E-santé, quels enjeux pour les patients ? La e-santé, qu’est ce que c’est ? Définition La e-santé ou télésanté désigne l’application des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), à l’ensemble des activités distantes en rapport avec la santé dans son acception la plus large. Quelques domaines d’application : • • • • • • • • la télémédecine, la prévention, le maintien à domicile, le suivi d’une maladie chronique à distance (diabète, hypertension, insuffisance cardiaque,…), les dossiers médicaux électroniques, les applications santé, la domotique, … A savoir : On parle également de « mHealth », ou santé mobile, pour les applications de santé sur téléphone portable. Quelques chiffres Une étude santé* réalisée début 2015, qui questionne les Français sur leur consommation de soins et de services santé, révèle une forte attente autour de la e-santé : * Etude Santé Deloitte – Avril 2015 En pratique Les outils et applications de e-santé La télémédecine L’article 78 de la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HSPT), du 21 juillet 2009, a reconnu la télémédecine comme une pratique médicale à distance mobilisant des technologies de l’information et de la communication (TIC). Cette définition figure désormais au code de la santé publique. La télémédecine ne se substitue pas aux pratiques médicales actuelles mais constitue une réponse aux défis auxquels est confrontée l’offre de soins aujourd’hui (accès aux soins, démographie médicale, décloisonnement du système). L’OBJET DE LA TÉLÉMÉDECINE - Etablir un diagnostic, - Assurer, pour un patient à risque, • un suivi à visée préventive • ou un suivi post-thérapeutique, - Requérir un avis spécialisé, - Préparer une décision thérapeutique, - Prescrire des produits, - Prescrire ou de réaliser des prestations ou des actes, - Effectuer une surveillance de l'état des patients. Différents types d’actes Décret n°2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine. 5 actes (article R.6316-1 du code de la santé publique): -La téléconsultation -La télé expertise -La télésurveillance médicale -La téléassistance médicale -La réponse médicale Sante.gouv.fr stratégie de déploiement de la télémédecine La téléconsultation • Permettre à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient. • Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation. • Les psychologues peuvent également être présents auprès du patient ; La téléconsultation La télé-expertise • Elle permet à un professionnel médical de solliciter à distance l'avis d'un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, – sur la base des informations médicales liées à la prise en charge d'un patient ; • En pratique: – Des médecins d’astreinte qui peuvent interpréter les images ou examens sans déplacement » Gain de temps » Un plus grand nombre d’expertises réalisées par le même professionnel expert La télé expertise La télésurveillance médicale • Elle permet à un professionnel médical d'interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d'un patient et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à la prise en charge de ce patient. • L'enregistrement et la transmission des données – peuvent être automatisés – ou réalisés par le patient lui-même ou par un professionnel de santé ; La télésurveillance médicale La téléassistance médicale • Permettre à un professionnel médical d'assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d'un acte –Assistance d’un chirurgien à distance (chirurgie assistée) La téléassistance médicale La réponse médicale •La réponse médicale dans le cadre de la régulation médicale – lors des appels passés auprès du SAMU ou des centres 15. Actes non prévus comme actes de télémédecine •La téléprescription •Difficulté • nécessité d’une analyse clinique du patient préalablement à la prescription (C. santé publique, art. R. 4127-76 et R. 5132-3), • peut dorénavant être contournée par la réalisation d'un acte de téléconsultation. Actes non prévus comme actes de télémédecine • La télé chirurgie – réalisation « totalement et exclusivement à distance, d'un acte médical » – risque de poursuites disciplinaires du médecin au visa de l'article R. 4127-40 du Code de la santé publique, pour avoir fait courir un