Cours de croissance économique L3 Mickaël Clévenot

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Année 2011-2012
COURS DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE L3
MICKAËL CLÉVENOT
La croissance peut-être définie comme l’accroissant
des biens et des services produits sur un espace donné
Cette définition pose immédiatement la question de la
comptabilité des biens et des services produits.
Habituellement, leur somme est fournie par un
indicateur synthétique, le PIB.
Mais techniquement cela pose de nombreux problèmes
car les produits et les services évoluent à travers le
temps.
Comment mesurer l’évolution de la qualité ? (prix
hédoniques, arbitrage volume/prix, etc.
Quels sont les facteurs de la croissance et du développement
économique ?
Habituellement dans les fonctions de production on retient le facteur travail, le
facteur capital et un facteur de progrès technique qui s’applique à l’un des facteurs
précédents, ou à l’ensemble.
C’est donc la quantité et la qualité des facteurs des productions qui a première vue
permettent d’assurer une croissance régulière du produit.
Cette représentation simple cache de nombreuses autres conditions pour
autoriser l’avènement d’un processus d’accumulation cumulatif comme en ont
connu les pays occidentaux depuis le milieu du XVIIIe siècle.
D’ailleurs ce processus n’a pas eu lieu partout de la même manière. De nombreux
pays sont restés à l’écart de ce processus d’émergence économique.
Ils sont essentiellement localisée en Afrique sub-saharienne, les PMA.
La Chine qui disposait d’une niveau de développement économique équivalent
voire supérieur à celui des pays occidents au XVIIIe a connu une longue nuit.
Son réveil depuis la fin des années 70s modifie considérablement les équilibres
de l’économie mondiale.
Par ailleurs, d’autres pays qui étaient « en retard » sont inscrits dans une
processus de rattrapage accéléré depuis une vingtaine d’année.
La Corée du Sud est l’exemple le plus significatif.
Enfin, les pays dominants l’économie mondiale depuis le XVIIIe sont-ils assurés
de maintenir cette domination?
Si on suit Fernand Braudel, rien n’est moins sûr. Les pôles du leadership de
l’économie mondiale se sont déplacés à travers l’histoire.
Pour autant, depuis l’avènement du capitalisme, la perte du leadership n’a pas
entraîné jusqu’à présente d’enlisement vers le sous développement.
Toutefois, à travers l’histoire longue on note la disparition de civilisations
Les perspectives de croissance à long terme partent souvent d’une perspective d’offre.
L’idée sous-jacente est qu’à long-terme, les ajustements de court terme ont eu lieu et
que seules les conditions de l’offre limitent la croissance.
Cette perspective classique est remise en cause par la perspective keynésienne et
kaleckienne.
Pour les keynésiens et plus particulièrement, les post-keynesiens le long terme
n’existe pas.
A long terme on est tous mort comme s’amusait à plaisanter Keynes.
Pour Kalecki, le long terme n’est qu’une succession de courts termes.
C’est-à-dire que les conditions de la demande interagissent en permanence avec les
conditions l’offre.
Pour que la croissance puisse s’établir sur de longue période, l’offre doit être en
adéquation avec la demande tant sur les aspects quantitatifs que sur des aspects
qualitatifs.
Cette adéquation entre la norme de consommation et la norme de production n’apparaît
pas spontanément.
Contrairement à l’idée d’un marché autorégulateur à la J-B. Say, les ajustements entre
l’offre et la demande en fonction des prix et des quantités peuvent ne pas suffire pour
ajuster les marchés.
J-B. Say avec la loi des débouchés décrit une économie d’échanges et non pas une
économie monétaire de production.
Cette économie d’échange constituer une représentation satisfaisante de l’économie
avant l’émergence du capitalisme moderne du XIX e siècle fondé sur le machinisme et la
division sociale entre salariés et capitalistes.
La loi des débouchés décrit des situations de crise d’ancien régime.
Ces crises sont des crises de sous-production liée à la faiblesse des capacités productives.
Les pénuries alimentaires entraînent régulière des hausses de prix qui permettent
d’ajuster l’offre à la demande.
Mais les crises du capitalisme moderne sont des crises de surproduction cumulative.
PIB: Produit Intérieur Brut, le PIB est la somme des
valeurs ajoutées de toutes les entreprises (nationales
ou internationales) situées sur le territoire.
PNB (produit national brut), qui comptabilise toutes
les activités (biens et services) produits sur un
territoire.
En terme de développement économique, on peut
également retenir l’indicateur du PIB par tête, l’IDH
ou plus récemment l’indice de bien être calculé par
l’OCDE.
Rang
Pays
PIB 2010
1
États-Unis
14 624
3,6%
2
3
Chine
Japon
5 745
5 391
15,3%
6,4%
4
Allemagne
3 306
-1,0%
5
France
2 555
-3,8%
6
Royaume Uni
2 259
3,7%
7
8
Italie
Brésil
2 037
2 024
-3,9%
28,6%
9
Canada
1 564
17%
10
11
Russie
Inde
1 477
1 430
19,9%
15,6%
12
Espagne
1 375
-6,3%
13
Australie
1 220
22,7%
14
Mexique
1 004
14,8%
15
Corée du Sud
986
18,5%
16
Pays-Bas
770
-3,3%
17
Turquie
729
18,6%
18
Indonésie
695
28,9%
19
Suisse
522
6,2%
20
Belgique
461
-2,3%
Rang
Pays
PIB 2010 par
habitant ($)
Évolution
1
Qatar
88 233
12,7%
Rang
Pays
PIB 2010 par
habitant ($)
Évolution
2
Luxembourg
80 304
2,4%
11
Autriche
39 454
2,3%
3
Singapour
57 238
14,1%
12
Canada
39 034
2,9%
4
Norvège
52239
0,5%
13
Irlande
38 816
0,3%
5
Bruneï
47 200
-1,5%
14
Koweït
38 293
1,2%
15
Suède
37 775
Emirats arabes u
36 973
nis
5,1%
6
Etats-Unis
47 132
2,6%
7
Hong Kong
45 277
6,2%
17
Danemark
36 764
2,6%
8
Suisse
41 765
3,2%
18
Islande
36 681
-3,1%
19
Belgique
36 275
2,1%
9
Pays-Bas
40 777
2,3%
20
Allemagne
35 930
4,5%
10
Australie
39 692
2,7%
16
0,4%
Source : FMI
L’IDH est un indice de mesure composite faisant
intervenir trois dimensions du développement humain
(SEN) :
1 la longévité et la santé (mesurées par l’espérance de
vie),
2) l’instruction (mesurée par l’alphabétisation des
adultes et la scolarisation au niveau primaire, secondaire
et supérieur)
3 un niveau de vie décent (mesuré par le revenu en parité
de pouvoir d’achat – PPA).
Classement par l’IDH 2011
1. Norvège 0.943
2. Australie 0.929
3. Pays-Bas 0.910
4. États-Unis 0.910
5. Nouvelle-Zélande 0.908
6. Canada 0.908
7. Irlande 0.908
8. Liechtenstein 0.905
9. Allemagne 0.905
10. Suède 0.904
11. Suisse 0.903
12. Japon 0.901
13. Hong Kong 0.898
14. Islande 0.898
15. Corée du Sud 0.897
16. Danemark 0.895
17. Israël 0.888
18. Belgique 0.886
19.Autriche 0.885
20. France 0.884
21. Slovénie 0.884
22. Finlande 0.882
23. Espagne 0.878
24. Italie 0.874
25. Luxembourg 0.867
26. Singapour 0.866
http://hdr.undp.org/fr/statistiques/
L’IDH ne prétend nullement mesurer de manière
exhaustive le développement humain.
En effet, il n’inclut pas, d’indicateurs importants tels que
le respect des droits de l’Homme, la démocratie et
l’égalité.
L'indice de l'OCDE (Stiglitz) permet de comparer le bienêtre à partir de onze critères :
logement, revenu, travail, communauté, éducation,
environnement, gouvernance, santé, bien-être subjectif,
sécurité, et conciliation travail-vie privée.
La croissance est une préoccupation récente à
l’échelle de l’histoire humaine qui remonte à la fin
du XVIII.
Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des
nations (1776)
Smith décrit une perspective assez optimiste de la croissance qui
aura globalement était juste durant les deux siècles qui vont
suivent.
Au contraire de ses successeurs : D. Ricardo qui prévoit un état
stationnaire, T.R.Maltus qui prévoit crises famine et guerres ou
Marx qui pronostique simple la crise inéluctable du Capitalisme.
Au cours des cent dernières années, la plupart des pays ont
connu une croissance économique significative en termes
historiques.
