Vieillir seropositif

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VIEILLIR SÉROPOSITIF
COREVIH 2015
LA POPULATION SÉROPOSITIVE VIEILLI
 Les patients de plus de 50 ans ont doublé entre 2001 et 2007
 50% de la population séropositive aux USA ont plus de 50 ans
 L’âge médian en France de la population découverte séropositive ne cesse
d’augmenter ( 36,6 ans en 2015)
 18% d’entre elles ont plus de 50 ans et sont dans 24% contaminés depuis
moins de 6 mois
LA POPULATION SÉROPOSITIVE VIEILLI
 En 2013, l’âge médian des patients séropositif en France est de 48 ans
 41% des patients français ont plus de 50 ans
 La population masculine non homosexuelle est particulièrement âgée, ne
connait pas sa séropositivité et est dépistée tard (CD4< 350 /mm3)
 La vie sexuelle et la prise de risque reste élevée chez les patients âgés
(traitement de la fonction dysérectile, déni du risque, technique de
rencontre, envie d’appartenance à une groupe, ras-le-bol du « safer sex »,
susceptibilité augmentée vis-à-vis du HIV…)
VIEILLISSEMENT PRÉMATURÉ
 Un nombre important d’études a montré que ces patients présentaient tôt
les mêmes comorbidités que la population générale : ostéoporose, atteinte
neurocognitive, sarcopénie, atteinte cardio-vasculaire et infarctus du
myocarde, hypertension, insuffisance rénale, dyslipidémie, diabète, cancer
non classant sida.
Ces constatations ont conduit à proposer le concept de «vieillissement
prématuré» chez ces patients.
VIEILLISSEMENT PRÉMATURÉ
EN QUELQUES MOTS…
 L’ensemble de ces études montre que les patients infectés par le VIH
présentent 10-15 ans plus tôt les mêmes comorbidités associées au
vieillissement que la population générale. On observe également une
augmentation exponentielle de ces comorbidités à partir d’un certain âge.
Sans que cette donnée soit bien étayée, on considère le patient infecté par
le VIH comme «âgé» à 50 ans alors que cette limite est de 65 ans dans la
population générale dans les pays du Nord.
POURQUOI?
Le virus
 Le traitement
 Le mode de vie