risque injustifié à son patient. Prise en charge des actes de télémédecine Article R.6316-5 • Les actes de télémédecine sont pris en charge dans les conditions prévues par le code de la Sécurité sociale. – A distinguer : • la tarification : remboursement par l’Assurance maladie • et le financement : FICQS ou MIGAC •A ce jour, –seulement 3 actes sont remboursés par l’assurance maladie au titre du dépistage de la rétinopathie diabétique (2 actes d’orthoptistes et 1 d’ophtalmologiste). RESPONSABILITÉ ET TÉLÉMÉDECINE Application du droit commun de la responsabilité • La responsabilité des professionnels et des établissements de santé – fondée sur les règles régissant le responsabilité civile professionnelle. • article L1142-1 du CSP : les professionnels de santé, ainsi que tout établissement ne sont responsables des conséquences dommageables d'actes de prévention, de diagnostic ou de soins qu'en cas de faute. • Le patient doit rapporter la preuve de la faute engageant la responsabilité du médecin ou de l’établissement de santé. Cas de mise en cause de responsabilité pour faute liés à la télémédecine Pour exemple, en cas d’erreur de diagnostic: • Le médecin requérant est responsable des informations qu'il transmet au confrère dont il sollicite le concours. – S'il transmet des éléments incomplets ou de mauvaise qualité, ou encore s'il n'opère pas une sélection judicieuse des pièces à adresser, il engage sa responsabilité ou celle de l’établissement. • De son côté, le médecin requis engage pareillement sa responsabilité ou celle de l’établissement, – s'il établit un diagnostic ou formule un avis erroné au vu des pièces transmises. • Exemple – Si le diagnostic erroné s'explique par la mauvaise qualité des éléments transmis, ou par leur caractère insuffisant, la responsabilité peut être partagée. C'est ce qui a été jugé dans une décision du tribunal administratif de Grenoble le 21 mai 2010. L’obligation d’assurance des professionnels de santé • Les professionnels de santé qui participent à un acte de télémédecine doivent être – en situation d ’ exercice légal de leur profession – et couverts par une assurance garantissant leur responsabilité civile professionnelle. • Il appartient au médecin d’informer l’assureur de l’activité de télémédecine. La télémédecine La télémédecine en Auvergne : quelques applications La télémédecine se développe progressivement en Auvergne, encadrée par le Programme Régional de Télémédecine élaboré par l’ARS d’Auvergne, ayant pour objectif de fédérer autour de quelques actions prioritaires. Les actes de télémédecine identifiés sont définis par un projet médical et un protocole, et sont menés à titre expérimental. Prise en charge de l’AVC L’amélioration de la prise en charge de l’AVC est un enjeu majeur de Santé Publique. En chiffres • 360 personnes sont victimes chaque jour d’un AVC en France. • 3ème cause de mortalité et 1ère cause de handicap acquis de l’adulte en France. • 3 700 personnes ont été victimes d’un AVC et 700 décès sont causés par un AVC en moyenne par an en Auvergne. La prise en charge des accidents ischémiques cérébraux est une urgence médicale. Un traitement appelé fibrynolyse, peut, dans certaines conditions, être administré par voie intraveineuse dans les 4h30 suivant le début des symptômes, après avis neurologique, le plus tôt possible. 27 La télémédecine La plateforme de téléconsultation pour les AVC est opérationnelle en Auvergne depuis décembre 2013. Elle est effective entre le CHU et les hôpitaux de Vichy , Aurillac, Moulins et Montluçon et bientôt Le Puy. Ce dispositif permet la mise en relation à distance et en temps réel du médecin urgentiste en charge du patient au service des urgences avec un neurologue de l’Unité NeuroVasculaire (UNV). La télémédecine En pratique : Si un patient se présente aux urgences des établissements équipés et que les critères de suspicion d’un AVC ischémique sont réunis, le neurologue de garde du CHU est alerté. Il doit alors se connecter à un ordinateur équipé d’une caméra, dans une salle dédiée. L’urgentiste de l’hôpital explique au préalable au patient comment la séance de téléconsultation va se dérouler et recueille son consentement dématérialisé. Il doit également remplir le dossier du patient et lui faire passer un scanner. 