Exposition temporaire : Félicie de Fauveau, l’amazone de la sculpture
COLLEGE
1827 : Elle présente au Salon de peinture et sculpture un petit relief Christine de Suède refusant la
grâce de son écuyer Monaldeschi que vont remarquer deux jeunes écrivains; Stendhal et Alexandre
Dumas. Pour cette œuvre, elle reçoit un prix.
Ce qui frappe les critiques d’art c’est la nouveauté qu’elle apporte à la sculpture. Félicie de Fauveau
défend des formes nouvelles mais inspirées du Moyen-âge, tout en y mêlant les états de l’âme. Elle
est également une des rares femmes artistes dans un monde dominé par les hommes.
1831 : La jeune artiste rencontre la duchesse de Berry, mère d’Henri de Bourbon, que certains
considèrent comme le futur roi de France et Félicie de la Rochejaquelein. Cette dernière entraine
Félicie de Fauveau en Vendée pour y préparer l’insurrection royaliste au côté des légitimistes*, et
défendre une cause qu’ils croient juste : le retour d’un bourbon, Henri V, duc de Bordeaux, sur le
trône de France. Une amitié fidèle et loyale naît entre ces deux femmes. Félicie prend une part active
dans cette lutte où les idées prennent le dessus sur l’art. Au château de Landebaudière, les deux
femmes mènent une vie clandestine.
Cette aventure la marque à tout jamais dans sa manière de vivre et dans son art.
1832 : Félicie est faite prisonnière à Fontenay-le-Comte. Condamnée elle s’enfuit en Italie l’année
suivante.
Son atelier devient alors un des points de passage de toute la haute société internationale légitimiste.
Les commandes se font nombreuses. A Florence elle se fait également connaître pour ses modèles
d’orfèvrerie mettant en avant sa connaissance du Moyen-âge : lampe, coupe-papier, boucle de
ceinture…
1886 : Félicie de Fauveau meurt à l’âge de 85 ans.
Jusqu’à la fin de sa vie l’artiste reste attachée à ses idées.
En plein XIXe siècle, où toute l’éducation féminine est centrée sur le mariage et la soumission à
l’homme, cette femme sculpteur décide seule jusqu’à la fin de sa vie de vivre de son travail et de
défendre avec conviction ses idées politiques.
*Légitimistes : mouvement politique français du XIXe siècle favorable au retour du roi descendant de la lignée
(famille) des Bourbons.
Au XIXe siècle, la femme commence à s’introduire dans les milieux artistiques mais elle éprouve
encore des difficultés à suivre des formations au même titre que les hommes. Peu d’ateliers
proposent un enseignement uniquement destiné aux femmes, encore moins l’Ecole des Beaux-
arts. La présence d’une femme dans un univers entièrement masculin est contraire à la morale
de l’époque. La question de l’étude du nu pose problème.
En sculpture, l’univers est encore plus viril notamment en raison de l’utilisation d’outils et de
matériaux nécessitant une force physique plus importante. Néanmoins, ces difficultés n’ont pas
découragé ces femmes au fort tempérament qui ont marqué le XIXe siècle : Camille Claudel,
Marie d’Orléans, Hélène Bertaux ou Félicie de Fauveau.
La place de la femme artiste au XIXe siècle
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