PLAN DE L’INTERVENTION Introduction I. Présentation du service - Définition et missions - Situation au sein du dispositif de santé - Le service, son architecture - Le box de réanimation - Equipe pluridisciplinaire et organisation du travail II. Rôle de l’Infirmier(e) en Réanimation Chirurgicale - Analyse de cas concret: le séjour de Sabrina en 2 temps (J0, J12) - rappels sur la ventilation mécanique, les dispositifs médicaux, la sédation, les catécholamines, la transfusion, l’hémodialyse, la surveillance des paramètres vitaux , les risques de complications du décubitus, les infections nosocomiales, l’évaluation de la douleur et la communication en réanimation -les actions de soins infirmiers qui s’y rapportent Conclusion La réanimation chirurgicale La vocation et le fonctionnement d’un service de réanimation sont précisés par le décret 2002-465 du 5 avril 2002 : « Les soins de réanimation sont destinés à des patients qui présentent ou sont susceptibles de présenter plusieurs défaillances viscérales aigües mettant directement en jeu le pronostic vital et impliquant le recours à des méthodes de suppléance. » La réanimation chirurgicale L’admission et la prise en charge en service de réanimation ont pour but de: - faire le diagnostic (de ou des maladies qui ont conduit à la défaillance des organes), - traiter (cette ou ces maladies), - maintenir les fonctions vitales, -prodiguer les soins postopératoires (en collaboration avec le chirurgien en cas d’intervention chirurgicale), - - assurer le confort du patient (sédation et/ou analgésie), - prévenir les complications (actes invasifs de réanimation , alitement prolongé). La réanimation chirurgicale au sein du dispositif de santé Chir. viscérale Neurochirurgie Chir. Ortho/traumato Chir. Vasculaire Chir. Gynéco Chir. ORL, maxillo… Bloc opératoire SAMU Réanimation chirurgicale Soins de suite et de réadaptation Amphithéâtre Service de soins chirurgicaux Statistiques: 2007 2008 2009 Nb de patients 165 175 211 Age moyen 54 56,8 52,5 DMS dans le service 10,92 15,14 11,2 Nb de décès 23 30 32 Le service, son architecture: L’architecture des locaux répond à la réglementation concernant l’organisation des services de réanimation, de surveillance continue et de soins intensifs en vigueur. (Cf. Code de la santé publique). L’accès au service se fait par deux entrées indépendantes: -Une pour le personnel et les patients (à coté de l’HTCD) débouchant sur une salle dite « de transfert » -Une pour les familles rendant visite à leur proche débouchant quant à elle, sur le secrétariat et la salle d’attente puis sur un SAS permettant de revêtir une tenue spécifique après s’être lavé les mains Le service, son architecture(2): Salle de transfert et SAS famille composent une zone filtre qui permet de contrôler l’accès des personnels, des visiteurs et des approvisionnements. La zone filtre donne accès ensuite via une seule entrée, à la zone d’hospitalisation dont la ventilation est spécifique d’où la fermeture systématique de cet accès. Le service, son architecture (3): La zone d’hospitalisation: - 8 box et un poste central de surveillance (dispositif alarmes et surveillance à distance), - une pharmacie, des réserves et un local de ménage, - un ECG 3 pistes à déroulement de papier, - un défibrillateur avec sonde d’entraînement, - un chariot d’urgence, ainsi qu’un chariot dit « d’hémodynamique », le tout étant vérifié tous les jours! Le service, son architecture (4): Le box, une unité fonctionnelle: - fonctionnement quasi autonome. - agencement modulable. - luminosité naturelle, variateur de lumière artificielle afin de respecter les cycles jour/nuit. - compromis entre la nécessité pour les soignants de surveiller tout en étant à l’extérieur de celui-ci et l’intimité du patient Le box de réanimation: L’équipe pluridisciplinaire et organisation du travail médecins anesthésistes réanimateurs, +ou- 20 infirmier(e)s, 1 cadre infirmier, 1 kinésithérapeute, 9 aide-soignantes, 1 secrétaire médicale, Intervenants extérieurs : manipulateurs rx, etc PRESENCE HUMAINE 1 