119 téléconsultations* Une fois connecté, le neurologue est en relation avec le patient et peut prendre connaissance de son dossier et de l’imagerie médicale, afin d’établir un diagnostic. 29 La télémédecine Prise en charge des personnes âgées et maladies chroniques 33 téléconsultations* Téléconsultations de personnes âgées ou de patients atteints de maladies chroniques, depuis leur établissement de résidence ou de séjour, par des médecins spécialistes de l’hôpital d’Aurillac. Ces consultations peuvent avoir lieu à la demande du médecin coordonnateur ou du personnel soignant, afin d’avoir un avis de spécialiste. • En pratique : Le patient, assisté d’un médecin ou d’un paramédical peut être examiné par le spécialiste grâce à un chariot de téléconsultation. Le médecin expert, de son côté, dispose d’une visio lui permettant de visualiser le patient. Opérationnel depuis novembre 2014. 5 établissements du Cantal sont équipés : EHPAD de St-Illide et d’Ydes, les foyers d’accueil médicalisés de Pierrefort (pour les cérébro lésés) et de Riom-èsMontagnes (pour les personnes atteintes de sclérose en plaques ), la Clinique du Souffle de Riom-ès-Montagnes. La télémédecine Consultation en psychiatrie Mise en place de téléconsultations depuis des structures périphériques vers le CH de Sainte-Marie. Objectifs : • Favoriser le maintien du patient dans son cadre de vie habituel en évitant les hospitalisations et les déplacements • Optimiser l’accès aux soins de qualité et à une prise en charge spécifique 81 téléconsultations * en un an. Constat : • Très bonne adhésion de l’ensemble des acteurs (patients et professionnels). • Elargissement du choix du professionnel de santé par le patient. Bénéfices : • 21 000 € d’économies de santé répartis en 11.200 € de frais de transport évités et 9.800 € de frais d’hospitalisation (les économies de santé réalisées ne sont pas au bénéfice de la structure qui supporte les frais de fonctionnement). • Coût d’une consultation « classique » avec transport du patient : 185,74 • Coût d‘une téléconsultation : 108,29 Usages Opérationnel entre le CH de Sainte Marie et le Centre Médico Psychologique de Youx depuis septembre 2013. * Chiffres au 04 juin 2015 La télémédecine L’Insuffisance Rénale Chronique (IRC) Deux actions sont mises en œuvre pour la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique : Télémédecine en unité de dialyse médicalisée Télédialyses (Téléconsultations, téléexpertises, téléassistance et télésurveillance) dans le cadre des activités de l’Aura Auvergne. Objectifs : • Développer pour les patients souffrant d’IRC, la dialyse hors centre dans des structures de proximité • Autoriser l’accès à une prise en charge néphrologique dans le contexte de tension démographique médicale de la spécialité, Télémédecine en dialyse péritonéale Télésurveillance médicale quotidienne de l’état de santé et des cycles de dialyse péritonéale Objectifs : • Favoriser la dialyse hors centre et renforcer le recours à la dialyse péritonéale • Prévenir les complications de l’état de santé du patient et améliorer la sécurité des soins Les outils de coordination des soins Le Dossier Médical Personnel (DMP) Le DMP est un carnet de santé informatisé. C’est un service public proposé gratuitement aux bénéficiaires de l’Assurance Maladie. En quelques clics, le DMP donne accès simplement, rapidement et en toute sécurité aux principales informations médicales du patient (traitements, analyses de laboratoire, antécédents et allergies, comptesrendus hospitaliers et de radiologie). Il n’est pas obligatoire pour le patient. Les avantages du DMP : • Le DMP permet une prise en charge du patient optimisée , sécurisée et plus rapide pour les professionnels de santé. • Il facilite le partage et le suivi des informations médicales pour améliorer la coordination des soins. • Il évite de répéter son parcours médical aux professionnels de santé qui le suivent. • Plus besoin d’amener tous les compte-rendu papier • En cas d’urgence, le DMP permet une prise en charge plus rapide (mode « bris de glace ») • Il est accessible à tout moment (vacances, déménagement,…) Les outils de coordination des soins Le patient, au