La gestion du flétrissement bactérien dans le maïs (Goss’s Wilt) Le flétrissement bactérien (Clavibacter michiganensis sous-espèce nebraskensis) est une maladie bactérienne qui peut causer une infection systémique et un flétrissement des plants de maïs, aussi bien qu’une grave brûlure du feuillage. La phase de brûlure foliaire est généralement plus prédominante et plus dommageable dans la culture du maïs. (Figure 1). pied de coq et le sorgho. À partir des résidus infectés, les bactéries sont transférées aux plants en croissance principalement par la pluie, bien que le flétrissement bactérien puisse aussi survivre dans l’eau d’irrigation lors de la saison de croissance. Une fois sur le plant, la bactérie attaque les tissus du plant par l’intermédiaire des blessures causées par la grêle, la pluie forte, le vent ou les dommages mécaniques (Figure 3). Les plants peuvent être infectés à n’importe quel stade de croissance. La température humide et une humidité relative élevée favorisent le développement du flétrissement bactérien. Cela est relié au fait que la feuille doit être mouillée pour qu’une infection survienne et que la bactérie se dissémine plus facilement sous des conditions humides. Cependant, la dissémination de la maladie sous des conditions généralement chaudes et sèches a aussi été documentée. Plant infecté Bactérie qui survit l’hiver dans les résidus Figure 1. Phase foliaire du flétrissement bactérien. Jusqu’à tout récemment, les dommages les plus graves de flétrissement étaient majoritairement limités aux champs de maïs du Nebraska et à certaines portions du Colorado, du Kansas et du Dakota du Sud. Par contre, depuis deux ans des dommages significatifs ont été rapportés en Iowa, au Missouri, en Illinois, en Indiana, au Minnesota, au Dakota du Nord, au Wisconsin et même au Manitoba (Figure 2). Des niveaux élevés de résidus provenant de la production de maïs sur maïs et une réduction du travail du sol ont grandement contribué à la dissémination de cette maladie. De plus, la présence pendant l’été d’orages qui produisent de la grêle, du vent ou de la pluie et des dommages aux feuilles du maïs ont un grand impact sur la gravité de l’infection et les pertes de rendement pour une saison de croissance donnée. Lésions allongées avec des taches rousselées foncées Cycle de la maladie du flétrissement bactérien de Goss La pluie éclabousse les plants de bactéries, ou elles sont portées par le vent jusqu’à l’intérieur du plant. Grêle, vent ou sablage par le vent causent des blessures à la plante Figure 3. Cycle de la maladie du flétrissement bactérien de Goss dans le maïs. Symptômes de la maladie Les symptômes qui apparaissent tôt sur le feuillage sont des lésions aqueuses oblongues ou allongées avec un tissu de couleur gris verdâtre qui progressent en de longues stries avec une marge sinueuse et irrégulière. (Figure 4). Flétrissement bactérien du maïs à risque historiquement élevée • Zone du territoire de la • Élargissement maladie en 2010/2011 Figure 2. Historique et état actuel du flétrissement bactérien en Amérique du Nord. La dissémination subite du flétrissement bactérien parmi les principaux états producteurs de maïs le positionne parmi les maladies les plus importantes du maïs. Le flétrissement est susceptible de causer une perte de feuillage, de diminuer la qualité de la tige inférieure et d’abaisser le rendement en maïs. Conséquemment, les producteurs devraient apprendre à reconnaître et à gérer la maladie. Ce faisant, ils contribueront à la protection des rendements et des profits futurs du maïs. Développement de la maladie Le flétrissement bactérien de Goss survit dans les résidus de culture du maïs et sur d’autres plantes hôtes incluant la sétaire verte, le Figure 4. Symptômes hâtifs du flétrissement bactérien se transformant en de longues stries de tissu mort sur la feuille de maïs. Ces stries s’étendent le long des nervures des feuilles ce qui fait penser à une infection bactérienne (Figure 5a). Les symptômes les plus caractéristiques du flétrissement bactérien sont les taches ‹‹ rousselées ›› qui se développent à l’intérieur des stries (Figure 5a). De plus, un exsudat épais se forme dans les stries, lequel sèche pour produire un résidu brillant ou un vernis à l’intérieur de la lésion (Figure 5b). Puisque les lésions s’agrandissent et s’agglomèrent, elles forment des zones larges de tissu nécrotique sur les feuilles et éventuellement les feuilles entières peuvent flétrir et sécher. 