medias et secteur prive

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Atelier de concertation pour la
« DYNAMISATION DU DIALOGUE PUBLIC-PRIVÉ »
Hôtel Sancta Maria
Lomé, le 14 octobre 2013
Communication 5
Par Benoît Yaovi Dovi
Expert en Secteur privé et entreprenariat - CADERDT
Introduction
• Le constat d’une inadéquation entre la situation politique,
économique et institutionnelle de la plupart des pays les
moins avancés et les conditions requises pour la mise en place
d’un dialogue public-privé transparent, équilibré et efficace,
pourrait inciter au scepticisme quand à la possibilité
d’instaurer une relation entre l’État et le secteur privé
favorable au développement économique et social.
• Une analyse du dialogue public privé au prisme du processus
d’élaboration de la SCAPE montre qu’il existe au Togo des
opportunités dans ce domaine. Les saisir suppose d’une part
un renforcement des organisations patronales, un
volontarisme des pouvoirs publics dans leur rapport avec le
secteur privé.
Introduction
• SCAPE = Cadre de développement à moyen terme pour
réaliser la DPG du Gouvernement et atteindre les OMD.
• SCAPE = Cadre intégré de développement pour le Togo
dans lequel sont articulées les politiques macroéconomiques,
sectorielles, sociales et d’aménagement du territoire.
• Objectif commun = Accélérer la croissance, renforcer son
caractère inclusif et générer des emplois afin de réduire la
pauvreté monétaire.
• SCAPE = Cadre de dialogue de politique, de consultation et
de concertation avec la société civile, le secteur privé, les
PTF, le parlement, les collectivités territoriales et les médias.
Introduction
La SCAPE est articulée autour de cinq (5) chapitres :
 Le premier chapitre fait le bilan économique et social.
 Le deuxième chapitre présente les orientations et les axes de
la stratégie
 Le troisième chapitre présente le cadrage macroéconomique
et budgétaire.
 Le quatrième chapitre traite de la mise en œuvre et du suiviévaluation de la stratégie.
 Le cinquième chapitre décrit les risques qui pourraient
entraver le bon fonctionnement du schéma de
développement contenu dans la SCAPE.
Introduction
La présentation s’articulera autour des 2 points suivants :
• Place du Secteur privé dans la mise en œuvre de la SCAPE,
• Pas concrets pour un Dialogue Public Privé efficient au Togo.
I- PLACE DU SECTEUR PRIVÉ DANS LA MISE
EN ŒUVRE DE LA SCAPE
• Participation au processus d’élaboration de la SCAPE
o Diagnostic consensuel
o Objectifs consensuel
• Attentes vis-à-vis du Secteur privé dans la mise en œuvre de
la SCAPE
• Attentes vis-à-vis du Secteur privé dans le suivi évaluation
de la SCAPE
11- Participation au processus d’élaboration
de la SCAPE
• SCAPE est le fruit d'un processus participatif et consultatif
intense mené par le Gouvernement et qui a associé à toutes
les étapes et activités de la feuille de route les acteurs de
l’administration
publique
et
des
institutions
de
la
République, du secteur privé, de la société civile, des
régions et les PTF.
111- Un diagnostic consensuel
Au plan politique :
Les réformes en matière de gouvernance politique et administrative sont bien
avancées. Elles se traduisent par :
• la consolidation de l’activité des partis politiques, de la paix et de la stabilité sociales,
• la dynamisation du travail parlementaire,
• la promotion du dialogue social,
• le renforcement du processus de réforme administrative et du système judiciaire,
Ces acquis ont favorisé la reprise de la coopération avec les partenaires bilatéraux et
multilatéraux et ouvert de nouvelles perspectives de partenariat.
En matière de gouvernance locale et de décentralisation
• Volonté politique du Gouvernement d’aller vers une décentralisation réelle et efficace
avec l’élaboration et la mise en œuvre du Programme National de Consolidation de
la Décentralisation (PNCD).