Une vision rapide montre que le phénomène d’accélération de
l’accumulation remonte à environ deux siècles.
Un virage important avec le première puis la seconde
révolution industrielle.
Même si c’est moins à la mode, la révolution des technologies
de l’information et de la communication est à l’œuvre. La loi de
Moore, iPhone, tablette, etc.
La révolution industrielle correspond à des transformations importantes et rapides dans
l’industrie.
Elle mêle à la fois une dimension technique, la machinisme et socio-politique la séparation
entre les détenteurs du capital et les salariés, prolétaires.
a- De nouveaux moyens de production. On passe de l'outil actionnée par la main de
l'homme à la machine, mécanisme transformant la matière première, dont le mouvement
provient non plus de l'énergie musculaire, mais d’une machine motrice. Que ce soit le
moulin à eau ou la machine à vapeur.
C’est ce développement du machinisme qui caractérise le plus nettement la révolution
industrielle comme l'a souligné Paul Mantoux.
b- De nouveaux lieux de production. L'usine qui se met en place, la fabrique ou la factory du
début du 19e siècle se caractérise par la concentration des moyens importants de
production (machine et au moins une machine motrice) et de travail.
C'est le passage notamment du système domestique de la production qui est dispersée en
petits ateliers souvent ruraux au système de production entre entreprises qui peu à peu se
réalise.
c- De nouveaux rapports sociaux.
C'est le développement du salariat, où les travailleurs ne fournissent plus le
produit de leur travail comme les artisans qui possédaient au moins leurs
outils, mais les ouvriers mettent à la disposition du propriétaire leurs capacités
de travail.
Ce propriétaire possède non seulement les matières premières, les outils et les
machines, les locaux de production et enfin les produits du travail qu’il met en
vente sur le marché.
C’est le capitaliste au sens traditionnel du terme.
Eléments tiré de http://membres.multimania.fr/yannickperez/site/prepa%20HEC%20chapitre%202%202000-2001.PDF
Cette croissance se manifeste par une augmentation continuelle du revenu réel agrégé,
de la production, de la consommation de biens et de services, non seulement en niveau,
mais aussi et surtout par habitant.
A travers les générations successives on s’était habitué à accéder à un niveau de vie plus
de en plus élevé.
Ces dernières années, la successions de crises économiques et financières, ou encore les
questions écologiques ont jeté un doute sur le possibilité de la poursuite de ce
mouvement, voire sur l’intérêt même de ce mouvement.
Doit-on toujours posséder plus pour être plus heureux ? Voir article de K. Rogoff en
annexe. Si notre bien être est relatif, il ne sert à rien de vouloir accélérer le rythme de la
croissance.
Toutefois, le rythme de la croissance détermine le niveau d’emploi et donc du taux de
chômage pour un niveau de productivité et de croissance de la population active donnée.
Par ailleurs, plus le gâteau est large et plus il facile de le partager.
La question de la croissance, de la forme de l’accumulation n’est pas uniquement liée à
des phénomènes économiques, mais également à des phénomènes politiques sociaux et
culturels, et institutionnels.
Selon Max Weber l’éthique protestante aurait beaucoup joué sur l’apparition du
Capitalisme.
C’est du Capitalisme moderne que nait cette dynamique d’accumulation fondée sur le
profit, le calcul rationnel, l’organisation du travail salarié au sein d’entreprises gérée de
manière bureaucratique.
Cette dynamique possède également une origine technique, l’approfondissement de la
division du travail définie par Adam Smith dans l’étude sur les origines et les causes de la
richesse des nations.
Les ateliers dont la taille s’accroît régulièrement permettent d’améliorer l’efficacité
productive grâce à la spécialisation des travailleurs sur les tâches qu’ils maîtrisent le
mieux.
Ceci permet d’accroître le revenu et donc le niveau de dépenses. Ainsi la taille des
marchés augmente. Cette dynamique permet un renforcement de la division du travail
ce qui génère une dynamique endogène de croissance.
Les conflits et leur industrialisation progressive constitue également d’importants
accélérateurs de l’histoire économique en même qu’ils sont des sources de destructions
considérable. La guerre est la quintessence du principe de destruction créatrice de
Schumpeter. La guerre est le plus puissant accélérateur du progrès technique et social.
Les facteurs qui concourent au développement économique autrement dit ceux qui
permettent d’assurer une croissance régulière sur longue période sont nombreux et souvent
difficile à réunir ensemble.
Ceux-ci tiennent à des facteurs techniques, sociaux, politiques et institutionnel.
La croissance sur longue période, le développement économique nécessite des
transformations structurelles des relations économiques.
Pour favoriser ces transformations, les institutions d’un pays doivent être solides.
On parle d’Etat développeur, ou d’Etat stratège. Mais cela ne signifie pas que l’Etat soit
protecteur des libertés publiques, ou qu’il soit favorable à la mise en œuvre de protections
sociales.
Même le plus souvent durant le XIXe siècle l’Etat dans les pays occidentaux intervient peu
dans les relations économiques. Il est néanmoins garant de la propriété privée et assure le
bon fonctionnement de la justice. Les fonctions régaliennes.
Mais progressivement les tensions sociales et politiques vont conduire l’Etat à promulguer
des lois sociales et à assurer un développement des libertés publiques.
Mais la liaison entre démocratie et Capitalisme n’est pas obligatoire en tout cas de la phase
d’émergence, cf. Chine.
Relation entre le log du PIB part tête et
l’indicateur synthétique des institutions (score)
5
Y = 0,5598x + 3,3384
R2 = 0,6941
JPN
USA
GBR
FRA
4,5
ITA
KWT
ESP
SAU
LBN VEN
GAB
TCD
IRL
NZL
ARG
MEX
BWA
TUR
3,5
DOM
THA TUN
MRT
SWE
CAN DEU
ISR
GRC
PRT
4
HKG
SGP
NOR
PER
RUS
GTM
IRN
EGY
JOR
DZA
KAZ
SYR
MAR
PHL
CHNBOL
3
UKR IDN
CMR
CIV UZB ZWE
YEM
PAK
IND
SEN
VNM
NER
BGD
KEN
BEN
KHM
2,5
BFA
MOZ MDG UGA
GHA
MLI
NGA
ETH
MYS
LKA
ZAF
CZE
CHL HUN
POL
MUS
EST
BRA
COL
ROM
BGR
LTU
2
-2
-1,5
Pays à revenu élevé
-1
-0,5
Pays à revenu faible
0
0,5
Pays à revenu moyen faible
1
1,5
Pays à revenu moyen élevé
2
Série5
2,5
Linéaire (Série5)
Le développement économique correspond concrètement à l’élévation du PIB par tête,
ainsi si la dynamique démographique est très élevée malgré une croissance importante
du PIB, le PIB par tête peut stagner ou même reculer.
C’est la problématique malthusienne, qui renvoie elle-même à des déterminants
sociaux culturels, religieux et économiques.
Dans les pays occidentaux, la révolution démographique où l’on observe une baisse du
taux de mortalité infantile associé à une réduction du taux d’enfant par femme aura
sans doute contribué à la progression du PIB par tête en même temps qu’il est
l’expression d’une amélioration générale des conditions de vie.
Mais le processus de développement mobilise des phénomènes cumulatifs si bien qu’il
est difficile de savoir quel facteur particulier se trouve à l’origine du processus global.
D’ailleurs, il vaut mieux évoquer une forme d’alchimie où de nombreux facteurs sont
présents ensemble dans des proportions variables en fonctions des pays, des régions du
monde.
Il ne semble ne pas avoir de recette miracle tant le processus de développement est une
mécanique complexe.
Dans ce cours nous tenterons néanmoins d’évoquer les facteurs qui contribuent pour
certains pays une converger vers des niveaux de développement élevé. LE cas des pays
de l’OCDE.
Parmi les pays de l’OCDE, les pays les plus riches au début du 20ème siècle (Australie :
1,4% par an entre 1900 et 1987, RU : 1,4%, EU : 1,8%, PB : 1,7% et B : 1,6%) ont une
croissance du revenu par habitant relativement plus faible que celle des pays de
l’OCDE les moins riches au début du 20ème siècle (Japon : 3,1% par an entre 1900 et
1987, Finlande : 2,6%, Norvège : 2,6%) :
les écarts de revenu se sont réduits entre les pays de l’OCDE.
Cette mécanique peut-être représenté par le modèle Solow de convergence absolue
et surtout par le modèle de convergence relative pour expliquer la présence de club de
convergence ou même l’absence de convergence.
Pourquoi, certains autre pays sont dans le sous-développement, les PMA
Certains pays sont devenus relativement plus riches et semblent le rester alors que
d’autres sont toujours pris dans des trappes à pauvreté.