5a 5b transférer les résidus infectés et le sol vers des champs qui n’étaient pas infestés. Pour aider à éviter la dissémination des pathogènes de cette façon, récoltez, puis travaillez le sol des champs infectés en dernier et nettoyez l’équipement de tous les résidus de récolte. Réduction de la quantité de résidus de maïs et des hôtes alternatifs Figure 5. Symptômes caractéristiques du flétrissement bactérien : a) lésions allongées suivant les nervures de la feuille ; b) les exsudats sèchent pour former un vernis sur la feuille. Les symptômes du flétrissement bactérien peuvent être confondus avec ceux d’une autre maladie bactérienne, la flétrissure de Stewart. Les analyses en laboratoire peuvent facilement différencier les maladies, mais un examen attentif au champ peut tout aussi bien le faire. Un premier indice le relie à la cause de l’infection du plant. Le flétrissement bactérien est plus fréquent après un orage de grêle ou un sablage, alors que le flétrissement de Stewart survient lorsque les populations d’altise sont élevées. Ainsi, un signe évident de nutrition d’altise laisse des rides sur les feuilles favorables au flétrissement de Stewart. De plus, les symptômes de feuilles rousselées et d’exsudat ressemblant à du vernis sont un diagnostic d’une infection de flétrissement bactérien de Goss. Les plants peuvent aussi être systématiquement infectés par le flétrissement bactérien, particulièrement au stade de la plantule. Ces plants ont un tissu vasculaire décoloré avec un exsudat bactérien visqueux dans la tige. Les plants sont habituellement rabougris, flétrissent et meurent s’il y a un stress de sécheresse. La phase systémique est souvent confuse avec une pourriture molle bactérienne, une maladie différente répandue dans les états des Prairies, particulièrement lorsqu’il y a irrigation. Impacts du flétrissement bactérien sur la culture Le flétrissement bactérien peut réduire les peuplements et la vigueur des plants de maïs, la qualité des tiges et des grains ainsi que le rendement. Lors de la phase d’infection systémique, le flétrissement bactérien peut réduire l’établissement des plants et affaiblir ceux qui survivent ce qui résulte en une réduction du rendement. Par contre, dans la plupart des cas, la réduction du rendement est principalement due à la phase de brûlure du feuillage de la maladie, alors qu’une réduction de la surface foliaire verte et une mort prématurée des plants peuvent survenir (Figure 1). La synchronisation de l’infection par la brûlure foliaire joue un rôle primordial dans les réductions de rendement causées par le flétrissement bactérien. Les infections hâtives mènent à des pertes de rendement plus importantes, tandis que les infections tardives ont souvent peu d’influence sur le rendement. Des baisses de rendement de 50 % ont été notées lorsque les hybrides ont été infectés tôt dans la saison de croissance. D’autres enjeux agronomiques comme la verse des tiges peuvent se produire dans les champs qui ont subi des pertes de surface foliaire provenant du flétrissement bactérien. Cela peut se traduire par des réductions additionnelles de rendement si des pertes à la récolte surviennent et qu’une diminution de la qualité du grain est causée par les épis qui sont en contact avec le sol. Gestion de la maladie Aucun traitement d’urgence n’est possible pour contrôler le flétrissement bactérien, ainsi la prévention ou le fait d’empêcher l’infection est un facteur essentiel. Lorsque la maladie est déjà présente dans un champ, les producteurs peuvent minimiser les dommages en réduisant la quantité de résidus et en utilisant des hybrides