 Mais, l’approfondissement de l’Etat de droit se poursuit, avec la mise en place d’une
administration de développement, la lutte contre la corruption et l’amélioration de la
décentralisation économique.
111- Un diagnostic consensuel
Au plan économique :
L’économie togolaise est placée sur un sentier de croissance: Cadre
macroéconomique du Togo est relativement stabilisé :
• un taux de croissance du PIB en progression régulière et qui a doublé entre 2008
(2,4%) et 2011 (4,9%);
• un niveau d’inflation modéré : 8,7% en 2008 à 3,6% en 2011 ;
• une amélioration notable des recettes budgétaires assortie d’une maîtrise des
dépenses publiques ;
• Taux de pression fiscale en progression passant de 14,9% du PIB en 2008 à 17,1%
en 2011
• un taux d’investissement global en progression : 17,8% en 2008 à 18,9% en 2011.
Mais : Les équilibres extérieurs demeurent encore fragiles ;
 La croissance du PIB réel par tête reste faible (2%) au regard du taux de croissance
démographique élevé (2,84%) ;
 Des efforts importants restent à mener pour améliorer sensiblement le climat des
affaires
111- Un diagnostic consensuel
Au plan social :
Des avancées importantes en matière de développement humain sont observées. Les
indicateurs clés montrent :
• des progrès tant en matière d’offre de soins que d’utilisation des services de santé, de lutte
contre le SIDA et les IST;
• des taux en nette progression au niveau de la scolarisation primaire et secondaire, de
l’alphabétisation (des 15 ans et plus), de l’accès à l’eau potable,
• des avancées dans le domaine de la protection sociale (assurance-maladie)
• un taux de pauvreté en baisse, passant de 61,7% en 2006 à 58,7 en 2011.
Mais :
 des inégalités persistent en matière d’accès aux services de santé ;
 l’enseignement secondaire progresse moins vite que celui du primaire ;
 l’accès à l’enseignement technique et professionnel reste faible ;
 la pauvreté doit être réduite davantage en vue de réaliser les OMD ;
 seul l’objectif n°6 (lutter contre VIH/Sida) des OMD pourrait être atteint à l’échéance de
2015 au rythme de progression actuel;
 une population en forte croissance avec comme corollaire des difficultés d’accès aux services
sociaux de base et surtout à l’emploi notamment pour les jeunes;
 un taux de sous-emplois encore élevé (30% des 15 à 50 ans).
111- Un diagnostic consensuel
Des défis majeurs restent a relever :
• Défi de l’accélération de la croissance économique, de l’emploi et d’une
meilleure insertion régionale et internationale de l’économie togolaise :
o pour améliorer la productivité globale des facteurs et réduire les coûts des
facteurs,
o pour créer davantage d’emplois.
• Défi de la gouvernance:
o pour renforcer la cohésion nationale, promouvoir un Etat proactif et
stratège, assurer une gestion efficace, efficiente et transparente des
ressources publiques.
• Défi de la réduction des inégalités:
o par la participation de tout le monde à la croissance,
o pour une meilleure redistribution des fruits de la croissance,
o pour une protection sociale pour les plus vulnérables.
111- Un diagnostic consensuel
• Défi sociodémographique:
o pour arriver à transformer les atouts potentiels de la population en une
ressource réelle pour le développement et à encaisser dans les années
à venir un vrai « dividende démographique ».
• Défi du développement urbain, de l’aménagement du territoire et de
la protection de l’environnement:
o pour donner un contenu économique à la décentralisation
o pour territorialiser le développement en construisant un espace
économique national plus équilibré, s’appuyant sur des économies
régionales dynamiques et compétitives
o pour faire émerger de véritables pôles de développement.
112- Des objectifs consensuels
• A long terme = Amener le Togo à rejoindre d’ici 15 à 20 ans le peloton
des pays émergents et réaliser l’ambition de faire du Togo un corridor de
développement et d’échanges dans la sous-région.
