Morphologie :
C’est un arbre de 4 à 15 m de haut à l’écorce claire de couleur gris beige, il pousse en zone semi-aride.
Originaire d’Arabie et du nord de l’Inde, on le rencontre aussi en Amérique centrale, en Afrique de l’ouest,
en Asie du Sud Est.
Les eurs sont de couleur blanche ou crème, parfois tachetées de rouge. Le fruit est une longue capsule de
20 cm à plus d’un mètre qui s’ouvre en 3 parties. L’arbre peut supporter la sécheresse pendant plusieurs mois
grâce à ses profondes racines. Il pousse très vite et fructie dès la première année.
Depuis l’antiquité, en Inde, on emploie Moringa oleifera pour se nourrir et se soigner.
Arbre nourricier :
On utilise la poudre de feuilles sèches pour assaisonner les plats. Incorporée en n de cuisson, elle
conserve toutes ses propriétés nutritionnelles. La poudre de feuilles peut aussi être diluée dans une
boisson. Les feuilles se consomment également fraîches, hachées ou entières. Elles ont un goût délicieux
d’épinard frais et de pomme de terre au beurre.
Les feuilles de Moringa contiennent une quantité importante de vitamines C et A, de cuivre, de calcium,
de fer, de potassium, de magnésium, de protéines, d’acides aminés et d’acides gras essentiels.
Une ration quotidienne de trois cuillerées à soupe protège de la malnutrition.
Les fruits et les graines de Moringa se consomment verts comme les haricots ou les petits pois. Ils ont
le goût de la courgette légèrement amère.
Les graines matures se mangent grillées ou bouillies. Elles contiennent 35 à 45% d’huile. Cette huile,
appelée « huile de Ben » a les mêmes propriétés que l’huile d’olive.
Les eurs sont consommées crues ou cuites. En infusion, elles donnent un thé parfumé.
Arbre dépolluant :
La poudre de graines de Moringa oleifera permet la sédimentation des particules en suspension dans
l’eau, réduit la contamination bactérienne et virale. Les graines jouent le rôle d’agglomérant naturel, elles
contiennent une protéine hydrosoluble ayant une fonction de poly-électrolyse bien supérieure à celle du
sulfate d’aluminium. Ce sel habituellement employé est coûteux et très polluant.
La graine peut être utilisée de deux façons : en tourteau (après extraction de l’huile) ou réduite en poudre.
Plus l’eau est trouble plus la faculté de la graine à agglomérer les sédiments est grande. Cela est dû au faible
poids moléculaire de l’agent coagulant. Les résidus tombent au fond de l’eau au bout de 2 à 4 heures.
L’efcacité de Moringa oleifera est d’autant plus probante pendant la saison des pluies où les eaux sont
très chargées en limons. Pour optimiser la dépollution de l’eau, un ltrage au sable est nécessaire.
On peut aussi ajouter un lait de chaux en cas de risque de choléra. La pasteurisation solaire de l’eau est aussi
très efciente car au dessus de 65°C, 99,9% des agents pathogènes deviennent inactifs.
Autres usages :
Les feuilles et les fruits donnent un fourrage de bonne qualité. Le jus des feuilles sert d’engrais et de
produit phytosanitaire.
Toutes les parties de l’arbre ont des propriétés médicinales. Moringa oleifera est utilisé dans le traitement
du paludisme, des dermatites, des problèmes hépatiques et urinaires. Il sert de vermifuge, favorise la
montée de lait, soulage les céphalées, soigne les bronchites, il est aussi anti-bactérien, anti-inammatoire,
tonicardiaque, cicatrisant, etc...
L’huile sert à lubrier les mécanismes d’horlogerie. On l’emploie comme huile d’éclairage car elle ne fume pas.
Elle absorbe et conserve les parfums, elle a des propriétés hydratantes pour la peau. Elle ne rancit pas.
Les dérives possibles :
La production de «biogaz » à partir des feuilles de Moringa pourrait générer une culture intensive,
envahissant alors des biotopes naturels ou des terres destinées à des cultures vivrières.