“Bien informés, les habitants d’un pays sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets.” Alfred Sauvy La désinformation des médias audiovisuels 30 mn à 1 heure Mass médias traditionnels et démocratie (TV, radios, journaux) De quelques légers décalages médias/vérité: L’Irak, l’Ukraine…. L’insécurité, le terrorisme Le libre-échange Les prix de l’immobilier La crise Le climat Le pétrole I) Les analyses traditionnelles sur l’influence des médias Dans la première moitié du XXè siècle : théorie sur les effets massifs et immédiats. (contexte du nazisme et du stalinisme). Médias Public ( dépendance, conditionnement, manipulation directe). Mais en 1944, P. Lazarsfeld va marquer une rupture par son étude des déterminants du vote. les variables sociales bien plus que les médias déterminent le vote ( niveau socio-économique, appartenance religieuse…). les individus résistent au changement d’opinion par l’exposition sélective aux messages. L’effet des médias serait : marginal sur les changements d’opinion involontairement plus important en ce qui concerne le renforcement des opinions existantes. En 1955, Lazarsfeld ( avec E. Katz ) élabore la théorie des deux étapes du flux de la communication. Médias leaders d’opinion (neutralisent ou relaient les messages ) Groupes sociaux Analyses plus contemporaines - Le pouvoir des médias n’est pas écrasant. Exemple du référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen. - Le pouvoir des médias n’est pas autonome. Exemple du rôle conjoint des médias et des institutions de la Ve République lors des élections présidentielles. - Le pouvoir des médias n’est pas homogène. C’est un pouvoir qui s’exerce dans la durée. En vérité, mieux vaut parler des pouvoirs des médias que du pouvoir des médias. http://www.acrimed.org/article3882.html - Un pouvoir d’incitation à croire en la puissance des médias et de se laisser intimider par elle. Pouvoir d’intimidation des contestataires. - Un pouvoir d’incitation à se déterminer en fonction des sondages d’intention de vote. Les sondages et leur rôle. - Un pouvoir de consécration, notamment des intellectuels médiatiques et des porte-paroles. - Un pouvoir de stigmatisation, des individus et des collectifs. - Un pouvoir de révélation. Révélation plutôt qu’investigation ? - Un pouvoir d’occultation. L’exemple des questions internationales. … Et un pouvoir de problématisation : non seulement ce à quoi il convient de penser, mais comment il convient de le penser Pierre Bourdieu les médias ont une fonction d’agenda. Par l’importance qu’ils accordent à certains évènements et pas à d’autres, par les enjeux qu’ils y mettent, les médias conditionneraient l’importance que le public leur accorde. Les médias ne nous diraient pas quoi penser mais à quoi penser. II) Les médias traditionnels au cœur d’un nouveau contexte qui amplifie des dérives - Une demande en crise des citoyens moins impliqués (?) face à un monde plus complexe - d’autres usages du temps libre - un contexte de crise (baisse des recettes publicitaires…). L’apparition d’une nouvelle offre : - des médias thématiques (films, sports, mode, etc…) - des concurrents gratuits (internet, journaux gratuits….). Cela renforce un double mouvement : Concurrence exacerbée hyper- concentration dans des grands groupes financiers et industriels (En France: 3 ou 4 groupes (Bolloré, Dassault, Lagardère…) Très peu de médias indépendants: Marianne, Le Canard Enchaîné, Alternatives Economiques, Le Monde Diplomatique… D’où dépendance croissante aux recettes publicitaires Le Monde Diplomatique, Octobre 2009 Course à la réduction des coûts: pigistes précaires, moins de correspondants permanents reprises d’articles d’agence (AFP) Et pour finir l’évolution sociologique du journaliste: Jusqu’aux Années 50-70 : issu assez souvent de milieu populaire, statut homogène (CDI, pas de starisation) A partir des années 80: Issu de plus en plus de milieux aisés (grandes écoles…) éclatement des statuts: starisation de quelques uns , précarisation de beaucoup (pigistes, risque de chômage) http://www.dailymotion.com/video/xpj5bo_lesnouveaux-chiens-de-garde-les-10-premieresminutes_shortfilms III) En quoi cela porte atteinte à la démocratie? A) Un 4ème pouvoir ou un pouvoir au service des autres ? http://www.ina.fr/media/presse/video/VDD11007274/groupes-medias-et-industriels.fr.html Conflits d’intérêts Pressions sur les journalistes Autocensure B) Une dilution progressive de l’esprit critique Effets néfastes de la réduction des coûts ? Approximations, erreurs, non vérification des sources, information circulaire (dépêches AFP…), Effets néfastes de la quête effrénée de clients : Surenchères en faveur de ce qui fait vendre : L’image, l’anecdotique, le spectaculaire, le superficiel, l’émotionnel, le manichéen, la course au scoop, la personnalisation des enjeux, la démultiplication d’ « évènements » insignifiants. Cerveau reptilien plutôt que neocortex Tendance à penser de la même façon que les pouvoirs politiques et économiques en place (logique de pensée-unique) Pas de remise en cause de l’ordre établi Conformisme de pensée par rapport à la clientèle Des effets néfastes en retour sur la façon dont les politiques mènent les débats démocratiques. Storytelling contrôle de l’image, contrôle des interviews…. Etc…. Politiques portés à l’anecdote, la petite phrase, les conflits de personne, …… IV) Quelques illustrations des problèmes posés par les grands médias Dilma Roussef….réélue de justesse???? http://www.les-crises.fr/rousseff-reelue-mais-cest-un-peu-comme-si-elle-avait-perdu-quoi/ Le budget de communication de l'Elysée a été multiplié par trois au cours du quinquennat de N.Sarkozy Budgets communication aux USA pour élections ? Rapport publié par Reporter sans frontière international : la France : pays européen qui détient le record d'interventions policières ou judiciaires contre des journalistes. « la mission de TF1 est de vendre du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola». M. Le Lay , ancien PDG de TF1 Expérience personnelle sur le pétrole à Agen Interview par radio 4 http://www.radio4.fr/podcasts.php?date=2012-09-21 Dans libre à vous Évoquer en 3 minutes un enjeu pareil !!!! Démarrage avec une question qui ne se pose pas Coupure du seul passage qui donnait des sources les faits divers et la souffrance des victimes dans les JT nombre de sujets traitant : des victimes : multiplication par 4 en moins de 10 ans. des faits divers: multiplication par 3 en 10 ans. Sans compter la multiplication des émissions traitant de faits divers. Agressions, meurtres, et autres atteintes aux personnes sont la catégorie de faits divers la plus couverte (37,2 %). L’humanité Article paru le 15 juin 2009 d’après INASTAT La télévision et la réalité sociale Représentation à la télévision Selon la catégorie sociale Unité : % Part dans la population totale Représentation à la télévision * Art., comm., chefs d'entr. 3 4 Agric. expl. 1 1 Cadres et prof. intell. sup. 7 57 Prof. interm. 10 9 Employés 12 14 Ouvriers 9 2 Retraités 20 3 Sans activité prof. ** 38 10 * Dans la fiction française, les divertissements et les magazines produits en France et les programmes d'information sur les sujets français. ** Enfants, adolescents, étudiants, femmes au foyer, chômeurs Source : CSA - Baromètre de la diversité, données 2013, semaines du 17 au 23 juin et du 16 au 22 septembre 2013 Observatoire des inégalités C’est ça qui importe ? Ou cela ? Ou cela ? http://rationnelsansfinalite.blogspot.com Ou encore cela ? Ou enfin cela ? Derrière le bruit….. Baisse du prix de l'essence : quel gain réel pour le consommateur ? Le Monde.fr | 28.08.2012 à 16h52• Mis à jour le 28.08.2012 à 17h01Par Samuel Laurent Hollande en Arabie Saoudite pour une visite politique et commerciale Le Monde.fr | 04.11.2012 à 20h51• Mis à jour le 04.11.2012 à 21h25Par Le Monde.fr, avec AFP et Reuters ….se cache le signal Mb/d AIE Exportations nettes 40 ASPO 30 20 Optimistes 10 Exportations disponibles pour les pays développés 2020 2030 Pessimistes 2040 B.Durand La crise pétrolière et l’Europe. Une situation d’urgence Crise de l’euro, crise grecque, espagnole, des subprimes, blablablabla…… Compétitivité, qu’ils disaient ! NB: pétition dans Le Monde…refusée dans version papier. Qui n’a pas vu venir la bubulle? 