M.A.R de garde / 24H 3 I.D.E + 2 A.S matin / soir / nuit REPARTITION DE LA CHARGE EN SOINS 1 I.D.E pour 2/3 patients 1 A.S pour 4 patients Cas concret (1 ère partie) Melle Y Sabrina, née le…/1982, hospitalisée du… au… Motif d’hospitalisation : Polytraumatisme suite à un accident de la voie publique Antécédents : néant Histoire de la maladie : AVP, conductrice d’une ambulance militaire contre un arbre avec une désincarcération très longue et un écrasement des membres inférieurs par le véhicule. A la prise en charge, Glasgow 15, état de choc et tension inférieure à 80 de systolique. Après remplissage vasculaire et transfusion de trois culots globulaires, la patiente est transférée aux urgences du CHR par le SMUR. Cas concret 1 ère partie (2) Le bilan initial montre un état de choc hémorragique en rapport avec un hémopéritoine. Elle est prise en charge immédiatement au bloc opératoire. Le chirurgien découvre un épanchement intra-abdominal de trois litres, en rapport avec une désinsertion mésentérique dont il contrôle l’hémostase et une ischémie irréversible d’environ 30cm de grêle. Il est donc réalisé une résection-anastomose. Le bilan lésionnel est alors complété et va montrer : - scanner cérébral/rachis : pas de lésion - scanner thoracique/radio pulmonaire : pneumothorax gauche avec contusion, fractures des 8éme, 9éme, 10éme côtes à gauche - fracture ouverte avec perte de substance osseuse au niveau du fémur droit - fracture ouverte de la jambe droite - fracture ouverte du genou et du fémur gauches Cas concret 1 ère partie (3) L’état de choc hémorragique persiste et nécessite la poursuite de la transfusion. Au total sur les deux premières heures, elle reçoit huit culots globulaires, 4 PFC, 2 culots plaquettaires, 5000 ml de remplissage. Après normalisation du bilan de coagulation, la patiente est reprise au bloc pour une ostéosynthèse des différentes fractures. Pendant l’intervention, l’état hémodynamique est maintenu par de la NORADRENALINE et de la DOBUTAMINE ainsi que la poursuite du remplissage. En post-opératoire, elle est hospitalisée en Réanimation Chirurgicale. Cas concret 1 ère partie (4) Elle est transférée dans le service, intubée, ventilée, sédatée, tension artérielle 10/3, pouls 100, température à 34°C. Il existe une hématurie macroscopique. La diurèse est de faible quantité, l’administration de diurétiques reste inefficace. La biologie indique une défaillance de la fonction rénale, une kaliémie à 8,1, des CPK à 82 000. (Rhabdomyolyse) La coagulation est normalisée. L’hémoglobine est en dessous des valeurs normales. Il persiste un saignement au niveau des pansements du membre inférieur droit. Elle est porteuse de 2 Ktp de gros calibre, d’une sonde urinaire, d’une sonde gastrique, de 3 redons intra-abdominaux, d’un redon fémur droit, d’un redon fémur gauche. Cas concret 1 ère partie (5) Prescription médicale : Ventilation contrôlée : Vc 450, Fr 14, Peep 5, FiO2 60 % Alimentation parentérale Antibiothérapie par AUGMENTIN et GENTAMYCINE Sédation par SUFENTA et MIDAZOLAM DOBUTAMINE, NORADRENALINE Transfusion de 2 culots globulaires Mise en place d’un drain pleural gauche, d’un cathéter central, d’un cathéter artériel, d’un cathéter de dialyse pour mise en route au plus vite d’une hémodialyse en continu Surveillance continue des paramètres vitaux: en détail Polytraumatisme Définition: Le polytraumatisme est un ensemble de lésions (≥2) dont l'une d'entre elles peut engager le pronostic vital. retour Le score de glasgow: Un indicateur de l'état de conscience. C'est une échelle allant de : 3 (coma profond ou mort) à 15 (personne parfaitement consciente), et qui s'évalue sur trois critères : retour L’état de choc Définition: C'est l'incapacité du système cardio-circulatoire à fournir aux tissus une quantité d'oxygène suffisante. Il entraîne rapidement la mort si aucun traitement n’est pratiqué! L’état de choc (2) Tachycardie, Tension artérielle abaissée (<80), Extrémités froides(mains, pieds), Marbrures (coudes, genoux). cardio respi Les signes cliniques neuro rénaux