Figure 5. Symptômes caractéristiques du flétrissement bactérien :
a) lésions allongées suivant les nervures de la feuille ; b) les exsudats
sèchent pour former un vernis sur la feuille.
5a 5b
Les symptômes du flétrissement bactérien peuvent être confondus avec
ceux d’une autre maladie bactérienne, la flétrissure de Stewart. Les
analyses en laboratoire peuvent facilement différencier les maladies,
mais un examen attentif au champ peut tout aussi bien le faire. Un
premier indice le relie à la cause de l’infection du plant. Le flétrissement
bactérien est plus fréquent après un orage de grêle ou un sablage, alors
que le flétrissement de Stewart survient lorsque les populations d’altise
sont élevées. Ainsi, un signe évident de nutrition d’altise laisse des rides
sur les feuilles favorables au flétrissement de Stewart. De plus, les
symptômes de feuilles rousselées et d’exsudat ressemblant à du vernis
sont un diagnostic d’une infection de flétrissement bactérien de Goss.
Les plants peuvent aussi être systématiquement infectés par le
flétrissement bactérien, particulièrement au stade de la plantule. Ces
plants ont un tissu vasculaire décoloré avec un exsudat bactérien
visqueux dans la tige. Les plants sont habituellement rabougris, flétrissent
et meurent s’il y a un stress de sécheresse. La phase systémique est
souvent confuse avec une pourriture molle bactérienne, une maladie
différente répandue dans les états des Prairies, particulièrement lorsqu’il
y a irrigation.
Impacts du flétrissement bactérien sur la culture
Le flétrissement bactérien peut réduire les peuplements et la vigueur
des plants de maïs, la qualité des tiges et des grains ainsi que le
rendement. Lors de la phase d’infection systémique, le flétrissement
bactérien peut réduire l’établissement des plants et affaiblir ceux qui
survivent ce qui résulte en une réduction du rendement. Par contre,
dans la plupart des cas, la réduction du rendement est principalement
due à la phase de brûlure du feuillage de la maladie, alors qu’une
réduction de la surface foliaire verte et une mort prématurée des plants
peuvent survenir (Figure 1).
La synchronisation de l’infection par la brûlure foliaire joue un
rôle primordial dans les réductions de rendement causées par le
flétrissement bactérien. Les infections hâtives mènent à des pertes
de rendement plus importantes, tandis que les infections tardives ont
souvent peu d’influence sur le rendement. Des baisses de rendement
de 50 % ont été notées lorsque les hybrides ont été infectés tôt dans la
saison de croissance. D’autres enjeux agronomiques comme la verse
des tiges peuvent se produire dans les champs qui ont subi des pertes
de surface foliaire provenant du flétrissement bactérien. Cela peut se
traduire par des réductions additionnelles de rendement si des pertes
à la récolte surviennent et qu’une diminution de la qualité du grain est
causée par les épis qui sont en contact avec le sol.
Gestion de la maladie
Aucun traitement d’urgence n’est possible pour contrôler le flétrissement
bactérien, ainsi la prévention ou le fait d’empêcher l’infection est un
facteur essentiel. Lorsque la maladie est déjà présente dans un champ,
les producteurs peuvent minimiser les dommages en réduisant la
quantité de résidus et en utilisant des hybrides résistants.
Prévention/Suppression
Le flétrissement bactérien peut être propagé d’un champ à l’autre par
l’équipement et les intempéries qui déplacent les résidus infectés.
L’équipement de récolte et de travail du sol, la presse et le vent peuvent
transférer les résidus infectés et le sol vers des champs qui n’étaient pas
infestés. Pour aider à éviter la dissémination des pathogènes de cette
façon, récoltez, puis travaillez le sol des champs infectés en dernier et
nettoyez l’équipement de tous les résidus de récolte.
Réduction de la quantité de résidus de maïs
et des hôtes alternatifs
Lorsque c’est possible, la rotation des cultures et le travail du sol peuvent
être employés pour réduire la quantité de résidus de maïs à la surface du
sol infectant la nouvelle culture. L’utilisation dans la rotation de cultures
qui ne sont pas hôtes (comme la luzerne et le soya) permet une année
supplémentaire de décomposition des résidus de maïs entre les rangs de
maïs. Le travail du sol en profondeur est particulièrement efficace pour
incorporer et enfouir les résidus infectés. Ces pratiques peuvent réduire
ceux-ci, mais cependant ne pas prévenir l’apparition de maladie. Le
flétrissement bactérien peut apparaître dans les champs de premières
années de maïs et dans ceux qui ont été labourés.
Les graminées nuisibles qui sont des hôtes alternatifs pour les bactéries
devraient aussi être contrôlées pour contribuer à minimiser l’inoculum de
maladie. Les graminées sensibles comprennent la sétaire verte, le pied
de coq et le sorgho.
Hybrides résistants
Puisque des niveaux de résistance utiles au flétrissement bactérien ont
été identifiés chez certaines lignées parentales et certains hybrides, la
résistance de l’hybride est devenue la principale méthode de gestion de
cette maladie. Pioneer évalue la résistance relative de ses hybrides pour
connaître les hybrides sensibles et résistants selon un système de cote de
classement 1 à 9 (1 = sensible, 9 = résistant). Ces cotes sont accessibles
aux clients pour les aider dans le choix des hybrides avec un niveau
approprié de résistance pour chaque champ. Votre représentant local
Pioneer peut vous aider dans l’identification des hybrides possédant une
résistance au flétrissement bactérien et autres caractères nécessaires
à une production potentielle optimale de vos champs.
Les chercheurs de Pioneer examinent les hybrides commerciaux et les
nouveaux hybrides potentiels quant à la résistance au flétrissement
bactérien aux sites ayant une pression de maladie qui revient à chaque
année. En plus de faire une étude sous des conditions d’infestation
naturelles, les chercheurs inoculent également des lignées parentales et
les hybrides avec la bactérie responsable du flétrissement bactérien et
ils évaluent les symptômes de dommage.
Les essais en bandes à la ferme sont une source supplémentaire de
cueillette de données si la maladie survient. La principale zone de
maturité pour l’étude du flétrissement bactérien se fait à partir de 90
à 110 CCM. Cependant, en raison des hausses récentes de la gravité
du flétrissement au Manitoba, au Kansas et dans la région du Texas
Panhandle, les études sur le flétrissement bactérien se sont multipliées.
Pioneer offre une grande variété génétique parmi les hybrides avec une
résistance de très bonne à excellente au sein de la gamme de maturité
de 75 à 118 jours.
Pioneer continuera d’utiliser l’ensemble des technologies d’amélioration
génétique disponibles pour améliorer le niveau de résistance des
hybrides au flétrissement bactérien. Cela comprend l’évaluation des
lignées parentales et des hybrides dans des régions avec une infestation
naturelle grave tout aussi bien que l’emploi de marqueurs moléculaires
afin d’identifier davantage de genres de résistance avant la sélection
au champ. Ces étapes sont conçues pour augmenter le rythme de
l’amélioration de la résistance à la maladie du flétrissement bactérien.
Fongicides NON efficaces
Le flétrissement est causé par une bactérie et non par un champignon.
C’est la raison pour laquelle la majorité des fongicides utilisés
couramment pour contrôler les maladies foliaires chez le maïs sont issus
de champignons pathogènes et sont NON efficaces contre le pathogène
responsable du flétrissement bactérien. En fait, aucune méthode
chimique de contrôle n’est actuellement disponible avec un niveau
d’efficacité éprouvé contre cette maladie.