2 Indice du prix des logements 1,9 rapporté au revenu disponible par ménage 1,8 Différenciation Paris / Ile-de-France / province 1,7 Base 1965=1 France Paris Ile-de-France Province Auxtunnel 0 1,76 (Paris, T3 09) Auxtunnel 0,9 Auxtunnel 1 Auxtunnel 1,1 1,63 (Ile-de-Fr., T3 09) 1,6 1,53 (France, T3 09) 1,5 1,4 1,48 (Province, T3 09) NB: le dénominateur des quatre ratios est le revenu disponible par ménage sur l'ensemble de la France 1,3 1,2 1,1 1,1 111 Tunnel 0,9 0,9 0,8 0,7 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 Source : CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales et indices Notaires-INSEE désaisonnalisés. 1/1 2010 1/1 2015 La mort de Michael Jackson un titre unique aux JT l’Iran n’existait plus. Au Liban, rencontre pour un éventuel gouvernement d’union nationale. le G8 s’est prononcé pour le gel des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. le Congrès américain a adopté la loi sur le réchauffement climatique. Politis jeudi 2 juillet 2009, par Denis Sieffert le monde vu par les américains à travers leurs grands médias ; http://www.ted.com/talks/lang/fre_fr/alisa_mille r_shares_the_news_about_the_news.html http://www.acrimed.org/mot1035.html 9 mai 2011 misère de l’info sur mobilisations ….. 11 000 pages reprennent ces bêtises (ou des liens vers elles) en une matinée http://www.acrimed.org/article4370.html Voir Les crises.fr M. Allais unique Prix Nobel d’Economie français Les commentateurs économiques que je vois s’exprimer régulièrement à la télévision pour analyser les causes de l’actuelle crise sont fréquemment les mêmes qui y venaient auparavant pour analyser la bonne conjoncture avec une parfaite sérénité. Ils n’avaient pas annoncé l’arrivée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d’entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n’étais pas convié sur les plateaux de télévision quand j’annonçais, et j’écrivais, il y a plus de dix ans, qu’une crise majeure accompagnée d’un chômage incontrôlé allait bientôt se produire, . Aucune réponse, même négative, n’est venue d’aucune chaîne de télévision et ce durant des années. Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent. Des intérêts qui souhaitent que l’ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu’il est. http://www.les-crises.fr/le-testament-de-mauriceallais/ Entre le 1er septembre 2008 et le 31 décembre 2011, Le Monde a cité: P.Artus : 147 articles (et signé 4 tribunes). Jacques Attali (132 articles) Alain Minc (118 articles). Jean Gadrey (5 articles sur les questions économiques) Frédéric Lordon (4 articles ). http://www.acrimed.org/article3916.html Jean-Hervé Lorenzi. présenté comme « professeur d’économie » ou « président du Cercle des économistes », siège aux conseils d’administration de PagesJaunes, d’Associés en finance, de l’Association française des opérateurs mobiles (Afom), de BNP Paribas-Assurance. Il est également censeur d’Euler-Hermes, membre des conseils de surveillance de la Compagnie financière Saint-Honoré, de BVA, du Groupe Ginger et conseiller du directoire de la Compagnie financière Edmond de Rothschild Banque. Soutien déclaré de François Hollande, il invitait récemment les Français à « renoncer aux illusions sur l’État protecteur », à « faire enfin le pari audacieux en faveur du marché » et, surtout, à éviter de « porter des jugements trop hâtifs » sur l’industrie bancaire. ’Olivier Pastré. « professeur d’économie à l’université Paris-VIII ». Or, Pastré préside aussi la banque tunisienne ImBank et siège aux conseils d’administration de la banque CMP, de l’Association des directeurs de banque, ainsi qu’à l’Institut Europlace de finance. Étonnante coïncidence, Pastré s’alarmait, à la fin de son article, que dans l’hypothèse d’une sortie de l’euro les banques subiraient une « baisse de leur rentabilité »… Daniel Cohen. Universitaire chevronné, il est également senior advisor pour la banque Lazard, chargée de conseiller le gouvernement grec sur la restructuration de sa dette. Cela ne l’a pourtant pas empêché, par ailleurs membre du conseil de surveillance du Monde, de prendre la plume dans… Le Monde, pour suggérer que la Grèce ne devait surtout pas imiter l’Argentine qui, en 2001, avait fait défaut sur sa dette. Des prestations bien rémunérées Les jetons de présence aux conseils d’administration de grandes sociétés ? Environ 35 000 euros par mandat, en moyenne, pour les sociétés du CAC 40 et la moitié pour les autres sociétés cotées, selon les chiffres de l’Institut français des administrateurs. Les conférences privées ? Lorenzi les facture 6 600 euros ; Larry Summers plus de 130 000 dollars, quand il parle chez Goldman Sachs. Mais il y a également les commissions, les rapports rémunérés, etc. Alors que le recrutement des économistes se fait déjà majoritairement au sein des classes moyennes supérieures, de telles rémunérations propulsent les experts en vue dans les médias – c’est à dire les plus influents – au cœur des classes les plus aisées. Comment de tels experts – que leurs diverses fonctions ont rendu « médiatiques » – trouvent-ils encore le temps de travailler ? Le salaire en fonction de la productivité, M.Cohen ? http://www.les-crises.fr/miscellanees-2012-1107/ http://www.les-crises.fr/la-desinformation-dansles-medias/ « Je suis citoyen des États-Unis et j’ai une part de responsabilité dans ce que fait mon pays. » Noam Chomsky Noam Chomsky La fabrique du consentement (Youtube) AUTO-AVEUGLEMENT FINISHED FILES ARE THE RESULT OF YEARS OF SCIENTIFIC STUDY COMBINED WITH THE EXPERIENCE OF YEARS... Humour allemand et libertés publiques http://www.acrimed.org/mot1035.html 24 mars 2010 Haro sur internet Distraire, hypnotiser, gouverner Revenons aux adultes. Si la télévision est dangereuse pour les enfants, elle l'est aussi pour les adultes, bien au-delà du conditionnement publicitaire. Divertie ou trompée – que d'erreurs, d'errements, de non-vérités, de fuites au journal télévisé et ailleurs –, la masse sociale se détourne des enjeux du politique et entre dans le monde de la fiction, une fiction dont la ressemblance avec la réalité sera d'ailleurs un atout de crédibilité. La télévision est avant tout un remède au mal-être, peu cher et mal connu, qui ressemble aux drogues… La conversation autour des séries télévisées ou des fictions est associée à un sentiment d'évasion mais aussi de dégoût de soi. Cet arrière-monde télévisuel est proche d'une toxicomanie. Et celle-ci se trahit comme pour toute addiction par le dégoût qui s'associe au geste de s'installer devant son téléviseur et de disposer son esprit à ingurgiter des émissions sans distinction. Créant une illusion de satisfaction et un monde parallèle, elle agit aussi au détriment de l'implication de chacun dans la réalité sociale et politique. Au détriment, pour un certain nombre d'entre nous, des liens de famille qui ne résistent pas à la fascination et au dérivatif fournie par la télévision, qui crée comme un manque addictif. Mais aussi au détriment, pour une majorité «silencieuse» de leur implication dans des luttes et des combats de société. La télévision nourrit une forme de passivité généralisée, poussant chacun à se retirer chez soi et dans