La notion de Civilisation

publicité
La notion de Civilisation
1.1. L’origine du mot et de l’idée de
«civilisation»
-Le mot « civilisation » est formé à partir du verbe
«civiliser», dérivé du latin «civis » : citoyen, habitant d’une
cité.
-Le Dictionnaire Universel de FURETIERE (1690) définit
ainsi l’adjectif poli: « signifie civilisé. Civiliser, polir les
mœurs, rendre civil et social… il n’y a rien de plus propre à
civiliser et à polir un jeune homme que la conversation des
dames ».
• VOLTAIRE : « la France a été longtemps
barbare, elle commence maintenant à se
civiliser… » (Essai sur les mœurs et sur
l’esprit des nations, 1756)
• En 1756, le marquis de MIRABEAU,
économiste, utilise pour la première fois le
mot de « Civilisation » dans son « traité de
la population ».
- NAPOLEON Bonaparte, en juin 1789, lors de
son départ pour l’Egypte:
« Soldats, vous allez entreprendre une conquête
dont les effets sur la civilisation et le commerce
du monde sont incalculables ».
- CHATEAUBRIAND (1768-1848)
« Je ne me laisse pas éblouir par les bateaux à
vapeur et par les chemins de fer, tout cela n’est
pas de la civilisation ».
- En 1819, l’écrivain romantique BALLANCHE
emploie pour la première fois le mot
«civilisation» au pluriel.
- Le Dictionnaire de LITTRE (1986-1873) définit
ainsi le mot civilisation:
« l’ensemble des caractères appartenant à une
certaine société, groupée sur un certain
territoire, à un certain moment de son histoire ».
- L’historien allemand Wilhelm MOMMSEN écrit
en 1951:
« Il est aujourd’hui du devoir de l’homme que la
civilisation ne détruise pas la culture, ni la
technique l’être humain».
- Le Dictionnaire LAROUSSE (1965)
définit le mot «civilisation» comme
«l’ensemble des caractères propres à
la vie intellectuelle, artistique, morale
et matérielle d’un pays ou d’une
société».
- Le Dictionnaire HACHETTE (1994)
1. Action de civiliser; état de ce qui est civilisé.
Les bienfaits et les méfaits de notre
civilisation. Ant. barbare.
2. Ensemble des phénomènes sociaux,
religieux,
intellectuels,
artistiques,
scientifiques et techniques propres à un
peuple et transmis par l’éducation.
Civilisations grecque, chinoise, occidentale.
Civilisations précolombiennes. Syn. culture.
Civilisé,ée : Doté d’une civilisation
avancée. Pays civilisé. Syn.
policé. Ant. barbare, sauvage.
Civiliser
:
Améliorer
l’état
intellectuel, moral, matériel (d’un
pays, d’un peuple). Rendre civil,
sociable.
1.2. Il n’existe qu’une race humaine
Jusque dans les années 50, on distinguait les
groupes humains en fonction de critères
d’apparence physique: couleur de la peau,
texture des cheveux, forme du visage…
Le développement de la génétique et les progrès
de la biologie moléculaire depuis les années 70
ont totalement remis en cause cette vision
simpliste et démontré que « la grande majorité
des caractères génétiques de l’espèce humain
sont présents dans la quasi-totalité des
population » (Le Monde, 15.10.96).
Il n’existe donc qu’une race humaine, et non
plusieurs.
Le patrimoine héréditaire d’un individu se
compose en effet de plusieurs dizaines de
milliers de gènes,
-certains transmis par le père,
-d’autres par la mère.
Le nombre de configurations possibles est
donc pratiquement infini.
La notion de « pureté de race » est une
absurdité: on ne connaît pas de gène
spécifique à tous les Africains, ni à tous les
Asiatiques.
Tous les caractères héréditaires (cf. les
groupes sanguins) se retrouvent chez les
habitants de n’importe quelle partie du
monde, et les populations humaines se sont
tellement mélangées depuis des millénaires
que les spécificités ethniques s’effacent
devant les particularités individuelles.
Autrement dit, et malgré les apparences, on
a plus de chance de trouver des similarités
biologiques entre un Africain noir et un
Français blanc pris au hasard dans la rue,
qu’entre deux Noirs…
Ainsi, la teinte de l’épiderme dépend des
gènes, responsables de la pigmentation,
qui jouent un rôle protecteur contre les
rayons ultraviolets.
En fait, les variations de la couleur de la peau
suivent celles du climat :
- Les individus à peau noire sont issus de
populations ayant vécu dans des régions
chaudes, et dont l’organisme s’est adapté au
soleil au cours des millénaires.
- Tout comme les longs nez des Européens du
Nord seraient le résultat d’une adaptation au
froid (permettant de mieux réchauffer l’air avant
qu’il pénètre dans les poumons).
Et chaque individu est aussi le résultat
de l’histoire des populations dont il
est issu. Ainsi, les gens se marient
plus souvent près de chez eux qu’au
bout du monde, ce qui explique que
certains
traits
apparaissent
statistiquement plus fréquemment
dans telle population que dans telle
autre.