résistants. Prévention/Suppression Le flétrissement bactérien peut être propagé d’un champ à l’autre par l’équipement et les intempéries qui déplacent les résidus infectés. L’équipement de récolte et de travail du sol, la presse et le vent peuvent Lorsque c’est possible, la rotation des cultures et le travail du sol peuvent être employés pour réduire la quantité de résidus de maïs à la surface du sol infectant la nouvelle culture. L’utilisation dans la rotation de cultures qui ne sont pas hôtes (comme la luzerne et le soya) permet une année supplémentaire de décomposition des résidus de maïs entre les rangs de maïs. Le travail du sol en profondeur est particulièrement efficace pour incorporer et enfouir les résidus infectés. Ces pratiques peuvent réduire ceux-ci, mais cependant ne pas prévenir l’apparition de maladie. Le flétrissement bactérien peut apparaître dans les champs de premières années de maïs et dans ceux qui ont été labourés. Les graminées nuisibles qui sont des hôtes alternatifs pour les bactéries devraient aussi être contrôlées pour contribuer à minimiser l’inoculum de maladie. Les graminées sensibles comprennent la sétaire verte, le pied de coq et le sorgho. Hybrides résistants Puisque des niveaux de résistance utiles au flétrissement bactérien ont été identifiés chez certaines lignées parentales et certains hybrides, la résistance de l’hybride est devenue la principale méthode de gestion de cette maladie. Pioneer évalue la résistance relative de ses hybrides pour connaître les hybrides sensibles et résistants selon un système de cote de classement 1 à 9 (1 = sensible, 9 = résistant). Ces cotes sont accessibles aux clients pour les aider dans le choix des hybrides avec un niveau approprié de résistance pour chaque champ. Votre représentant local Pioneer peut vous aider dans l’identification des hybrides possédant une résistance au flétrissement bactérien et autres caractères nécessaires à une production potentielle optimale de vos champs. Les chercheurs de Pioneer examinent les hybrides commerciaux et les nouveaux hybrides potentiels quant à la résistance au flétrissement bactérien aux sites ayant une pression de maladie qui revient à chaque année. En plus de faire une étude sous des conditions d’infestation naturelles, les chercheurs inoculent également des lignées parentales et les hybrides avec la bactérie responsable du flétrissement bactérien et ils évaluent les symptômes de dommage. Les essais en bandes à la ferme sont une source supplémentaire de cueillette de données si la maladie survient. La principale zone de maturité pour l’étude du flétrissement bactérien se fait à partir de 90 à 110 CCM. Cependant, en raison des hausses récentes de la gravité du flétrissement au Manitoba, au Kansas et dans la région du Texas Panhandle, les études sur le flétrissement bactérien se sont multipliées. Pioneer offre une grande variété génétique parmi les hybrides avec une résistance de très bonne à excellente au sein de la gamme de maturité de 75 à 118 jours. Pioneer continuera d’utiliser l’ensemble des technologies d’amélioration génétique disponibles pour améliorer le niveau de résistance des hybrides au flétrissement bactérien. Cela comprend l’évaluation des lignées parentales et des hybrides dans des régions avec une infestation naturelle grave tout aussi bien que l’emploi de marqueurs moléculaires afin d’identifier davantage de genres de résistance avant la sélection au champ. Ces étapes sont conçues pour augmenter le rythme de l’amélioration de la résistance à la maladie du flétrissement bactérien. Fongicides NON efficaces Le flétrissement est causé par une bactérie et non par un champignon. C’est la raison pour laquelle la majorité des fongicides utilisés couramment pour contrôler les maladies foliaires chez le maïs sont issus de champignons pathogènes et sont NON efficaces contre le pathogène responsable du flétrissement bactérien. En fait, aucune méthode chimique de contrôle n’est actuellement disponible avec un niveau d’efficacité éprouvé contre cette maladie.