• A moyen terme (2013-2017) = Jeter et consolider les bases pour
l’émergence future du Togo. Il s’agira de :
o Raffermir les bases de l’économie et renforcer son potentiel à
réaliser un rythme de croissance accéléré,
o Gagner le pari de l’emploi et renforcer les mécanismes d’inclusion,
o Renforcer la gouvernance,
o Réduire les disparités régionales, promouvoir le développement à la
base et réussir la décentralisation économique
112- Des objectifs consensuels
Objectifs spécifiques
Situation
de référence
Objectifs
Scénario
de référence
Scénario
de croissance accélérée
4,1% en
moyenne sur
(2009-2011)
6% en
moyenne
(2013-2017)
7,1% en moyenne
(2013-2017)
Réduire le taux de
sous-emploi de
29,1% en 2011
24,5% (2017)
23,4% (2017)
Réduire l’incidence de
la pauvreté
58,7% en 2011
47,3% (2017)
43,7% (2017)
Accélérer le rythme
de croissance du PIB
réel
12- Attentes vis-à-vis du Secteur Privé pour
la mise en œuvre de la SCAPE
•Attentes par rapport aux objectifs de la SCAPE
•Attentes par rapport aux axes de la SCAPE
121- Attentes par rapport aux objectifs de la
SCAPE
Objectifs spécifiques
Situation
de référence
Accélérer le rythme
de croissance du PIB
réel
Objectifs
4,1% en
moyenne sur
(2009-2011)
Scénario
de référence
Scénario
de croissance
accélérée
6% en moyenne
(2013-2017)
7,1% en
moyenne (20132017)
Evolution du poids du Secteur privé dans la création de richesse au
Togo
81%
2006
81%
82%
80%
81%
2007
2008
2009
2010
121- Attentes par rapport aux objectifs de la
SCAPE
D’une manière synthétique, le Produit Intérieur Brut vise à mesurer la
richesse créée par les acteurs économiques dans un pays pendant une
période (le plus souvent une année)
Produit
Intérieur
Brut (PIB)
Emplois
finals de
biens et
services
Exportations
Importations
PIB = Emplois finals + Exportations – Importations
Emplois finals = Consommation finale + Formation brute de capital
fixe + Variation des stocks + Acquisitions nette d’objets de valeur
121- Attentes par rapport aux objectifs de la
SCAPE
Objectifs spécifiques
Situation
de référence
Réduire le taux de 29,1% en 2011
sous-emploi de
Objectifs
Scénario
de référence
Scénario
de croissance accélérée
24,5%
(2017)
23,4% (2017)
Evolution des emplois créés par le secteur privé et le secteur public au Togo
45,598
42,368
43,365
37,694
13,839
14,395
13,583
2006
2007
2008
SECTEUR PUBLIC
SECTEUR PRIVE
14,228
2009
121- Attentes par rapport aux objectifs de la
SCAPE
Objectifs spécifiques
Réduire
l’incidence de la
pauvreté
Situation
de référence
58,7% en 2011
Evolution de la Population du Togo
(en millions d'habitants)
6.2
Objectifs
Scénario
de référence
Scénario
de croissance accélérée
47,3%
(2017)
43,7% (2017)
Evolution de l'incidence de la
pauvreté au Togo
61.7%
58.7%
2.7
1981
2010
2006
2011
122- Attentes par rapport aux axes de la
SCAPE
Les contributions du Secteur Privé en vue de réaliser une
croissance accélérée, inclusive et génératrice d’emplois, sont
attendues dans les cinq axes stratégiques de la SCAPE :
Axe 1: Développement des secteurs à fort potentiel de croissance
Axe 2: Renforcement des infrastructures économiques
Axe 3: Développement du capital humain, de la protection
sociale et de l’emploi
Axe 4: Renforcement de la gouvernance
Axe 5: Promotion d’un développement participatif, équilibré et
durable
122- Attentes par rapport aux axes de la
SCAPE
Axe 1: Développement des secteurs à fort potentiel de croissance
Les secteurs à fort potentiel de croissance, générateurs d’une croissance forte et
durable pour l’économie togolaise seront :
- les filières agricoles,
- le développement des chaînes de valeur pour les filières des industries
manufacturières, extractives et agroalimentaires,
- le commerce
- le tourisme.