Les biologistes mesurent ainsi des
distances génétiques entre les
ethnies, qui recoupent en fait l’histoire
des migrations humines, et un
généticien italien Luigi Cavalli
Sforza, a analysé les études faites
depuis les années 60 sur 42
populations des 5 continents :
- Il a ainsi reconstitué un arbre
généalogique de l’humanité, dans
lequel il distingue 7 grandes familles,
qui dériveraient toutes d’une même
population apparue voilà 200 000 ans
entre l’Afrique centrale et le Moyen
Orient.
Ces familles ne correspondent pas aux
critères raciaux traditionnels: ainsi,
certaines populations, très proches
d’un point de vue génétique, ne se
ressemblent pas du tout
physiquement, comme les Turcs et
les Norvégiens! ou comme les
Suédois et les Sri Lankais! qui sont
issus d’une souche identique qui s’est
divisée il y a environ 40000 ans.
D’un point de vue biologique, il n’existe
qu’une race humaine, et on distingue par
ailleurs
des
ethnies
(groupement
d’individus ayant la même culture) et des
nations (des peuples) qui ont une réalité
historique.
Fonder le racisme sur la science est donc
une imposture: il n’existe qu’une race
humaine : «quand à la notion d’inégalité,
elle ne peut être, selon les généticiens,
que politique, sociale ou juridique» (Le
Monde du 15.10.96) mais n’a aucun sens
en biologie.
Ethnie - Peuple
Tribu
La tribu est un groupement consanguin
réunissant les descendants d’un même
ancêtre : ex. les douze tribus d’Israël
correspondaient aux groupes ethniques qui
estimaient descendre des 12 fils de Jacob.
Par extension, la tribu est un groupe humain
fondé sur une parenté ethnique réelle ou
supposée.
A l’intérieur d’une même tribu, on peut
distinguer des factions, les clans. La
tribu dispose d’une base territoriale et
s’organise
politiquement
(et/ou
militairement) obéissant à un chef de
tribu. On parle d’organisation tribale,
de société tribale.
1.3. Ethnie et peuples
La distinction entre ethnie et peuple est
délicate.
a.) L’ethnie est un groupe humain, un
ensemble d’individus que rapprochent
des caractères communs. Ces
caractères sont à priori d’ordre
anthropologique
(caractères
physiques héréditaires).
En fait, il s’agit surtout de caractères
culturels : communauté linguistique,
communauté de croyances, de
coutumes et de mode d’existence. La
participation à une ethnie suppose
pour un individu la revendication de
son appartenance au groupe et à la
personnalité
collective
que
le
groupement humain est censé
posséder.
b.) Le peuple est un groupe humain
présentant une unité ethnique et occupant
un cadre géographique défini.
La notion allemande de Volk se définit
comme une communauté organique
d’humains unis par le sang et la langue,
liée à un sol déterminé, d’où d’étroites et
intenses relations entre les individus unis
par le sentiment d’identité de leur origine.
Un peuple peut se confondre avec une
ethnie ou rassembler plusieurs ethnies.
La communauté linguistique
semble être le
meilleur guide pour définir un peuple mais la
relation peuple-langue est loin d’être toujours
vérifiée:
de nombreuses langues sont parlées par des
groupes (et des nations) différentes.
On utilisera alors les expressions communautés
anglophone, francophone, …
En fait, la formation d’un peuple est largement le
résultat d’une histoire commune : dans cette
perspective le rôle de l’enseignement et de
l’éducation est déterminant.
Politique et groupes ethniques
Une politique d’assimilation a pour objectif l’insertion des
étrangers dans la société du pays d’accueil.
La naturalisation est l’action qui confère la nationalité du
pays d’accueil à un individu étranger résidant dans ce
pays. L’intéressé peut parfois conserver sa nationalité
d’origine: on parle alors de double nationalité.
Un apatride est une personne dépourvue de nationalité
légale, qu’aucun Etat ne considère comme son
ressortissant.
Source des définitions:
Dictionnaire thématique d’Histoire, éd. Sirey, 1991.
Denis Brand, M.Durousset.
1.4. La notion de Peuple
«Ensemble d’hommes vivant en société;
ensemble d’individus constituant une nation;
ensemble d’individus appartenant à diverses
nationalités et groupées dans un même État;
ensemble d’individus qui n’habitent pas le même
pays, mais qui sont unis par leur origine, leur
religion ou par un lien quelconque (la dispersion du
peuple juif);
ensemble des citoyens d’un pays par rapport aux
gouvernements; ensemble de ceux qui
appartiennent à la classe la plus pauvre (un
homme du peuple)».
Larousse, 1997.
« 1. Ensemble d’homme habitant ou non un même
territoire et constituant une communauté sociale
ou culturelle.
2. Ensemble d’hommes habitant sur un même
territoire régi par les mêmes lois et formant une
nation. Le peuple français, américain etc.…
3. Ensemble des citoyens en tant qu’ils exercent
des droits politiques. Un élu du peuple.