Les inégalités de revenus entre les pays les plus riches et les plus pauvres persistent.
Cela amène à définir la notion de « club de convergence » pour désigner le phénomène de
la convergence des pays les plus riches (Baumol, W. J. 1986) :
les pays membres de l’OCDE font partie des « gagnants » de la croissance économique.
choisir les pays membres de l’OCDE introduit ce que l’on appelle un biais de sélection :
on définit un groupe ou club de pays en fonction de leurs bonnes performances
économiques.
Pour éviter ce biais il faudrait choisir les pays sur d’autres critères que leurs performances
économiques.
Pour une critique de l’article de Baumol : De Long, JB. 1988. Pour approfondir cette notion
de Club de convergence, cf. le site de J. Bradford DeLong : http://www.j-bradforddelong.net/
Relation entre l’IDH et
l’indicateur synthétique des institutions (score)
1,000
Y = 0,1353x + 0,7335
R2 = 0,6211
KWT
0,900
POL
ARG
SYR
MEX
ROMBGR
SAU
DOM
RUS VENKAZ
UKR
COL
PER CHNTHA 0,800
JOR
MYS
LBN
TUR
IRN
PHL
LKA
TUN
VNM DZA
IDN
EGY
LTU
CHL
EST
MUS
BRA
HUN
GTM BOL
GAB
0,700
UZB
BWA
MAR
KHM
ZAF
IND
0,600
MRT
GHA BGD PAK
CMR
MDG
YEM
NGA
KEN
UGA
0,500
ZWE
SEN
BEN
CIV
TCD
PRT
NOR
USANZL
SWE IRL
JPN
FRA
ITA
HKG
CAN
ESP
GBR
GRC
DEU
SGP
ISR
CZE
ETH
NER MLI
0,400
MOZ
BFA
0,300
-2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
Les secteurs institutionnels
les plus significatifs

Environnement des entreprises

Modalité d’intervention de l’État

Institutions sociales et sociétales
Tableau retraçant la corrélation des variables à l’axe 1.
Dénomination des variables
Items
Corrélation à l'axe 1
A302
Corruption
89,2%
A605
Règlement des différends économiques : justice en matière commerciale
88,4%
A305
Fonctionnement de l'Administration douanière
85,8%
A510
Capacité des autorités politiques
85,7%
A304
Efficacité de l'action publique : système fiscal
84,6%
D901
Mobilité sociale : recrutement et promotion dans le secteur public et le privé
83,8%
A904
Solidarité institutionnelle
83,7%
A601
Sécurité des droits de propriété : droits de propriété formels
83,0%
A511
Aptitude de la société à l'adaptation et à l'innovation…
82,3%
A513
Stratégies des autorités
81,6%
A303
Relations Etat / Citoyens
80,6%
A606
Droit sur la faillite des entreprises
80,4%
A905
Equité dans l'accès aux biens publics de base : éducation, santé, eau, électricité
79,5%
A300
Transparence de l'action publique dans le champ économique
78,9%
A508
Coordination entre Ministères, au sein des Administrations
78,7%
B702
Concurrence des entreprises : dispositifs de régulation de la concurrence
77,2%
B500
Environnement technologique, diffusion des technologies
75,7%
C502
Assurances, fonds de pensions
75,3%
B600
Information sur la situation des entreprises
75,3%
A301
Lisibilité de la politique économique (politique budgétaire, fiscale, monétaire, de change…)
73,6%
A308
Qualité de l'offre de biens publics : éducation et santé de base
71,0%
A101
Libertés publiques et autonomie de la société civile
70,0%
Dans le cours nous aborderons le modèle de reproduction élargie de MARX comme
réponse critique à la loi des débouchés de J-B.Say
Le modèle Harrod Domar comme prolongation du modèle de Marx
le modèle Solow, les tentatives d’explication des résidus du modèle de Solow, les facteurs
exogènes issus des travaux de Maddison,
Tendances et contre-tendances dans le modèle marxien, la possibilité d’une croissance
équilibrée
les modèles post-keynésiens de Kaldor et Pasinetti en économie fermée et ouverte.
Quels exemples de modèle de croissance endogène Romer
Puis nous évoquerons des problématiques contemporains touchant à l’actualité liée à la
croissance
Conséquence des crises de la dette dans la zone euro, conséquence de la mondialisation
sur la croissance. Quelles solutions sont proposées pour rehausser le niveau de la
croissance potentielle française ?
Évocation des limites de la croissance, la croissance pour quoi faire ?
Chapitre II
Les représentations de la croissance
dans la pensée économique
Introduction
A. Les bienfaits du progrès technique chez A. Smith.
B. La croissance pessimiste de Ricardo et Malthus.
C. La reproduction élargie de Marx : est-ce la
croissance ?
D.L’innovation Schumpétérienne.
E. La croissance globale après la Théorie générale.
Thème central de l’ouvrage Une enquête sur la nature et les causes de la richesse des
nations (1776) est le développement économique : étudie les facteurs de longue période qui
gouvernent la croissance de la richesse des nations. Richesse : flux au sens de revenu.
Analyse qui a fait la renommée de Smith, fil conducteur de son principal ouvrage. Pose
les principes de la pensée économique du 19ème siècle, du moins ceux par rapport
auxquels les économistes prendront position.
Le rôle de du capital
Croissance est le résultat de variables exogènes et endogènes.
Variables exogènes : - Les institutions : permettent la sécurité des échanges, assurent
sécurité des individus.
Baissent les coûts de transaction donc des échanges.
Les individus ne peuvent les influencer ;
-Les ressources naturelles.
-Données géologiques, météorologiques, etc. influencent la richesse des individus mais
les individus ne peuvent les modifier.
http://www.cerdi.org/uploads/sfCmsBlog/html/29/macrodynamique%200910%20intro.pdf
Environnement politique, naturel = variables exogènes.
Variables endogènes :
-La population, la main d’oeuvre : dépendent du capital. Les salaires sont du capital «
avancé » par les capitalistes aux salariés (« capital circulant »). Salaires du marché «
gravitent » autour du salaire naturel i.e. le salaire de subsistance qui est exogène ;
-L’accumulation du capital est le moteur du progrès économique. Le capital, dont
l’accroissement est déterminé par l’épargne. L’épargne est nécessairement égale à
l’investissement (loi des débouchés),
- pas de sous-consommation i.e. d’insuffisance de la demande. Épargne dépend du
rendement des capitaux investis, le taux de profit. Existence d’un taux naturel de
profit. SI taux du marché supérieur au taux naturel alors investissement net positif et
accroissement de capital et inversement ; s’annule quand taux de profit égaux. Taux de
profit diminue avec stock de capital donc tendance à la stagnation ;
-A LT : Stock de capital n’augmente plus de même que la population qui est
stationnaire.
B. La division du travail : « l’opulence naît de la division du travail »
Tendance à la stagnation n’est cependant pas inéluctable : aucun pays n’est
parvenu au « degré d’opulence » qui rend inévitable l’état stationnaire.
Existence mécanisme qui propulse l’économie vers la croissance : repose sur la
division du travail.
Exemple de la fabrique d’épingles : la division du travail permet de réaliser des
gains de productivité.
Habileté à travailler => économie de temps d’où progrès technique. Division du
travail cependant limitée par la taille du marché : rien d’autre ne limite
l’extension de la spécialisation sinon le volume de la production qui peut être
écoulé, sinon le revenu
La division du travail est la conséquence de l’échange.
Individus ont un « penchant naturel à échanger ». Le penchant à échanger pousse à
d’adonner à une activité particulière et d’y exploiter ses aptitudes particulières afin de
dégager un surplus qui pourra être échangé (concept d’avantage comparatif décliné sur le
plan individuel).
La croissance qui accroît le revenu favorise donc l’extension du marché qui stimule la
division du travail.
Tendance à la réduction de l’auto-production et réciproquement accroissement des
échanges marchands.
Les gains de productivité réalisés par la division du travail permettent un accroissement
des revenus et donc la croissance.
Existence mécanisme pour une croissance auto-entretenue fondé sur le triptyque,
marché, prix, main invisible
La division du travail limitée par l’étendue du marché
La faculté d’échanger qui donne lieu à la division du travail, mais l’accroissement de cette
division est limitée par l’étendue de la faculté d’échanger, ou, en d’autres termes, par
l’étendue du marché.
Si le marché est très petit, personne ne sera encouragé à s’adonner entièrement à une
seule occupation, faute de pouvoir trouver à échanger tout le surplus du produit de son
travail qui excédera sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du
travail d’autrui qu’il voudrait se procurer. » Source : Smith, A. 1776, Livre I, chapitre III
La division travail permet un accroissement de la productivité qui incorpore du progrès
technique. L’accroissement de la productivité augmente les gains à l’échange donc les
revenus.
