passé de 2,1 fin 2014 à 5,6. Cette situation est très problématique. Les sociétés d'extraction ne semblent pas être si
près de la faillite. Nombre d'entre elles ont en effet négocié une dette à long terme après le dernier effondrement des
matières premières en 2008. Mais le coût de fermeture d'une mine est colossal, au point que les créanciers pourraient
être tentés de laisser les compagnies poursuivre leur production à perte tout en poursuivant leurs efforts pour se
séparer de leurs actifs les moins performants. John Thornton, le président exécutif de Barrick a déclaré qu'il existe
uniquement trois sorties possibles de la spirale pour les sociétés d'extraction : « générer plus de liquidités, émettre
plus de capitaux propres ou vendre des actifs ».
3.1 Métaux précieux : surpondérer
3.1.1 Or
L'or accuse le rebond le plus important depuis le mois de février en réaction au Brexit et les données indiquent
que les États-Unis ont créé le plus faible nombre d'emplois en quasi six ans, réduisant ainsi les attentes
d'augmentation du loyer de l'argent sur le continent américain. Les traders estiment maintenant qu'il y a 9 % de chances
(contre 55 % il y a quelques semaines) que la Réserve fédérale relèvera ses taux d'intérêt cette année.
Par ailleurs, les banques centrales de Tokyo à Stockholm ont adopté la notion des taux négatifs. Et si, en théorie,
cette approche est censée avoir un effet stimulant sur la croissance, en faisant payer ceux qui veulent déposer leur argent
dans les caisses des banques centrales, les investisseurs craignent que cela ne déstabilise les marchés monétaires.
Dans ce contexte, les taux bas représentent une bénédiction pour l'or, qui est devenu plus compétitif que les actifs portant
intérêts. Même avec un rendement de 0 %, l'or peut s'avérer plus rentable que bien d'autres actifs, à une époque
où les taux d'intérêt ont un effet négatif sur le capital. Les investisseurs ont tendance à se réfugier dans l'or lorsqu'ils
n'ont plus confiance en leurs monnaies et en leurs systèmes financiers. « L'expérience montre qu'en période de taux bas, les
rendements de l'or sont généralement deux fois plus élevés que leur moyenne à long terme », comme l'a indiqué le Conseil
mondial de l'or. « Sur le long terme, les politiques de taux négatifs pourraient entraîner un renforcement structurel de la
demande pour l'or de la part des banques centrales et des investisseurs. »
Les pays qui cherchent à déprécier leurs monnaies encouragent en fait leurs citoyens à se tourner vers l'or,
comme nous avons pu le constater en Chine, en Russie et dans d'autres pays émergents. L'or est alors utilisé comme une
devise. Mais une devise sur laquelle la banque centrale n'a pas d'emprise directe. La demande des consommateurs au
Japon a quasiment doublé entre 2014 (17,9 tonnes métriques) et 2015 (32,8 tonnes métriques), selon des estimations du
Conseil de l'or.
L'or s'échange à 1 320 dollars l'once et devance pratiquement toutes les autres matières premières dans l'indice
Bloomberg des matières premières. Alors que l'or risque d'être suracheté à court terme, nous le privilégions car nous
pensons qu'il devrait profiter de la poursuite probable des turbulences sur les marchés. La volatilité sur les marchés
financiers due au ralentissement chinois/mondial et à la faiblesse des prix pétroliers ainsi que les doutes concernant
l'efficacité des mesures d'assouplissement risquent de persister. Cela pourrait continuer de peser sur l'appétit pour le risque
et sur les taux en dollars. Tout bénéfice pour l'or.
Au premier trimestre, la demande mondiale pour l'or a grimpé de 21 % par rapport à l'année passée (à 1 289,8
tonnes métriques), selon des chiffres publiés par le Conseil mondial de l'or.
Selon la Commodity Futures Trading Commission, leur position longue nette sur les contrats à terme en or et
les options a atteint à 257 000 contrats. Il s'agit d'un record depuis août 2011 !
Avec la remontée des cours, les investisseurs se sont de nouveau tournés vers les ETF adossés à l'or cette année.
Les actifs ont gonflé de 460 tonnes métriques depuis le début de l'année, faisant ainsi oublier la chute de
1 735 tonnes enregistrée sur l'ensemble de l'année passée.
Comme l'indiquent les données du Conseil mondial de l'or, les ventes d'or par les banques centrales ont, par le passé,
entraîné un surplus sur le marché. Mais à partir du deuxième trimestre 2009 jusqu'en 2015, les achats nets d'or
effectués par les banques centrales ont absorbé la plupart du surplus, une absorption susceptible de se
prolonger tant que la diversification de portefeuille de réserves se poursuit. Ceci peut être d'autant plus vrai en
présence d'un affaiblissement de la demande en bijoux et investissement. Bloomberg estime que les banques
centrales ont accumulé plus de 2 448 tonnes de métaux correspondant à des sorties liées à des fonds or négociés en
bourse d'environ 270 tonnes au cours de la période.