Chant des Partisans

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Le chant des partisans ou chant de la libération
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne?
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme!
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
http://www.youtube.co
m/watch?v=EaXZStHXB
bQ
Interprété par Anna
Marly
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades;
Ohé les tueurs, à la balle et au couteau tuez vite!
Ohé saboteur, attention à ton fardeau, dynamite...
http://www.youtube.co
m/watch?v=epwynYzSe
VQ
Interprété par Yves
Montand
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons, pour nos frères,
La haine à nos trousses, et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves,
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève.
http://www.youtube.co
m/watch?v=j9xr5lxRugE
SeVQ
Interprété par Zebda
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait, quand il passe;
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes,
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute.
http://www.youtube.co
m/watch?v=4UE40dUZL
2Q&feature=related
Bella Ciao
Le chant des partisans ou chant de la libération,
l’occupation
L'occupation est issue de la défaite française en mai 1940 face aux armées du Reich. L'occupation de la France,
au terme de l'armistice du 22 juin 1940 signé entre le Reich et le gouvernement français du maréchal Pétain divise le
territoire en plusieurs zones d'occupation. Une ligne de démarcation sépare la zone d'occupation Nord de la zone
d'occupation Sud.
La zone Nord se compose de la zone d'occupation "interdite" soumise au même régime que la zone
d'occupation "réservée" où l'occupation allemande se double d'une politique de colonisation par des paysans allemands. La
zone d'occupation "annexe du Reich" comprend le Bas-Rhin et la Moselle. L'occupation sur le pourtour littoral est "zone
interdite". Délimitée en 1941 ; c'est dans cette zone d'occupation qu'est édifié le Mur de l'Atlantique. Au sud, l'occupation
se concrétise par l'occupation par les armées italiennes des départements frontaliers jusqu'en novembre 1942.
La zone "Libre", administrée par le gouvernement de Vichy, ne connaît pas l'occupation de fait mais l'Etat
français y mène une politique de collaboration d'Etat.
Pendant toute la période de l'occupation, l'administration française obéit aux ordres de Vichy. Une milice est
créée en janvier 1943 pour aider les Allemands à traquer les résistants et les Juifs. Les républicains Espagnols et les Juifs
Allemands sont les premières victimes emprisonnées dans les camps d'internement de la zone Sud et livrés aux Allemands
quand ceux-ci les demandent.
La France livre à l'Allemagne des denrées alimentaires ainsi que du matériel de guerre. En 1943, Laval crée le
STO (service du travail obligatoire). L'occupation touche alors les travailleurs français qui sont réquisitionnés pour travailler
dans les usines françaises ou allemandes. Enfin l'Etat français collabore militairement : en juillet 1941 est créée la Légion
des Volontaires contre le Bolchevisme(LVF).
La désorganisation économique et le paiement à l'Allemagne de lourdes indemnités d'occupation créent une
situation de pénurie et de rationnement. Les citadins sont les plus touchés. L'occupation est restée comme l'époque des
cartes d'alimentation, des tickets, du "marché noir" et de la malnutrition.
En août 1944, le Reich recule, Vichy est en déroute, l'occupation cède la place à l'Epuration.
Source : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/
Le chant des partisans ou chant de la libération,
la radio
La radio – qui s'appelle alors TSF - est, durant la Seconde Guerre mondiale, le principal instrument de la
propagande.
En France, l'occupant contrôle les émetteurs : sur les ondes ne subsiste qu'une radio unique, « Radio Vichy »
pour la zone sud (la radio officielle du ‘Maréchal'), et « Radio Paris », en zone occupée, lancée en juillet 1940.
Cette radio allemande en langue française recrute de nombreux journalistes collaborationnistes ; elle concentre
ses programmes sur des émissions de propagande et de divertissements.
« Radio paris ment »
La contre propagande rend populaire un indicatif de Radio Londres : « Radio Paris, ment, Radio Paris ment,
Radio Paris est allemand » sur l'air célèbre de la Cucaracha . Cette ritournelle est sur toutes les lèvres durant
l'occupation.
Les Français parlent aux Français
Le 16 juin 1940, quand le général De Gaulle arrive en Grande-Bretagne, il n'est que sous-secrétaire à la Défense
nationale. Le 18 juin, le cabinet britannique l'autorise à lire à la radio BBC un texte pour le bulletin d'informations
de 20h15 « Les français parlent aux français ». Les britanniques autorisent ensuite l'émission d'un programme
français à la B.B.C. d'une demi-heure. L'émission "Ici la France" débute dès le 19 juin 1940. Cette émission prend
bientôt le nom de "Les Français parlent aux Français" : au début de chaque émission, son animateur Jacques
Duchesne commence par "Aujourd'hui, (xeme) jour de la résistance du peuple français à l'oppression " qui se
transforme, plus tard en "Aujourd'hui (xeme) jour de la lutte du peuple français pour sa libération ".
Dès le printemps 1941, on écoute beaucoup la B.B.C dans les foyers français, malgré le brouillage et l'interdiction.
Le 30 mai 1943, de nombreux responsables de la résistance cherchent, depuis Londres, un indicatif musical pour
l'émission « Honneur et Patrie », diffusée par la BBC. Ils veulent également créer un chant de la Résistance.