L’accroissement de la productivité accroît les échanges (marchands). Elle favorise donc
l’extension de la sphère marchande qui elle-même est génératrice d’une division accrue
du travail.
Le processus de croissance se caractérise donc par accroissement du capital, un
accroissement du revenu et du progrès technique.
Modèle de croissance Smith
Le modèle croissance de Ricardo est moins optimiste.
Son questionnement est lié à des problèmes de répartition des revenus et leurs
conséquences sur le niveau d’accumulation du capital.
C’est la question du libre échange qui est posée.
La croissance bute sur la limite des facteurs de production disponibles. On
retrouve ici une idée de Maltus.
L’augmentation de la croissance nécessite une augmentation des facteurs de
production et particulièrement du travail.
Les salaires gravitent habituellement autour du niveau de salaire de subsistance
qui permet tout juste la reproduction de la force de travail.
David Ricardo est né à Londres le 19 avril 1772. Il vit dans une famille d’origine
séfarade portugaise. Son père, courtier en valeurs et marchandises l’initie très tôt à
l’économie pratique et DR travaille dans ce secteur à 14 ans.
Intégré à la société anglaise, il se marie avec une protestante ce qui le conduit à
rompre avec sa famille attachée aux traditions hébraïques. Il doit alors s’établir à son
compte et faire fortune par son aptitude à mener des opérations
boursières.
A vingt-cinq ans, il a assez d’argent pour se retirer des affaires ; il faut attendre 1809
pour qu’il publie. En 1815, avec la parution de son Essai sur l’influence du bas prix du
blé sur les profits on constate que Ricardo a étendu sa réflexion économique à la
plupart des grands problèmes du capitalisme anglais.
En 1817, Ricardo va enfin écrire et publier son chef d’œuvre d’analyse économique :
Principes de l’économie politique et de l’impôt. Dans ce texte, il développe une théorie
originale de la rente et des échanges internationaux. Il prend parti pour la valeur
travail qui est le socle de sa théorie.
Le travail est, comme toute marchandise, mesuré par son prix de revient. La valeur
du travail varient à court terme (en fonction de l’offre et de la demande) elle constitue
donc une aussi mauvaise mesure que le blé. A long termes elle varie en fonction des
biens achetés par les salaires.
L’augmentation des besoins de main d’œuvre nécessite de mobiliser de plus en
plus de terres pour produire les biens salariaux.
Mais les terres mobilisées en premier sont a priori les terres les plus productives.
Plus la masse des salaires augmentent et plus les terres à cultiver sont
mauvaises, de rendements plus faibles.
C’est le principe de la baisse de la productivité marginale qui s’impose ici. Le
rendement factoriel du facteur variable, le travail, est décroissant.
Les progrès dans l’agriculture ne sont pas sensés permettre d’aller à l’encontre de
cette réduction tendancielle des gains de productivité et des profits.
La réduction de la fertilité des terres misent en culture accroît la rente foncière et
réduit les profits.
Le motif d’accumulation étant motivée par le profit, l’accumulation ne progresse
plus, la croissance cesse. C’est l’état stationnaire!
Le libre échange peut temporairement remettre en cause l’état stationnaire en
réduisant le prix des biens alimentaires qui entrent dans la composition du prix du
salaire de subsistance.
C’est pour cette raison que Ricardo est favorable à la libéralisation des échanges
commerciaux sur le blé. Les Corns law’s. (1846)
L’idée est de réduire le prix des biens salariaux de façon à favoriser l’émergence
d’un avantage comparatif dans le secteur industriel
En réduisant les protections octroyées au secteur agricole.
Comme les rendements décroissants (en agriculture) rendent plus coûteux la
production d’une unité supplémentaire de produit.
Et que le prix des produits agricoles dépendent des conditions de production les
moins favorables. Les prix produits agricoles doivent augmenter.
Les propriétaires des terres les plus fertiles perçoivent donc une « rente ». C’est-àdire la différence entre leur produit moyen et le produit marginal.
Plus le prix des produits agricoles est élevé, et plus la rente est importante.
Hypothèses de Ricardo, les productivités marginale Pm et moyenne PM sont
linéaires positives et décroissantes
Travailleurs reçoivent des salaires (de subsistance) consommés intégralement ;
- Propriétaires fonciers perçoivent la rente foncière consommée intégralement ;
- Capitalistes qui détiennent le capital constitué d’avances nécessaires à la
subsistance des travailleurs pendant la période production.
Ils retirent un profit de leurs activités de production qui est réinvesti. D’où
l’importance du taux de profit pour l’accumulation et la croissance.
Produit exprimé en blé (numéraire), salaire exprimé en blé (OW) : blé = capital
circulant, bien de consommation, est à la fois intrant et produit.
Intrant composite est du « capital et travail » car combinés en proportions fixes.
Demande de travail dépend du stock de capital constitué notamment d’avances
pour les salaires. Celles-ci constituent le capital circulant.
Le salaire naturel de subsistance est exprimé en termes de blé.
A mesure que la productivité marginale décroît, la rente augmente.
La Rente dépend de l’écart entre les productivités moyenne et marginale,
Plus la décroissance des rendements est rapide, plus la rente foncière augmente.
Conclusion ricardienne importante qui fonde l’économie politique, la répartition des
revenus entre les classes sociales modifie le rythme d’accumulation du capital.
Activité de production donne un produit réparti entre salaires, rentes et profits.
Produit : OEAM = OCDM ;
Rente : AEB ou ABCD ;
Salaires : OM.OW ;
Profit : OM.(AM-KM).
Capital et travail combinés en proportions fixes ‘intrant) : l’augmentation des outils
entraîne une augmentation de la demande travail (capital circulant) dans la même
proportion.
Les « Outils » disparaissent au cours de la période de production : capital = capital
circulant. D’où le taux de profit défini comme le rapport profit / salaire (avances en
salaires) :
Tant que r supérieur à 0 (ou à une quantité strictement positive représentant la
rémunération minimale des capitaux investis acceptée par les capitalistes) les
capitalistes accumulent puisque toute l’épargne est investie (pas de thésaurisation).
Toute accumulation de capital représente une augmentation de la demande de travail
donc OM augmente. Accumulation entraîne augmentation rente (rendements
décroissants), donc baisse profit.
Ainsi il arrive un moment où les profits atteignent un niveau jugé minimum par les
capitalistes qui ne les incite plus à investir : on finit par avoir AM = KM = SM’, taux de
profit nul.
L’accumulation cesse, l’économie est à l’état stationnaire, contrainte par la
disponibilité des ressources.
A l’origine du phénomène se trouve l’opposition entre deux mouvements qui
apparaissent inéluctables et incontrôlables à l’époque : d’une part, la croissance
démographique et, d’autre part, les rendements décroissants de la terre.
L’accroissement de la production provoque une hausse de la demande de travail, qui
implique une hausse des salaires.
Cette amélioration des conditions de vie conduit à une croissance de la population.
Celle-ci implique une hausse de la demande de produits agricoles.
La production agricole augmente. Toutefois, les terres mises en culture pour
augmenter la production se heurtent à des rendements décroissants.
Le coût de production et donc le prix des denrées agricoles augmentent. Il en résulte
que les propriétaires des terres les plus fertiles bénéficient de rentes ; en revanche, les
profits des industriels diminuent, la part des salaires restant constante dans le revenu
national.
Les profits diminuent, l’investissement baisse bloquant la croissance.
Le commerce international et le libre échange peuvent retarder l’échéance mais cette
solution ne peut-être que de court terme »
Travail direct, travail indirect.
La valeur d’échange des marchandises produites [est] proportionnelle au
travail consacré à leur production ; non pas uniquement à leur production
immédiate, mais à la production de tous les instruments ou machines
nécessaires pour mettre en action le travail particulier auquel ils sont
appliqués » p.63 Ricardo
C’est la différence entre travail direct et indirect.
Le capital est produit par du travail passé (indirect) qui est redonné en parti
aux produit en formation. C’est l’amortissement du capital.
Le travail direct met en œuvre le capital dans la production de produits.
La valeur d’échange d’une marchandise reflète sa difficulté de production, et
il faut pour la déterminer, prendre en compte les marchandises qui servent à
la produire.