4. Le peuple: la masse, les gens de condition
modeste ou anonymes, par opposition aux
possédants, aux élites, aux franges en vue de la
population».
Larousse, 2006.
NATION – NATIONALISME
1.5. La nation
L’idée de nation ne s’est dégagée que peu à
peu de celle de l’Etat. Définie d’abord par
l’unité de gouvernement, d’administration
et de langue existant sur un même
territoire (dictionnaire de l’Académie,
1894),
la nation désigne à partir du 18ème siècle
l’ensemble des citoyens qui, de leur propre
consentement désirent vivre en commun.
Désormais la nation – communauté
d’hommes ayant une certaine unité
(langue, culture) et possédant une
conscience plus ou moins nette de cette
unité – se distingue nettement de
l’Etat considéré comme gouvernement et
administration de la société.
En réalité au 19ème siècle lorsqu’il s’est agi
de déterminer la nation, deux doctrines se
sont opposées :
- La doctrine française, ou doctrine
classique, fait de la nation un phénomène
conscient et volontaire.
Ses limites sont marquées par la volonté
des habitants de telle ou telle région
d’appartenir à une nation.
Quelles que soient leur langue, leur religion,
les habitants d’une région doivent être
maîtres de leur appartenance nationale
qui s’exprime par un vote (plébiscite).
- La doctrine allemande, ou doctrine
romantique, estime que la nationalité est
inconsciente et involontaire.
Sont membres d’une nation, qu’ils veuillent
ou non, ceux qui ont pour langue
maternelle la langue commune, les
mêmes traditions populaires.
1.6. Le nationalisme
Ce terme, chargé d’ambiguïté, offre plusieurs
sens:
- Dans un sens péjoratif, il est utilisé pour
stigmatiser certaines formes outrancières du
patriotisme (amour de la patrie), devenant
synonyme de chauvinisme (patriotisme
excessif, agressif).
Chauvin est le héros ultranationaliste d’une
pièce de théâtre datant du 1er Empire;
- Il désigne la revendication d’un peuple
assujetti, aspirant à l’indépendance.
Le nationalisme se trouve alors à l’origine
de l’Etat-nation.
Le développement de la conscience
nationale a précédé la fondation de
l’Etat-nation;
cette prise de conscience se traduit par le
droit des peuples à disposer d’euxmêmes (cf. principe des nationalités) et
a donné naissance aux mouvements
nationaux dans l’Europe du XXème
dans les colonies lors du mouvement
d’émancipation après la Seconde
Guerre;
- Il sert d’étiquette et de profession de
foi à certaines écoles de pensée et à
certains groupements, qui affirment la
primauté dans l’ordre politique de la
défense des valeurs nationales et des
intérêts nationaux.
- Ces
groupements
généralement
classés à droite et à l’extrême droite
de
l’opinion
publique
(cf.
le
nationalisme de Barrès, de Maurras)
donnent une prééminence exclusive à
l’intérêt national.
Ce nationalisme contribue à une exaltation du
sentiment national qui est une des principales
forces politiques du XIXème siècle, donnant
naissance dans chaque pays à des associations
dont les objectifs nationaux prennent souvent un
caractère belliqueux,
la Ligue des patriotes fondée par Déroulède en
1882, les ligues pangermanistes en Allemagne,
le mouvement panslaviste russe sont de ce
type.
Source des définitions:
Dictionnaire thématique d’Histoire, éd. Sirey, 1991.
1.7. Nationalité
Ce terme a une double signification:
- Appartenance juridique d’une personne à la
population constitutive d’un Etat;
- Groupe ethnique constituant une nation.
La détermination de la nationalité (sens premier) a
relevé principalement de deux facteurs:
la filiation (c’est-à-dire le lien de parenté qui unit un
enfant à ses parents) dans l’Antiquité, le lieu de
naissance au Moyen Age.
La législation française sur la
nationalité fait l’objet d’une véritable
codification qui se traduit par le code
de nationalité adopté en 1973.
Plusieurs cas d’attribution de la
nationalité française sont envisagés,
distinguant nationalité d’origine et
nationalité acquise.
Il y a nationalité d’origine :
- lorsque les deux parents sont français ou
lorsque l’un des deux est français et que
l’enfant est né en France;
- En raison de la naissance en France, de
parents étrangers ou apatrides (sans
nationalité définie), à condition d’être élevé
et de résider en France.
La nationalité peut être acquise :
- par le mariage : le conjoint étranger peut
acquérir la nationalité française;
- par décret : un étranger peut obtenir la
nationalité française sur sa demande. Il s’agit
de naturalisation. La naturalisation est
accordée par décret après enquête des
pouvoirs publics sur la dignité, les conditions
de santé du demandeur; elle est
subordonnée à des conditions d’âge (18 ans
minimum) et de résidence en France (au
moins 5 ans).