Cutanéomuqueux Pâleurs Polypnée (> 20 par minute), Sueurs (augmentation du taux de CO2 dans le sang hypercapnie). Atteinte et altération de l'état de conscience (coma), Agitation, Angoisse, prostration. Oligo-anurie L’état de choc (3) Les causes peuvent être diverses: . Choc anaphylactique . Choc cardiogénique . Choc septique . Choc hémorragique/hypovolémique Retour Réduction massive de la masse sanguine circulante =HYPOVOLEMIE Le choc hémorragique: Chute du débit cardiaque et de la pression artérielle -Le processus -Les objectifs thérapeutiques Chute de l'alimentation des cellules en oxygène Mort cellulaire Choc hémorragique/hypovolémique (2) Les objectifs thérapeutiques: retour Désinsertion mésentérique/ hémopéritoine C’est l’arrachement de l’attache du mésentère sur l’intestin, le mésentère étant un repli du péritoine reliant les anses de l'intestin grêle (le jéjunum et l'iléon) à la paroi postérieure de l'abdomen. Celui-ci abrite les vaisseaux ainsi que les nerfs destinés aux viscères. retour Vascularisation artérielle de l’intestin grêle et du côlon ascendant. TC : tronc cœliaque ; AHC : artère hépatique commune ; ARB : arcade de Rio Branco ; AMS : artère mésentérique supérieure ; AAJJ : artères jéjunales ; AAII : artères iléales ; AABB : arcades bordantes ; AIC : artère iléocolique ; ACSD : artère colique supérieure droite. Pneumothorax: Épanchement gazeux, spontané ou provoqué, occupant tout ou partie de l'espace habituellement virtuel compris entre la plèvre viscérale et la plèvre pariétale. retour La rhabdomyolyse et ses conséquences: Ecrasement Souffrance des cellules musculaires Libération de potassium et de myoglobine Ionogramme sanguin: K Souffrance musculaire: CPK Fonction rénale: Urée, Créat. Conséquences: - Risque d’arrêt cardiaque induit par l’hyperkaliémie - Insuffisance rénale aigüe consécutive de l’atteinte des tubules rénaux (+ choc !) retour Le remplissage vasculaire Le remplissage vasculaire est une technique consistant à perfuser un « liquide de remplissage » via une voie veineuse pour lutter contre une chute du débit sanguin. Cette dernière entraîne une hypotension artérielle pouvant aller jusqu’au collapsus cardio-vasculaire. Les solutés de remplissage: Un bon soluté de remplissage doit rester dans les vaisseaux, sans diffuser trop rapidement dans les tissus. Par exemple: Les cristalloïdes (Sérum salé, RL) Les colloïdes (Voluven, le sérum albumine) retour Attention: nécessité de la mise en place d’un KTP de gros calibre, à défaut sur voie centrale La transfusion sanguine: Opération consistant à injecter, par perfusion intraveineuse, du sang ou des dérivés sanguins: - Le Culot Globulaire Réfrigéré - Le Plasma Frais Congelé - Le Concentré Plaquettaire Le Culot Globulaire Réfrigéré (CGR) Les globules rouges ont pour fonction le transport de l'oxygène vers les tissus. La transfusion de globules rouges est indiquée en cas d’anémie diagnostiquée à l’aide de la Numération Formule Sanguine, en particulier du taux d’hémoglobine. La compatibilité donneur/receveur: groupage A, B, O; Rhesus; Khell; Recherche d’Agglu. Irrégulières Le Plasma Frais Congelé (PFC) Le plasma est la partie liquide du sang assurant le transport des cellules du sang, des nutriments et des déchets. Il contient des protéines (anticorps et facteurs de coagulation). Il est indiqué entre autres dans les cas d’hémorragies aigües avec déficit global des facteurs de coagulation . Le Taux de Prothrombines, Le Temps de Céphaline Activé, Le dosage du fibrinogène, Les facteurs de coagulation Compatibilité donneur/ receveur: gr. A, B, O Le concentré plaquettaire (CP) Les plaquettes ont un rôle primordial dans le processus de la coagulation. Une baisse des plaquettes entraîne un risque hémorragique. La transfusion de plaquettes est indiquée en cas de thrombopénie associée à un risque hémorragique (thrombopénie = inf. à 150 000 plaquettes / mm³) diagnostiquée à l’aide la Numération Formule Sanguine et selon le contexte! Compatibilité donneur/receveur: autant que faire se peut ABO compatibles et rhésus isogroupes