Pour soutenir le potentiel de croissance de ces secteurs, des actions viseront :
- la consolidation du capital humain pour concrétiser les atouts dans ces secteurs où le
Togo dispose d’avantages comparatifs;
- mise en place des infrastructures de qualité qui contribueront à l’émergence des pôles
de développement;
- la poursuite de l’amélioration du climat des affaires pour booster l’investissement du
secteur privé national et attirer les investissements directs étrangers;
- la promotion du partenariat pour l’efficacité du développement,
- la promotion de la recherche-développement.
122- Attentes par rapport aux axes de la
SCAPE
 Axe 2: Renforcement des infrastructures économiques
• Miser sur les avantages comparatifs du pays pour faire du Togo un corridor de
développement et d’échanges dans la sous-région.
• Développement d’infrastructures modernes de transport multimodal efficient,
entre la zone méridionale et la zone septentrionale;
o Infrastructures routières : réhabilitation, construction et entretien du réseau
de routes nationales et de pistes rurales; réforme du dispositif institutionnel
de l’entretien routier;
o Infrastructures ferroviaires : préparation et mise en œuvre d’un nouveau
plan de développement ferroviaire
o Infrastructures maritimes: mise en œuvre du plan directeur du PAL
o Infrastructures aéroportuaires : préparation et mise en œuvre d’un plan de
modernisation des plateformes aéroportuaires ;
o Développement des infrastructures énergétiques : renforcement des
capacités de production et de distribution;
o Développement des infrastructures de télécommunications
122- Attentes par rapport aux axes de la
SCAPE
Axe 3: Développement du capital humain, de la protection sociale
et de l’emploi
• Mise en œuvre du Plan Sectoriel de l’Education pour assurer
l’amélioration de la couverture, de l’efficacité et la qualité du
système éducatif;
• Mise en œuvre de la Politique Nationale de Santé, notamment les
réformes visant le développement du système et des services de
santé;
• Mise en œuvre du plan stratégique de lutte contre le VIH/Sida;
• Mise en œuvre du plan d’action national de la GIRE;
• Mise en place des mécanismes de protection sociale;
• Mise en place d’un mécanisme pérenne de financement du plan
stratégique national pour l’emploi des jeunes.
122- Attentes par rapport aux axes de la
SCAPE
Axe 4: Renforcement de la gouvernance
• Poursuite des réformes démocratiques et politiques;
• Poursuite de la réforme de modernisation de la justice,
• Poursuite des réformes des secteurs de la défense et de la sécurité,
• Poursuite de la réforme de modernisation de l’Administration
publique,
• Renforcement de la gestion des finances publiques,
• Renforcement des capacités de planification et de pilotage du
développement à travers la systématisation de la gestion axée sur
les résultats,
• Accélération du processus de décentralisation.
122- Attentes par rapport aux axes de la
SCAPE
Axe 5: Promotion d’un développement participatif, équilibré et
durable
• Renforcement du développement à la base,
• Aménagement du territoire et réduction de déséquilibres
régionaux à travers le développement des potentialités régionales
et locales
• Gestion efficace de l’environnement, des ressources naturelles et
amélioration du cadre de vie.