l'arrière-monde télévisuel, à désinvestir les lieux de débat et de combat, muet et épuisé par le langage des images. De ce fait, on n'est pas loin des présupposés d'Orwell, selon lesquels les Etats modernes disposent de pouvoirs bien plus puissants que ceux de l'Inquisition… Disons d'un autre type d'arme, celle d'influencer le rythme et les contenus de pensée des téléspectateurs. Un pouvoir qui veut se faire entendre et imposer un discours se doit d'investir la télévision. Enfoncé dans son fauteuil, ayant l'illusion d'être entouré par une réalité qui est la sienne, le téléspectateur ne descend pas dans la rue à chaque attaque des libertés, il finit d'ailleurs par lire les journaux comme il regarde la télévision, les images passent et se succèdent. Sans interruption. Sans pensée entre les spots, les émissions, les images ou des actualités. Elle fragilise la capacité d'action des individus en désolidarisant les vécus. Grâce à leur effet d'hypnose, leur effet de distraction, les écrans permettent d'entraîner le citoyen lambda dans la distraction la plus illusoire, de le détacher des enjeux réels afin de les gouverner plus aisément. Voire de lancer une propagande médiatique anti-informative, qui hante, on ne peut s'empêcher de le penser, la mainmise de l'Elysée sur la présidence de France Télévisions ou l'organisation d'un pôle extérieur audiovisuel français. L'ère est au conditionnement social et politique, et la télévision est un outil moderne qui fait les frais des assauts de différents pouvoirs (de l'industriei et du politique). Pas plus que les autres médias, elle n'est indépendante d'enjeux de contrôle et de régulation des opinions dans nos sociétés modernes. D'où sans doute la deuxième offensive télévisée du président en deux semaines, avec une récidive le 18 février au 20h ? Ou serait-ce la jubilation d'un show télévisé ultralumineux dans un décor de théâtre élyséen qui pousse sur cette scène le président ? Il y a fort à penser que l'utilisation du pouvoir hypnotique de la télévision, pendant le temps du journal télévisé, est idéale pour faire ingurgiter des contre-vérités en pleine crise. Paroles, lumière, images qui auront vertu de calmant, tandis le télespectateur digérera paroles et dîner et s'accommodera d'attendre le 19 mars – date de la prochaine grève générale. Nombreux sont les téléspectateurs fascinés, réconfortés, tandis que les cyniques démissionnent face à tant de contre-vérités. Encore un show et certains auront presque réellement envie d'obéir, de consentir à ce bien qu'on leur veut, à cet égard qu'on leur témoigne, et face à tant d'aplomb. Idéal pour faire oublier la grève du 29 mars, le mouvement des universités, la Guadeloupe (sans doute pour ne pas perturber la digestion). Tout cela est loin, le cachet du journal télévisé avalé, c'est l'heure de la fiction. Mettez-vous à l'heure de France Télévisions», signalaient il y a peu les écrans pour habituer au nouveau rythme des chaînes publiques. Le nouveau slogan de France Télévisions sonne comme l'heure de la mise au pas du téléspectateur. Sans publicité, mais pas sans autres formes de discours de propagande. Rappelons que la loi audiovisuelle (et donc la suppression de la publicité), au-delà de son intérêt très éventuel pour la culture, est entachée de différents scandales, puisqu'elle a été imposée avant d'être votée et qu'elle installe le président de la République comme responsable quasi direct d'un nombre considérable de chaînes et radios. De plus, chacun sait que la publicité se glisse aussi à l'intérieur des émissions et dessins animés pour enfants, en dehors des fameux «tunnels» de pub, et qu'elle saura mieux encore s'y distiller, plus subliminale. Enfin, il n'a pas fallu deux mois pour qu'en guise de théâtre, on ait l'Elysée. Quel plus bel exemple de cet usage familier et manipulateur de la télévision que des allocutions ultralumineuses dans un décor élyséen, sur plusieurs chaînes, face à des journalistes triés sur le volet et bien dociles ? Louise A. Renard Notes (1) Le journaliste Luc Mariot avait lui montré dans «Le tube» l'hypersensibilité des enfants au rayonnement lumineux de la télévision. L'enquête sur un épisode des Pokemon mérite le détour. (2) Les enregistrements audio et vidéo de la journée du 6 décembre 2008 sont postés sur le site http://www.arsindustrialis.org (rubrique Débats à la Colline). (3) Le président d'Ars Industrialis, Bernard Stiegler, avait par ailleurs publié un article, en 2004, sur le phénomène de rythmes collectifs qu'établissait la télévision sous le titre «Le désir asphyxié, ou comment l'industrie culturelle détruit l'individu». (4) Cf. «Pas de conduite pour les enfants de 3 ans», appel lancé en janvier 2006, puis les ouvrages collectifs. Le documentaire «Graines de délinquants» raconte l'histoire de ce combat. Informations sur www.pasde0deconduite.ras.eu.org. lrenard's blog Ajouter un commentaire Les renvois d’ascenseurs entre journalistes. Avec artistes….. Constat global de ces études : la télévision affaiblit la capacité d'attention, engendre un état d'hypnose sous couvert de relaxation, elle se passe de l'activité intelligente, critique, l'altère même, mettant les neurones au repos. Une détente favorable à une imprégnation efficace par les contenus publicitaires et autres messages de propagande. Sans se focaliser sur les contenus, et le monde parallèle dans lequel emmène la télévision, certaines de ces études montrent que chez l'enfant, une exposition précoce et répétée à la télévision empêche sa construction psychique. Une question de médium, plus que de programmes. …. La télévision cumule un défaut de parole s'adressant spécifiquement à l'enfant, lui prouvant qu'il est l'objet d'attention et de soin autant que d'éducation, et un défaut de motricité, dont les conséquences sont connues de longue date par les psychologues les images télévisuelles ne stimulent pas la connaissance du bébé, pas plus qu'elles ne remplacent l'expérience, ses échecs, et la confrontation à l'autre dans la formation du psychisme de l'enfant Ars industrialis Ces études qui attaquent la télévision Publié par lrenard le 1 Mars, 2009 - 11:48 . Dans le cas du lavage de cerveau, la perte des repères sensoriels par lesquels la personne se reconnaît elle-même est la phase préparatoire du changement imposé à son monde mental. Dans le cas de la télévision, les images plongent le téléspectateur dans un sommeil éveillé, où l'identité se dissout (notamment la réalité d'un imaginaire personnel et singulier) et auquel elles fournissent les rêves. Images de TV dans foyers, lieux publics….. Un sondage et son usage Dans le Figaro à ce sujet : « Contrairement à ce qui s’observait il y a quelques années, les Français ne restent plus de marbre devant le sujet de la dette. Bien conscients désormais qu’il s’agit de l’avenir des générations futures , ils placent les questions de finances publiques au cœur de leurs préoccupations, au même titre que le chômage, la santé ou l’avenir des retraites ». Sondage IFOP sur un échantillon représentatif de 1024 individus, sur « les thèmes prioritaires de 2010 ». commandé par la « Fondation pour l’innovation politique » (think tank créé par l’UMP ) « la réduction de la dette publique » n’apparaît qu’en 11ème position des thèmes « tout à fait prioritaires », bien loin derrière « la lutte contre le chômage », « la santé », « l’éducation », « l’avenir des retraites », « le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat », « la lutte contre la précarité », etc. 65% et 54% des enquêtés jugent que « la lutte contre le chômage » et « le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat » sont « tout à fait prioritaires », contre 36% affirmant de même pour « la réduction de la dette publique ». ACRIMED 75% des enquêtés, « en pensant au déficit public et à la dette de l’État », se disent « inquiets » ; c’est d’ailleurs là moins qu’en octobre 2009, où cette réponse avait été choisie par 83% des enquêtés. Est-ce à dire que « les Français » sont moins inquiets aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a quelques mois, ou n’est-ce là que le produit de l’activité médiatique mettant au premier plan, inégalement selon les périodes, certains sujets ? Les impensés d’un sondage Un sondage produit une forme d’injonction à produire une opinion. Plutôt que de mesurer des « attentes » ou des « opinions » préexistantes, les sondeurs et les commentateurs contribuent à faire exister la « préoccupation » ou l’ « inquiétude » qu’ils prétendent saisir et quantifier. De surcroît, la réponse à la question posée dépend de sa formulation et de l’éventail des options possible. Comment s’étonner, dès lors, que 92% des enquêtés, « pour faire face à la situation actuelle (crise économique, déficits publics élevés) », préfèrent « réduire les dépenses de l’État et celles des collectivités locales (villes, départements, régions) » quand la seule autre option proposée consiste à « augmenter les prélèvements obligatoires ( impôts locaux, impôt sur le revenu…mais pas l’ISF…) d’autres choix non formulés : par exemple « la suppression des niches fiscales et des exonérations de cotisations sociales dont bénéficient le patronat », ou « le rétablissement de l’impôt sur les successions et la suppression des niches fiscales dont jouissent les foyers aisés ». Non signalé non plus : la première réponse choisie par les enquêtés – lorsqu’on leur pose la question du « secteur » dans lequel on devrait baisser les dépenses publiques – n’est autre que « la défense, l’armée », et ce à 45% (contre 25% pour la réponse arrivant en deuxième position). ! Interrogés sur l’augmentation des prélèvements obligatoires, les enquêtés pensent à 57% et 47% que cela « devrait d’abord passer » par « l’augmentation de l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) » et « l’augmentation de l’impôt sur les bénéfices des sociétés », contre 7% pour l’augmentation de la TVA et 1% pour celle des impôts locaux une des réponses proposée pour cette question : « la généralisation de l’impôt sur le revenu à tous les foyers sachant qu’actuellement un ménage sur deux n’en paye pas ». Dommage qu’une réponse n’ait pas été formulée de la manière suivante : « supprimer les exonérations de cotisations sociales sur les salaires dont bénéficie le patronat, dans la mesure où elles ont coûté 21,4 milliards d’euros à l’État en 2008 ». La fonction médiatique et politique des sondages: imposer une problématique en laissant entendre qu’existe une « opinion publique » sur une question que seuls les politiciens professionnels et les journalistes politiques se posent. Ainsi l’IFOP a-t-elle demandé aux enquêtés de se prononcer sur la question suivante : « si un référendum était organisé par Nicolas Sarkozy pour savoir s’il faut inscrire dans la Constitution l’interdiction de tout déficit budgétaire en dehors des périodes de crise économique ? ». Mimant le scrutin référendaire, le sondage propose alors aux enquêtés de voter « oui », « non » ou de s’abstenir. Mais quelle valeur politique (et intellectuelle) peut avoir un sondage qui exige des enquêtés qu’ils votent pour une question, forcément abstraite en dehors de toute campagne référendaire contradictoire, mais dont le contenu s’avère en outre totalement déconnecté de leur vie quotidienne ? Peut-on recueillir autre chose que des réponses imaginaires lorsqu’on pose à 1024 individus une question qui ne peut leur apparaître qu’imaginaire ? Le jour où Sarkozy a acheté la presse | sur slate Jeudi 7 Mai 2009 Le jour où Sarkozy a acheté la presse | Jeudi 7 Mai 2009 CGT EGPE journaux Le Monde Mon bilan de deux ans de Sarkozysme presse Sarkozy Syndicat du Livre Partager sur: CGT EGPE journaux Le Monde Mon bilan de deux ans de Sarkozysme presse Sarkozy Syndicat du Livre Partager sur: | Partager sur: Plus expérimentalement, le chercheur espagnol Bermejo Berros (cité plus haut) a mis en avant dans son étude présentée le 6 décembre dernier la labilité de l'attention construite par le mode télévisuel et les effets de la consommation intensive de télévision et celle d'autres écrans sur la formation de l'attention (il décrit un mode d'attention horizontal, sans connexions profondes des expériences). Le chercheur allemand Christian Pfeiffer: les plus mauvais résultats scolaires étaient, dans chaque groupe, directement en relation avec le nombre de téléviseurs et autres écrans par foyers et le nombre d'heures passées devant un écran. problèmes d'échec scolaire, d'inattention et d'agressivité juvénile soient à mettre en rapport avec cette consommation de télévision. Distraire, hypnotiser, gouverner Revenons aux adultes. Si la télévision est dangereuse pour les enfants, elle l'est aussi pour les adultes, bien au-delà du conditionnement publicitaire. Divertie ou trompée – que d'erreurs, d'errements, de non-vérités, de fuites au journal télévisé et ailleurs –, la masse sociale se détourne des enjeux du politique et entre dans le monde de la fiction, une fiction dont la ressemblance avec la réalité sera d'ailleurs un atout de crédibilité. La télévision est avant tout un remède au mal-être, peu cher et mal connu, qui ressemble aux drogues… La conversation autour des séries télévisées ou des fictions est associée à un sentiment d'évasion mais aussi de dégoût de soi. Cet arrière-monde télévisuel est proche d'une toxicomanie. Et celle-ci se trahit comme pour toute addiction par le dégoût qui s'associe au geste de s'installer devant son téléviseur et de disposer son esprit à ingurgiter des émissions sans distinction. Créant une illusion de satisfaction et un monde parallèle, elle agit aussi au détriment de l'implication de chacun dans la réalité sociale et politique. Au détriment, pour un certain nombre d'entre nous, des liens de famille qui ne résistent pas à la fascination et au dérivatif fournie par la télévision, qui crée comme un manque addictif. Mais aussi au détriment, pour une majorité «silencieuse» de leur implication dans des luttes et des combats de société. La télévision nourrit une forme de passivité généralisée, poussant chacun à se retirer chez soi et dans l'arrière-monde télévisuel, à désinvestir les lieux de débat et de combat, muet et épuisé par le langage des images. De ce fait, on n'est pas loin des présupposés d'Orwell, selon lesquels les Etats modernes disposent de pouvoirs bien plus puissants que ceux de l'Inquisition… Disons d'un autre type d'arme, celle d'influencer le rythme et les contenus de pensée des téléspectateurs. Un pouvoir qui veut se faire entendre et imposer un discours se doit d'investir la télévision. Enfoncé dans son fauteuil, ayant l'illusion d'être entouré par une réalité qui est la sienne, le téléspectateur ne descend pas dans la rue à chaque attaque des libertés, il finit d'ailleurs par lire les journaux comme il regarde la télévision, les images passent et se succèdent. Sans interruption. Sans pensée entre les spots, les émissions, les images ou des actualités. Elle fragilise la capacité d'action des individus en désolidarisant les vécus. Grâce à leur effet d'hypnose, leur effet de distraction, les écrans permettent d'entraîner le citoyen lambda dans la distraction la plus illusoire, de le détacher des enjeux réels afin de les gouverner plus aisément. Voire de lancer une propagande médiatique anti-informative, qui hante, on ne peut s'empêcher de le penser, la mainmise de l'Elysée sur la présidence de France Télévisions ou l'organisation d'un pôle extérieur audiovisuel français. L'ère est