1.8. Le principe des nationalités
Il constitue un élément essentiel de l’idéologie
nationaliste issue de la Révolution française. C’est
le dogme selon lequel Etat et nation doivent
coïncider dans les groupements politiques.
A l’origine de la théorie du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes, il s’oppose au principe de
légitimité ou au principe dynastique (chaque Etat
appartient à son souverain, héritier d’une dynastie)
et affirme le droit à l’unité et à l’indépendance des
peuples unis par une race, une langue, une histoire
et des traditions communes.
Proclamé par l’Assemblée constituante, le droit
des peuples devient une des bases de la
politique européenne de Napoléon 1er .
Par l’amorce de la réorganisation de l’Europe
selon ce principe (création d’une République
italienne, modification du Saint Empire par la
diminution de nombre des Etats – de 300 à
moins de 40 – lors du recès 1803) Napoléon 1er
est à l’origine des mouvements nationaux qui
aboutissent au Risorgimento italien (mouvement
idéologique et politique qui développe le
sentiment national en Italie) et à l’unité
allemande de 1871.
L’idée des nations domine toute l’histoire de
l’Europe au XIXème siècle provoquant
l’éclatement de l’Empire ottoman et de
l’Empire d’Autriche.
La revendication par les Italiens de
territoires autrichiens à forte population
italienne (Trentin – Istrie) constitue
l’irrédentisme. Depuis ce terme traduit la
revendication par une population d’un
territoire peuplé de ses ressortissants.
Au lendemain de la Première Guerre
mondiale, les traités de paix s’inspirant
des « Quatorze points» du président
Wilson
s’efforcent
de
réorganiser
territorialement l’Europe selon le principe
des nationalités mais laissent subsister de
nombreuses minorités nationales (groupes
ethniques restreints soumis à un Etat
étranger). Par exemple : les Sudètes
constituent une minorité allemande dans
l’Etat tchèque entre les deux guerres.
Source des définitions:
Dictionnaire thématique d’Histoire, éd. Sirey, 1991.
2. La géopolitique
Pour mieux comprendre les tensions du monde
actuel
2.1. Introduction
2.2. Aperçu historique
2.3. Eléments de géopolitique
2.4. Les grands aires civilisationelles
2.5. Aperçu de la civilisation récente
2.6. Annexes
1.1. INTRODUCTION A LA GEOPOLITIQUE
L’espace n’est pas neutre, le milieu naturel a
été peu à peu organisé par les hommes, il
est devenu un lieu de relations entre les
hommes.
La Géopolitique est une réflexion afin de
mieux comprendre la politique des Etats;
c’est l’étude des rapports entre les données
naturelles de la géographie et la politique
des Etats;
le territoire est le premier enjeu de la
géopolitique, le contrôle (ou la
possession) d’un territoire est, en
effet, un moyen d’exercer une autorité
ou une influence sur les hommes et
les ressources qui s’y trouvent.
Bien qu’elle se réfère pour une grande
partie à l’Histoire, la démarche
géopolitique emprunte l’essentiel de ses
arguments
au
raisonnement
géographique.
Elle se fonde sur des cartes, notamment
de
géographie
historique,
qui
représentent aussi bien les accidents du
relief que les phénomènes humains
(langues, religions, limites de provinces
ou frontière d’Etat).
La Géopolitique n’est pas une science car
elle est indissociable de la stratégie et
peut être utilisée éventuellement par la
propagande des Etats : pour une même
portion de territoire, il y a des
représentations géopolitiques plus ou
moins contradictoires car chacune d’elles
exprime les intérêts, la façon de voir de
telle ou telle force politique, qu’il s’agisse
d’Etats ou de peuples rivaux.
Elle
permet
cependant
de
mieux
comprendre les enjeux du monde actuel.
1.2. Aperçu historique
1. L’école allemande
Le géographe allemand Friedrich RATZEL (18441904) écrivit en 1897 une «Politische
geogaphie»; il est de ce fait considéré
aujourd'hui comme le fondateur de la
géopolitique. Pour RATZEL, soucieux
d’établir des lois de formation territoriale des
Etats, «l’homme est déterminé par son
aptitude innée , en tant qu’élément d’un
peuple, à s’intégrer dans le milieu naturel et
à l’organiser».
Les deux éléments de base de sa doctrine
sont
l’espace
(RAUM)
qui
est
fondamentalement déterminé par ses
caractères physiques, et la position
(LAGE) qui «situe l’espace sur la
planète»; et c’est dans ce contexte que
le milieu naturel, influencé par l’action
des hommes, est modelé par une
colonisation « déterminée par le sens de
l’espace ».
Après la défaite de l’Allemagne en 1918, de
jeunes enseignants patriotes dénoncèrent
l’injustice et l’illogisme des frontières
imposées à leur pays par le traité de
Versailles.
Ce mouvement eut bientôt comme chef de fille
le Général Karl HAUSHOFER (1869-1946) qui
anima, à partir de 1924, la «Zeitschrift fur die
Gropolitik» (la Revue de Géopolitique) dont
l’influence s’étendit dans tous les Etats
d’Europe Centrale où l’on n’était pas satisfait
des frontières établies après la première
guerre mondiale.
