BIOGRAPHIE de Félicie de Fauveau
Exposition temporaire : Félicie de Fauveau, l’amazone de la sculpture
1801 : Félicie de Fauveau nait à Livourne en Italie.
Jusqu’à la Révolution française, sa famille, issue de la noblesse, vit à
Paris. Cependant, les mauvais placements financiers et l’instauration d’un
régime républicain poussent le père de Félicie à fuir la France pour l’ Italie.
1814 : Napoléon abdique, c’est le retour de la monarchie : la famille de
Fauveau rentre en France. La jeune fille est placée en pension chez sa
tante. Très rapidement, Félicie est animée par une sorte de haine contre
tout ce que la Révolution a fait naître et qu’elle pense profondément injuste
: le règne de l’argent, la disparition de la hiérarchie sociale, la vanité... Elle
réalise qu’il faut travailler pour vivre.
1826 : Le père de licie décède et laisse la famille sans fortune.
Désormais, il lui revient la charge de garantir la survie de sa mère, de son
frère Hippolyte et de ses deux sœurs, Emma et Annette.
Le début du XIXe siècle marque l’apparition d’un courant artistique : le romantisme. L’artiste
romantique, inspiré par le Moyen-âge et le début de la Renaissance, cherche à exprimer à
travers son art, ses états d’âmes et ses idées, y compris politiques.
Certains artistes romantiques produisent des œuvres engagées pour ou contre le pouvoir
politique en place.
Exemples d’artistes et d’œuvres romantiques :
- Le peintre Théodore Géricault : le radeau de la Méduse (1819)
- Le peintre Eugène Delacroix : la liberté guidant le peuple (1830)
- Le sculpteur François Rude : Jeune pêcheur napolitain jouant avec une tortue
(1833)
Le mouvement romantique
Avant de débuter dans la sculpture, elle commence par peindre, une formation commune à tous les
arts de l’époque. Elle travaille dans l’atelier de Louis Hersent, un portraitiste célèbre du XIXe siècle.
Elle fait la connaissance d’Ary Scheffer, qui lui fait son portrait en 1830 mais qu’elle qualifiera plus
tard de « lâche » pour être passé après la Révolution de Juillet dans le camp des Orléanistes,
partisans de Louis-Philippe. Alors que légitimiste, elle reste fidèle à l’héritier légitime des Bourbons,
le jeune duc de Bordeaux.
Elle croise Jean-Auguste-Dominique Ingres qui lui prodigue des conseils sur la sculpture mais elle
n’est pas du même avis que lui quant aux sujets qui l’inspirent.
Sa mère tient salon et reçoit de nombreux artistes. Félicie se lie d’amitié avec Paul Delaroche qui
l’initie à la sculpture. Elle trouve dans cet art un moyen physique pour exprimer les émotions qui la
dévorent.
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Crédits photos : Conseil Général de la Vendée – Conservation des Musées.
Autoportrait de Félicie de
Fauveau avec son chien,
marbre.
Exposition temporaire : Félicie de Fauveau, l’amazone de la sculpture
COLLEGE
1827 : Elle présente au Salon de peinture et sculpture un petit relief Christine de Suède refusant la
grâce de son écuyer Monaldeschi que vont remarquer deux jeunes écrivains; Stendhal et Alexandre
Dumas. Pour cette œuvre, elle reçoit un prix.
Ce qui frappe les critiques d’art c’est la nouveauté qu’elle apporte à la sculpture. Félicie de Fauveau
défend des formes nouvelles mais inspirées du Moyen-âge, tout en y mêlant les états de l’âme. Elle
est également une des rares femmes artistes dans un monde dominé par les hommes.
1831 : La jeune artiste rencontre la duchesse de Berry, mère d’Henri de Bourbon, que certains
considèrent comme le futur roi de France et Félicie de la Rochejaquelein. Cette dernière entraine
Félicie de Fauveau en Vendée pour y préparer l’insurrection royaliste au côté des légitimistes*, et
défendre une cause qu’ils croient juste : le retour d’un bourbon, Henri V, duc de Bordeaux, sur le
trône de France. Une amitié fidèle et loyale naît entre ces deux femmes. Félicie prend une part active
dans cette lutte les idées prennent le dessus sur l’art. Au château de Landebaudière, les deux
femmes mènent une vie clandestine.
Cette aventure la marque à tout jamais dans sa manière de vivre et dans son art.
1832 : Félicie est faite prisonnière à Fontenay-le-Comte. Condamnée elle s’enfuit en Italie l’année
suivante.
Son atelier devient alors un des points de passage de toute la haute société internationale légitimiste.
Les commandes se font nombreuses. A Florence elle se fait également connaître pour ses modèles
d’orfèvrerie mettant en avant sa connaissance du Moyen-âge : lampe, coupe-papier, boucle de
ceinture…
1886 : Félicie de Fauveau meurt à l’âge de 85 ans.
Jusqu’à la fin de sa vie l’artiste reste attachée à ses idées.
En plein XIXe siècle, toute l’éducation féminine est centrée sur le mariage et la soumission à
l’homme, cette femme sculpteur décide seule jusqu’à la fin de sa vie de vivre de son travail et de
défendre avec conviction ses idées politiques.
*Légitimistes : mouvement politique français du XIXe siècle favorable au retour du roi descendant de la lignée
(famille) des Bourbons.
Au XIXe siècle, la femme commence à s’introduire dans les milieux artistiques mais elle éprouve
encore des difficultés à suivre des formations au même titre que les hommes. Peu d’ateliers
proposent un enseignement uniquement destiné aux femmes, encore moins l’Ecole des Beaux-
arts. La présence d’une femme dans un univers entièrement masculin est contraire à la morale
de l’époque. La question de l’étude du nu pose problème.
En sculpture, l’univers est encore plus viril notamment en raison de l’utilisation d’outils et de
matériaux nécessitant une force physique plus importante. Néanmoins, ces difficultés n’ont pas
découragé ces femmes au fort tempérament qui ont marqué le XIXe siècle : Camille Claudel,
Marie d’Orléans, Hélène Bertaux ou Félicie de Fauveau.
La place de la femme artiste au XIXe siècle
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