La transfusion: A la réception du PSL : - conformité du transport - pour toute transfusion d'un Produit Sanguin Labile, quel qu'il soit, contrôle attentif de la concordance entre: l'identité du Receveur et les Nom, Prénom et Date de naissance portés sur la carte de groupe sanguin (ou le dossier transfusionnel) les groupes sanguins mentionnés sur cette carte , l'étiquette de l'unité de sang à transfuser et le bon d'attribution La transfusion (2) Vérification Ultime au lit du Malade, pour les transfusions de CGR, par contrôle des groupes ABO: - du Receveur - de chaque Concentré Erythrocytaire qui lui est destiné Dans le cas présent, il y a eu agglutination des gouttelettes de sang au contact du sérum anti-B. Le sérum anti-B a donc réagi vis-à-vis d'Ag B. On en conclut que le groupe sanguin est B pour le receveur comme pour le donneur. La transfusion (3) L’acte transfusionnel: Pour chaque PSL: une tubulure avec filtre (transfuseur) Les PSL doivent être transfusés sur une voie d'abord exclusive . Le débit de la transfusion est à adapter au patient et au type de produit. A titre indicatif: - pour les CGR : de 1 H à 3H - pour les PFC: de ½ H à 2 H - pour les CPA: à passer en priorité, ½ H La transfusion (4) Les complications possibles: -Les accidents hémolytiques ou infectieux graves (surviennent le plus souvent, dès le début de la transfusion, d'où l'importance d'une surveillance particulièrement vigilante du malade pendant les premières minutes de la transfusion) - L’oedeme aigu du poumon (importance du débit, du volume et des pathologies du patient) Retour Noradrénaline et dobutamine Appartiennent à la famille des catécholamines. Ce sont des substances sympathomimétiques, c'est à dire qu'elles sont capables d'entraîner une réponse semblable à celle observée lors de l'activation du système sympathique. Noradrenaline a une action de vasoconstriction généralisé, à l’exception des coronaires qu’elle dilate de façon indirect par augmentation de la consommation d’oxygène. Dobutamine indiqué dans le syndrome de bas débit cardiaque. Effet inotrope positif. Effets 2aire principal: tachycardie La tension artérielle Le débit cardiaque Attention à l’administration des amines retour La sonde d’intubation: sonde destinée à être insérée par la bouche ou le nez dans la trachée pour assurer le maintien de la perméabilité des voies aériennes et permettre la ventilation mécanique. Un ballonnet situé à l'extrémité distale de la sonde, permet d'assurer l’étanchéité. L’intubation trachéale: consiste à placer dans la trachée à travers l'orifice glottique une sonde dont l’extrémité supérieure émerge par la bouche (intubation orotrachéale) ou les narines (intubation nasotrachéale). La sédation: Utilisation de moyens médicamenteux ou non, destinée à assurer le confort physique et psychique du patient, et à faciliter les techniques de soins. Ventilation mécanique (en simplifié!) consiste à suppléer ou assister à la respiration spontanée à l'aide d'un appareil nommé ventilateur ou respirateur. Elle peut être invasive ou non-invasive. Ventilation mécanique (suite) Le mode VC (ventilation contrôlée), le mode de ventilation le plus simple, le ventilateur assure à lui seul la ventilation du malade. Les paramètres fondamentaux à régler : - Le volume courant (Vt) - La fréquence (F) - La pression expiratoire positive (Pep) - la Fraction inspirée en O2 (FiO2) Retour Sufenta/Midazolam Sufenta Midazolam analgésique central réservé à l’anesthésie – réanimation. A forte dose il procure une anesthésie analgésique profonde. Attention: Stupefiant hypnotique et sédatif à action rapide. Il exerce également des activités anxiolytique, anticonvulsivante et myorelaxante. Attention: Amnésie antérograde + Potentialisation des effets, mais effets secondaires! En particulier l’hypotension et la gêne respiratoire retour Le drain pleural Définition: Introduction d’un drain dans l’espace pleural pour évacuer tout épanchement gazeux (pneumothorax), hémorragique (hémothorax) ou liquidien (pleurésie), ce qui permet de rétablir une