arse et de Jeanne de Mage, fut la 2ème épouse de Jean de Regis, et
la mère de Saint Jean François Regis (1597-1640).
Les Regis étaient vassaux des Abbés de Lagrasse pour le Château de Fontcouverte qu’ils avaient
acquis en 1603. Ils appartenaient à la Ligue d’Etat contre l’église réformée.
La ligue militaire se transforma en ligue religieuse, et l’apostolat de Jean François Regis mem-
bre de la Compagnie de Jesus, se situe dans le cadre de la contre réforme religieuse.
Il fut canonisé en 1737 et devint le saint Patron des Jésuites de France.
Les d’Arse seigneurs de Dernacueillette et de Ségure furent après la famille de Mage, sei-
gneurs de Lanet en 1576. François d’Arse, seigneur de Ségure, fut gouverneur du Château de
Termes en 1574-1576. Il tenait tous les droits seigneuriaux sur Dernacueillette de l’Archevê-
que de Narbonne, ainsi que sur Félines, Laroque de Fa, Massac, Davejean, Montrouch et
Montgaillard qu’il tenait du roi.
La maison d’Arse blasonnait: »de gueules au lion d’or, armé et lampassé de même, soutenant
un sautoir d’argent »3.
La famille d’Arse est portée sur le Compoix4 général en langue romane de Cascastel Villeneu-
ve et Rouffiac, en 1615.
La famille d’Arse
Seigneurs de Cascastel au 17ème siècle
1) Il s’agit de la Croisade contre les Cathares. Les opérations militaires commencent en 1209 avec le sac de Béziers, se
terminent en 1229 avec le traité de Meaux ou de Paris. Les Cathares sont dits aussi Albigeois car leur défenseur le
plus zélé fut Raymond Trencavel, Vicomte de Béziers, Albi et Carcassonne.
2) Le sénéchal est le représentant direct de l’autorité royale. Sa compétence est surtout militaire.
3) Le contour du lion est tracé sur le fond rouge de l’écu, les griffes et la langue sont tracées en noir. Le sautoir (croix
de Saint André) est la marque noble du blason. Il symbolise l’appartenance à la chevalerie et la participation à la Croi-
sade.
4) Le compoix listait les parcelles, leurs propriétaires et les redevances afférentes. C’est l’ancêtre du cadastre.

Les registres paroissiaux de la Communauté de Cascastel commencent en 1643. Un autre
François d’Arse est signalé comme seigneur de Cascastel, Villeneuve et Rouffiac, Castelmaure
et Saint Jean de Barrou.
Ces registres portent les actes de Baptême de Guillaume d’Arse, baron de Castelmaure
(1650), Barthélémy d’Arse (1652), Demoiselle Louise d’Arse (1653).
Ces enfants seront également confirmés en l’Eglise de Cascastel.
On trouve aussi aux dits registres paroissiaux, le décès de François d’Arse, baron de Castel-
maure, enseveli en la Chapelle Saint François de l’Eglise de Cascastel, ainsi que celui de Ma-
rianne d’Arse décédée en bas âge, ensevelie dans l’Eglise.
Les sols de l’église ayant été remaniés au début du 20ème siècle, il ne reste aucune trace de ces
sépultures.
Le logis seigneurial de Cascastel date en grande partie du 17ème siècle et sa construction peut
être attribuée à la famille d’Arse. Il sera plus luxueusement aménagé par les Pailhoux de Cas-
castel au 18ème siècle.
La dernière mention de la famille d’Arse dans les registres se situe en 1722.
Le jeune Henry d’Arse, descendant de François d’Arse, de Ségure et de Jeanne de Mage, de
Nouvelles, devait en effet, vendre la seigneurie de Cascastel à Gaspard Pailhoux en 1734.
La transaction fut finalisée définitivement en 1736, par Marie Thérèse de Ros, veuve de Gas-
pard Pailhoux (1675-1734).
La famille d’Arse, comme l’indique son blason, appartient à la noblesse militaire par l’impli-
cation d’Hugues d’Arse dans la croisade contre les Albigeois. Les registres paroissiaux témoi-
gnent également de leur catholicité sans tache.
Autant la famille d’Arse évolue dans un cadre d’orthodoxie religieuse stricte, autant la famille
Pailhoux va nous amener vers une toute autre aventure, celle de l’humanisme.
Sources principales:
JC Legay, le Château de Cascastel
Georges-Edouard Pous, Le détroit de Tuchan.
Bernard Péricon, Les Pailhoux de Cascastel