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Le canard de Vouillé, canard des huttiers
Si dans le Nord de la Vendée, le Marais Breton Vendéen avec la bourrine, le canard et la noire de
Challans, dans le Sud nous avons le Marais Poitevin avec les huttes, l’oie grise du Marais Poitevin, la
poule de Marans et le canard de Vouillé.
Vouillé est un petit village aux faux airs endormis de 730 Vouillezaises et Vouillezais, à 100 mètres
d’altitude, Vouillé est propice à la promenade et la découverte d’un lieu unique où se cache beaucoup
de secrets et trésors. L’étymologie de Vouillé proviendrait du Celte ; Vas (gué) et d’Ialos (clairière).
Une tradition celte remontant à l’âge de bronze et qui a perduré jusqu’ au début de l’occupation
romaine consiste en déposes d’offrandes sous forme d’armes et de pièces de monnaie, dans les gués
des cours d’eau ou dans les marécages, et les trésors trouvés dans les environs sont nombreux. Son
église Saint-Maixent est du XIVe siècle, dotée d’une fresque centrale de 1850, mérite le détour. Une
commune qui possède son label « Village Terre d’Avenir » grâce à sa forte volonté du
développement durable de sa préservation environnementale et de son cadre de vie en étant
propriétaire des trois commerces (boucherie, boulangerie et du restaurant-bar).
600 années avant notre ère, les Pictons (celtes habitant la région) s’installent sur le rivage et certaines
îles, puis les Scythes et par la suite les Teifales investissent les terres du marais. Au Moyen-âge voit
l’installation des Colliberts. Les grandes invasions, Vikings ( s.), Arabes (IXe s.) modifient les
caractères hétérogènes de ces populations locales, poussant une partie de celles-ci, fuyant les
massacres, à se réfugier dans les grandes roselières, vivant à l’écart dans des huttes soumis aux
inondations, trouvant dans la pêche et la chasse le nécessaire à survivre. Ces terrains envasés, en
proie aux inondations, Vouillé n’est quune île parmi les 18 îles du golfe des Pictons, une île minuscule
que lèchent les flots courts et rageurs, qu’une marée par an, mais celle-là dure tout l’hiver, depuis les
premières crues d’automne jusqu’ à la dernière ondée printanière .Ces terrains envasés, en proie aux
inondations, n’intéressent guère les seigneurs locaux qui les concèdent aux moines bénédictins. Ces
derniers, dès le VIe s, bâtissent des abbayes sur le rivage et les îles du Marais (Luçon, St Michel -en-
l’Herm, Maillezais, Nouaillé, Neuil-sur-l’Autize…). A la fin du Xe s, des ébauches de drainage puis plus
tard des canaux sont tracés de 1199 à 1217. Les siècles suivants voient tous ces ouvrages admirables
pour l’époque, détruits lors de la Guerre de Cents Ans et des Guerres de Religion. L’édit royal de 1599
donne à l’ingénieur Bradley les moyens d’agir mais qu’une partie du Marais Poitevin sera asséché
faute de capitaux hollandais. Dans ces lieux vivent les huttiers, descendants en droite ligne des
Colliberts, dont toute la vie se déroulait sur l’eau, parmi des cités lacustres .Au cours des siècles, le
golfe marin s’envase, se transformant en marécage. Les moines de Vouillé avec les manants, comme
ceux des îles voisines ; Taillée, Le Poiré-sur-Velluire, Le Langon, etc.… participent activement à son
dessèchement en vue de récupérer des terres fertiles. En récompense, les manants de Vouillé
reçoivent, en toute propriété, le Marais Cloucq, un vaste communal de 600 hectares où ils pourront
nourrir leur bétail. Les huttiers sont des gardes-barrières, ceux qui ouvrent et referment à longueur
d’année, le passage à niveau qui sépare les marais du Langon et ceux de Vouillé. Ces hommes du
marais à l’esprit rebelle qui paraît les caractériser, braconniers dans l’âme, toujours prompts à cacher
les persécutés. Les huttiers, installés au bord des vastes communaux, élèvent depuis le Moyen-âge des
troupeaux d’oies grises (100 à 110 par troupeau) .Les habitants de Vouillé, à trois reprises (aux XVIIe,
XVIIIe et XIXe siècles) devront défendre leur marais communal formé avec les îles voisines, un
ensemble de plus de 1000 hectares convoité par les seigneurs du Langon. Ce vaste ensemble de
communaux constitue une des zones de repos des canards migrateurs des régions nordiques de
l’Europe et hivernants, mais ce petit canard de Vouillé existe depuis très longtemps à l’état sauvage
parmi les hordes de colverts dans le Marais Poitevin qui est la 2ème zone humide de France après la
Camargue.
Une cohabitation surprenante ! Les vaches, chevaux et moutons ne semblent pas surpris de côtoyer
ces canards. Quant à ces derniers, ils s’accommodent fort bien de ces gros herbivores ! Une originalité
de pâturage propre au communal de Vouillé-les-Marais. Plusieurs races rustiques sont présentes
comme le cheval de Trait Poitevin Mulassier, la mule et la vache Maraîchine. Ils pratiquent un
pâturage complémentaire qui favorise la présence d’une grande variété de plantes sur la prairie.