Plus tard, par l’intermédiaire de son ancien
étudiant Rudolf HESS, Haushofer établit
d’étroites relations avec le parti nazi qui
proclama la géopolitique «science
allemande».
C’est ainsi que se développa la
géopolitique
de
l’espace
vital
(LEBENSRAUM) et que Haushofer fut un
des inspirateurs de la politique extérieure
du III ème Reich.
En réaction aux ambitions allemandes,
l’école géopolitique française (avec
notamment VIDAL DE LA BLANCHE)
a mis l’accent sur la géographie
humaine,
opposée
aux
déterminismes physiques;
la frontière est modelée par l’homme et
non par la nature (cf. question de
l’Alsace-Lorraine)
2. L’école anglo-saxonne
La thèse de l’amiral Alfred MAHAN (1840-1914)
sur l’antagonisme, au niveau planétaire, entre
la puissance terrestre et la puissance maritime,
et affirmant la suprématie de la mer sur la terre
(exemple de l’Angleterre au XIXe siècle), fut
reprise et généralisée par le géographe
britannique Halford MACKINDER, (1861-1947),
professeur à Oxford, pour qui toute l’histoire du
Monde se résumait à la rivalité éternelle de
deux forces radicalement différentes qu’il
dénommait la Terre et la Mer.
Ainsi, au début du XXe siècle, Mackinder
estimait que si la puissance Terre (la
Russie) s’associait à une puissance
navale secondaire (l’Allemagne), alors la
puissance Mer (l’Angleterre) serait vaincue
et perdrait son rôle mondial.
Pour éviter cette perspective, l’Angleterre
s’allia à la Russie tsariste (et à la France)
pour former la Triple Entente qui entra en
guerre contre l’Allemagne en 1914.
Et, plus tard, en Allemagne, Karl
Haushofer, reprenant le schéma de
Mackinder, fut un des inspirateurs du
pacte germano-soviétique de 1939.
De même, au lendemain de la seconde
guerre mondiale, le conflit entre USA
(la Mer) et l’URSS (la Terre) sembla
illustrer ce schéma.
3. Après la seconde guerre mondiale, en
dépit du nombre et de la gravité des
problèmes nouveaux de nature pourtant
géopolitique, le terme fut proscrit dans
tous les pays, comme s’il avait, par luimême, une portée maléfique;
le mot avait été trop utilisé par la
propagande nazie.
La Géopolitique est réapparue cependant à
la fin des années 70, après la guerre du
Vietnam,
dans
un
contexte
d’affaiblissement
des
idéologies,
notamment lors du conflit entre le
Cambodge des Khmers rouges et le
Vietnam, puis avec la chute du mur de
Berlin (1989) et l’effondrement de l’URSS
(1991), le retour des conflits régionaux a
consacré le retour de la Géopolitique.
1.3. Eléments de géopolitique
La terre habitée est partagée entre plus de
200 Etats et territoires.
L’ÉTAT est la finalité première de chaque
groupe identitaire, mais il n’y a pas
toujours adéquation entre Etat et ethnie
(cf. la question des Balkans).
Chaque Etat a un gouvernement, un
système politique, économique et social,
et des forces militaires.
Dans
chaque
pays
s’exercent
les
contraintes du milieu naturel, les habitants
ont une culture, ils produisent des biens et
des services mais sans toujours satisfaire
leurs besoins et leurs désirs.
C’est pourquoi des relations commerciales,
financières et diplomatiques s’établissent
entre les Etats, ainsi que des rapports de
force, et de conflits éclatent.
Les
principaux facteurs permanents de la
Géopolitique sont le milieu naturel, les langues,
les religions et les civilisations.
1. Les contraintes et les facilités du milieu
naturel
Tous les milieux terrestres ne sont pas également
favorables à la vie humaine et le peuplement des
continents est très inégal. Ainsi, les Etats
enclavés (sans accès à la mer) sont dépendants
de leurs voisins, tandis que la situation d’insularité
(Royaume uni, Japon…) favorise l’ouverture
maritime et présente un grand avantage
stratégique.
La présence de la montagne (refuge ou
sanctuaire de la rébellion),
d’un grand fleuve (axe de pénétration des
conquêtes ou moyen de désenclavement),
et les ressources du sous-sol (notamment
les hydrocarbures et les minerais rares)
sont des facteurs géopolitiques importants.
Les régions répulsives sont les régions très
froides ou très sèches.
Les terres arides, de part et d’autre des
tropiques, couvrent environ un tiers des
terres émergées;
la vie et l’activité des hommes y est
précaire, liées à la maîtrise de l’eau.
L’espace est un lieu de conflit ou
d’échanges entre nomades et sédentaires.
Aujourd'hui, les zones arides accèdent à la
modernisation, mais de façon ponctuelle
ou marginale:
construction de voies ferrées ou routières,
développement de l’irrigation grâce aux
grands
barrages,
exploitation
des
ressources minières, aménagement de
bases spatiales ou nucléaires, etc.
