37
Recherche scientifique
Le « Test ADN » et le
Linceul de Turin
par Jacques Bara
Membre du Conseil d’administration
de MNTV, Jacques Bara (docteur es
sciences) est directeur de recherches au
CNRS (recherches sur le cancer). Il
fait aussi des conférences sur l’art
sacré, dans le cadre de l’association
« Art, Culture, et Foi ».
Tout le monde est maintenant
familiarisé avec le « test ADN1 ».
Nous savons que sa première utilité
est de définir l’identité d’une
personne. Ces énormes molécules
contiennent un total de 3,5
milliards de bases nucléotidiques,
dans une organisation hautement
élaborée permettant le dévelop-
pement de tout être humain.
L'ADN contient les gènes qui
définissent les plans de fabrication
du corps humain. Le tout avec
simplement 4 bases nucléotidiques
symbolisées par 4 lettres A, G, C et
T. L'ADN contenu dans chacune
de nos cellules pourrait s’inscrire
dans 4600 livres de 300 pages,
chacune contenant 2500 lettres
dactylographiées A, G, T et C dans
un ordre plus que subtil.
On sait maintenant recopier ces
pages (séquençage), et ainsi les lire
facilement, les comparer.
1 Acide Désoxyribo-Nucléique
Ces séquences, permettent
d’identifier un individu comme le
font des empreintes digitales. Le
« test ADN » sur le Linceul de
Turin se heurte à 2 questions :
« comment » (faisabilité) et
« pourquoi » (intérêt) le réaliser.
Faisabilité : Tout d’abord, il y a
des difficultés au niveau du
prélèvement. Tout le monde a vu à
la télévision les spécialistes prélever
de l’ADN avec des gants, voire un
masque et des instruments stériles
pour éviter toute contamination.
Ici, la contamination est énorme
puisque depuis 700 ans (voire
beaucoup plus) ce linceul a été
manipulé. Il sera difficile d’être
certain que l’ADN qu’on peut
extraire provient de l’homme qui a
été enseveli dans ce tissu.
A cela s’ajoute le problème de la
conservation de l’ADN. On peut
facilement recopier (séquencer) de
l’ADN ayant plus de 10 000 ans,
provenant de la moelle osseuse,
protégé de toute contamination par
le revêtement osseux. Ce n’est pas
le cas de l’ADN adsorbé sur un
tissu de lin. Celui-ci est exposé à
l’air et à la lumière (rayons U.V.).
La conservation risque donc d’être
très mauvaise.
Avec beaucoup de chance on peut
trouver des petits fragments
d’ADN. La méthode d’ampli-
fication de ces petites séquences
(pages ou morceaux de page d’un
des 4600 livres) est très sensible, et