cœur du dispositif • Le DMP n’est pas obligatoire. • C’est le patient qui décide de ce qu’il contient et d’en donner l’accès aux professionnels de santé de son choix. • Il est accessible à tout moment sur www.dmp.gouv.fr, de manière sécurisée, grâce à des identifiants de connexion • Vous pouvez faire une demande de fermeture, réouverture ou destruction de son DMP • Vous pouvez choisir de masquer certains documents à certains professionnels de santé dans votre espace personnel. • Vous pouvez, vous-même, alimenter votre espace personnel avec les éléments que vous jugez utiles. Les outils de coordination des soins Sécurité et confidentialité • Pour se connecter à son DMP, vous devez saisir un identifiant de connexion, un mot de passe et un code à usage unique. • Vous donnez accès aux professionnels de santé de son choix. • Les accès sont tracés, vous pouvez savoir qui a fait quoi et quand. • Les données de santé sont « stockées » chez un hébergeur national, agréé par le ministère de la santé. • L’accès au DMP par les Professionnels de santé nécessite une authentification par Carte de Professionnel de Santé (code à 4 chiffres) • L’accès au DMP est interdit à la médecine du travail, aux banques et aux assurances (y compris la CPAM). 35 Les outils de coordination des soins Usages Le DMP peut être créé lors d’une consultation médicale ou lors d’une admission dans une structure de soins. En Auvergne, 4 630 DMP ont été créés* dont 1483 sont alimentés Une 100aine de professionnels de santé ont créés des DMP à leurs patients. 2 337 DMP ont été créés en établissements de santé (Centres hospitaliers de Moulins, Montluçon, Clinique du Souffle Les Clarines, FAM de Pionsat et 7 EHPAD de la région Clermontoise) * Chiffres au 31/05/2015 36 Les outils de coordination des soins Le Dossier Pharmaceutique (DP) Le DP recense, pour chaque bénéficiaire de l'assurance maladie qui le souhaite, tous les médicaments délivrés au cours des quatre derniers mois, qu’ils soient prescrits par votre médecin ou conseillés par votre pharmacien (sur présentation de la carte vitale). Objectifs : • contribuer à sécuriser la dispensation des médicaments en permettant d’éviter les risques d’interaction entre médicaments et les traitements redondants ; •permettre une meilleure coordination des soins entre la ville et l’hôpital ; • contribuer au suivi sanitaire. Usages : • 99,3 % des officines sont connectées au DP. • 2 établissements de santé (Ch de Montluçon et le Centre Jean Perrin) ont entamé des travaux préparatoires pour connecter leur pharmacie à usage interne au DP. 37 % de la population auvergnate possède un DP. 37 Les outils de coordination des soins La Messagerie sécurisée de santé (MSSanté) La protection de la confidentialité autour du patient exige que les échanges dématérialisés de données de santé soient réalisés de manière sécurisée. La messagerie sécurisée de santé est mise en œuvre pour décloisonner les échnages ville-hôpital et renforcer la coordination. Cette messagerie permet à tous les professionnels de santé d'échanger entre eux par email, rapidement et en toute sécurité, des données personnelles de santé de leurs patients, dans le respect de la réglementation en vigueur. L'utilisation de MSSanté simplifie les échanges entre professionnels de santé, dans l'intérêt du patient. L'envoi par courrier électronique sécurisé est rapide, sûr et confidentiel. Il contribue à améliorer la coordination des parcours et la coopération entre les professionnels de santé. MSSanté se déploie au sein des principaux établissements de santé de la région. 335 professionnels de santé libéraux sont utilisateurs en Auvergne. Les outils de coordination des soins ViaTrajectoire ViaTrajectoire un service public, gratuit et sécurisé, qui propose aux particuliers, aux médecins libéraux, aux professionnels l'orientation personnalisée, que ce soit en soins de suite et de réadaptation, en hospitalisation à domicile, en unité de soins de longue durée ou en structure d'hébergement pour personnes âgées, via internet. Depuis début 2014, l’ensemble des demandes en maisons de retraite en HauteLoire peuvent transiter par Viatrajectoire. Cette dématérialisation du dossier permet : • à la personne âgée, et à sa