Dans tout le Moyen-Orient, l’eau est un
enjeu essentiel.
Le milieu maritime est si fréquenté que des
mers comme la Manche ou la Mer du Nord
ont une densité humaine supérieure à celle
de beaucoup d’espaces continentaux.
Mais le milieu maritime exerce des contraintes
et, du fait de la disposition des terres et des
mers, il existe des lieux de passage obligés:
les détroits et les isthmes.
Par ailleurs, la mer, avec ses richesses, est
devenue l’objet d’une appropriation de la part
des Etats :
- une zone large de 12 milles (1 mille
marin= 1852 mètres) en bordure du littoral
est considérée comme « mer territoriale »
- une zone de 200 milles de large est
devenue « zone économique exclusive »
Océans et mers sont devenus un enjeu dans
la géopolitique mondiale (exploitation des
hydrocarbures
et
des
nodules
polymétalliques).
Les détroits sont des portions resserrées de
mer, faisant communiquer 2 océans ou 2
mers. Le régime juridique général est celui
de la liberté de passage en temps de paix.
Les principaux détroits qui intéressent la
géopolitique mondiale sont :
- le détroit danois;
- les détroits turcs;
- le détroit de Gibraltar;
- le détroit d’Ormuz, à l’entrée du Golf
Persique, qui voit passer environ la moitié
du flux pétrolier mondial
- Le détroit de Bâb et de Mandeb, porte
méridionale de la Mer Rouge.
Les canaux interocéaniques ont été
creusés à l’époque moderne, dans le
territoire
d’un
Etat,
pour
faire
communiquer 2 mers;
ils raccourcissent les distances et servent
l’unité du monde.
Les deux principaux sont le canal de SUEZ
(1869), nationalisé par l’Egypte en 1956,
qui réduit de beaucoup le trajet entre
l’Europe, le Moyen-Orient et l’ExtrêmeOrient,
et le canal de PANAMA (1914) qui fut
longtemps un instrument de la politique
des USA en Amérique Latine,
et qui sert surtout aujourd’hui au
cabotage entre les deux façades
côtières de l’Amérique du Nord.
Si la route maritime reste le principal
instrument du commerce mondial, elle
est de plus en plus concurrencée par les
grandes routes aériennes, car l’avion est
le mode de transport le mieux adapté à
l’unité terrestre, franchissant aussi bien
les océans que les montagnes et les
frontières.
L’espace aérien est un domaine que se
disputent les flottes aériennes et les
satellites artificiels des Grandes
Puissances.
Il a donc, comme le milieu maritime,
des implications géopolitiques.
Les grands flux de circulation aérienne se
concentrent surtout dans l’hémisphère
Nord, hémisphère le plus continental, le
plus peuplé et le plus riche.
La route polaire, la plus courte entre
l’ancien et le nouveau monde, est de
plus en plus utilisée.
L’infériorité de l’hémisphère sud est
flagrante, liée au phénomène du sousdéveloppement.
1.4. Les grandes aires civilisationelles
L’évolution de l’humanité a donné
naissance à une extraordinaire diversité
de langues, de religions et de cultures
qui différencient les sociétés humaines
bien plus que les particularités
ethniques.
On peut ainsi distinguer dans le monde
quelques grandes aires culturelles :
elles sont les héritages des civilisations
du passé qui ont aménagé l’espace et
modelé des mentalités collectives;
leurs niveaux actuels de développement
créent de grandes inégalités entre les
hommes et les Etats.
L’aire culturelle européenne a reçu un riche
héritage du Proche-Orient, de la Grèce et de
Rome. Elle a été façonnée par les
christianisme, avant de recevoir l’impulsion
de la Révolution industrielle des XVIIIème et
XIXème siècles, à la suite de laquelle
l’Europe a affirmé sa supériorité technique
sur les autres continents.
Les Européens ont contribué, par leur
expansion coloniale, à la naissance d’autres
aires culturelles occidentales dans l’Amérique
du Nord anglo-saxonne, en Amérique Latine,
et en Océanie.
L’aire russe,
spécifique par son attachement à
l’orthodoxie chrétienne, puis assimilée à
l’URSS de 1917 à 1991, est aujourd’hui un
monde en transition qui a perdu une
grande partie de son influence.
L’aire arabo-islamique résulte de la
diffusion de l’Islam dans le monde,
notamment en Asie et en Afrique.
Les Arabes ne représentent qu’environ le
quart des Musulmans.
Si tout musulman est le frère de tous les
autres musulmans, les fidèles sont issus
de cultures très différents et l’unité
politique de l’Islam est une utopie, les
fractionnements internes sont multiples.
L’aire africaine, au Sud du Sahara, peuplée par
des populations noires vivant dans la savane
ou en pays forestier, se caractérise par
l’importance des structures familiales et
tribales, la persistance de l’animisme et la
forte pénétration de l’Islam.
