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LA TOGE ROMAINE
Lorsque l'étoffe de laine fait son apparition avec les Etrusques, la toge s'impose rapidement comme vêtement national.
Elle le reste jusqu’au bas empire, et, à partir du IVème siècle après J.-C., sous l'influence des peuples barbares du
nord accoutumés aux climats rigoureux, les vêtements ajustés remplacent peu à peu les drapés. La toge devient alors
un vêtement de cérémonie.
La toge, toga, ae, f. (du verbe tego, is, ere : couvrir) est un grand
morceau de laine initialement rectangulaire comme chez les Grecs,
puis taillée en demi-cercle.
Sa longueur est égale à trois fois la taille de celui qui la porte.
Elle est généralement en laine, même si elle peut être plus légère
l’été; sa couleur naturelle est donc blanc ou grisâtre, mais les gens
en deuil portent une toge de couleur sombre (toga pulla).
Son drapé obéit à des règles strictes. La draper avec élégance
représente une opération longue et délicate (voir le document «
Comment mettre une toge romaine ».
« Est autem pallium purum forma rotunda et fusiore, et quasi
inundante sinu, et sub dextro veniens supra humerum sinistrum
ponitur, cujus similitudinem in operimentis simulacrorum vel
picturarum aspicimus; easque statuas togatas vocamus. »
(Isidore de Séville, Etymologiae. XIX, 24, 3)
Les vêtements que portaient les Romains n’ont pas résisté au temps, : ce sont les statues et
les peintures notre principale source d’information sur leurs habitudes vestimentaires.
Ci contre la statue d’un orateur en toge (Florence).
La toge est exclusivement le vêtement des citoyens romains : elle est interdite aux esclaves ou aux étrangers
et constitue donc un marqueur social.
Il existe par ailleurs différentes sortes de toges; c’est le plus souvent la rayure pourpre (clavus) ornant la toge (ou la
tunique) qui indique le statut social de celui qui la porte. Plus la bande est large, et plus le statut social du citoyen est
élevé.
Ainsi la toga praetexta, caractérisée par une bande pourpre tissée à quelques centimètres du bord, est portée par les
consuls, certains magistrats, les censeurs, quelques prêtres et par les enfants de naissance libre. A la fin de leur
puberté, les jeunes hommes offrent leur toge prétexte à Hercule ou aux Lares familiares et revêtent une toge unie de
couleur naturelle, la toga virilis ou toga pura.
La toga candida, d’un blanc non plus naturel, mais éclatant, grâce à la poudre de craie dont on la frotte, est destinée
aux hommes qui se portent candidats à une charge publique. Enfin, la toga picta ou palmata, de couleur pourpre et
bordée d’une bande de motifs est réservée aux vainqueurs à l’occasion des triomphes ou aux magistrats lors de
cérémonies officielles. Elle deviendra le manteau officiel des empereurs.
Sur l’importance accordé à l’ajustement de la toge, lisons un extrait des Saturnales de Macrobe:
Hortensius (très grand orateur, contemporain de Cicéron) [...] plaçait toute son élégance dans la manière de ceindre sa
toge. Hortensius était très soigneux dans la manière de s'habiller et, pour se déplacer avec une toge bien ajustée, il
étudiait son apparence devant un miroir : en se regardant, il ajustait sa toge de sorte que les plis ne se forment pas au
hasard mais selon une disposition étudiée, au moyen d'un entrelacement savant, et que le pan de la toge retombe
harmonieusement en soulignant le contour du buste. Un jour qu'il se déplaçait en affichant sa mise sophistiquée, il
assigna en justice un collègue pour demander réparation parce que celui-ci, le croisant dans un passage étroit, l'avait
heurté sans le faire exprès et avait détruit l'arrangement de sa toge ; c'était pour lui une faute capitale d'avoir déplacé
un pli de sa toge sur son épaule.
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