CANCERS DU SEIN EPIDEMIOLOGIE Incidence : - faible en Asie (Japon inclus) - forte aux USA et en Europe du Nord - 60 à 90 pour 100.000 en France - plus d’ 1 femme sur 10 présentera un cancer du sein au cours de sa vie - influence de l'âge : 0 avant 30 ans, 150 à 50 ans, 200 à 75 ans EPIDEMIOLOGIE • En 2000, 41 845 cancers du sein diagnostiqués en France. • Depuis 1980, augmentation de 63 % du nombre de cas. • Augmentation liée: – Pour moitié au vieillissement de la population. – Pour moitié croissance du risque. • Survie globale = environ 70 % (11 637 décès en 2000). EPIDEMIOLOGIE Prédisposition génétique - formes familiales : 5 à 10 % - notions cliniques : RR = 2,4 si antécédent direct (un parent de 1er degré) - notions génétiques : mutation des gènes BRCA1 (ch17), BRCA2 (ch13), ChK2... - conseil génétique : distinguer formes familiales véritables (cancers du sein avant 40ans…) et formes familiales fortuites Facteurs environnementaux : u Mode de vie : - exemple des japonaises vivant aux USA - régime : graisses animales, alcool - obésité - consommation d’alcool - tabac ? u Mastopathies non cancéreuses : - FA et mastoses ne sont pas des états pré-cancéreux - l'hyperplasie épithéliale est prédictive du risque Facteurs personnels: • Nulliparité, 1 enfant âgée • Pas d’allaitement • Vie génitale longue (ménopause tardive, puberté précoce), imprégnation hormonale prolongée ? • Haut niveau socio-économique • Oestrogènes (traitement hormonal substitutif, contraception orale ?) • Irradiation (y compris mammographies mais risque = 1 cancer du sein provoqué pour 1 million d’examens) Risque Relatif de Cancer du Sein • RR = 4,4 : irradiations thoraciques répétées • RR = 2,4 : atcd de cancer du sein 1er degré • RR = 2 à 3 : atcd de biopsie avec hyperplasie atypique • RR = 1,7 : atcd de cancer du sein 2ème degré • RR = 1,7 : 1ère grossesse après 30 ans • RR = 1,5 à 2 : contraception orale avant 25 ans ANATOMO-PATHOLOGIE • Lésions précancéreuses: hyperplasie canalaire atypique • Carcinomes in situ (non infiltrants): lobulaires ou canalaires, souvent multifocaux et bilatéraux. • Adénocarcinomes infiltrants: canalaire (ou glactophorique): 70-80%, lobulaire: 5-10%. • Formes histologiques particulières: médullaires, colloïdes, tubulaires, inflammatoires CARCINOMES LOBULAIRES IN SITU Macroscopie : lésions asymptomatiques Histologie : signes peu différents de ceux de l'hyperplasie lobulaire atypique de grade 3 Topographie : - multicentrique 1 fois sur 2 - bilatéraux 1 fois sur 3 Transformation : - 1 % par an pendant 15 ans - forme lobulaire ou galactophorique CARCINOMES CANALAIRES IN SITU Macroscopie : lésions asymptomatiques sauf pour le comédocarcinome Histologie : - signes peu différents de ceux de l'hyperplasie canalaire atypique de grade 3 - microcalcifications fréquentes - gaine myo-épithéliale intacte Topographie : - multicentriques 1 fois sur 2 - bilatéraux 1 fois sur 10 Rechute : 40 % sur 5 ans CANCERS INVASIFS MACROSCOPIE Le squirrhe : - tumeur solide à contours irréguliers avec prolongements en "pattes de crabe" - aspect à la coupe : blanchâtre, micropapillaire (poire verte) Les autres formes : - formes organoïdes (tumeur sphérique solide, rarement liquide) CANCERS INVASIFS MICROSCOPIE Carcinome galactophorique infiltrant : Tumeur pleine d'architecture variable avec anomalies cytologiques variables. 1) architecture tubulaire ou massive 2) atypies nucléaires + marquées 3) mitoses + nombreuses Classification de Scarf Bloom Richardson (SBR) : grades 1, 2 et 3 CANCERS INVASIFS MICROSCOPIE Carcinome lobulaire infiltrant : - mal limité (aspect nuageux) - atypies nucléaires et mitoses peu nombreuses - inclusions cytoplasmiques fréquentes EVOLUTION ANATOMIQUE DES CANCERS INVASIFS Extension locale : - point de départ : QSE dans prés de 50 % des cas - temps de doublement : 100 jours en moyenne (8 ans entre la 1ère mitose atypique et la tumeur d'1cm) - 3 étapes : • T1 (moins de 2 cm): T1mic (1mm) T1a (1 à 5 mm),T1b (5 à 10 mm), T1c (10 à 20 mm) • T2 (2 à 5 cm), • T3 (plus de 5 cm) Extension régionale : N - topographie : u ganglions axillaires, mammaires internes (jamais si QSE aisselle négative, < 10 % si forme centrale aisselle négative) u supra-claviculaire (jamais si aisselle négative) - fréquence : 20 à 50 % des formes "opérables" - 3 étapes : u N1 ganglions axillaires Extension métastatique : M - topographie : squelette, poumons et plèvre, foie, ovaires et surrénale, cerveau - fréquence : faible si N0, significative si N1 Notion de maladie métastatique occulte (ponction de moelle osseuse : meilleur index) 3% 18 % 6% 19 % 42 % 8% 4 % : diffus 1 % : controlatéral CLINIQUE Signes d'appel : - mastodynies : peu marquées ou absentes - tumeur : apparition + récente - ride, méplat ou autre défaut du galbe - asymétrie - écoulement unicanalaire sanglant ou sérosanglant - faux eczéma du mamelon : maladie de Paget CLINIQUE Signes d'examen : - tumeur irrégulière, mal limitée, mobile ou fixée, dure. - adénopathies axillaires : banales ou "suspectes" - signes d'inspection :cf signes d'appel - recherche de signes cutanés inflammatoires, d’un aspect de peau d’orange, d’une ulcération - rétraction, déviation, érosion du mammelon EXAMENS PARACLINIQUES Mammographie : - opacité très dense, irrégulière avec spicules, œdème péritumoral, (peau = épaississement), rapport radio-clinique < 1 - microcalcifications "malignes" Echographie : - image hypo-échogène hétérogène à contours irréguliers - avec "cône d'ombre" postérieur - grand axe perpendiculaire à la peau