122- Attentes par rapport aux axes de la
SCAPE
Cadrage macroéconomique
 Deux scénarios ont été retenus pour la SCAPE :
o un scénario central de référence aligné sur le programme
économique et financier en cours de négociation avec le FMI
o un scenario alternatif de croissance accélérée plus volontariste
pour un impact plus significatif des actions de la SCAPE
 Coût de la SCAPE
Scénario
de référence
Scénario
de croissance accélérée
(en milliards de FCFA en moyenne par an)
609,4
791,1
Dépenses courantes
350,4
458,1
Dépenses en capital
258,9
329,0
Coût global
dont
13- Attentes vis-à-vis du Secteur Privé pour
le suivi évaluation de la SCAPE
Le processus de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation de la
SCAPE doit se fonder sur les quatre principes suivants:
• la production d’informations statistiques de qualité ;
• le meilleur ciblage des indicateurs de mesure;
• le fonctionnement régulier du Dispositif Institutionnel de
coordination, de suivi et de l’évaluation des Politiques de
Développement (DIPD)
• la production régulière des rapports annuels d’évaluation ;
Il faudra donc s’appuyer sur le renforcement de la production
statistique et le fonctionnement des organes du DIPD
(notamment les comités sectoriels, le comité Etat-donateurs), et
mettre en place les comités régionaux.
13- Attentes vis-à-vis du Secteur Privé pour
le suivi évaluation de la SCAPE
Le Dispositif Institutionnel de coordination, de suivi et de
l’évaluation des Politiques de Développement (DIPD) est composé
comme suit :
• Conseil national de pilotage des politiques de développement
(CNPPD)
• Secrétariat technique du DSRP
• Comités sectoriel (CS)
• Comité Etat-Donateurs (CED)
• Comités régionaux et locaux.
13- Attentes vis-à-vis du Secteur Privé pour
le suivi évaluation de la SCAPE
La SCAPE présente un système de mise en œuvre et de suiviévaluation aux niveaux central et sectoriel qui s’appuie sur différents
instruments.
Au niveau central
• le tableau des indicateurs d’effet et d’impact,
• le tableau des indicateurs de résultats intermédiaires,
• la matrice de mesures stratégiques,
• le programme d’actions prioritaires (PAP).
Au niveau sectoriel, la SCAPE s'appuiera sur les processus
développés au niveau de chaque secteur (département ministériel),
notamment les plans d'actions des politiques/stratégies sectorielles
avec leurs cadres de résultats pour le suivi de la performance au
niveau sectoriel.
13- Attentes vis-à-vis du Secteur Privé pour
le suivi évaluation de la SCAPE
L’adhésion, la mobilisation et la participation
active de tous les acteurs à la mise en œuvre au
suivi et à l’évaluation de la SCAPE devraient
permettre au Togo de réaliser son programme de
développement à moyen terme contenu dans la
présente stratégie.
II- PAS CONCRETS POUR UN DIALOGUE
PUBLIC-PRIVÉ EFFICIENT AU TOGO
• Psychologie des acteurs publics
• Psychologie du secteur privé
• Suggestions pour un dialogue public privé
efficient au Togo
2.1- La psychologie des acteurs publics
• Le dialogue est vécu comme un aveu d’impuissance d’où
une participation à reculons. Pour l’État, en effet, il s’agit
d’une source potentielle d’instabilité et de complexité.
L’ouverture à des acteurs privés peut apparaître comme le
signal d’un désengagement déguisé et être interprétée par
la société civile comme un aveu d’impuissance de l’appareil
étatique. On comprend que de nombreux régimes puissent
dès lors s’y révéler hostiles.
• Il faut éviter une instrumentalisation à des fins privées de
ses prérogatives de puissance publique. L’Etat est
dépositaire du contrat social et incarnation de l’intérêt
collectif (et à ce titre détenteur du monopole de la violence
légitime).
2.1- La psychologie des acteurs publics
• Davantage de légitimité pour plus d’efficacité
• L’expertise des entreprises : une ressource potentielle pour la
conception des politiques publiques : Le moyen le plus sûr
d’assurer la légitimité et la qualité d’une politique publique
est d’en assurer l’adéquation avec les besoins des
administrés. Dans ces conditions, les politiques économiques,
qui ont pour dessein d’influencer les décisions des agents
privés, seront d’autant mieux ajustées, plus pertinentes et
finalement d’autant plus efficaces que le secteur privé aura
fourni des informations qui permettront aux décideurs
politiques et administratifs d’analyser et d’anticiper
correctement ses réactions à des changements de politique
économique.