au conditionnement social et politique, et la télévision est un outil moderne qui fait les frais des assauts de différents pouvoirs (de l'industriei et du politique). Pas plus que les autres médias, elle n'est indépendante d'enjeux de contrôle et de régulation des opinions dans nos sociétés modernes. D'où sans doute la deuxième offensive télévisée du président en deux semaines, avec une récidive le 18 février au 20h ? Ou serait-ce la jubilation d'un show télévisé ultralumineux dans un décor de théâtre élyséen qui pousse sur cette scène le président ? Il y a fort à penser que l'utilisation du pouvoir hypnotique de la télévision, pendant le temps du journal télévisé, est idéale pour faire ingurgiter des contre-vérités en pleine crise. Paroles, lumière, images qui auront vertu de calmant, tandis le télespectateur digérera paroles et dîner et s'accommodera d'attendre le 19 mars – date de la prochaine grève générale. Nombreux sont les téléspectateurs fascinés, réconfortés, tandis que les cyniques démissionnent face à tant de contre-vérités. Encore un show et certains auront presque réellement envie d'obéir, de consentir à ce bien qu'on leur veut, à cet égard qu'on leur témoigne, et face à tant d'aplomb. Idéal pour faire oublier la grève du 29 mars, le mouvement des universités, la Guadeloupe (sans doute pour ne pas perturber la digestion). Tout cela est loin, le cachet du journal télévisé avalé, c'est l'heure de la fiction. «Mettez-vous à l'heure de France Télévisions», signalaient il y a peu les écrans pour habituer au nouveau rythme des chaînes publiques. Le nouveau slogan de France Télévisions sonne comme l'heure de la mise au pas du téléspectateur. Sans publicité, mais pas sans autres formes de discours de propagande. Rappelons que la loi audiovisuelle (et donc la suppression de la publicité), au-delà de son intérêt très éventuel pour la culture, est entachée de différents scandales, puisqu'elle a été imposée avant d'être votée et qu'elle installe le président de la République comme responsable quasi direct d'un nombre considérable de chaînes et radios. De plus, chacun sait que la publicité se glisse aussi à l'intérieur des émissions et dessins animés pour enfants, en dehors des fameux «tunnels» de pub, et qu'elle saura mieux encore s'y distiller, plus subliminale. Enfin, il n'a pas fallu deux mois pour qu'en guise de théâtre, on ait l'Elysée. Quel plus bel exemple de cet usage familier et manipulateur de la télévision que des allocutions ultralumineuses dans un décor élyséen, sur plusieurs chaînes, face à des journalistes triés sur le volet et bien dociles ? Louise A. Renard Notes (1) Le journaliste Luc Mariot avait lui montré dans «Le tube» l'hypersensibilité des enfants au rayonnement lumineux de la télévision. L'enquête sur un épisode des Pokemon mérite le détour. (2) Les enregistrements audio et vidéo de la journée du 6 décembre 2008 sont postés sur le site http://www.arsindustrialis.org (rubrique Débats à la Colline). (3) Le président d'Ars Industrialis, Bernard Stiegler, avait par ailleurs publié un article, en 2004, sur le phénomène de rythmes collectifs qu'établissait la télévision sous le titre «Le désir asphyxié, ou comment l'industrie culturelle détruit l'individu». (4) Cf. «Pas de conduite pour les enfants de 3 ans», appel lancé en janvier 2006, puis les ouvrages collectifs. Le documentaire «Graines de délinquants» raconte l'histoire de ce combat. Informations sur www.pasde0deconduite.ras.eu.org. lrenard's blog Ajouter un commentaire Une vision médiatique unilatérale On connaît la propension toute libérale des éditocrates [3], et plus largement des médias dominants, à vitupérer contre la dette de l’État, et plus précisément contre les dépenses publiques qui en seraient à l’origine et qu’il faudrait « nécessairement » revoir à la baisse [4]. Il est pourtant plusieurs manières d’expliquer l’origine de la dette publique et son augmentation récente. Un effectif pluralisme devrait au moins les mentionner, sans nécessairement prendre parti pour l’une d’entre elles. On peut imputer son accroissement actuel aux facilités de crédit accordées aux banques, d’ailleurs sans aucune garantie quant à l’utilisation de ces fonds, depuis le début de la crise financière. On peut également en chercher la raison dans les multiples niches fiscales et autres exonérations de cotisations sociales décidées, depuis une vingtaine d’années, au nom de la lutte contre le chômage et du soutien à la croissance [5]. On pourrait encore invoquer la quasi-suppression de l’impôt sur les successions et de la taxe professionnelle par le gouvernement actuel, ainsi que la création du « bouclier fiscal » dont bénéficient les plus riches contribuables. Mais, à l’exception de quelques articles comme ceux que nous citons en note, rares sont ceux qui présentent d’autres diagnostics. La plupart des médias et des journalistes dominants – suivant sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, le gouvernement et le patronat – préfèrent incriminer les dépenses publiques, auxquelles on aurait « lâché la bride » depuis une vingtaine d’années, aboutissant à une situation « intenable » et constituant un « fardeau pour les générations futures ». La vision médiatique la plus répandue repose sur l’oubli – volontaire ou pas, peu importe – non seulement de la question de l’évolution des recettes (qui paye quoi et combien ?) mais aussi de la diversité des politiques publiques et donc des dépenses de l’État. En effet, cette catégorie de « dépenses publiques », maniée de manière machinale comme désignant une réalité homogène, passe sous silence le fait qu’on agglomère à travers elle des choses bien différentes : dépenses de santé et crédits militaires, financements en matière d’éducation et frais de bouche des ministères ou de l’Élysée [6], etc. Ainsi les chefferies éditoriales peuvent-elles substituer – comme sur la question du « trou de la sécu » [7] – une discussion purement quantitative sur le « niveau des dépenses publiques » au débat politique sur la justice fiscale et les priorités de l’action publique, l’affirmation implacable de « solutions » apparemment évidentes à la confrontation potentiellement conflictuelle de choix de société. Ugo Palheta Notes [1] Voir la rubrique que notre site leur consacre. [2] Sur ces questions, voir le livre de Patrick Champagne : Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique, Paris, Minuit, 1990. [3] Voir la présentation du Jeudi d’Acrimed que nous leur avons consacrée. [4] Voir par exemple notre analyse d’une émission que France 5 avait consacrée à « la dette ». [5] Pour une évaluation du montant de ces exonérations, voir, dans Libération, « Quand l’État exonère, c’est 140 milliards qu’il perd ». [6] Voir sur le site Rue89 : « Déplacements privés, sondages, garden-party : l’Élysée épinglé ». [7] Lire ici même un extrait du livre de Julien Duval, Le mythe du « trou de la sécu ». Prises de parti journalistiques Le cycle est alors enclenché : un déclin de la presse, en partie lié à la dégradation du journalisme, décourage un peu plus les journaux du journalisme. Et les conduit à se soumettre davantage encore aux recettes concoctées par les services du marketing : culte de l’article court, des thèmes « de société », titre criard pour annoncer une broutille, micro-trottoir, sujet « de proximité ». Nombre de techniques permettent d’endiguer une baisse de la diffusion en dopant artificiellement la vente d’un titre. Coûteuses, elles ont un sens financier quand on peut monnayer ces nouveaux « lecteurs » auprès d’annonceurs alléchés par des chiffres d’audience survitaminés. En bradant le prix des abonnements et en l’assortissant de cadeaux, on procure à un magazine infatué une illusion d’existence. Le 