MÉCANISME DU VIEILLISSEMENT
 L’infection par le VIH induit une immunosénescence du fait d’un état prolongé
d’activation immune. Il est probable que ce mécanisme se mette également en
place à plus long terme chez les patients traités, même si l’infection VIH est bien
contrôlée.
Cette activation est le fait de la réponse anti-VIH mais aussi de la circulation de
produits bactériens issus de la flore intestinale, la perméabilité intestinale étant
durablement affectée lors de l’infection VIH.
On observe également une réactivation des infections virales latentes comme celle
à CMV.
MÉCANISME DU VIEILLISSEMENT
 Enfin la réplication virale, même à bas grade, entraîne la libération de
protéines virales comme Tat, Nef, gp120, capables d’agir sur les cellules
de proximité et de participer à l’activation immune. Chez les patients bien
contrôlés, cette réplication et la libération de protéines virales délétères
pourrait concerner en particulier les réservoirs macrophagiques qui sont
présents dans différents tissus lésés au cours du vieillissement : tissu
adipeux, os, foie, paroi vasculaire, cerveau, muscles.
Cet état va conduire à un épuisement des ressources immunes avec
diminution des capacités réplicatives et diminution de la réponse antiVIH.
MÉCANISME DU VIEILLISSEMENT
 Outre un rôle du virus et de l’activation immunitaire dans cet état
inflammatoire, un rôle de certaines molécules antirétrovirales est
probable. Parmi les molécules de première génération, les thymidiniques
inhibiteurs de la transcriptase inverse virale, stavudine surtout mais
également zidovudine, induisent une dysfonction des mitochondries et un
stress oxydant qui peut conduire à l’inflammation systémique.
 Certains inhibiteurs de protéase, en particulier donnés en association avec
du ritonavir, peuvent également participer à cette inflammation.
MÉCANISME DU VIEILLISSEMENT
 L’âge et le sexe sont des facteurs fortement impliqués dans le vieillissement dans la
population générale ainsi que le mode de vie : tabagisme, sédentarité, régime
hyperlipidique et pauvre en fruits et légumes, prise régulière d’alcool, consommation de
drogues.
 Une étude réalisée sur la population générale anglaise montre que lorsque l’on considère
les facteurs de risque : tabac, régime, sédentarité et alcool, la présence d’un de ces
facteurs fait vieillir de 5 ans, la présence des 4 de 12 ans, une durée équivalente à celle
retrouvée chez les patients infectés par le VIH, qui cumulent souvent plusieurs de ces
risques.
IMPACT SUR LES CANCERS
 La diminution du taux de CD4 est un des facteurs majeur de risque
retrouvé dans la survenue des cancers non-classants sida : poumon, foie,
marge anale, hodgkin. Il est probable que la baisse des défenses
immunitaires chez les patients infectés par le VIH favorise la croissance
de tumeurs viro-induites, VHC et VHB dans l’hépatocarcinome, HPV
dans les cancers du col et de la marge anale,
IMPACT SUR LES CANCERS
IMPACT MÉTABOLIQUE
 Un travail récent du groupe de Guaraldi a montré que les atteintes
athéromateuses étaient prédites chez les patients infectés par le VIH par la
présence d’une lipoatrophie (OR : 3.82) et surtout d’une hypertrophie du
tissu adipeux (OR : 7.65). Le risque métabolique, et en particulier de
diabète, est lui aussi dépendant à la fois des traitement et de la présence
d’une lipoatrophie.
 Incidence accrue du diabète en particulier si présence d’hépatite C et de
BMI élevé
IMPACT CARDIOLOGIQUE
IMPACT SUR LE REIN
IMPACT SUR L’OS
IMPACT NEUROLOGIQUE
IMPACT NEUROLOGIQUE
FAIBLE IMPACT,
HAD IMPACT IMPORTANT SUR LE QUOTIDIEN
ANI SANS IMPACT, MND
IMPACT NEURO-PSYCHIATRIQUE
IMPACT ORL
Presbyacousie prématurée
 Baisse de l’audition sur les basses fréquences
 Perte de l’audition et impact social

IMPACT SUR LA FRAGILITÉ
POLYMÉDICATION
40% hypolipémiant, 30% anti HTA, 16 % antidiabétique
QUE FAIRE?

Repérer les comorbidités et les traiter
Depistage des troubles métaboliques (poids, taille,
tour de taille, glycémie, profil lipidique)
 Repérer les patients à risque vasculaire (âge, sexe
hérédité, HTA, signes cliniques ou électriques,
troubles métaboliques)
 Dépister les cancers (dépistage annuel cancer anal
chez HSH, cancer du col tous les 3 ans après 2
dépistages à 1 an normaux, hemocult de 50 à 75 ans,
mammographie tous les 3 ans entre 50 et 75 ans,
cancer du poumon par scanner annuel de 50 à 75 ans
chez les fumeur?)
 Ces recommandations actuelles sont elles adaptées à
l’apparition plus précoce du cancer du sein et du
poumon dans cette population?

QUE FAIRE?

Repérer les comorbidités et les traiter
Repérer une ostéoporose femme ménopausée, homme
<50ans si BMI<20 ou entre 20-23 et a nadir de CD4
<200,homme>50ans
 Rechercher des troubles cognitifs (nadir CD4<200,
>50ans, co-infection hépatite C, plainte cognitive)

QUE FAIRE?

Choisir un traitement bien investi





Efficace
Peu toxique
Adapter aux tares du patients
Débuter tôt
Surveillance comme indiquée dans les
recommandations
Associé au plus juste les thérapeutiques des
comorbidités
 Rédiger une seule ordonnance car les interactions
sont nombreuses et l’œil aguerri du pharmacien
est très utile

PRISE EN CHARGE DU MODE DE VIE
10 CONSEILS POUR BIEN VIEILLIR
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