Cette difficulté est exprimée par la quantité de travail direct et indirect que
cette production requiert
(1) Vi = l0i + l(-1)i + l(-2)i +… + l(-t) i
La valeur d’une marchandise va donc être composée du travail
direct L01 et de travail indirect porté par les matières
premières et le capital que du travail passé à contribué à
produire.
in
( 2)
V   vi X i
La valeur de la production V
i 1
C’est la somme des quantités des
X biens multipliés par leur valeur d’échange (v) de ces X biens
(3)
i n
i n
i 1
i 1
V   l0i X i   l1i   ...  lti  X i
Y C
Y représente la valeur créée par le travail (direct) de la période courante
C représente la valeur transmise par le travail passé incorporé
C constitue la partie du revenu qui ne peut être distribué car il s’agit de
l’amortissement qui permet la reconstitution du capital pour enclencher un
nouveau cycle de production.
Le revenu national peut être divisé en trois en fonction des classes
sociales: salaires (W), profits () et rente (T).
i n
( 4)
Y   l0 i X i  W    T
i 1
Comme la dernière terre mise en culture est la moins productive
vi = li quantité de travail direct et indirecte la plus élevée. La rente globale
va être égale à :
i n
i n
i n
L0 quantité totale
(5)T  vi X i  L0i  Ci
de travail direct

i 1
T  V  L0  C

i 1

i 1
De (5) et (6) on tire :
T=Y-L0
À partir de (4)
(7) W+=L0
Après déduction de la rente globale, le revenu national divisé
en salaires et profits est égal à la quantité total de travail
direct employé dans l’économie
Celle-ci étant une grandeur donnée, la répartition est une
relation inverse entre salaires et profits
Les capitalistes et les travailleurs salariés sont deux classes
fondamentales (les propriétaires fonciers sont en position
dérivée)
Leurs intérêts sont opposés
La détermination des salaires
Les salaires sont déterminés en premier. Les profits constituent un reliquat.
Elle dépend de la quantité de travail employé L0 et du salaire annuel par
travailleur (w)
Donc la masse des salaires: W= L0*w
À partir de l’équation 7 on peut réécrire :
(9)  = L0*(1-w)
Pour une quantité donné de travail employé dans l’économie la masse des
profits varie en raison inverse du taux de salaire. Celui-ci dépend des
quantités de biens de subsistance qui constitue la consommation des
salariés et de sa famille
i j
w   vi qi
De la valeur d’échange de ces biens
i 1
Le salaire correspond à la quantité des biens salaires (q) multiplié par leur
valeur d’échange
« … le taux de profit ne peux jamais croître, si ce n’est sous l’effet d’une
baisse des salaires, et que l’on ne peut avoir de baisse durables des
salaires, si ce n’est à la suite d’une baisse des prix des biens
nécessaires dans lesquels les salaires sont dépensés p.151 Ricardo
Comme les prix des biens salaires évoluent en fonction de leur difficulté
de production. Les profits évoluent en sens inverse des difficultés de
production.
Les profits accumulés servent à accroitre la production, mais
l’augmentation de la production tend à réduire les profits car elle suppose
une augmentation des travailleurs employés.
Ceci nécessite la mise en culture de plus de terre de moins bonne
productivité
Ce qui accroît le prix des biens salaires, qui réduit les profits et donc
l’accumulation, puisque c’est le profit qui motive l’accumulation capitaliste.
Si on suppose un amortissement linéaire du capital (c) La valeur du capital
est égale à : K= C(1/c)
Les avances en capital porte sur les salaires et le capital le taux de profit
vaut donc :
(11) r = /(W+K)
Le taux de profit ne dépend au final que de l’évolution respective des
salaires et du profit c est un paramètre fixe et K est donné.
L0 1  w
r
L0 w  K 
(12) r 
1  w
w  K / L0 
Le taux de profit dépend du taux de salaire et de K/L0 qui mesure l’intensité
capitalistique. Plus on emploi de capital et de matière premère par rapport
à K et plus K/L0 sera élevé.
Le taux de profit dépend donc de l’intensité capitalistique et du
taux salaire.
Si K/L0 diminue, l’évolution de r est indéterminée
Si K/L0 augmente, le taux de profit diminue
Mais pour Ricardo le progrès technique ne saurait contrebalancer l’effet de l’augmentation des prix des biens salariaux.
L’état de croissance stationnaire bien que lointain et inévitable,
le commerce international et le progrès techniques ne peuvent
ralentir sont avènement que de manière temporaire.
Malthus
Malthus est né en 1766 à Roockery, marqué par l’influence de son père, disciple de
Condorcet de Godwin (1756-1836) et de J.-J. Rousseau.
Homme d’église, Malthus est chargé de l’aide aux pauvres dans sa commune ; les
mauvaises récoltes de 1794 à 1800 engendrent misère et détresse, et frappent son
imagination.
Il écrit, en 1796, un opuscule La crise qui prend position en faveur de la justice
sociale et propose de développer le système d’assistance publique aux pauvres,
loi de Speenhamland poor law
En 1798, paraît un pamphlet : Essai sur le principe de population et comment il
intéresse l’amélioration future de la société.
Malthus y développe sous une plume anonyme les principaux arguments de ce
qu’on appellera plus tard le malthusianisme.
Il affirme que les subsistances ont tendance à croître moins vite que la population
et qu’en conséquence les lois sur les pauvres et l’assistance sont condamnées à
l’échec, car elles favorisent la multiplication des plus pauvres.
Sa rencontre Avec David Ricardo pousse Malthus à faire oeuvre de théoricien.
(1756-1836)
Ses talents en ce domaine vont se révéler en 1820 dans les Principes d’économie
politique considérés dans le rapport de leur application pratique.
Cet ouvrage élabore une théorie de la croissance et du déséquilibre qui annonce
celle de Keynes qui en 1933 dans un essai de biographie de Malthus le réhabilite.
Malthus représente le fondateur de l’économie positive, car il réunit des statistiques
et tente de fonder ses analyses sur l’observation des faits.
L’analyse malthusienne est fondée sur l’idée des rendements décroissants de la
terre, c’est une analyse marginaliste.
Malthus est assez pessimiste sur la possibilité d’augmenter par le progrès
technique les quantités de nourriture disponibles.
Le contrôle des naissances devient donc une condition nécessaire pour assurer le
minimum de subsistance.
Il en résulte une vision déterministe et sombre de l’économie : secourir les pauvres
c’est en fait accroître la pauvreté.
Malthus défend l’école gratuite et obligatoire, car c’est pour lui le meilleur moyen de
lutter contre la pauvreté, on retrouve les racines philosophiques de Rousseau.
Maltus et Ricardo ont la même vision de l’état stationnaire provoqué par la baisse
des rendements dans l’agriculture. Pour autant ils s’opposent sur la question du
libre échange.
Pour Ricardo, celui-ci doit permettre de ralentir l’avènement de l’état stationnaire,
c’est l’inverse pour Maltus.
Comme pour Maltus, l’augmentation de la production conduit à se rapprocher de
l’état stationnaire.
Et que la montée des prix agricoles ralentie la production globale car les rentiers
n’accroissent pas la production, ils ne font que dépenser.
Le maintien des barrières douanières en favorisant la montée des prix agricoles
ralentie l’accumulation du capital.
Les capitalistes ont des profits plus faibles. Comme une partie des profits est
épargnée pour l’accumulation. Ceci conduit à limiter la dynamique d’accumulation
du capital
C’est l’accumulation du capital qui entraîne une augmentation de la production de
biens. La limitation des profits est donc une bonne chose.
Par ailleurs, pour Maltus plus l’offre est importante et plus elle aura de mal à trouver
de débouchés.
Finalement, l’augmentation des rentes permet d’équilibrer l’offre et la demande.
Le rôle social des rentiers est donc de permettre l’absorption de la production en
évitant les crises de surproduction.
Les corns law permettent de maintenir le prix du blé à des niveaux élevés,
Ceci gonfle les rentes et limite les profits.
On évite également les mises en jachères des terres les moins fertiles
Malthus souligne le risque de crise, combat la loi de Say reprise par Ricardo et affirme
que l’excès d’épargne peut engendrer des crises.
Il soutient l’impact du facteur humain (éducation et habilité haussent le salaire réel) et
affirme que la demande stimule l’offre.
La loi de Say est acceptée par Ricardo pas par Maltus
La loi de Say : l’offre globale de produits se décompose en revenus qui sont
intégralement dépensés et suscite une demande globale de valeur équivalente.
L’offre crée sa propre demande.
Temporairement, des déséquilibres sectoriels peuvent apparaître mais là où le
demande est insuffisante, l’accumulation sera réduite en raison de la baisse du taux
de profit.
Réciproquement, là où la demande est plus forte, les prix seront supérieurs aux prix
de l’équilibre naturel.
La hausse des profits dans ce secteur va entraîner un surcroît d’investissement qui
va contribuer à rétablir l’équilibre.