2.1- La psychologie des acteurs publics
• S’appuyer sur les entreprises pour mettre en œuvre les politiques
publiques : le secteur privé peut constituer un relais des politiques
publiques par son appui à, voire son implication active dans la mise
en œuvre des politiques publiques. En permettant davantage de
transparence et de responsabilité du gouvernement à l’égard des
entreprises, le dialogue public/privé favorise l’acceptation —voire
l’appropriation— des politiques publiques par le secteur privé. Ceci
contribue à réduire les « comportements d’évitement » des
entreprises (fraude fiscale, infraction aux diverses législations,
corruption de l’administration, évasion de capitaux, etc.) et rend
possible au contraire leur implication dans la mise en œuvre des
politiques publiques, au bénéfice du développement de l’activité
économique et in fine de la stabilité politique et sociale du pays.
2.2- La psychologie du Secteur Privé
• L’Etat est un interlocuteur problématique : Quel est le
risque que, devant les aléas du processus de dialogue et les
impératifs politiques, le gouvernement ne décide
simplement de revenir sur ses engagements ? Autrement
dit, à quelles conditions un processus de dialogue associant
un interlocuteur aussi spécifique, voire « problématique »,
que l’État, est-il possible et soutenable ?
• L’Etat est forcément juge et partie : Il n’existe plus de tierce
partie susceptible de contraindre l’État à respecter ses
engagements. Autrement dit, quelle que soit la qualité du
dialogue public-privé à un instant donné, le secteur privé
demeure exposé à un risque d’incohérence temporelle de
l’État.
2.2- La psychologie du Secteur Privé
Le secteur privé cherche à :
• Influencer les règles du jeu : Le secteur privé cherche en
général à obtenir de l’État qu’il mette en place un
environnement d’affaires, des régulations et des politiques
publiques favorables au développement de ses activités
(transparence, sécurité, prévisibilité, développement des
infrastructures, etc.) et qu’il soit en mesure de les
appliquer.
• Redéfinir le rôle de l’Etat : Le dialogue Public Privé offre
l’occasion de redéfinir la place même de l’Etat. Le secteur
privé peut notamment s’en emparer pour revendiquer
davantage de transparence et d’intégrité de la part de
l’État.
Insertion de l ’Etat
dans l’économie
Forte
Cadran 3
Cadran 1
Cadran 5
Togo
Asie du Sud-est / Japon
Corée
années 60 et 70
Afrique
sub-saharienne
Moyenne
Amérique latine
Cadran 2
Afrique
sub-saharienne
Cadran 4
Inde
Cadran 6
Corée
années
80
Corée fin
des années
90 ?
Faible
« Capture » du secteur
privé par l’Etat
Autonomie mutuelle
Etat / Secteur privé
« Capture » de l’Etat
par le secteur privé
Rapport de
force Etat /
secteur
privé
23- Suggestions pour un Dialogue PublicPrivé efficient au Togo
Recommandations à l’endroit de l’Etat :
• Les cadres de l’Administration publique doivent être intègres, autonomes par
rapport aux pressions sociétales et soucieux de l’intérêt général.
• Ils doivent néanmoins être proches des milieux d’affaires. L’autonomie de
l’État doit donc être articulée au développement de liens de proximité avec les
élites des milieux d’affaires. Les associations professionnelles fournissent ce
moyen efficace de dialoguer avec le secteur privé.
• Convaincre le Secteur privé des bénéfices du dialogue. Les mécanismes
consultatifs et participatifs de formulation des politiques publiques risquent de
se heurter à l’indifférence des acteurs issus du secteur privé si les enjeux qu’ils
soulèvent et si les bénéfices qu’ils génèrent sont trop vastes et revêtent le
caractère de biens publics. Si aucun caractère d’urgence et de gravité de la
situation politique et sociale ne souligne la nécessité d’un dialogue et d’une
coopération entre l’État et le secteur privé, cette difficulté peut éventuellement
devenir insurmontable.
