fert’île numéro dix-neuf juillet deux mille six page deux
Lutte contre le Flétrissement Bactérien (BW) sur tomate hors sol
Et si on se mettait
sous UV ?
C’est un programme de recherche qui a démarré en
juin 2002, fruit de la cooration entre le CIRAD-
FLHOR, la DAF-SPV, la FDGDON, la CHAMBRE D’AGRI-
CULTURE et l’ARMEFLHOR. Nous avons créé ensemble
un comité de pilotage, qui se réunit pour coordon-
ner les travaux. En voici un aperçu.
L’objectif principal est de mettre
au point des techniques culturales
et des moyens permettant de
maintenir les serres exemptes de
Ralstonia solanacearum, agent
du flétrissement bactérien, et de
limiter sa diffusion en cas d’intro-
duction accidentelle.
Cette expérimentation nous a per-
mis de mieux appréhender - afin
de mieux la maîtriser:
• la dynamique de la bactérie au
niveau du substrat,
• sa capacide diffusion d’une
plante à lautre, lorsquil y a
contamination par voie aérien-
ne ou par l’eau d’irrigation.
Zéro produit homologué…
Nous avons étudié l’efficaci de dif-
rentes méthodes de désinfection.
Divers produits chimiques ont été tes-
s en laboratoire, des plus efficaces
à ceux potentiellement utilisables,
puis évalués grandeur nature afin de
quantifier leur phytotoxicité.
Or 3 des
4 produits testés, qui ont été effi-
cients, sont concernés par la direc-
tive de mars 2004 du ministère de
l’Agriculture, qui a crété le retrait
du marché de nombreux produits
phytopharmaceutiques, utilisés pour
le traitement des serres.
L’espoir de la chloration !
En clair, aucun produit n’est aujour-
dhui homologué : alors que la
catégorie des produits existe sous
l’intitulé : «Désinfection des eaux
de drainage ».
Têtus, nous en avons tout de
même retenu un: le chlore. Utilisé
dans de nombreux domaines (ali-
mentaire notamment), il peut
paraître potentiellement «homo-
logable » Dans nos essais, il a
cependant montré son efficaci
sur une charge bactérienne élevée
(105ufc/ml).
À la demande des adhérents et
tout en considérant la probléma-
tique de l’homologation, nous nous
sommes aussi orientés vers la sin-
fection par les ultra-violets (Uvc).
Les UV :
efficace et écologique…
Dans un 1er temps, nous avons
mesuré en laboratoire, l’efficacité
de diverses doses germicides des
lampes UV face à des concentra-
tions bactériennes de plus en plus
fortes. Or, pour contrôler la bacté-
rie, l’efficacides UV est subor-
donnée:
• au pouvoir germicide de la
lampe (mJ/cm2),
• au système de culture : la puis-
sance des lampes est limitée par
le débit,
• au phylotype de la bactérie,
• et à la charge bactérienne dans
l’eau d’apport. (Figure 1)
La validation des résultats en cul-
ture est en cours. Les 1ers essais ont
montré une efficacité significative
sur une charge bactérienne élevée
(105ufc/ml), mais le passage de
quelques bactéries reste une éven-
tualité : la possibilité d’une infec-
tion n’est donc pas à exclure.
Avec la conclusion des prochains
essais et hiver), nous mettrons
à disposition des producteurs dès
fin 2006, des réponses concrètes
et pratiques, quant à l’efficacité
desthodes de lutte préventives
contre le flétrissement bactérien.
«Soyons modérés avec les UV»:
ce principe s’applique aujourd’hui
plus que jamais!
Arianna CARIGLIA
Bernard NARINSAMY
Anne CAPY – Isabelle CABEU
L’équipe Cultures Légumières
Sous Abri
Concentration bactérienne 10 5 ufc/ml, dans l'eau d'apport
-1
0
1
2
3
4
5
6
J0 J+3 J+7 J0 J+3 J+7 J0 J+3 J+7 J0 J+3 J+7 J0 J+3 J+7
0 60 120 240 360
log ufc/ml
Phylotype I
Phylotype II
Evolution de la population bactérienne, dans les eaux d'apport et drainage
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
21-juil 31-juil 10-août 20-août 30-août 9-sept 19-sept 29-sept 9-oct
Chlore apport
Chlore drainage
Temoin apport
Temoin drainage
UV apport
UV drainage
étude du BW
Une prospection
judicieuse
des eaux de l’île !
Nous ne disposons à l’heure actuel-
le daucune information précise sur
la présence et la quantité de R. sola-
nacearum présente dans l’eau d’ir-
rigation à La Réunion, alors que
105ufc/ml est considéré comme une
dose très élevée et probable.
Or, pour faire un choix ciblé sur la
dose UV la plus appropriée, il fau-
drait déterminer la gamme des
concentrations bactériennes dans
les eaux d’irrigation de l’île et si
elle varie d’une saison à l’autre.
Tableau. Résultats d’analyse microbio-
logique et Nested PCR sur extraits de
plants échantillons : nombre de
plants / nombre total d’échantillons
(n°/n tot)
Traitements Analyse Nested
microbio- PCR
logique n°/n Tot
n°/n Tot
TÉMOIN 7/64 39/64
CLHORE 0/20 1/20
UV 0/20 3/20
Symptôme de flétrissement bactérien
sur tomate.
Lampes à UV.
Niveau moyen de population bactérienne dans l’eau d’apport chargée
à la concentration bactérienne 105ufc/ml après désinfection aux UVc
(doses germicides UV : 0, 60,120,240, 360 mj/ cm2), mesuré immédiatement (J0)
puis 3 (J+3) et 7 jours après (J+7).
Evolution temporelle de la population bactérienne dans les eaux d’apport et drainage. Les courbes des traitements Chlore et UV
sont superposées (pas de bactéries).
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