L’aiguillon de la concurrence et des profits doit permettre aux marchés de retrouver
son équilibre global.
Ainsi, le rôle de consommateur en dernier ressort des rentiers n’a pas de sens alors
que le libre échange permet de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit.
Pour autant la dynamique de suraccumulation décrite par Maltus va être reprises par
Marx et endossée par Keynes avec la notion de demande effective.
Le débat entre Ricardo et Maltus marque une étape importante de l’analyse
macroéconomique.
En effet, en dépit des concepts désuets comme le salaires du subsistance ou la
baisse des rendements de la terre.
C’est la controverse entre une dynamique économique fondée sur l’offre du côté de
Ricardo ou du côté de la demande pour Maltus qui va structurer la débat
macroéconomique moderne.
Finalement, c’est Ricardo qui va l’emporter pour des raisons théoriques/techniques et
politiques.
Il y a une cohérence dans le système ricardien plus forte que dans la représentation
de Maltus.
Par ailleurs, les industriels prennent l’ascendant sur les propriétaires fonciers en cette
période d’industrialisation du RU.
En cette période le pouvoir salarial est encre loin de pouvoir s’imposer, c’est donc les
théories de l’offre qui s’imposent.
Il soutient l’impact du facteur humain (éducation et habilité haussent le salaire
réel) et affirme que la demande stimule l’offre.
Pour Malthus, il est évident que l’accroissement de la population ne peut suffire
pour provoquer la croissance économique.
La multiplication des besoins n’entraîne pas la production d’un plus grand nombre
de biens.
Condition première : pour que le travailleur demande des produits, encore faut-il
que quelqu’un demande le travailleur.
Malthus pense ainsi que l’augmentation de la population correspond à
l’augmentation de la demande effective, qui dans l’esprit de Malthus est égale à
une augmentation de l’emploi.
On peut dire que Malthus fait de la quantité d’emploi dont une nation dispose, la
source de sa richesse et de son développement.
Sur l’épargne, en opposition à Ricardo, Malthus a développé son idée fondamentale :
l’augmentation des produits obtenue avec un plus grand nombre d’ouvriers productifs
provoque une augmentation des prix, qui a pour résultat de diminuer l’épargne.
L’accumulation et l’épargne ne peuvent être les seuls facteurs de la croissance
économique parce que, d’une certaine façon, à partir d’un certain moment, l’épargne
se détruit elle-même.
Malthus reconnaît le rôle de l’innovation : machines et inventions favorisent le progrès
économique, mais Malthus n’a pas une foi sans limites dans les machines.
Il considère que sans extension de débouchés, les machines ne sont pas utiles.
L’emploi des machines est avantageux seulement dans la mesure où la baisse du prix
des produits est telle que la demande augmente et que la valeur de la masse des
produits est plus grande que la valeur de la masse des produits avant l’introduction
des machines.
L’économie de main-d’oeuvre due aux machines serait compensée par l’augmentation
de la demande (phénomène de déversement).
Pour le progrès, le raisonnement de Malthus est le suivant : c’est l’accroissement
des subsistances qui détermine le bonheur des hommes.
Malthus reconnaît que dans le cas de l’augmentation de la richesse par
l’accroissement des produits industriels, les salaires augmenteront, mais si les
salaires augmentent, le prix des denrées croîtra dans la même proportion et le
bonheur des hommes ne sera donc pas amélioré.
En bref, le bonheur des ouvriers augmente lorsque les produits s’accroissent dans
l’agriculture, mais celui-ci n’augmente pas lorsque les produits connaissent une
hausse uniquement dans l’industrie.
La thèse malthusienne repose sur l’idée d’une richesse nationale croissant à des
rythmes divers suivant les pays. " Chez la nation qui se serait vouée à l’agriculture,
le pauvre vivrait avec plus d’aisance et la population croîtrait rapidement ;
chez celle qui se serait adonnée au commerce, les pauvres auraient fort peu
amélioré leur sort et en conséquence, la population resterait stationnaire ou
croîtrait fort lentement ".
Il y a ainsi aussi au sein d’un pays des antagonismes entre les groupes : il existe
une opposition entre les entrepreneurs et les ouvriers.
En période de croissance économique, la condition des ouvriers ne s’améliore pas
ce sont les entrepreneurs qui tirent avantage de la croissance économique, car
leurs profits augmentent.
Malthus insiste avec force sur l’importance de la distribution des échanges.
L’échange doit élever la valeur de tout produit en permettant de céder un bien dont
on a moins besoin contre un autre dont on a un plus grand besoin.
Le commerce intérieur a donc pour effet d’augmenter la valeur des produits et
Malthus pense que c’est un bien car la baisse de la valeur c’est-à-dire la baisse
des prix entraînerait le chômage.
Malthus est favorable au commerce intérieur et extérieur, non seulement parce
que le commerce permet d’accroître les quantités, mais encore parce que le
commerce permet d’accroître la valeur échangeable des produits.
C’est pour cette raison qu’il est opposé au commerce international
Chez Malthus une interaction entre un bien rare et l’évolution des techniques est à
l’origine de la dynamique économique.
On peut donc penser que Malthus a été à l’origine des notions de « pilotage » de la
croissance, suivant la logique :
l’augmentation de la population impose la mise en valeur de nouvelles terres et
l’exploitation plus efficace de celles qui sont déjà en culture, ce besoin peut induire
une recherche d’innovation dans les techniques agricoles.
Ceci peut donc créer un cercle vertueux tant que l’innovation sera encouragée par le
soutien à terme d’une plus forte demande.
De fait, cette analyse est très proche des théories modernes de la macro-économie.
Thomas-Robert Malthus est clairvoyant, comme Adam Smith, il essaie de décrire les
stimulants de la croissance économique, mais il est plus systématique qu’A. Smith car
il possède un schéma dynamique : le principe de la population.
Le trait le plus original est de mettre l’accent sur la demande effective dans l’analyse
de la croissance d’une part.
La demande effective : « une demande faite par ceux qui ont les moyens et la
volonté d’en donner un prix suffisant » .
Insuffisante pour assurer l'écoulement des biens produits. Epargne excessive =>
sous consommation
Possibilité d’investissement de l’épargne mais besoin d’une demande suffisante sur
les biens produits.
Recommandations
Morceler la propriété foncière au profit d'un grand nombre de propriétaires et
l'entretien de consommateurs improductifs
L’approbation des dépenses somptuaires des rentiers.
Demande = rôle essentiel dans la détermination du niveau d’emploi
Les considérations que Malthus développe au sujet de la sous-consommation des
riches propriétaires fonciers annoncent incontestablement l'analyse keynésienne de
la propension marginale à consommer, fonction décroissante du revenu.
Surtout, le principe keynésien de la demande effective est clairement pressenti.
Niveau de l’emploi fixé au point où le prix de demande anticipé par les
entrepreneurs pour leur production est égal à leur prix d'offre
=> remboursement des frais + profit
Malthus explique que les manufacturiers et les fermiers ne sont encouragés à
produire que pour autant qu'il existe des consommateurs prêts à payer
Ils doivent en avoir les moyens et la volonté, un prix suffisant, c'est-à-dire un prix qui
assure aux producteurs le remboursement de leurs frais et le paiement d'un profit.
Principe de subsidiarité:
Pour Malthus c’est aux paroisses d’aider les pauvres, pas à l’Etat car ça aggrave les
problèmes.
D’ailleurs l’aide est proportionnelle au nombre d’enfants, donc ça les encourage à
se reproduire. Pour Malthus il faut casser ce lien et éduquer les gens
L’intervention de l’Etat est condamnable car elle vient d’en haut, c’est le problème
des paroisses. Malthus est partisan du protectionnisme qui est réclamé par des
acteurs de terrain.
Malthus a vu que la croissance ne peut être continue sans qu’il y ait un
accroissement de la demande ;
il a aussi souligné et cela est plus fondamental encore, que cet accroissement de la
demande n’est pas spontané.
La première chose dont on a besoin c’est la demande effective des produits. Pour
produire, il faut constater une demande. La demande précède la production.
Ce qui détermine la productivité agricole ce n’est pas que la fertilité du sol. Les
producteurs ne peuvent pas manger de manière infinie. La demande alimentaire
détermine la production.
Qu’est ce qui détermine le niveau de cette demande ?
La division de la propriété foncière (la répartition de la propriété du sol).
Le commerce intérieur et extérieur.
L’entretien du consommateur improductif
Le facteur déterminant c’est la demande.
http://ensd1.hautetfort.com/media/02/00/917223916.pdf
L'analyse de Malthus connaît un regain d'actualité au XXe siècle quand les pays
en développement entrent dans la première phase de leur transition
démographique.
