METHODO QUESTIONS TYPE 1 santé publique et couts

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METHODO 2

LES DOSSIERS DE VIVA janvier 2012 Brigitte
Bègue
Santé : les inégalités se creusent
Tous les indicateurs le montrent : les Français sont
inquiets pour leur santé. Car, si d’un côté l’espérance de vie
augmente, de l’autre les inégalités perdurent (un ouvrier vit en
moyenne sept ans de moins qu’un cadre supérieur) et les
difficultés d’accès aux soins s’aggravent. En octobre dernier, 29 %
des Français déclaraient avoir renoncé ou reporté des soins pour
des raisons financières, contre 11 % en 2009.
Dans un récent sondage de la Mutuelle générale de
l’Education nationale, 68 % des interviewés estimaient que notre
système de soins était à deux vitesses, un pour les riches, un
pour les pauvres, et 65 % qu’il était trop coûteux. La
multiplication des dépassements d’honoraires (+ 6 % en 2010) et
des déremboursements ne va rien arranger. Selon l’Ufc-Que
choisir, le reste à charge pour les patients s’est accru de
6,7 milliards d’euros entre 2006 et 2010.
“La santé n’est pas un bien de consommation comme un autre, et ce
n’est pas parce que les soins sont plus chers qu’ils sont meilleurs,
souligne André Grimaldi , professeur en diabétologie. Ce n’est pas
non plus parce qu’on fait payer les patients qu’ils se
responsabilisent, les enquêtes prouvent même le contraire. En
revanche, la solidarité, ce n’est pas rembourser des médicaments
qui n’ont pas fait la preuve de leur utilité. En dehors des drames
humains qu’il a causés, le Mediator a coûté 1,2 milliard d’euros à la
Sécu.” Un scandale qui n’est sans doute pas le dernier et qui trouble
les patients.
Les médecins aussi s’interrogent : hyperspécialisation, manque de
moyens, paiement à l’acte, surcharge de travail, isolement… La
déprime s’installe. Les généralistes, à qui on demande de plus en
plus d’être des techniciens, sont en première ligne, avec un taux de
suicides de 14 %, contre 5,4 % dans la population générale.
Et l’hôpital étouffe : fermeture des dispensaires, désertification
médicale… Le nombre de personnes accueillies aux urgences
est passé de 9 millions à 16 millions en dix ans. Mis en
concurrence avec les cliniques privées, l’hôpital doit devenir
rentable. Mauvaise nouvelle également pour la démocratie
sanitaire, qui piétine depuis la loi de 2002 sur les droits des
patients, lesquels ont bien du mal à se faire entendre. Pis : les
écarts se creusent entre les patients de catégories
socioprofessionnelles aisées, bien informés et bien suivis, et les
autres. Qu’en sera-t-il en 2020 si, comme le prédisent les
experts, le temps consacré aux malades diminue encore de
40 % ? Il y a urgence.
Pr Laurent Sedel, ancien chef du service de chirurgie
orthopédique de l’hôpital Lariboisière, à Paris.
"A Paris la nuit, on supprime les accueils d’urgence dans les
hôpitaux, les patients se retrouvent donc tous au même endroit,
ça retarde les interventions. On commence même à fermer des
blocs opératoires le soir. Pour réduire les coûts, on réduit les
effectifs.
Cette logique comptable conduit à une hécatombe silencieuse :
si on diminue le nombre d’anesthésistes ou de panseuses, on
ne peut plus opérer. On nous dit que l’hôpital fonctionne mal,
qu’il faut rationaliser et regrouper les plateaux techniques pour
mieux orienter les patients.
Je ne suis pas contre, sauf que, pour une intervention chirurgicale,
il faut dix personnes et il arrive qu’on ne les ait pas. On a un
système de soins solidaire, un des meilleurs au monde, et il se
dégrade. Aujourd’hui, on nous parle franchises, forfaits,
encadrements des tarifs, les dépassements d’honoraires se
généralisent, à l’hôpital les indicateurs de performance prennent le
pas sur la qualité des soins… Et le malade dans tout ça ?