25 janvier 2002, l’hebdomadaire Le Point avertissait : « Nous ne participons pas à la course aux abonnements, qui s’est emparée depuis des années d’une partie de la presse magazine, dans une frénésie ou une débauche de cadeaux à tout-va. » Récemment, Le Point offrait, avec un abonnement à dix numéros pour 15 euros, une calculatrice multifonction ou une montre (6)… Experts et médias Une activité médiatique commerciale, dont le but est de gagner de l’argent, a ses avantages : elle est soumise à concurrence, et donc cherchera à optimiser ses processus. Elle aura tendance à donner au spectateur ce qu’il recherche, ce qu’il aime. Finalement un spectacle qui ne plait à personne sera naturellement éliminé, ce qui suit une certaine logique de sélection. Elle a aussi de nombreux inconvénients. Une sorte de nivellement par le bas est nécessaire pour optimiser l'intérêt du maximum de spectateurs : il ne faut gêner personne, n'ennuyer personne. La rationalisation des processus de production en vue de leur optimisation (en termes d'audience) pousse à leur uniformisation, le plus simple étant de divertir, et dans une moindre mesure d’informer. Enfin les productions de contenu orientés vers un but qui est l'expression, l'information, l'éducation, en viennent à être exclus de la diffusion, sauf si elles parviennent à être suffisamment lisses pour concilier les impératifs d'audiences avec leurs volontés propres. On constate également l'efficacité des contenus qui prennent parti des faiblesses des spectateurs : racolage, sensationnalisme, divertissement, sexe. C'est de la pure manipulation dans un but lucratif. Enfin, afin de minimiser les risques commerciaux, on privilégiera le court terme au détriment de l’investissement sur la recherche artistique ou sur l’éducation du spectateur. L’impact de la publicité sur la qualité des contenus des médias. Un média financé par la publicité, c’est tout cela mais c’est pire encore. En effet, contrairement à un média simplement commercial, quand le média est financé par la publicité, le contenu devient monnaie d'échange implicite pour acheter notre attention, et ceci a un impact sur sa nature. Quand le spectateur a payé pour un spectacle, on peut se permettre de prendre du temps pour le préparer, le mettre dans le bain, pour amener un sujet. Même si il n’apprécie pas instantanément, il aura compris avant la fin du spectacle où l’on voulait en venir et n’en sera que plus satisfait. L’important est qu’il soit satisfait à la fin. Quand le média est gratuit, le spectateur peut le regarder ou non, il peut quitter le spectacle à tout moment. Il faut donc le captiver instantanément, et finalement peut importe qu’il soit satisfait à la fin. Quand le média est payant, le spectateur peut se permettre d’être exigeant. Quand le média est gratuit, il s’en fiche que ce soit nul. Enfin, quand le média est payant, on n’a pas de contrainte à priori sur le contenu. Quand le média est gratuit, il faut s’accommoder de la publicité. Il ne faut pas gêner les annonceurs. Mieux vaut que le spectateur soit dans un état plutôt réceptif au message publicitaire. Finalement le contenu s’adapte à la publicité pour optimiser encore les gains. Comme le spectateur est exclu des contributions financières au spectacle, comme il n'est plus client mais fournisseur, il n'a plus son mot à dire ni d’exigence à avoir sur ce qu’on lui donne et c'est donc lui qui en fait les frais en termes de qualité. Quand bien même on perfectionnerait l’outil de mesure qu’est l’audimat en y intégrant la qualité perçue des contenus (et cela suppose que celle-ci améliore la réception du message publicitaire associé, sinon on ne le fera pas), il est difficile d’imaginer qu’il en soit autrement tant que la finalité restera la même. Finalement peu importe que la nourriture soit bonne tant que la vache produit du lait. Bien sûr tout n’est pas si noir. Il nous reste notre liberté, celle de sélectionner la qualité, de ne pas écouter les sirènes de la publicité. Il reste la liberté des médias, celle de parier sur la qualité et l’investissement, celle de se financer autrement. POURCENTAGE DES INSCRITS..PAS DE EN ÄGE BLOG PAUL JORION SURTOUT Par omission, incompétence, manque de temps donné aux journalistes et soumission : UNE VICTIME = LA VERITE Comment la vérité est sacrifiée: Censure et autocensure Décrédibiliser celui qui parle Noyer le message important au milieu de messages insignifiants. Quelques exemples: Crise actuelle Conflit israélo-palestinien Energies Climat Terrorisme Pollutions chimiques, OGM… Ne pas regarder les infos à la TV Ni écouter celles sur les radio Un survol rapide des titres de journaux est largement suffisant ( 5 mn/jour). Eteindre chaque fois qu’on se pose la question: Pourquoi je perds mon temps devant une nullité pareille? Gain de temps : 5 heures par semaine mini Utiliser une partie de ce temps libéré pour S’informer vraiment. Se concentrer sur un nombre limité de thèmes de réflexion. Les analyser dans la durée. Premier Objectif : Avoir des repères pour comprendre et trier par la suite. Trouver et noter quelques références utiles. Commencer par se renseigner sur les éléments fondamentaux grâce à : - dictionnaires, - encyclopédies, etc… - sites reconnus, officiels ( pour la base). - LIVRES Recherches Viser sur internet : la qualité Avoir peu de sites mais solides: - indépendance et compétence des auteurs - rigueur d’analyse et précision des données - précision des sources, des liens. Les meilleurs sites peuvent être austères dans la mise en forme et pas toujours pédagogiques car ils sont centrés sur la rigueur du fond. Comment trouver ces sites ? Grâce à la réflexion préalable: Liste de mots-clés qui? quoi? où? Comment? Pourquoi? ….. Grâce aux références sur les livres, etc…. Trouver un bon site puis liens Exemples: Contreinfo et blogs Paul Jorion et Loïc Abadie Bulle-immo.org ASPO France, oléocène, terredebrut, intro… Manicore.com et pensee-unique.fr Observatoire des Inégalités Pénombre, déchiffrages, regards croisés sur l’économie, médiapart, réseau voltaire, les mots ont un sens Avant d’aller plus loin: Eplucher ce que vous avez trouvé Se faire un résumé personnel de l’essentiel: (Copier-coller sur Word ou PPT). LIVRES Continuer : Maintenant que vous avez des bases solides sur le sujet, vous pouvez vous aventurer vers des « informations de seconde main »: - blogs divers - médias généralistes etc Revenir régulièrement vers les sites fondamentaux Rester vigilant. Attention à la manipulation Sources précises? etc Ne pas chercher que ce que l’on veut trouver. PARTAGER CE QU’ON A APPRIS Elle ne lasse pas. Pire, elle intoxique. Elle enchaîne les foyers, colonise les pensées quotidiennes, s'implante dans les espaces publics, après avoir déjà largement modifié l'espace social et familial. Constat global de ces études : la télévision affaiblit la capacité d'attention, engendre un état d'hypnose sous couvert de relaxation, elle se passe de l'activité intelligente, critique, l'altère même, mettant les neurones au repos. Une détente favorable à une imprégnation efficace par les contenus publicitaires et autres messages de propagande. Sans se focaliser sur les contenus, et le monde parallèle dans lequel emmène la télévision, certaines de ces études montrent que chez l'enfant, une exposition précoce et répétée à la télévision empêche sa construction psychique. Une question de médium, plus que de programmes. Ars industrialis Ces études qui attaquent la télévision Publié par lrenard le 1 Mars, 2009 - 11:48 Un état de sommeil éveillé En 2001, le journaliste Luc Mariot révélait au public le produit d'une enquête sur le tube cathodique, autrement dit la télévision, dans le film «Le tube», de Peter Entell (coproduit