23- Suggestions pour un Dialogue PublicPrivé efficient au Togo
Recommandations à l’endroit de l’Etat :
• Dissiper la méfiance des participants au dialogue. Cette défiance entre
les élites politico-administratives et les milieux d’affaires, dont l’origine
peut être idéologique ou reposer sur des clivages ethniques, risque de
rendre superficielle et improductive l’interaction entre les pouvoirs
publics et le secteur privé. Comment dissiper cette méfiance initiale et
enclencher un cercle vertueux de confiance, de dialogue et
d’amélioration des politiques ? L’engagement et la détermination de
l’État à faire vivre ce dialogue jouent un rôle déterminant. Il revient au
gouvernement, d’envoyer des signaux politiques forts et de donner des
gages, c'est-à-dire de procéder à des inflexions de politiques
économiques destinées à donner consistance au dialogue. En d’autres
termes, le dialogue n’est pas une fin en soi. S’il permet d’améliorer la
qualité des politiques publiques, sa pérennité dépend en retour des
changements effectifs qu’il induit au niveau des politiques adoptées.
2.3- Suggestions pour un Dialogue PublicPrivé efficient au Togo
Recommandations à l’endroit du secteur privé :
• Améliorer la représentativité et la légitimité des organisations issues du
secteur privé engagées dans le dialogue avec l’État. Il faut un secteur privé
puissant, structuré en associations professionnelles représentatives, et qui
conçoit le dialogue avec les pouvoirs publics non pas principalement comme
une recherche de rentes, mais comme un moyen de promouvoir un
environnement d’affaires transparent et favorable à l’activité des entreprises.
• Avoir un nombre limité d’interlocuteurs représentatifs. Pour assurer un
dialogue cohérent et efficace en matière de définition d’une politique
économique ou sectorielle, l’État doit avoir face à lui un nombre limité
d’interlocuteurs représentatifs.
• Doter les organisations patronales de solides capacités analytiques. Les
pouvoirs publics sont en effet d’autant moins enclins à dialoguer avec le secteur
privé que ce dernier est faible, atomisé, inorganisé et pauvrement doté en
capacités analytiques.
2.3- Suggestions pour un Dialogue PublicPrivé efficient au Togo
Au niveau du secteur privé, le dialogue doit comporter les
éléments suivants :
• les problématiques. Le secteur privé doit se munir d’un
processus permettant de déterminer les priorités et d’en
convenir avant le dialogue. Il est essentiel d’être préparé
pour trois raisons. Premièrement, dans toute négociation, il
faut savoir ce que l’on veut afin d’énoncer une position et
de négocier des gains sensibles. Deuxièmement, un message
uni de la part des entreprises est plus crédible et aide à
maintenir le cap. Troisièmement, l’identification préalable
des problématiques permet aux entreprises d’élaborer les
solutions qu’elles préfèrent aux problèmes soulevés.
2.3- Suggestions pour un Dialogue PublicPrivé efficient au Togo
Au niveau du secteur privé, le dialogue doit comporter les
éléments suivants :
• les participants. La sélection des représentants du secteur
privédevrait se faire sur la base de trois critères : le dialogue
devrait être inclusif, les représentants devraient être
efficaces et les dirigeant des entreprises devraient être
intègres et engagés aux reformes élaborées.
• les messages. Le secteur privé doit se munir de messages
bien préparés. Pour se préparer, il faut déterminer les thèmes
du dialogue, les positions qui seront adoptées par les
entreprises, les points de réceptivité dans le secteur public et
les résultats souhaités.
Conclusion
• Le secteur privé joue un grand rôle dans la croissance et
le développement et par conséquent, il est attendu de lui
un rôle important dans la mise en œuvre de la SCAPE.
• Le résultat ne peut être atteint que si le Dialogue Public
Privé est efficient et aplanit les divergences et soutien le
partenariat.
• Ce dialogue est possible si la volonté réciproque est
exprimée de part et d’autre et des pas concrets sont
courageusement posés dans le bon sens.
Merci
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