famille de renseigner la demande d’admission au format électronique à partir de leur domicile. • au médecin libéral d’accéder au dossier créé par son patient et de remplir une seule fois le volet médical via sa carte CPS. • aux structures d’hébergement pour personnes âgées de recevoir des demandes par internet et de gérer leur liste d’attente en fonction de critères qu’ils peuvent Choisir. Les outils de coordination des soins Le Dossier Communiquant en Cancérologie (DCC) Le DCC permet d'améliorer la circulation de l'information, grâce à un dossier "métier" commun, et favorise ainsi la concertation pluridisciplinaire et la qualité de prise en charge du patient atteint de cancer. Objectifs : atteindre une informatisation complète de deux documents clés en cancérologie. Ces documents devront respecter une structuration minimale définie par l’INCa et l’ASIP Santé*. Il s’agit d’une part des fiches de Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) présentant la proposition thérapeutique établie par un collège de praticiens, et d’autre part de fiches PPS contenant le plan personnalisé de soins convenu entre le patient et le médecin. A terme, la structuration de ces fiches permettra une harmonisation des pratiques en cancérologie et une amélioration du suivi de l’activité et de l’épidémiologie. * Institut National du Cancer (INCa) Agence des Systèmes d’Information Partagés de Santé (ASIP Santé) Le suivi à distance Les objets connectés Un objet connecté est un objet composé de capteurs qui envoient des informations vers une application mobile ou un service web. 11 % des Français sont déjà équipés d'un objet connecté* et 12 % des Français envisagent d'acquérir un tel objet dans les 3 ans à venir. Quelques exemples : Smartphone, bracelets, montre, t-shirt, fourchette, lunettes, balance, tensiomètre, pilulier, brosse à dents, biberon, lentilles de contact… En chiffres • ¾ des médecins plébiscitent l’autodiagnostic et souhaitent que les patients soient acteur de leur santé. • 1,3 million de vies pourraient être sauvées dans le monde d’ici 2020 grâce aux objets connectés (en France, ils ne sont pour l’instant prescrits qu’à 5% des patients). * sondage Ifop réalisé en novembre 2013 Le suivi à distance Bénéfices : • Mieux se connaître, suivre et améliorer sa santé. Certains objets ont un usage personnel, d'autres s'intègrent dans une stratégie de prise en charge globale du patient (bien prendre son traitement, contrôler sa tension, sa fréquence cardiaque, mesurer sa glycémie...). • Dépistage, alerte Grâce au suivi réalisé avec l'objet connecté la personne est alertée dès que ses données sont au rouge permettant de réagir en contactant rapidement son médecin. Lors du rendez-vous médical, les données enregistrées peuvent être communiquées au médecin, ce qui l’aide au diagnostic. • Coaching Les objets connectés permettent de mieux prendre en main sa santé en se fixant des objectifs, et en suivant petit à petit par différentes mesures, leur atteinte. Le suivi à distance Exemple de CardiAuvergne Service de télésurveillance et de coordination des soins pour les patients insuffisants cardiaques. A savoir L’insuffisance cardiaque est une maladie grave et fréquente : les chances de survie à 5 ans des malades sont seulement de 35%, la pathologie touche 2% de la population française et concerne 25 000 personnes en Auvergne. L’insuffisance cardiaque est la première cause d’hospitalisation après 60 ans en France, avec plus de 220 000 séjours par an. Objectifs : • Améliorer le pronostic vital des patients insuffisants cardiaques, en perfectionnant leur suivi médical grâce à la télésurveillance, • Réduire les réhospitalisations, • Maintenir les patients chez eux le plus longtemps possible. Le suivi à distance Usages Lors de son inclusion dans le dispositif, le patient se voit remettre un pèse-personne connecté, qui va mesurer et communiquer quotidiennement son poids au réseau. Au-delà d’un certain seuil de prise de poids (2kg), l’équipe médicale reçoit une alerte. Souvent un simple appel téléphonique suffit à rassurer, mais si le cas est plus grave CardiAuvergne peut contacter l’infirmier ou le médecin libéral pour qu’il se rende au domicile du patient. 