notamment par Arte). The Fordham Experiment, réalisée par le fils de McLuhan. Lumière réfléchie (cinéma) et lumière directe (écran, télévision) n'ont pas les mêmes effets sur le corps et l'esprit. Dans le groupe télévision, le téléspectateur est ni plus ni moins l'écran sur lequel est projetée la lumière et vit le contenu des programmes avec une imprégnation émotionnelle plus forte, avec une perte du sentiment d'extériorité des scènes regardées. Cette lumière directe donne aux images télévisées le pouvoir d'envahir l'esprit comme dans un rêve, en neutralisant l'activité critique. Le neurologue américain Thomas Mulholland, montre, lui, sur la base d'électroencéphalogrammes (EEG), que la télévision plonge dans un état de somnolence, de léthargie du cerveau. Du fait de la suspension d'activité du cerveau, celui-ci est mis, face aux images projetées, dans un état d'hypnose. Pour sa part, l'ancien publicitaire Herbert Krugman, va encore plus loin en comparant la télévision à certaines techniques de lavage de cerveau employées par les militaires. Il rapporte des expériences en usage pendant la guerre de Corée (ex. plonger le corps dans l'eau à température du corps pendant des heures et empêcher la personne de toucher quoi que ce soit). Selon lui, de telles techniques s'appuient sur une phase de désensorialisation très semblable à l'état de désensorialisation causé par la télévision. L'image télévisuelle est en effet pauvre en données sensorielles, conduisant à faire perdre au téléspectateur le sentiment de son corps. Dans le cas du lavage de cerveau, la perte des repères sensoriels par lesquels la personne se reconnaît elle-même est la phase préparatoire du changement imposé à son monde mental. Dans le cas de la télévision, les images plongent le téléspectateur dans un sommeil éveillé, où l'identité se dissout (notamment la réalité d'un imaginaire personnel et singulier) et auquel elles fournissent les rêves. Directeur de recherche pour des publicitaires, Herbert Krugman avait été embauché dans les années 1960 par General Electric (producteur de tubes cathodiques) pour démentir des thèses qui auraient pu porter de l'ombre à la télévision, mais il n'a fait que confirmer à sa manière ce qu'écrivait McLuhan… En 1964, le philosophe Marshall McLuhan avait publié «Pour comprendre les médias», expliquant que la télévision était un vecteur privilégié des messages publicitaires parce qu'elle était capable de faire tomber le sentiment d'extériorité des scènes regardées, comme si elle était une extension du cerveau. Le message passe, en colonisant la pensée du téléspectateur parce qu'il est de même nature que son imaginaire. La différence étant, bien sûr, que ce n'est plus son inconscient qui produit les images, mais qu'elles proviennent d'un univers qu'il ne contrôle pas. Cet univers est en outre capable de se supplanter à sa propre activité mentale et dans le même temps d'uniformiser sa pensée avec celle des autres téléspectateurs. Ainsi détendre, faire rire ou faire pleurer, au fil des émissions, prépare le cerveau à somnoler dans l'attente aussitôt assouvie d'épisodes qui se succèdent, tout en éteignant l'activité critique. Ce qui évoque la bévue de Le Lay au sujet de la mission de TF1 de préparer au mieux le cerveau pour les publicitaires et de leur vendre «du temps de cerveau disponible». Des enjeux de santé publique Et les enfants ? C'est plus récemment que la publicité a ciblé sans scrupule le cerveau des bébés. Pour certains, cela correspond à une baisse d'audiencei chez les adolescents, plus attirés par des jeux vidéo et l'Internet (dont les effets sur l'individu ne sont pas très différents de ceux de la télévision). Or des études faites sur des tout-petits montrent le danger de placer de façon répétée un bébé face aux images qui bougent sur l'écran (1). La plus importante de ces études est celle publiée en 2007 dans la revue américaine «Pediatrics» par deux chercheurs de l'université de Washington (Seattle), Dimitri Christakis et Frederick Zimmerman. Sur un panel de 3300 familles, elle révèle que l'exposition à la télévision avant 3 ans engendre quelques années plus tard des troubles de l'attention définis dans la nosographie américaine comme ceux du «deficit attention disorder» (TDAH. Cf. les troubles du déficit d'attention avec ou sans hyperactivité stigmatisés notamment dans les écoles). L'étude confirmait l'hypothèse selon laquelle la consommationi audiovisuelle précoce engendre une modification de la synaptogenèse, c'est-à-dire de la formation du cerveau infantile et de son appareil psychique. En France, cette étude a inspiré le Collectif interassociatif enfance et média (Ciem) dans sa lutte contre les chaînes pour bébés. Outre les effets sur la construction synaptique du cerveau, révélés par l'étude américaine, le Ciem a mis en avant d'autres conséquences de la télévision sur la développement de l'enfant. Notamment le fait qu'il n'acquiert pas l'usage du langage aussi rapidement que lorsque les paroles lui sont adressées par son entourage et que son cerveau n'est pas, de plus, sollicité par toutes les expériences motrices et sensorielles qui font que le psychisme se développe et s'enrichit. Les arguments sont psychologiques. La télévision cumule un défaut de parole s'adressant spécifiquement à l'enfant, lui prouvant qu'il est l'objet d'attention et de soin autant que d'éducation, et un défaut de motricité, dont les conséquences sont connues de longue date par les psychologues. Un Piaget ou un Winnicott ont suffisamment montré combien la motricité est la source des apprentissages de l'enfant. La formation de l'enfant dépend de la rencontre entre son corps et la matière, qui sont la trame de son expérience du monde, enrichie et complexifiée au fil des expériences. Or devant l'écran, l'enfant ne se déplace pas et ne manipule pas des objets réels, ce qui a tendance à bloquer la formation de son expérience. Comme le montrait le journaliste Luc Mariot, les yeux même de l'enfant ne cillent que peu et le regard est comme figé (cf. «Le tube»). Conclusion : les images télévisuelles ne stimulent pas la connaissance du bébé, pas plus qu'elles ne remplacent l'expérience, ses échecs, et la confrontation à l'autre dans la formation du psychisme de l'enfant. Considérant donc que ces études étaient suffisamment graves pour lutter contre les chaînes pour bébés qui tentaient de s'implanter en France, le Ciem et l'Unaf (Union nationale des Associations familiales) ont interpellé les pouvoirs publics et démontré au CSA le danger des chaînes pour bébés. Le CSA a ainsi adopté, le 22 juillet 2008, une délibération interdisant aux éditeurs français de proposer des programmes spécifiquement destinés aux enfants de moins de 3 ans. Ces deux associations poursuivent leur mobilisation, en compagnie d'Ars Industrialis, qui organisait, le 6 décembre dernier, un débat international sur la télévision au théâtre de la Colline, à Paris (2). Outre les analyses du Ciem (sur le combat contre les chaînes pour bébés) et de l'Unaf (remarquable exposé sur la publicité cachée dans les dessins animés), l'on a pu écouter le résultat d'études menées par le chercheur allemand Christian Pfeiffer (sur les résultats scolaires et la consommation de télévision), le chercheur espagnol Jesus Bermejo Berros (sur la construction de l'intelligencei et de la personne), notamment. En fin de journée, Ars Industrialis (3) et le Ciem rédigeaient une résolution destinée aux pouvoirs publics pour réaffirmer la nocivité de la télévision sur les jeunes générations et proposer qu'un débat de société sur les dangers de la télévision soit lancé en 2009. Avis aux amateurs… Perte d'attention, agressivité et consommation télévisuelle Autre effet non mesuré : les