Il m’a fallu opérer plusieurs fois un jeune Tamoul pour sauver son
pouce atteint d’un panaris surinfecté car il ne pouvait pas payer les
6 euros non remboursés d’une consultation. On court à la
catastrophe. Et si ça continue, un jour, un patient sera obligé de
payer 20 000 à 50 000 euros pour une prothèse de la hanche alors
qu’actuellement il n’a rien à débourser. La santé est en train de
devenir un marché. »
Les faits et les chiffres le prouvent : les disparités sociales de santé s’accentuent : la
réponse est-elle dans la rentabilisation du système de soins ?
Il reste en effet inégalitaire, et trop couteux pour une part importante d’utilisateurs,
défavorisés, qui renoncent à se faire soigner.
Le professeur Grimaldi, condamne la tentation de transformer la santé en bien de
consommation, dont la qualité serait fonction du prix, et dont le coût
responsabiliserait les patients. Il montre aussi les incohérences du système actuel qui
rembourse des médicaments non efficaces ou néfastes, a posteriori très coûteux (le
Médiator)
Cette logique comptable a aussi des conséquences nuisibles sur les médecins. Ils
vivent mal les nouvelles exigences qui pèsent sur eux, dans leurs pratiques.
Le professeur Sedel dénonce lui aussi cette « marchandisation de la santé » et la
recherche de performance. Il montre que l’hôpital a de plus en plus de mal à assurer
une égalité géographique et sociologique d’accès aux soins, et leur qualité.
Fermetures ou restructuration « rationnelle » des services, réduction des effectifs
conduisent à l’engorgement des urgences et à des aberrations.
Les français sont inquiets pour leur santé. Les difficultés d’accès aux soins
s’aggravent
29 % des Français déclarent avoir renoncé ou reporté des soins pour des
raisons financières, contre 11 % en 2009.
La santé n’est pas un bien de consommation et ce n’est pas parce que les
soins sont plus chers qu’ils sont meilleurs. Il ne faut pas faire payer les
patients, ni rembourser les médicaments qui n’ont pas fait la preuve de
leur utilité.
Les médecins dépriment, à cause de l’hyperspécialisation, du manque de
moyens, du paiement à l’acte, de la surcharge de travail, de l’isolement
Et l’hôpital se dégrade. Les droits des patients ne sont plus respectés.les
écarts se creusent entre les catégories socioprofessionnelles.
Les urgences sont engorgées. On diminue les effectifs.Les indicateurs de
performance prennent le pas sur la qualité des soins. Il a fallu opérer
plusieurs fois un jeune Tamoul pour sauver son pouce atteint d’un panaris
surinfecté car il ne pouvait pas payer les 6 euros non remboursés d’une
consultation. On court à la catastrophe. Notre système de soins se
dégrade.
La santé ne doit pas devenir un marché.


+ idées essentielles repérées….
+ mots-clefs présents
Mais
 Pb méthodo = résultat d’un « piochage »
 Simple juxtaposition d’idées
 « sujet » pas dégagé, c-à-d ici la question
implicite à laquelle le texte répond
 énoncés auteur/locuteurs cités pas distingués
 Texte pas reformulé
Tous les indicateurs le montrent : les Français sont
inquiets pour leur santé. Car, si d’un côté l’espérance de
vie augmente, de l’autre les inégalités perdurent (un
ouvrier vit en moyenne sept ans de moins qu’un cadre
supérieur) et les difficultés d’accès aux soins s’aggravent.
En octobre dernier, 29 % des Français déclaraient avoir
renoncé ou reporté des soins pour des raisons financières,
contre 11 % en 2009.