400 smartphones ont été déployés auprès des infirmiers adhérents au dispositif. Ils peuvent ainsi transmettre, à distance, des éléments sur l’état clinique du patient. Ces informations viennent alimenter un dossier électronique de suivi, qui compile également les résultats d’analyses biologiques du patient et ses traitements, bientôt grâce à une connexion via messagerie sécurisée avec les pharmacies de la région. près de 1 000 patients inclus dans le dispositif. Bénéfices • baisse de moitié du taux de mortalité et de deux tiers la réhospitalisation des patients inclus. • les patients se sentent sécurisés par l’outil de télésurveillance et la visite des infirmiers à domiciles. Quels bénéfices pour les patients ? Les bénéfices pour les patients Constat La région Auvergne se caractérise par quatre grandes problématiques : • le vieillissement de la population, • les difficultés d’accès au système de santé, dans certaines zones, du fait des temps d’accès et / ou la désertification médicale, • une morbidité dominée par les phénomènes pathologiques liés à l’âge : maladies cardiovasculaires (dont accidents vasculaires cérébraux), diabète, cancers, suicides, altérations des fonctions cognitives, troubles sensoriels, • les inégalités territoriales de santé et d’offre en santé. La e-santé représente une réponse concrète et efficace à ces problématiques et aux enjeux auxquels est confronté le système de santé. Les bénéfices pour les patients Les bénéfices sont nombreux et relèvent tous d’une meilleure prise en charge : • Amélioration de l’accessibilité aux soins, notamment pour les patients en situation d’isolement ou d’éloignement géographique, ou confrontés à l’absence de professionnel de santé à proximité. • Amélioration du suivi médical et de la coordination des soins, notamment pour les patients souffrant de pathologies chroniques. Des outils comme le DMP ou la télésurveillance médicale rassurent le patient. • Prise en charge plus rapide, notamment dans les situations d’urgence qui nécessitent le recours à l’expertise médicale (accident vasculaire cérébral - AVC, …) • Haut niveau de sécurité des actes médicaux La télémédecine n’est pas une médecine « au rabais », un pis-aller. Au contraire, elle augmente le plus souvent les chances du patient, en permettant une prise en charge et une orientation plus rapide et pertinente dans le système de soins. • Le patient est mieux informé, induisant une meilleure relation avec le professionnel de santé. La place et les droits des usagers TELEMEDECINE Consentement et information des patients CONSENTEMENT OBLIGATOIRE • ARTICLE R 6316-2 du CSP – Les actes de télémédecine sont réalisés avec le SANS INFORMATION consentement librePRESSION et éclairé de la personne, – application des dispositions des articles L.1111-2 et L.1111-4 du CSP. • Le consentement exprès de la personne peut être exprimé par voie électronique – AVEC signature électronique Obligation d’information • Le médecin est tenu d’informer le patient – Sur l’acte médical réalisé (article L.1111-2 du CSP) – Sur le procédé de télémédecine utilisé (article R.6316-2 du CSP) • L’information porte sur – L’acte de télémédecine – La différence avec une prise en charge classique – Les risques spécifiques inhérents à ce type d’acte – Et les garanties en matière de secret des informations médicales. Le refus du patient • En cas de refus du patient de se soumettre à un acte de télémédecine, le médecin doit – respecter ce refus – et informer le malade de ses conséquences (article R.4127-36 du CSP) Partage des informations entre professionnels de santé Partage des informations entre professionnels de santé Article R.6316-2 du CSP •« Les professionnels participant à un acte de télémédecine peuvent, sauf opposition de la personne dûment informée, échanger des informations relatives à cette personne, notamment par le biais des technologies de l'information et de la communication ». Traçabilité Mention des actes de télémédecine dans le dossier du patient Article R.6316-4 du CSP • Sont inscrits : – dans le dossier du patient tenu par chaque professionnel médical intervenant dans l'acte de télémédecine – et dans la fiche d'observation mentionnée à l'article R. 4127-45 : – 1° Le compte rendu de la