troubles de l'attention et l'agressivité des enfants soumis à une intense consommation télévisuelle. le collectif français Pas de zéro de conduite. Ce collectif de psychiatres, psychologues et psychanalystes, fondé fin 2005 en réaction à des pratiques de dépistable des troubles de conduite chez les tout-petits, mettait en relation dans un colloque fin 2007 le déficit d'attention de certains enfants et la consommation intensive de télévision (4). Sans oublier la fatigue réelle qui suit la consommation nocturne de télévision chez les enfants ? Plus expérimentalement, le chercheur espagnol Bermejo Berros (cité plus haut) a mis en avant dans son étude présentée le 6 décembre dernier la labilité de l'attention construite par le mode télévisuel et les effets de la consommation intensive de télévision et celle d'autres écrans sur la formation de l'attention (il décrit un mode d'attention horizontal, sans connexions profondes des expériences). Le chercheur allemand Christian Pfeiffer: les plus mauvais résultats scolaires étaient, dans chaque groupe, directement en relation avec le nombre de téléviseurs et autres écrans par foyers et le nombre d'heures passées devant un écran. problèmes d'échec scolaire, d'inattention et d'agressivité juvénile soient à mettre en rapport avec cette consommation de télévision. OPINION PUBLIQUE ET MEDIAS I) OPINION INDIVIDUELLE ET OPINION PUBLIQUE A) Les opinions individuelles et leur formation Opinion individuelle : « c’est une formule nuancée qui, sur une question déterminée, reçoit l’adhésion sans réserve d’un sujet ». Ainsi, une opinion se définit pare rapport au contexte de l’enquête ( enquêteur, moment, actualité….). Cf doc 2 p336 Une opinion individuelle se forme et s’exprime en relation avec les autres. En effet, nous influençons et nous sommes tous influencés …même s’il est parfois difficile de se l’avouer car cela semble remettre en cause notre autonomie. Si nous n’avons pas une expérience directe et nette sur un sujet, nous dépendons en partie des informations et des jugements d’autrui ( désir de conformité, leader charismatique ou compétent). En revanche, la pression du groupe ou d’une personne n’est pas toujours suffisante pour modifier une opinion. En effet, une opinion s’inscrit dans une représentation du monde, mélange variable de stéréotypes, jugements de valeurs et d’arguments rationnels. Les idéologies, les stéréotypes que nous utilisons tous ( mais dont nous avons plus ou moins conscience) nous servent de repères , de grille de lecture sur le monde, notamment en simplifiant ce qui est très complexe. Dès lors, pour modifier vraiment une opinion, il faut parfois mettre la personne dans une situation ou sa grille de lecture ne fonctionne pas. Cf doc 5 p 338 B) Des opinions individuelles à l’opinion publique Les caractéristiques de la formation d’une opinion sont : _ une question précise _ le rôle du groupe _ le contexte social (l’actualité de la question) Ainsi, une opinion collective peut naître quand un problème se pose réellement et qu’une décision doit être prise. Doc 6 p 339 La notion d’opinion publique est assez vague . Est-ce l’opinion des la majorité des sondés ? De plus, une opinion est finalement toujours collective. II) LES SONDAGES D’OPINION A) Les sondages : histoire et technique a) histoire Le désir de connaître le profil et l’opinion de ceux qu’on gouverne est très ancien ( 3000 an avant J.C : recensement et revenu des égyptiens, Louis XV : 1745, 1 ères grandes enquêtes d’opinion ). De plus, l’idée d’une connaissance scientifique se fait de plus en plus sentir, notamment au moment de l’industrialisation en GB , en France et en Allemagne ( F Le Play, les ouvriers européens, 1855 ). C ‘est aux USA que l’enquête se développa vraiment avec les « votes de paille » dès le XIX è siècle. Les journaux interrogeaient leurs lecteurs sur leurs intentions de vote. Mais c’est en 1936 qu’un jeune chercheur George Gallup démontre l’efficacité de l’approche scientifique des sondages. Il avait prévu la réélection de Roosevelt en sélectionnant 1500 personnes sur des critères démographiques simples alors qu’un magazine ( Le Literary Digest) s’était trompé en interrogeant 2 millions d’électeurs par une enquête postale. La méthode représentative s’est généralisé ( enquêtes sociales, études de marché, sondages politiques…). En France, c’est J Stoetzel qui dirigeait l’IFOP en 1946. b) technique La technique des sondages est une application du calcul des probabilités et de la loi des grands nombres. Il faut des règles rigoureuses : _ l’échantillon doit avoir une taille suffisante car la précision des sondages dépend du nombre de personnes intérrogées et pratiquement pas du pourcentage ( taux de sondage). Interroger 1000 personnes en Corse ( 4/1000) est aussi représentatif que 1000 en France ( 2/ 100.000). En général, en dessous de 1000 personnes, les résultats ne sont pas fiables. _ en outre, on peut en on doit calculer un risque d’erreur et un intervalle de confiance ( « fourchette »). Ex : tel candidat aura entre 38% et 40% des voix avec un risque d’erreur de 5%. Si on veut diminuer le risque d’erreur, on augmente l’intervalle de confiance et inversement. _ l’échantillon doit être représentatif de la population étudiée. Il y’a deux grandes méthodes : la méthode aléatoire ( ou probabiliste) . Cela consiste à tirer au hasard des individus sur une liste complète ( base de sondage). Il faut avoir cette liste et les gens peuvent être très dispersés ce qui peut poser des problèmes aux enquèteurs. La méthode des quotas : reconstituer en modèle réduit la population . Il faut les mêmes caractéristiques et proportions que la population totale ( sexe, âge, CSP…). C’est moins cher et plus utilisé mais il y’a des risques d’erreur liés à la liberté laissée aux enquêteurs. _ le questionnaire doit être fait avec soin et rigueur. Il doit être compris par tous ( eviter les mots techniques ou vagues…). Les questions doivent être neutre ( ne pas induire la réponse). _ le moment du sondage est aussi important ( ex : sur la peine de mort après un crime horrible) et la personne et personnalité des enquêteurs ( ex : une femme qui enquête sur le droit des femmes, enquête sur des exclus….). B) Les limites techniques des sondages Un sondage ne fournit pas une certitude mais une probabilité ( un écart de 1 ou 2 pts entre candidats sur des intentions de vote n’a pas de sens ). Il ne faut pas réduire les réponses au pourcentage majoritaire ( cet abus n’est pas toujours innocent). Il faut aussi tenir compte des non réponses. En France, il existe aussi une loi réglementant l’utilisation des sondages ( loi 1977) qui fait obligation aux médias de citer le nom de l’institut et celui qui l’a commandé, la période, la taille de l’échantillon et d’autres indications selon les cas. Il existe aussi une loi sur les sondages en période d’élection. On a beaucoup de mal à admettre que l’on puisse extrapoler des conclusions à partir d’un échantillon de 1000 personnes. En fait, la technique ne pose pas de problèmes si les précautions méthodologiques sont prises ( ce qui est le cas en principe). Elle est commune et basée sur des acquis scientifiques solides ( statistiques….). C’est plutôt l’interprétation des sondages qui pose question. La Chine ralentit, c’est surprenant, non ? ASPO Laherrère 12 Oct 2012 Reportage TSR sur Sarkozy jeudi 4 juin 2009 http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370 501&sid=10661356&cKey=1244018271000 Penser traitement médiatique insécurité sur acrimed http://www.acrimed.org/mot1035.html http://www.acrimed.org/article3843.html http://www.laurentmucchielli.org/index.php?category/Médias,Interviews,-Vidéos gens du voyage et médias http://www.zalea.org/spip.php?article1553