pression négative dans la cavité pleurale pour ramener la surface du poumon à la paroi thoracique. retour Voie veineuse/voie artérielle Cathéter central: VEINES jugulaires, sous-clavières, fémorales. Cathéter artériel: ARTERES radiales, fémorales, humérales. Le cathéter central Définition: Une voie veineuse centrale est un dispositif médical visant à cathétériser une veine de gros calibre. Ce système permet d'injecter des médicaments à un malade mais aussi, dans certains cas, de mesurer la pression veineuse centrale. Attention, l’ablation se fait tandis que le patient est en décubitus dorsal strict. Le cathéter artériel: Un cathéter artériel est un dispositif médical visant à cathéteriser une artère. Ce système permet le monitorage en continu de la pression artérielle sanglante et d’effectuer les bilans sanguins (gazométrie en particulier etc.) à tout moment et sans avoir à « piquer ». Attention, ne jamais faire d’injection médicamenteuse sur ce type de KT. L’ablation quant à elle, nécessite une compression durant plusieurs minutes jusqu’à l’arrêt du saignement. retour Rappel sur l’hémodialyse Définition: méthode extracorporelle d’épuration du sang. En réanimation, selon le contexte, deux techniques peuvent être employées: dialyse conventionnelle intermittente /dialyse continue Rappel sur l’hémodialyse (2) Cette épuration se fait à travers une membrane semi perméable entre le sang et le dialysat. Cette technique permet d’éliminer les déchets, de l’eau et de réguler en concentration les électrolytes du sang. En rouge: le sang du patient En jaune: la membrane semi-perméable En bleu: le liquide de dialyse (dialysat) Rappel sur l’hémodialyse (4) Le cathéter de dialyse: un cathéter de dialyse est un dispositif placé dans une veine de gros calibre, permettant l’épuration extrarénale. retour La surveillance des paramètres vitaux: - La fonction cardiaque - La fonction respiratoire - L’état neurologique - La glycémie - La thermorégulation - Bilan entrées/sorties La fonction cardiaque La tension artérielle TA π ECG • la pression du sang dans les artères. Elle est exprimée par 2 mesures: La pression maximale au moment de la contraction du cœur (systole), et la pression minimale au moment du « relâchement » du cœur (diastole). PAM = (pression systolique + 2×pression diastolique)/3 • Chez l’adulte: 140/80 mmHg, …..la tension augmente avec l’âge! Le pouls • perception du flux sanguin pulsé par le cœur par la palpation d'une artère • Chez l’enfant: 70 à 140 par min.; Chez l’adulte: 60 à 100 par min. L’électrocardiogramme • Représentation graphique de l’activité électrique du cœur La fonction respiratoire La fréquence respiratoire FR • le nombre de cycles respiratoires (inspiration et expiration) par minute, mesurés chez un individu • Chez l’enfant: 20 à 30 par min.; Chez l’adulte: 12 à 20 par min. La saturation en oxygène SpO2 • Méthode de mesure non invasive de la saturation en O2 de l’hémoglobine au niveau des capillaires sanguins. On parle de saturation pulsée en O2 (SpO2). • Valeur normale: 95 à 100% Les gaz du sang GDS • Prélèvement de sang artériel permettant d’apprécier la fonction respiratoire de l’organisme ainsi que son équilibre acide/base • pH=7,38-7,42; PaO2=100mmHg; PCO2=35-42mmHg; SaO2=95-100% Evaluation de l’état neurologique chez le patient I/V/S, entre autres: Cotation du diamètre pupillaire et réflexe photomoteur • Taille intermédiaire/mydriase/ myosis • Réactivité à la lumière • Isocorie/anisocorie Réponse motrice à la stimulation douloureuse • Pincement des ongles, du mamelon, friction sternale, aspi. trachéale • Une réaction bilatérale adaptée (retrait du membre, évitement de la douleur, grognement) signe une intégrité des voies sensitivomotrices. Une réaction adaptée d'un seul côté évoque une hémiplégie. • Signes de décérébration : extension, adduction, et rotation interne des membres supérieurs (témoigne d'une souffrance sévère du tronc cérébral). • Signes de décortication : flexion et adduction des membres supérieurs, extension des membres inférieurs. La décortication