réalisation de l'acte ; – 2° Les actes et les prescriptions médicamenteuses effectués dans le cadre de l'acte de télémédecine ; – 3° L'identité des professionnels de santé participant à l'acte ; – 4° La date et l'heure de l'acte ; – 5° Le cas échéant, les incidents techniques survenus au cours de l'acte ». Les garanties Article R.6316-3 du CSP – L ’ authentification des professionnels de santé intervenant dans l’acte; – L’identification du patient; – L’accès des professionnels de santé aux données médicales du patient nécessaires à la réalisation de l’acte; • Lorsque la situation l’impose – la formation ou la préparation du patient à l’utilisation du dispositif de télémédecine Le DMP Place et droits des usagers Art L1111-14 à L1111-24 du CSP Information et consentement • Préalables à l’ouverture du DMP – Information du patient • sur le fonctionnement du DMP et sur ses droits – consentement • En cochant une case sur l’écran informatique • Création – À partir de la carte vitale – Remise d’un identifiant et d’un mot de passe Le fonctionnement • Consultation – Par le patient – Par les professionnels et établissements de santé prenant en charge le patient • sur autorisation du patient – En cas d’urgence, les professionnels de santé ainsi que le médecin régulateur du Samu centre 15, – sauf si le patient avait auparavant indiqué son opposition à cet accès. • Cas des patients hors d’état d’exprimer leur volonté – En cas de risque immédiat pour sa santé – Sauf opposition préalable du patient • Intégration de nouvelles données – les éléments diagnostiques et thérapeutiques – les principaux éléments résumés relatifs au séjour en établissement de santé Le fonctionnement • Comment modifier le DMP? – Le patient doit donner son autorisation à l’ajout de documents par le professionnel ou établissement de santé – Le patient peut demander à ce que certains documents soient supprimés – Le patient peut demander le « masquage d’un document », • il ne sera alors plus visible que par son auteur, le médecin traitant et le patient Les droits du détenteur du DMP • Demander une copie du DMP auprès de l’hébergeur • Demander la fermeture du DMP, – le patient doit demander à un professionnel de santé de le fermer son DMP – Conservation des informations pendant 10 ans – Possibilité de réactivation • Demander la destruction de certains documents contenus dans le DMP • Demander la destruction du DMP – action réalisée par le médecin de l’hébergeur – Action irréversible Le Dossier Pharmaceutique Place et droits des usagers Droits de l’usager • Il peut: - supprimer à tout moment son dossier pharmaceutique - refuser de donner l’accès à son DP à tout pharmacien - refuser d’y inscrire un traitement médicamenteux particulier Pour chacune de ces demandes, une attestation est remise au titulaire du DP. A la demande du patient, un pharmacien peut délivrer une copie du dossier en format papier La protection des données des usagers La Commission nationale de l’informatique et Libertés (CNIL) • La CNIL a pour objet de protéger les données des patients • Elle veille au respect de 5 principes: – La finalité: (usage déterminé et légitime des données) – La pertinence des données (informations recueillies nécessaires à la poursuite du traitement) – La durée limitée de conservation des informations (droit à l’oubli) – La sécurité et la confidentialité des données – Le respect des droits des personnes (information et droits d’accès et de rectification) • Les pouvoirs de la CNIL: • avis, recommandations, contrôle, mises en demeure des établissements et professionnels de santé La protection des données informatiques • Obligation de sécurité et de confidentialité (article L.1110-4 du code de la santé publique) – utilisation de la carte professionnelle de santé (pour la conservation et la transmission des données de santé sur supports informatiques) • Hébergement des données – Les informations concernant la santé des patients peuvent être déposées par les établissements de santé qui les ont constituées auprès d’un hébergeur agréé (art. R.1112-7 du CSP). – L’agrément est délivré pour 3 ans par le ministère de la santé. L’usager doit donner son consentement exprès. MERCI DE VOTRE ATTENTION www.esante-auvergne.fr