Autour de Vouillé, ce petit canard est très présent sur les zones basses et les fossés en eau, il
consomme des petits mollusques, des jeunes pousses, des graines de jonc et de carex ; un régal de
gourmet. De taille du Colvert, il peut être l’ancêtre du canard de Challans et des canards à plastron.
Canard de Challans et canard de Vouillé
Depuis fort longtemps, ces canards furent auxiliaires des huttiers, leur utilité est évidente. Issus de
sauvages, les appelants font l’objet de tous les soins, croisements, sélections, permettent d’obtenir
des oiseaux domestiqués, mais conservant le plus possible les qualités sauvages. Il suffit de visiter
cette commune, à chaque coin de rue vous entendez cancaner ,en effet de nombreuses maisons
adossées au rocher de l’île possèdent une canardière et vous invitent à cette éco histoire magistrale,
incontournable non seulement pour ceux qui entreprennent de concilier le progrès humain et le
respect des équilibres naturels, mais aussi pour tous les amoureux de cette terre d’hommes et d’eau.
Les dénominations régionales ne manquent pas : « mignon, ramassoire, alongeoire, mitraillette «. Ce
canard est un oiseau rustique qui se reproduit facilement. La sélection des amassoires consiste donc à
choisir des sujets calmes pour leur qualité de chant. Ce n’est pas la quantité qui prévaut à la chasse
mais la qualité des appelants représentant aussi une réelle valeur pour le huttier compétent. Les
canes ou « bourres », selon leur chant sont : court-cri ,demi-cri ou long-cri. La court-cri, au chant bref
et grave, déclenche la pose. Une seule suffit, à placer à proximité de la zone de pose souhaitée. La
demi-cri ou « moyen-cri », au chant plus marqué et insistant, met les canards visiteurs en confiance :
deux sont nécessaire en général. Le long-cri a pour rôle d’accrocher les oiseaux circulant dans les
parages : trois individus feront l’affaire. La chanteuse reste intarissable. Elle vante les mérites de la
mare tout au long de la nuit. Il y a lieu toutefois de la placer loin du plan d’eau, dans une cage par
exemple, dans la direction présumée des arrivées. Les mâles ou « malards » ou « maillards », au
chant grave et discret, sont à disposer sous le vent. En général, il est recommandé de posséder deux
jeux d’appelant, c’est eux qui font chanter les canes, donc les disposer sur des postes de surveillance.
Impossible de ne pas «évoquer le vocabulaire des chasseurs relatif aux appelants. Les canes «
donnent » lorsqu’elles chantent, elles « attaquent » lorsque le chant insiste, elles « doublent » s’il
persiste. Le gibier « tombe » sur le « clair », c’est une « pose ». Le silence revient. Seul le maillard
appelle doucement, il « caresse ». Grâce à la chasse pour ses aptitudes comme canard appelant, il
survécut.
Ce canard de fière allure a un petit côté curé avec son plastron blanc et son joli filet à l’œil coquin .
Son corps trapu , dos légèrement bombé, poitrine pleine et proéminente , abdomen plein et bien
arrondi, tête légèrement allongée, bec verdâtre taché de noir, onglet noir chez le mâle , bec foncé à
noirâtre chez la femelle avec une longueur , yeux aux iris bruns foncés , cou de longueur moyenne
,ailes assez longues et bien serrées au corps , queue courte et tenue horizontalement , cuisses de
longueur moyenne et non visibles , tarses assez courts de couleur selon la variété , plumage serré au
corps avec deux coloris du plumage . Le 31 octobre 2002, la première présentation dans une
exposition d’aviculture, son standard fut homologué en 2009.
Caractéristiques : Les aptitudes au chant font partie intégrante de ses caractéristiques et doivent être
prises en compte pour la sélection en tant que canard appelant. Masses : mâle 1000 grammes,
femelle 900 grammes. Masse minimale de l’œuf à couver : 50 grammes. Couleur des œufs : coquille
verdâtre. Diamètre des bagues : 12 mm pour les 2 sexes.
La variété noir bronzé :
Le mâle : tête et cou vert lustré avec un filet oculaire blanc partant de l’œil sans atteindre la nuque.
Gorge blanche rejoignant une bavette de forme régulière, qui s’arrête à la base de la poitrine. Fin
liseré blanc entourant la base du bec. Ventre bronzé, miroir le moins marqué possible sans liseré
blanc. Queue brun foncé avec crosses noires et coin noirâtre. Tarses brun orangé avec palmures
noires.
La femelle : tête et cou noirs à reflets verdâtres avec filet oculaire blanc partant de l’œil sans
atteindre la nuque. Joues bringées. Gorge blanche rejoignant une bavette de forme régulière, qui
s’arrête la base de la poitrine. Fin liseré blanc entourant la base du bec. Ventre bringé devenant plus
foncé vers l’anus. Dos et flancs suie avec transparence bronze. Queue bringée .Tarses brun orangé
avec palmures noires.
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