La colonisation a imposé des frontières et,
davantage que la multiplicité des ethnies,
c’est leur séparation fréquente entre plusieurs
Etats
qui
explique
les
violences
interethniques et la succession des guerres
civiles.
Les civilisations asiatiques
-La civilisation indienne domine le versant
méridional de l’Asie. L’indouisme a créé un
modèle de société unique au monde, basé
sur le système des castes, fondement
essentiel de la civilisation hindoue mais
obstacle aux possibilités de développement.
L’Islam et le bouddhisme sont également
influents.
Entre l’Inde et le Pakistan c’est la paix armée
qui prévaut depuis la partition de 1947.
- La civilisation chinoise, née dans les
plaines alluviales de la Chine du Nord,
s’est répandue sur tout le versant
Pacifique de l’Asie. Elle doit sa cohésion à
sa base agraire (blé et riz), à son système
d’écriture (une civilisation du signe), au
système politique unitaire impérial et au
confucianisme.
Aujourd’hui, l’alliance d’une «économie
socialiste de marché» et de la diaspora la
plus dynamique du monde donne un
nouvel élan à la civilisation chinoise.
-Le Japon, influencé par la Chine puis par
l’Occident, isolé volontairement du monde
extérieur du XVIIe au XIXe siècle, s’est
construit une identité très particulière, fondée
sur la tradition et la recherche du consensus
social.
Le « modèle japonais » a favorisé la réussite
économique mais, depuis sa défaite en 1945,
le Japon n’est plus qu’un acteur géopolitique
de second plan.
- L’aire bouddhiste d’Asie du SUD-EST :
L’aire culturelle a été modelée, dans les
plaines deltaïques, par des apports
venus de l’Inde et de la Chine, tandis
que les plateaux et les montagnes de
l’intérieur abritent des sociétés plus
frustes.
Le bouddhisme est surtout présent,
même s’il n’est pas majoritaire partout
(l’islam domine en Indonésie et en
Malaisie,
le
catholicisme
aux
Philippines).
Même si l’Asie du Sud-Est se présente
sous la forme d’un ensemble très
composite, la réussite économique
des « Dragons » lui a permis de
s’affirmer sur le plan international.
1.5. Les langues
Plus de 4000 langues parlées dans le
monde, dont une quinzaine sont
comprises par plus de 100 millions de
personnes, notamment le chinois, l’hindi,
l’anglais, le russe, l’arabe, le bengali le
portugais, le malais, le français, le
japonais et l’allemand.
La langue est un élément fondamental de
l’identité d’un Etat-nation, et peut-être un
instrument de puissance.
L’impérialisme britannique au XIXe s., la
domination des USA depuis 1945 et le
développement
des
réseaux
transnationaux comme INTERNET ont
imposé l’anglais comme la première
langue
internationale,
même
si
l’évolution démographique favorise les
langues asiatiques.
1.6. Les religions
Elles façonnent les mentalités, les traditions,
les genres de vie, contribuent à la formation
des cultures, et sont parfois à l’origine de
conflits («les guerres de religion») entre
peuples ou Etats.
- Les religions monothéistes rassemblent le
plus grand nombre de fidèles; ce sont les
religions du Livre (la Bible). A la suite de la
diaspora,
la
communauté
juive
est
disséminée dans le monde entier.
Pour les Juifs, Dieu a confié sa révélation et sa
loi à un peuple élu, dans l’attente d’un
Sauveur.
Pour les Chrétiens, Dieu a fait une nouvelle
alliance avec les hommes par l’incarnation et
la résurrection du Christ, fils de Dieu.
Le christianisme a bénéficié d’une large
diffusion dans le monde à la suite de l’action
de missionnaires et de la colonisation du
monde par les Européens;
c’est la première religion par le nombre de ses
adeptes.
Mais l’unité des chrétiens s’est rompue une
première fois au XIe s. (le schisme d’Orient)
lorsque les chrétiens orthodoxes de l’Empire
byzantin se sont séparés des catholiques et
n’ont plus reconnu l’autorité du Pape,
puis, une seconde fois, au XVIe siècle, avec le
schisme
anglican
et
protestant,
les
protestants étant eux-mêmes divisés en une
multitude d’Eglises et de communautés.
Enfin, l’islam (soumission à Dieu, à la
volonté divine révélée par le Coran, par le
prophète Mahomet au VIIème siècle) vient
au 2ème rang par le nombre de ses
adeptes, mais la communauté musulmane
est divisée entre les Sunnites, fidèles à la
tradition (la Sunna), et les Chi’ites qui ne
reconnaissent pas la légitimité des
premiers
Califes,
successeurs
de
Mahomet.
Les religions orientales se caractérisent par la
relation directe qui s’établit entre les fidèles et
le sacré.
-l’Hindouisme (en Inde) affirme l’existence du
cycle des réincarnations, en vertu duquel la
société est divisée en castes, les hommes
étant plus ou moins purs en fonction de leurs
actes dans leurs vies antérieures.
