Colloque international: Généalogies de lanti-automobilisme.
Lespace de l’« automobile citoyenne », entre logique industrielle, critiques légitimes et «autophobie »
Universités Paris I / IV: IRICE - Centre de Recherche d’Histoire de l’Innovation – Centre d’Histoire Sociale du XXesiècle
Comitédes Constructeurs Français dAutomobiles,
2, rue de Presbourg, 75008 Paris.
4 juin 2009
Lautomobile : dune crise àlautre
Michel Freyssenet
CNRS, Paris
GERPISA réseau international
Production automobile mondiale, 1898-2008
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1 994
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année
nombre
Sources principales: WMVD, SMMT, JAMA, IRF, CCFA, OICA. Élaboration Freyssenet M., 2004. Mise à jour juin 2009
Est-il utile de comparer les crises?
Et lesquels: 1929, 1974, 1991, 2000, 2008 ?
Au jeu des similitudes et des différences, on risque de tirer des conclusions
hasardeuses
Les crises de 1929, 1974 et 2008 semblent avoir en commun de marquer
un changement d’époque, particulièrement pour l’industrie automobile
Le Monde était-il d’ailleurs sorti de la crise de 1974? Si l’on entend par sortie
de crise, l’instauration dune croissance relativement régulière fondée sur des
règles et des principes partagés ?
On a assistéen effet depuis 1974 àdeux confrontations mondiales
successives:
- « capitalismes exportateurs »contre «capitalismes autocentrés»de 1974 à
1990
- « capitalismes libéralisés » contre « capitalismes régulés » de 1990 à 2008
Il paraît plus utile d’analyser les enchaînements à l’œuvre d’une crise à l’autre
1974-1990
« capitalismes exportateurs » contre « capitalismes autocentrés »
Début des années 70, tous les pays développés ont adopté un mode de
distribution du revenu national « nationalement coordonné et modérément
hiérarchisé ». Ils se différencient en revanche par le moteur principal de la
croissance, sur lequel ils ont généralement indexé la redistribution
Les chocs monétaires et pétroliers ont déstabilisé les pays dont la croissance était
tirée par la consommation intérieure (États-Unis, France, Italie). Tous leurs
constructeurs automobiles sont en crise sans exception
Les pays dont la croissance était déjà tirée par les exportations (en raison de leurs
prix, Japon, ou de leurs spécialités, Allemagne, Suède) furent en situation de
force. Quatre de leurs constructeurs ont été les seuls à être restés constamment
profitables durant cette période: Toyota, Honda, Volkswagen et Volvo. Les autres
n’ont pas rempli la deuxième condition de la profitabilité: avoir construit un
modèle productif cohérent
1974-1990
La réaction des pays autocentrés
prépare la deuxième confrontation
Tous prirent des mesures protectionnistes immédiates à l’encontre des
constructeurs japonais et soutinrent financièrement leur industrie automobile
Mais ils préparèrent l’avenir différemment
Les États-Unis, tout en orientant l’industrie vers de nouvelles directions grâce
à la « Guerre des étoiles » et en oeuvrant pour la baisse du prix du pétrole,
engagèrent la libéralisation salariale et financière
La France donna la priorité à l’indépendance énergétique, avant d’apporter des
aides à l’exportation et d’« assouplir » prudemment le marché du travail
L’Italie misa sur le dynamisme de ses PME
Les constructeurs japonais relevèrent le défi en s’implantant aux États-Unis et
en Europe. Ils gagnèrent la bataille aux États-Unis. Ils furent contenus en
Europe
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