La musique d'Anna Marly sert de base musicale à Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon pour écrire les
paroles françaises du « Chant des Partisans », qui devient très vite, l'hymne de la Résistance.
Source : itinéraires de citoyenneté
Le chant des partisans ou chant de la libération,
naissance de l’hymne
L’idée de la mélodie du Chant des Partisans est de la chanteuse et compositrice Anna Marly qui le
reprend en 1943 à Londres, car celui-ci existait déjà au moment des périodes de soulèvements bolcheviques
en Russie. Ainsi, elle compose la musique et les paroles originales dans sa langue maternelle, le russe.
Puis Joseph Kessel et son neveu, Maurice Druon, tous deux auteurs ayant quitté la France pour
rejoindre l’Angleterre et les Forces françaises libres du général de Gaulle, et futurs académiciens, récrivent
les paroles, ayant proposé la variante française du texte le 30 mai.
Devenu l’indicatif de l’émission de la radio britannique BBC Honneur et Patrie, puis signe de
reconnaissance dans les maquis, Le Chant des partisans devient un succès mondial. On choisit alors de siffler
ce chant, car la mélodie sifflée reste audible malgré le brouillage de la BBC effectué par les Allemands.
C'est la sœur de Jean Sablon, Germaine, qui l'amène à sa forme finale et en fait un succès.
Largué par la Royal Air Force sur la France occupée, et écouté clandestinement, ce succès se
répand immédiatement tant en France qu'ailleurs dans les milieux de la Résistance et des Forces françaises
de l'intérieur. Il se prolonge dans de nombreuses interprétations postérieures à la guerre, dont celle d'Yves
Montand est une des plus célèbres.
Source : wikipedia
Le chant des partisans ou chant de la libération,
naissance de l’hymne 2
« Ami entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
Ami entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne... »
Tout le monde connaît « le Chant des partisans », devenu l'hymne de la Résistance au
cours de la Seconde Guerre mondiale. Un chant comme un manifeste, fredonné à mi-voix ou
clamé à pleins poumons dans une France à genoux. Un chant écrit dans la fièvre.
Depuis juin 40, Paris est occupée. On les a beaucoup vues, ces images d'une ville
bardée de panneaux allemands, envahie de soldats, et parcourue par des hordes de bicyclettes,
quelques rares voitures et des tanks.
Selon l'historien Henri Amouroux, « au fil des mois, la vie quotidienne des Parisiens
devient de plus en plus difficile car les restrictions sont de plus en plus nombreuses ».
Certains adolescents résistent à leur manière, prenant le contre-pied de tout ce qui est
interdit : les zazous. « C'est un mouvement plutôt spontané, qui se fédère dans quelques cafés du
quartier Latin ou des Champs-Elysées, explique le journaliste Jean-Claude Loiseau. Très vite,
dans la presse collabo, les zazous deviennent l'incarnation du mal. »
« Les Français ont mis quand même pas mal de temps à se réveiller avant de réaliser qu'on
pouvait faire autre chose que de rester inactif et de subir, note pour sa part Pierre Lefranc,
fondateur de l'Institut Charles-de-Gaulle. Les mouvements de Résistance se sont tissés de
personne à personne, c'était le seul moyen : on ne pouvait pas mettre une annonce dans les
journaux ! Tout ça était fait dans l'improvisation, et les règles de sécurité n'étaient pas vraiment
observées. »
Le chant des partisans ou chant de la libération,
naissance de l’hymne 3
C'est face à un pays déchiré, donc, que Maurice Druon et Joseph Kessel s'attellent à l'écriture
d'un chant patriotique, sur une musique d'Anna Marly. « On s'était interrogés, se souvient Maurice Druon.
Qu'y avait-il eu, en France, comme chants de résistance, comme chants de clandestins ? Les Chouans ! » En
1793, le chant de ces paysans révolutionnaires débutait ainsi : « Entends-tu le cri sourd du hibou sur nos
plaines... » « II nous a semblé que le hibou était un trop bel oiseau pour la Gestapo et les SS, poursuit
Maurice Druon. Alors nous avons pensé au corbeau... Nous écrivions un chant pour nos camarades connus et
inconnus, et nous voulions que ça soit leur âme qui passe. Nous cherchions les mots les plus simples, pour
qu'ils puissent être entendus de tous. A la fin de l'après-midi, le chant était achevé. »
Chaque soir, à travers le brouillage, Radio Londres envoie ses paroles d'espoir vers la France, en
particulier les messages personnels adressés à leurs proches par des résistants signifiant ainsi qu'ils sont bien
arrivés à destination : « Le sanglier se porte gentiment » ; « Le cheval bleu se promène sur l'horizon.» De
même, avec une emphase démodée, les voix de la liberté - sur lesquelles ce documentaire met un visage exhortent les Français à se battre : « L'espérance doit l'emporter sur l'impatience, et la certitude prévaloir sur
la douleur. »
« Nous nous demandions ce que Radio Londres apportait en France, se souvient Maurice Druon.
C'était la question permanente : est-ce que nous sommes entendus ? Est-ce que ça a une influence ? » Mais
c'est une autre question, plus cruciale encore, que se pose un autre intervenant : « Que se serait-il passé si
de Gaulle n'avait pas eu la radio ?... »
Source : R.Cannavo . Le Nouvel Observateur
Série documentaire « les Refrains de la mémoire » : « le Chant des partisans»
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