Le Bouddhisme (en Extrême-Orient) est
une religion du salut universel (échapper
au cycle des renaissances en suivant les
prescriptions du Bouddha :
renoncer au monde, éteindre ses désirs).
En Chine, le bouddhisme est associé au
Confucianisme (qui présente un idéal
d’harmonie et d’équilibre moral, et un idéal
d’ordre social) et au Taoïsme qui enseigne
la voie de la perfection.
Au Japon, le bouddhisme est associé au
confucianisme et au shintoïsme qui fait vivre
les hommes en
communauté avec les
forces naturelles et les divinités.
Les religions animistes polythéistes sont
basées sur des traditions orales. Malgré
l’absence d’une religion révélée les hommes
croient en l’animation générale de la nature
par des esprits et en l’existence de plusieurs
dieux; le culte des ancêtres a souvent une
grande importance (Afrique noire et
Océanie).
Le poids des religions dans la géopolitique
mondiale est souligné par la théorie de
Samuel P. HUNTINGTON. Ce professeur
américain s’est rendu célèbre en publiant en
1996 un ouvrage intitulé «le choc des
civilisations» dans lequel il soutenait la thèse
selon laquelle le monde était formé de
civilisations définies principalement par leur
religion et destinées à s’affronter du fait de
leur irréductibilité intrinsèque.
1.7. Aperçu sur l’évolution géopolitique
récente
1. Le monde de la fin du XXe siècle se
caractérise à la fois par une fragmentation
politique accentuée (cf. le nombre d’Etats
nouveaux issus de la décolonisation puis
de la chute du Mur de Berlin) et par une
intensification des échanges dans le
cadre du système capitaliste triomphant.
La plupart des États sont membres de
l’ONU.
Si la démocratie a beaucoup progressé
depuis les années 80, de nombreux
gouvernements ont maintenu des
systèmes
politiques
autoritaires,
notamment dans les pays les plus
pauvres.
2. Il n’y plus de gouvernement mondial, mais
des centres de décisions politiques
concertées visant à assurer un bon
fonctionnement de l’économie mondiale,
comme l’OCDE, qui regroupe 29 pays
parmi les plus riches, le FMI, dans le
cadre de l’ONU, et le G7 puis le G8 avec
la participation de la Russie, l’Union
Européenne, l’ALENA, le MERCOSUR, la
CEI, l’OUA (organisation des unités
africaines) et l’ASEAN.
Enfin, sur le plan militaire, dans un contexte
de déstabilisation politique due à la fin de
la guerre froide, l’OTAN est devenue
l’organisation internationale la plus
dynamique de la fin du siècle.
Cependant, les conflits politiques liés à des
problèmes territoriaux ou à l’existence de
minorités ethniques et religieuses se sont
multipliés depuis la fin des années 80.
Aussi bien en Asie qu’en Afrique et en
Europe, et, d’autre part, la volonté des USA
d’essayer de mettre en place un monde
unipolaire dominé par une culture unique a
entraîné une intensification des tensions et
des tendances centrifuges, notamment sur
le plan culturel, qui remettent en cause le
«système monde», c’est-à-dire le «village
global» que serait devenue la planète selon
le sociologue canadien Marshall Mac
Luhan.
3. Impact de la mondialisation
« La mondialisation est, d’après l’OCDE, un
mouvement d’ensemble en trois étapes
qui affecte l’économie mondiale.
La première étape, l’internationalisation,
correspond au développement des flux
d’exportation,
la seconde, la transnationalité, à celui des
flux d’investissements et d’implantations à
l’étranger,
la troisième, la globalisation, à celui de
la mise en place des réseaux
mondiaux
de
production
et
d’information. A la fin des années 90,
la mondialisation s’impose aussi à
l’ensemble des acteurs politiques.
Dans le monde actuel, les spéculateurs
internationaux, à la recherche de profits
financiers immédiats, ont désormais autant
d’importance que les Etats.
De même, les entreprises multinationales sont de
plus en plus puissantes :
animées par la volonté de pénétrer dans tous les
marchés mondiaux, elle établissent des
stratégies qui modifient parfois les équilibres
politiques régionaux.
Enfin, de nouveaux facteurs jouent un
rôle croissant sur la scène mondiale:
- l’immigration;
- L’information et la communication en
temps réel;
- Le développement de la criminalité
organisée a contribué à déstabiliser la
société.
Au total, si les Etats demeurent les
entités politiques de base,
les centres de pouvoir se multiplient et
menacent
les
relations
internationales.
Les tensions sont nombreuses et les
perspectives incertaines.
Dans un contexte où les idéologies ,
les références aux civilisations
traditionnelles
s’affirment
pour
cimenter des sociétés de plus en plus
déstabilisées.
Partout «l’exception culturelle» est
revendiquée.
Il faut par conséquent considérer que
la fin du XXe siècle est peut-être un
moment de transition entre le monde
bipolaire de la Guerre froide et le
monde multipolaire de l’avenir.
Téléchargement