Le concept de trappe malthusienne est alors développé par l'économiste Harvey
Leibenstein dans les années 50:
la croissance de la population bute sur la contrainte des subsistances dans les
pays les moins avancés, qui ne parviennent pas, la ration alimentaire étant trop
faible, à sortir du sous-développement en raison d'une épargne et d'une
productivité du travail insuffisantes.
Ester Boserup lui oppose la thèse de la "pression créatrice", où la forte densité de
population joue un rôle majeur dans le progrès technique
L’actualité du malthusianisme
La croissance de la population mondiale devrait conduire à une recrudescence des
tensions politiques et sociales, voire des guerres
en raison de la montée des prix des matières premières
Index = 10 ^ ( ( log10([01]) + log10([02]) + log10([CC] / 22.046) + log10([HG]) + log10([C2]) + log10([06]) + log10(([30] * 1.2) +
10) + log10([LH] * 100) + log10([09]) + log10([10]) + log10([11]) + log10([12] * 100) + log10([13]) + log10([BO]) + log10([57] *
100) + log10([LC] * 100) + log10([17] * 100) + log10([18]) + log10([54] - 40) + log10( ([MW] + [KW]) / 2 ) + log10([22]) +
log10([23]) + 2.99087 ) / 22 )
01 = Burlap 02 = Butter CC = Cocoa HG = Copper Scrap C2 = Corn 06 = Cotton 30 = Hides LH = Hogs 09 = Lard
10 = Lead Scrap 11 = Print Cloth 12 = Rosin 13 = Rubber BO = Soybean Oil 57 = Steel Scrap LC = Steers 17 = Sugar
18 = Tallow 54 = Tin MW = Minneapolis Wheat KW = Kansas City Wheat 22 = Wool 23 = Zinc
Ce que perçoit Mathus c’est la transition démographique sans bien se rendre
compte qu’il s’agit d’une transition et non pas d’un état stable d’explosion
démographique
La version dynamique de la loi de population
Selon ce schéma la société évoluerait entre périodes de prospérité et périodes de
misère avec une régulation « naturelle »
Par les guerres, les famines et les épidémies qui rétablissent la dynamique de
population en dessous de la dynamique productive des biens de consommation.
Le printemps arabe peut être perçu comme une manifestation de ces mécanismes où
une population jeune nombreuse indiquant une dynamique démographique fait face à
la montée du prix des matières premières conduit à des explosions sociales.
Beaucoup d’autres facteurs entrent en lignes de compte, facteurs politiques
vieillissement des élites, etc.
Néanmoins on peut reconnaître un facteur déclenchant dans l’explication
malthusienne, la hausse des prix des denrées alimentaires
La révolution française elle-même répond à certains de ces mécanismes avec les
mauvaises récoltes de 1788.
Si des mécanismes du type des crise d’ancien régime, des crises en lien avec les
facteurs d’offre, des crises de sous-production apparaissent régulièrement.
La caractérisation principale des économies développée n’en demeure pas moins les
crises de surproduction. Maltus ce place d’ailleurs du côté de la demande pour
expliquer les conditions de l’offre.
Jusqu’à présent aucune crise en lien avec des facteurs d’offre (choc pétroliers, hausse
du prix des matières premières) n’a définitivement remis en cause la dynamique
d’accumulation du Capitalisme.
Des menaces apparaissent, réchauffement climatiques, rareté sur les matières
premières mais jusqu’à présent ces tensions ont donné lieu
soit à des changements de comportements
soit à des innovations technologiques qui ont permises de surmontée ces
difficultés.
Les scénarios à la Mad Max sont demeurés jusqu’à présent de la science fiction
Pour Malthus : au nombre des causes fondamentales nécessaires qui influent sur
la richesse des nations il faut incontestablement mettre au premier rang celle qui
ont un rapport à la politique et à la morale
De ce point de vue, on peut parler d’économie chrétienne puisque ici c’est la
théologie qui guide la morale.
L’Essai sur la population a été critiqué par Marx qui reprochait à l’ouvrage de
conforter la bourgeoisie anglaise à s’opposer à l’amélioration de la législation
sociale.
Marx de l’instabilité de courte à la crise à long terme
La reproduction simple caractérise la situation économique des pays
occidentaux jusqu’au tournant du XVIIIe siècle.
En dépit d’un progrès séculaire dans l’agriculture, celui-ci n’entraîne
pas de modifications majeures du fonctionnement de l’activité
économique.
Représenter le fonctionnement de l’économie comme un perpétuel
recommencement peut donc apparaître comme raisonnable.
C’est la reproduction simple, ou l’épargne accumulée dans le cycle de
production précédent sert juste à financer l’amortissement du capital.
Il n’y a pas d’accumulation supplémentaire mais reproduction simple.
Avec la première révolution industrielle, puis les révolutions
institutionnelles, le monde change qualitativement.
L’économie dégage un surplus qui permet d’accroitre rapidement les
capacités de production.
On entre dans l’ère de la croissance. C’est de cette transformation que
va rendre compte Marx à travers la reproduction élargie et des
difficultés qu’elle pose pour être maintenue sur longue période.
Matérialiste, Marx, pense que l'histoire du Capitalisme à une fin, que la
dynamique économique tend vers la grande crise en raison d’une
baisse tendancielle du taux de profit.
Pour faire face à la concurrence qu’ils se livrent, les capitalistes sont
contraints d’accroitre la concentration du capital.
L’accroissement de l’efficacité productive face à la réduction des
débouchés conduit à une nouvelle vague de concentration par faillites.
Par ailleurs, comme la plus-value n’est extraite que du travail.
L’accroissement de la composition organique du capital conduit
immanquablement à une baisse du taux de profit couplée à la
paupérisation des masses cela conduit à des crises révolutionnaires.
La pensée de Marx est complète, puisqu’elle propose un système intégrant,
sans les dissocier, philosophie, histoire et économie.
Le sous-système philosophique
Toute l’oeuvre de Marx constitue une critique de l’économie politique, qui
décrit le mode de production bourgeois (le capitalisme). Cette critique
repose sur le constat d’une aliénation (au sens de divorce avec la nature
humaine) générale, associée à ce mode de production.
- l’aliénation :
Le régime de propriété privée prive le travailleur du fruit de son travail.
Dans ce mode de production, l’ouvrier est assimilé à une force de travail ; il
est traité comme une chose (déshumanisation), comme un simple
instrument de travail, sans intéressement au travail (dépossession) et
étranger au travail (dépersonnalisation).
De plus, le mode de production capitaliste génère une grande misère
ouvrière. Ce sont les ingrédients de l’aliénation de l’ouvrier.
Pour le capitaliste, l’aliénation consiste en un dépérissement
des sens physiques et intellectuels, remplacés par un sens de
l’avoir.
L’aliénation, selon Marx, ne saurait être combattue par l’Etat,
dans la mesure où il est lui-même un instrument de la classe
dominante (les capitalistes) et participe donc de l’aliénation
de ces derniers.
L’avènement du communisme, dont le programme est
l’abolition de la propriété privée et le dépérissement
progressif de l’Etat,
après une phase préparatoire de dictature du prolétariat, est
alors nécessaire pour permettre « la réconciliation de
l’homme avec la nature. »
- Le matérialisme historique :
Parallèlement à ce concept d’aliénation, Marx donne un éclairage particulier sur
le mode de production capitaliste. Le marxisme est aussi une philosophie de
l’histoire : le matérialisme historique et dialectique.
Première relation :
« les hommes nouent des rapports déterminés,
nécessaires, …, rapports de production qui correspondent
à un degré de développement déterminé de leurs forces
productives matérielles… L’ensemble de ces rapports de
production constitue la structure économique de la
société…
Seconde relation : sur laquelle s’élève une superstructure juridique à laquelle
correspond les formes de conscience sociale déterminées.
Synthèse : Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus
de vie sociale, politique et intellectuelle en général :
Ce n’est pas le conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est
inversement leur être social qui détermine leur conscience. »
Mais ce déterminisme est figé dans cette expression seule
(à ce stade, l’homme est privé de tout libre arbitre).
A un état des forces productives correspond une
organisation sociale et une seule, une conscience sociale
et une seule.
Or, Marx considère que le matérialisme historique est
dialectique. Autrement dit, il existe des forces contraires
susceptibles de rompre l’équilibre précédent :
Prem. force contraire : « A un certain stade de leur
développement, les forces productives matérielles…
entrent en collision avec les rapport de production
http://sebastien.rouillon.pagesperso-orange.fr/cours/hpe/marx.pdf
Marx se distingue du pessimisme de Malthus et de Ricardo en reconnaissant
la puissance productive qui réside dans la production en usine et le rôle de
l'accumulation accélérée du capital fixe dans le progrès économique.