indique une souffrance hémisphérique étendue. Autres éléments à surveiller La température Ѳ°c • La vie est un phénomène complexe dont la base est un ensemble de réactions chimiques et de phénomènes physiques. Or, la température a une influence capitale sur les réactions chimiques • La valeur normale de référence: 37°c La glycémie Hgt • Désigne la concentration de glucose dans le sang • Une glycémie est considérée normale si elle est comprise entre 0,80g/l et 1,15 g/l. Une glycémie post –prandiale peut aller jusqu’à 1,4g/l Le bilan entrées/sortie E/S • Somme de toutes les entrées de volumes liquidiens réellement apportés au patient/somme de tous les volumes liquidiens qui sortent du patient en 24h • Le poids reste un indicateur fiable L’analyse de la première étape (la phase aigüe) du cas concret, en résumé: La patiente est en état de choc hémorragique. Le traitement est la réalisation d’un geste d’hémostase afin de stopper l’hémorragie et de conserver son hémodynamique dans les valeurs normales. Cela passe également par le remplissage vasculaire, la transfusion sanguine et l’administration de catécholamines. Ces techniques requièrent un monitorage en continu et une voie veineuse centrale. Afin de contrôler la douleur de la patiente et son confort dans ce contexte, elle est sédatée, intubée et ventilée. La souffrance des cellules musculaires en lien avec l’écrasement de ses membres inférieurs a pour conséquence une hyperkaliémie majeure avec risque d’arrêt cardiaque et une défaillance de sa fonction rénale. Il faut donc la dialyser en urgence. Cas concret n°2 4 jours après l’entrée de Sabrina dans le service de Réanimation chirurgicale: On note l’apparition d’une ischémie irréversible au niveau de la jambe droite. Elle est donc reprise au bloc pour une amputation de cette jambe. En revanche les plaies du membre inférieur gauche sont propres. Les redons sont retirés. Les constantes sont dans les valeurs normales. La fonction rénale se normalise. Devant la stabilité de l’état hémodynamique sans administration de catécholamine, il est décidé d’arrêter la dialyse continue pour passer à une séance de dialyse conventionnelle prévue le lendemain. Réfection du pansement au bloc: le moignon est propre sans signe de surinfection. Après avis du chirurgien viscéral, l’alimentation entérale est débutée. Les parents de Sabrina ont été rencontrés par l’équipe médicale et viennent chaque jour au chevet de leur fille. Cas concret n°2 (2) 10 jours après l’entrée de Sabrina dans le service de Réanimation chirurgicale: Le pansement de moignon ne nécessite plus d’intervention chirurgicale. Les sédations sont arrêtées. La radio pulmonaire est normale. Le drain pleural est retiré. La dernière séance d’hémodialyse a lieu ce jour. Cas concret n°2 (3) Ce jour (J12): La patiente est éveillée. L'analgésie est bonne sous morphine et Perfalgan. La patiente est en VSAI +12, Peep 5, FiO2 40%. 3 séances de VS « sur tube » d’une heure alternent avec la VSAI ces 24 dernières heures. Fréquence respiratoire et saturation en oxygène sont restées dans les valeurs normales. L’alimentation a été arrêtée depuis minuit afin de réaliser son extubation. Celle-ci est réalisée à 10h00. Les circonstances de l’accident ainsi que ses conséquences ont été divulguées à Sabrina sans que cela n’ait d’impact sur son comportement! Elle reste calme et attentive aux recommandations . Cas concret n°2 (3) Ce jour (J12): Les parents de Sabrina ont appelé ce matin pour prendre des nouvelles. Ils viendront ce midi lui rendre visite. La communication avec leur fille semble difficile et leur regard se porte la plupart du temps sur l’environnement de la patiente (scope en particulier) plutôt que vers celui de Sabrina. Cas concret n°2 (4) Prescription médicale : VS, lunettes 4l/mn Osmotan 5% 500cc Drip Nutrison en attente, reprise 6 heures après extubation Morphine 5 mg sous cut. si besoin Perfalgan 1 g, 4 fois par 24h Inexium 40 mg IV Lovenox 40 mg sous cut. Résumé de la seconde étape (la phase de stabilisation) du cas concret: Sabrina au 4ème