Dans un récent sondage de la Mutuelle générale de
l’Education nationale, 68 % des interviewés estimaient que
notre système de soins était à deux vitesses, un pour les
riches, un pour les pauvres, et 65 % qu’il était trop
coûteux. La multiplication des dépassements d’honoraires
(+ 6 % en 2010) et des déremboursements ne va rien
arranger. Selon l’Ufc-Que choisir, le reste à charge pour
les patients s’est accru de 6,7 milliards d’euros entre 2006
et 2010
Tous les indicateurs le montrent : les
Français sont inquiets pour leur
santé. Car, si d’un côté l’espérance
de vie augmente, de l’autre les
inégalités perdurent (un ouvrier vit
en moyenne sept ans de moins qu’un
cadre supérieur) et les difficultés
d’accès aux soins s’aggravent. En
octobre dernier, 29 % des Français
déclaraient avoir renoncé ou reporté
des soins pour des raisons
financières, contre 11 % en 2009.
Dans un récent sondage de la
Mutuelle générale de l’Education
nationale, 68 % des interviewés
estimaient que notre système de
soins était à deux vitesses, un pour
les riches, un pour les pauvres, et
65 % qu’il était trop coûteux. La
multiplication des dépassements
d’honoraires (+ 6 % en 2010) et des
déremboursements ne va rien
arranger. Selon l’Ufc-Que choisir, le
reste à charge pour les patients s’est
accru de 6,7 milliards d’euros entre
2006 et 2010
Système de soins
inégalitaire
Système de soins de plus
en plus coûteux pour
l’utilisateur (défavorisé)
“La santé n’est pas un bien de consommation comme un
autre, et ce n’est pas parce que les soins sont plus chers
qu’ils sont meilleurs, souligne André Grimaldi , professeur
en diabétologie. Ce n’est pas non plus parce qu’on fait
payer les patients qu’ils se responsabilisent, les enquêtes
prouvent même le contraire. En revanche, la solidarité, ce
n’est pas rembourser des médicaments qui n’ont pas fait
la preuve de leur utilité. En dehors des drames humains
qu’il a causés, le Mediator a coûté 1,2 milliard d’euros à la
Sécu.” Un scandale qui n’est sans doute pas le dernier et
qui trouble les patients.
Les médecins aussi s’interrogent : hyperspécialisation,
manque de moyens, paiement à l’acte, surcharge de
travail, isolement… La déprime s’installe. Les généralistes,
à qui on demande de plus en plus d’être des techniciens,
sont en première ligne, avec un taux de suicides de 14 %,
contre 5,4 % dans la population générale.
“La santé n’est pas un bien de
consommation comme un autre, et ce n’est
pas parce que les soins sont plus chers
qu’ils sont meilleurs, souligne André
Grimaldi , professeur en diabétologie. Ce
n’est pas non plus parce qu’on fait payer les
patients qu’ils se responsabilisent, les
enquêtes prouvent même le contraire. En
revanche, la solidarité, ce n’est pas
rembourser des médicaments qui n’ont pas
fait la preuve de leur utilité. En dehors des
drames humains qu’il a causés, le Mediator
a coûté 1,2 milliard d’euros à la Sécu.” Un
scandale qui n’est sans doute pas le dernier
et qui trouble les patients.
Les médecins aussi s’interrogent :
hyperspécialisation, manque de moyens,
paiement à l’acte, surcharge de travail,
isolement… La déprime s’installe. Les
généralistes, à qui on demande de plus en
plus d’être des techniciens, sont en
première ligne, avec un taux de suicides de
14 %, contre 5,4 % dans la population
générale.
Locuteur cité 1
Point de vue = dénonce la
transformation du système de
santé en « bien de
consommation »
Auteur
Données objectives ?
Non : une présentation
orientée par un point de
vue
Et l’hôpital étouffe : fermeture des dispensaires,
désertification médicale… Le nombre de personnes
accueillies aux urgences est passé de 9 millions à
16 millions en dix ans. Mis en concurrence avec les
cliniques privées, l’hôpital doit devenir rentable.
