Points de Vue - numéro 71 - Automne 2014 35
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pour cette forme de la maladie qui
évolue lentement. La forme exsu-
dative ou “humide” est caractérisée
par le développement anormal de
vaisseaux sanguins en dessous de la
macula. Cette néoangiogénèse ocu-
laire est également connue sous le
nom de néovascularisation choroï-
dienne ou sous-rétinienne, donnant
son autre nom à cette forme: la DMLA
néovasculaire. Ces néovaisseaux mal-
formés sont fragiles et poreux par
conséquent ils sont le siège d’une
hyperperméabilité vasculaire. Ils
détruisent également l’architecture
normale de la rétine et donc son
fonctionnement.
Il existe différents sous-types de la
forme néovasculaire en fonction du
type et de la localisation des néovais-
seaux par rapport à l’épithélium
pigmentaire. Les photorécepteurs
souffrent et à terme des tissus cica-
triciels sont générés et détruisent
définitivement la macula. Elle
représente la forme la plus agressive
de la maladie et représenterait deux-
tiers des formes de DMLA7 (Eureye).
La néovascularisation choroïdienne
est due à un phénomène d’angio-
genèse, dans lequel le facteur de
croissance vasculaire endothélial ou
VEGF (pour Vascular Endothelial
Growth Factor) joue un rôle impor-
tant. Ainsi, il est la cible des nouvelles
thérapeutiques développées ces
dernières années. Il a entraîné le
développement des traitements anti-
VEGF. Ces traitements font désormais
référence et sont administrés par
injections intravitréennes (intra-
oculaires) à un rythme répété, en
moyenne tous les 2 mois.
Les stades préliminaires de la DMLA
sont caractérisés par l’existence de
petites tâches blanc jaunâtre du fond
de l’œil au niveau de la macula
appelées drusen et/ou d’altérations
de l’épithélium pigmentaire. Cette
entité définit la maculopathie liée à
l’âge ou pré-DMLA.
Le protocole de traitement
de la DMLA exsudative
La gravité et la rapidité d’évolution
de la forme exsudative de la DMLA,
ainsi que l’efficacité et le coût des
traitements à ce jour en font une
réelle préoccupation de santé pu-
blique et une urgence diagnostique
et thérapeutique.
Un ophtalmologiste rétinologue pre-
nant en charge les patients atteints
de DMLA doit pouvoir être en mesure
de recevoir dans les plus brefs délais
(sous une semaine au plus) un
patient présentant des scotomes
(taches noires au centre de la vision)
ou un syndrome maculaire: baisse
d’acuité visuelle, difficulté à la lec-
ture ou métamorphopsies (perception
déformée des images et lignes
droites).
Devant ces symptômes, il doit entre-
prendre rapidement des examens
ophtalmologiques avec mesure de
l’acuité visuelle EDTRS, examen du
fond d’œil au biomicroscope, angio-
graphie rétinienne à la fluorescéine
+/- vert d’indocyanine et une tomo-
graphie à cohérence optique (OCT).
Dans le cas d’une DMLA exsudative
rétrofovéolaire dont le diagnostique
est confirmé par ces examens, il est
recommandé d’instaurer, le plus pré-
cocement possible, un traitement
par anti-VEGF, quel que soit le
niveau d’acuité visuelle initial. Les
anti-VEGF doivent être administrés
par injection intravitréenne. Les néo-
vaisseaux choroïdiens extra- et
juxta-fovéolaires avec des manifesta-
tions exsudatives rétrofovéolaires sont
à considérer comme une localisation
rétrofovéolaire de la DMLA.
En l’état actuel des données scienti-
fiques, le protocole de traitement le
plus communément adopté est le
suivant: une injection d’anti-VEGF
par mois pendant trois mois consé-
cutifs (l’intervalle entre deux
injections doit être au minimum de
quatre semaines), complétée par une
phase de suivi. Pendant la phase de
suivi, il faut examiner les patients
toutes les quatre semaines et effec-
tuer: une mesure de l’acuité visuelle
par ETDRS ; un examen du fond d’œil
et/ou rétinographie ; une tomographie
en cohérence optique. Une angio-
graphie à la fluorescéine peut être
réalisée si nécessaire.
FIG. 2 Angiographie rétinienne à la fluorescéine d’une DMLA atrophique
IR 30° ART [HR] BAF 30° ART [HR]
BAF 30° ART [HR]
BAF 30° ART [HR]
BAF 30° ART [HR]