jour de son hospitalisation subit l’amputation de sa jambe droite. Néanmoins son état de santé s’est amélioré. Elle a été extubée ce matin, est en ventilation spontanée avec O2 4 l/mn, n’est plus dialysée. Cependant la surveillance des paramètres vitaux et notre vigilance quant aux risques : - de complications du décubitus du fait de son alitement - d’infection nosocomiales - de douleur physique - de souffrance morale(!?!) de la patiente et de son entourage …restent de rigueur! Conclusion Le sevrage du respirateur (en simplifié!) VC Sédation ++ VSAI Sédation+ / arrêt VS Arrêt total de la sédation Risque d’autoextubation! Ventilation mécanique (en simplifié!) (suite) En mode VSAI, après détection d'un appel inspiratoire (trigger), le ventilateur génère et maintient une pression d'aide (la consigne) dans les voies aériennes du patient. Plus cette pression est grande, et plus le volume courant résultant est important. Les paramètres fondamentaux à régler : -Aide Inspiratoire (AI) -Fréquence minimale (Fmin) -Pep -FiO2 Retour Les complications du decubitus: cutanées respiratoires • L’escarre • La stase et l’encombrement bronchique cardiovasculaires • La maladie thrombo-embolique Digestives et urinaires • Le reflux gastro-oesophagien et la constipation, la stase urinaire Musculaires et articulaires • La diminution de la force maximale, la rétraction et l’amyotrophie, la raideur articulaire La lutte contre les complications du decubitus: - une position adéquate: - toujours demi-assise, en attendant la station assise au fauteuil (le plus rapidement possible) + aspirations trachéales toutes les 2H + aide à la toux (kiné, « EVA ») + SNG + surveillance des résidus gastriques • Limite l’encombrement et améliore la fonction respiratoire • Limite le risque de pneumopathie d’inhalation La lutte contre les complications du décubitus (2): - une position adéquate: - en décubitus alterné (autant que possible) + changement de position et effleurage des zones à risque toutes les 3-4 h + décharge des points d’appui + des soins d’hygiène rigoureux • Limitation du risque d’escarre + La lutte contre les complications du décubitus (3): - une surveillance rigoureuse: - d’éventuelles positions vicieuses - du transit intestinal - d’éventuels signes de phlébite La lutte contre les complications du décubitus (4): -l’aide irremplaçable de notre kiné: -Kiné respiratoire améliore le désencombrement, le recrutement, etc. - Gymnastique médicale afin d’améliorer le tonus musculaire , éviter la rétraction et l’amyotrophie, ainsi que la raideur articulaire. Retour La lutte contre les infections nosocomiales: Des patients hautement « techniqués » Un risque majeur d’infection à BMR Une flore hospitalière abondante et virulente La lutte contre les infections nosocomiales: Dans l'unité, des prélèvements bactériologiques sont effectués de manière systématique à l'entrée du patient puis une fois par semaine. Le risque de contamination aéroportée: / l’architecture du service: 8 box distincts / un système de ventilation (surpression) Le risque de contamination matérioportée: / hygiène des box trois fois par jour / protocole de décontamination lors des « sorties » La lutte contre les infections nosocomiales: Le risque de contamination manuportée: / le lavage des mains à chaque soin / un habillage des soignants particuliers: Retour En conclusion: L’IDE de réanimation chirurgicale au sein de l’équipe pluridisciplinaire, ses missions: L’IDE au sein de l’équipe pluridisciplinaire IDE Travail en collaboration avec l’équipe médicale - Mettre en place les traitements et vérifier leur efficacité - Surveiller les paramètres vitaux et participer à leur maintien dans les valeurs normales - Alerter (si dégradation de l’état de santé) -Participer à la mise en place des dispositifs médicaux et des techniques -Informer le patient et son entourage MAR PATIENT L’IDE au sein de l’équipe pluridisciplinaire IDE - Lutter contre les complications du décubitus - Lutter contre les infections nosocomiales - Expliquer - Aider AS Binôme IDE/AS PATIENT