Mauvaise nouvelle également pour la démocratie
sanitaire, qui piétine depuis la loi de 2002 sur les
droits des patients, lesquels ont bien du mal à se
faire entendre. Pis : les écarts se creusent entre les
patients de catégories socioprofessionnelles aisées,
bien informés et bien suivis, et les autres. Qu’en
sera-t-il en 2020 si, comme le prédisent les experts,
le temps consacré aux malades diminue encore de
40 % ? Il y a urgence.
Et l’hôpital étouffe : fermeture des dispensaires,
désertification médicale… Le nombre de personnes
accueillies aux urgences est passé de 9 millions à
16 millions en dix ans. Mis en concurrence avec les
cliniques privées, l’hôpital doit devenir rentable.
Mauvaise nouvelle également pour la démocratie
sanitaire, qui piétine depuis la loi de 2002 sur les
droits des patients, lesquels ont bien du mal à se
faire entendre. Pis : les écarts se creusent entre les
patients de catégories socioprofessionnelles aisées,
bien informés et bien suivis, et les autres. Qu’en
sera-t-il en 2020 si, comme le prédisent les experts,
le temps consacré aux malades diminue encore de
40 % ? Il y a urgence.
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"A Paris la nuit, on supprime les accueils d’urgence
dans les hôpitaux, les patients se retrouvent donc
tous au même endroit, ça retarde les interventions.
On commence même à fermer des blocs opératoires
le soir. Pour réduire les coûts, on réduit les effectifs.
Cette logique comptable conduit à une hécatombe
silencieuse : si on diminue le nombre d’anesthésistes
ou de panseuses, on ne peut plus opérer. On nous dit
que l’hôpital fonctionne mal, qu’il faut rationaliser et
regrouper les plateaux techniques pour mieux
orienter les patients.
Je ne suis pas contre, sauf que, pour une intervention
chirurgicale, il faut dix personnes et il arrive qu’on ne
les ait pas

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"A Paris la nuit, on supprime les accueils d’urgence
dans les hôpitaux, les patients se retrouvent donc
tous au même endroit, ça retarde les interventions.
On commence même à fermer des blocs opératoires
le soir. Pour réduire les coûts, on réduit les effectifs.
Cette logique comptable conduit à une hécatombe
silencieuse : si on diminue le nombre d’anesthésistes
ou de panseuses, on ne peut plus opérer. On nous dit
que l’hôpital fonctionne mal, qu’il faut rationaliser et
regrouper les plateaux techniques pour mieux
orienter les patients.
Je ne suis pas contre, sauf que, pour une intervention
chirurgicale, il faut dix personnes et il arrive qu’on ne
les ait pas
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"A Paris la nuit, on supprime les accueils d’urgence
dans les hôpitaux, les patients se retrouvent donc
tous au même endroit, ça retarde les interventions.
On commence même à fermer des blocs opératoires
le soir. Pour réduire les coûts, on réduit les effectifs.
Cette logique comptable conduit à une hécatombe
silencieuse : si on diminue le nombre d’anesthésistes
ou de panseuses, on ne peut plus opérer. On nous dit
que l’hôpital fonctionne mal, qu’il faut rationaliser et
regrouper les plateaux techniques pour mieux
orienter les patients.
Je ne suis pas contre, sauf que, pour une intervention
chirurgicale, il faut dix personnes et il arrive qu’on ne
les ait pas

On a un système de soins solidaire, un des
meilleurs au monde, et il se dégrade.
Aujourd’hui, on nous parle franchises,
forfaits, encadrements des tarifs, les
dépassements d’honoraires se généralisent, à
l’hôpital les indicateurs de performance
prennent le pas sur la qualité des soins… Et
le malade dans tout ça ?
Logique comptable

Il m’a fallu opérer plusieurs fois un jeune
Tamoul pour sauver son pouce atteint d’un
panaris surinfecté car il ne pouvait pas payer
les 6 euros non remboursés d’une
consultation. On court à la catastrophe. Et si
ça continue, un jour, un patient sera obligé
de payer 20 000 à 50 000 euros pour une
prothèse de la hanche alors qu’actuellement
il n’a rien à débourser. La santé est en train
de devenir un marché. »
aberration
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