Internationale. Le nom de Marx devient un drapeau autour duquel se rassemblent les
premières phalanges de la cohorte de fer de la révolution prolétarienne.
Les meilleurs militants du mouvement ouvrier de cette époque ont été liés à Marx et
cherchaient près de lui aide, conseil et direction. Marx était le guide à qui, comme l'écrivait
Engels,
«Français, Russes, Américains, Allemands recouraient au moment décisif, et ils
recevaient chaque fois un conseil clair, incontestable, tel qu'il ne peut être donné que par un
génie dans toute la force du savoir. »
*
Marx s'intéressait au mouvement ouvrier révolutionnaire de tous les pays. Dans la
période de 1848 à 1871, le mouvement ouvrier français, comme on le sait, a revêtu les
formes les plus aiguës de la lutte de classe, allant jusqu'aux rencontres armées et à la
guerre civile. Marx a donné une analyse classique de la lutte des classes en France de
1848 à 1850 et du coup d'État de Louis Bonaparte
A l'époque du Second Empire, Marx entretint une correspondance animée avec
Lafargue, Serraillier, Dupont, Frankel, Schily, et autres militants français du mouvement
ouvrier international, né à la fin des années 60. Marx suivait attentivement le mouvement
ouvrier français et se réjouissait de chaque progrès de ce mouvement, l'aidant de ses
conseils et de ses indications. Pendant l'été de 1869, Marx vint illégalement à Paris.
« J'ai passé, écrit-il à Engels, une semaine à Paris où, soit dit en passant, la croissance
du mouvement saute directement aux yeux. »
Marx et Engels prévoient la guerre qui approche entre la France bonapartiste et la
Prusse des hobereaux. Le 19 juillet, la guerre franco-prussienne avait éclaté et, le 23
juillet, déjà, paraissait l'Adresse du Conseil général de la première Internationale contre la
guerre, rédigée par Marx. Marx et Engels engagent une grande campagne contre la
guerre et démasquent, d'une part, la politique dynastique de Bonaparte et, d'autre part - la
guerre, du côté allemand, s'étant transformée de défensive en offensive - la politique
annexionniste de Bismarck.
Voyant que la révolution en France est inévitable, Marx et Engels considéraient comme
un grand malheur que les prolétaires français, dans cette période, lussent mal organisés
et n'eussent pas de parti à eux. « Le pire, écrivait Engels dès le 15 août 1870, c'est qu'en
cas de véritable mouvement révolutionnaire à Paris personne n'est là pour en prendre la
direction. »
Et, en effet, lorsque, après Sedan, le 4 septembre 1870, les ouvriers de Paris
proclamèrent la république, à sa tête se mirent Jules Favre, Palikao, Trochu et consorts.
Engels écrit que « jamais encore de telles canailles n'ont été au pouvoir. »
A l'occasion de la révolution du 4 septembre 1870, Marx écrit une nouvelle adresse