La sélection génomique dans les populations d’élevage
Quelques notions de génomique
Dans les généalogies des animaux d'élevage, les chromosomes (et l'ADN) sont transmis de génération
en génération. Chaque parent transmet la moitié de son patrimoine génétique à ses descendants via un
processus aléatoire, néanmoins l'information est transmise en blocs qui sont coupés au hasard (le
phénomène de recombinaison). Des animaux apparentés partagent donc une partie de leur patrimoine
génétique. Puisque les gènes influencent directement les caractères d'intérêts agronomiques, les
animaux apparentés auront des performances corrélées. Comme les informations sont transmises en
blocs (coupés par le processus de recombinaison), on peut utiliser des marqueurs génétiques présents
dans ces blocs pour déterminer quelles parties du génome sont transmises ou partagées (dans cette
modélisation, nous utilisons également la généalogie). Il est important de savoir que dans ces
populations animales, certains reproducteurs ont fortement disséminés leurs gènes et cela crée une
structure particulière. Par exemple, 10% du génome “moyen” de la population pourrait venir d'un seul
ancêtre. Dès lors, des copies de chromosomes se retrouvent disséminées dans toute la population et le
nombre de différentes copies est limité. C'est pourquoi, on peut utiliser des techniques de modélisation
basées sur les séquences alléliques et la généalogie pour déterminer les fragments de chromosomes
partagés entre individus. Ceci est essentiel car cela permet d'identifier les gènes qui influencent les
caractères d'intérêts et de faire de la prédiction génomique.
Ce processus peut être comparé à la copie d'un texte. Au départ, il y a un nombre limité de textes (les
fondateurs) et ces textes sont recopiés de générations en générations. Ils sont coupés et ré-assemblés,
recopiés parfois avec des erreurs et au final, un individu de la population actuelle est une succession de
petits fragments des textes originaux. Plus le processus est répété (nombre de générations), plus les
fragments de texte deviennent petits. Pour chaque individu, on n'observe pas l'ensemble du texte mais
quelques lettres (les marqueurs moléculaires). Néanmoins, grâce à ces lettres, il est possible de deviner
les mots et les fragments de texte. En utilisant la généalogie (d'où le texte provient – de quels parents, il
a été copié), cette prédiction est plus facile.