Il a anticipé une expansion continue du commerce et la concentration de la
production dans des unités de plus en plus grandes, sources d'économies
d'échelle.
Il a néanmoins souligné la possibilité d'un ralentissement de la croissance par la
difficulté de soutenir un progrès technique continu.
Il a quand même considéré que cette baisse tendancielle du taux de profit pourrait
être contre-balancée par d'autres facteurs.
Le progrès technique et l'accumulation du capital sont donc les deux sources de la
croissance chez Marx.
Si l’accumulation peut se voir comme une simple conséquence fonctionnelle du
rapport social, le progrès technique est alors le véritable moteur de la croissance
Mais le progrès technique vue uniquement comme innovation de procédé conduit à
une impasse et finalement un pessimisme aussi fort sur la croissance à long terme
tout au moins dans le cadre capitaliste.
L'économie, pour les classiques, évolue dans le temps tout en restant dans
le même cadre institutionnel.
La variable principale est alors la population qui varie en fonction du salaire
minimum vital : c'est le système « ricardien » de la section précédente.
Marx opère une première distinction, vis-à-vis de la vision classique, en
considérant que les institutions changent avec le temps et permet ainsi
d'influer la marche de l'économie.
Ce sont les conflits inter et intra classes qui contribuent à la transformation
des institutions. La lutte des classes constitue le moteur des transformations
institutionnelles, elles mêmes sont portées par les évolutions techniques
qu’elles contribuent à faire émerger ou à ralentir.
Le capitalisme est donc lié au fonctionnement des institutions (la
superstructure) et son infrastructure, c’est-à-dire les conditions matérielles,
techniques de sa reproduction.
Ces dernières ne sont pas immuables, car elles reflètent les rapports qui
existent entre et au sein des classes sociales.
le moteur de l'activité économique est la recherche par les capitalistes d'une
plus-value ou surproduit toujours plus important.
Le capital, humain et financier, est alors un moyen utilisé par les capitalistes
pour arriver à leurs fins : c'est à dire faire prospérer le capital.
La conception de la croissance chez Marx se présente en quelque sorte
comme une " dynamique de la plus-value ".
D’où vient cette plus-value de l’écarte entre ce qu’apporte le travail dans le
production et son niveau de rémunération.
Marx opère une
Distinction différente
D’avec Smith sur les
Facteur de production
Pour tenir compte de
la spécificité de la
force de travail
Marx introduit une seconde différence avec ses prédécesseurs.
Elle concerne la théorie de la valeur travail de Ricardo.
L’idée de base consiste à distinguer la valeur du travail (valeur, en
temps de travail, des marchandises vendues par le capitaliste)
et la valeur de la force de travail (salaire reçu par le salarié, i.e.
supposé égal au temps de travail nécessaire pour reproduire sa
force de travail),
Cette distinction entre valeur du travail et valeur de la force de
travail conduit à la notion de plus-value, puis à celle d’exploitation
économique.
En termes moderne, c’est l’écart entre le taux de progression des
salaires et la progression de la productivité du travail qui peut
donner une indication du degré d’exploitation du travail.
Marx voit une particularité dans la force de travail, qu’il expose de la façon
suivante : « ce que l’ouvrier vend, ce n’est pas directement son travail [le produit
de son travail], mais sa force de travail. »
En d’autres termes, le travailleur ne vend pas un résultat, mais un moyen, c’està-dire sa force de travail, définie comme ses facultés pendant un temps donné.
Or, la valeur d’échange de la force de travail se mesure, comme toute
marchandise, par la quantité de travail nécessaire à sa production (le temps
nécessaire pour produire les subsistances nécessaires à la reproduction de la
force de travail).
La rémunération du travail est définie comme une norme sociale et non
naturelle.
Mais, en raison du chômage, elle oscille socialement autour du salaire de
subsistance ; le salaire payé aux travailleurs correspond à la valeur de leur force
de travail.
Par exemple, l'ouvrier, après avoir travaillé quatre heures pour fabriquer
un objet ayant une valeur équivalente à son salaire, est contraint par son
patron de travailler jusqu'à la fin de la journée pour toucher son salaire.
La plus-value du capitaliste est donc égale à la différence entre la valeur
du bien produit et la valeur de la force de travail utilisée pour produire ce
bien (le surtravail).
Marx conçoit que le salaire tend plutôt vers un minimum psychologique :
" La somme des moyens de subsistance nécessaires au travailleur
dépend en grande partie du degré de civilisation atteint ".
Pour Marx la force de travail n'est pas une marchandise, elle revêt un
caractère moral et historique. Marx distingue le travail concret qui
conditionne la valeur d'usage d'un bien et le travail abstrait qui
conditionne la valeur d'échange.
La dynamique de croissance du mode de production.
La reproduction du capital social met en jeu en plus la lutte entre les capitalistes en
ce qui concerne le partage des plus-values.
Marx opère une distinction entre reproduction simple et reproduction élargie du
capital.
La reproduction du capital social est réalisé en deux sections, ou secteurs, qui
représentent les instruments de production (1) d'une part, et les biens de
consommation (2) d'autre part.
Ces deux sections décrites par Marx sont communes aux sociétés précapitalistes,
capitalistes et socialistes selon Rosa Luxemburg.
Dans chacune de ces sections, le capital social est composé du capital variable (V)
et du capital constant (C) ; ce dernier étant lui-même composé du capital fixe et du
capital circulant (celui-ci comprend aussi le capital variable).
La composition organique du capital ; notée k = C/V ; est constante. Il existe une
répartition unique du travail entre les deux secteurs.
Une autre hypothèse forte porte sur le taux d'exploitation ; noté E = plv/V, il est pour
les deux sections (1) et (2) identique.
La reproduction simple a lieu lorsque le produit total du secteur de production (Y)
est égal à la somme du capital constant pour le secteur de production (C1) et du
capital constant pour le secteur de consommation (C2) soit
Le secteur de production garde le même volume de capital constant (modèle
quantitativement limité au produit du secteur production) et achète au secteur de
consommation des biens, destinés aux capitalistes producteurs (plv1) et à leurs
ouvriers (V1) ; pour une somme de plv1 +V1 .
Cette somme perçue par le secteur consommation est alors échangée (sur un
marché concurrentiel) contre des instruments de production nécessaire au
renouvellement des biens de consommation, soit :
le capital constant du secteur de consommation (C2) est limité au produit du
secteur production. Les capitalistes du secteur consommation conservent et
consomment : plv2 pour eux et leurs ouvriers : V2. Le produit total du secteur
consommation est absorbé par les capitalistes et les ouvriers de (secteurs 1 et 2)
soit :
La reproduction simple du capital conduit donc à une accumulation nette nulle.
Les capitalistes sont les seuls épargnants. Et, Marx suppose que les
capitalistes du secteur production (1) n'investissent pas dans le secteur
consommation et inversement.
On admet que les travailleurs vendent leur force de travail à sa valeur
réelle.
Dans ce modèle de " l'armée de réserve « , les chômeurs joue un rôle
essentiel dans la dynamique du système.
Marx montre, d'après ce modèle élargi, que le secteur production (1)
constitue son principal marché, système d’auto reproduction élargie.
C'est la production pour la production qui sera une des sources des crises
capitalistes.
Ainsi, la logique dynamique du système est pilotée par deux lois qui sont
propres au système capitaliste : la loi de l'accumulation incite à la
concentration.
En modifiant le rapport social à l’avantage des capitalistes, la
loi de la concentration entraîne une prolétarisation croissante
Les prolétaires seront de moins en moins aptes à se défendre
et de plus en plus pauvres ; l’image du « working poor » peut
dans une certaine mesure valider le schéma marxien.
La question des aptitudes, on dirait plus aujourd’hui la
flexibilité du facteur travail, reprise dans le texte éclaire de ce
point de vue l’idée marxienne de croissance :
“C'est le travailleur collectif formé par la combinaison d'un
grand nombre d'ouvriers parcellaires qui constitue le
mécanisme spécifique de la période manufacturière.
Les diverses opérations que le producteur d'une marchandise exécute tour à tour et
qui se confondent dans l'ensemble de son travail exigent, pour ainsi dire, qu'il ait plus
d'une corde à son arc.
Dans l'une, il doit déployer plus d'habileté, dans l'autre plus de force, dans une
troisième, plus d'attention, etc., et le même individu ne possède pas toutes ces
facultés à un degré égal.
Quand les différentes opérations sont séparées, isolées et rendues indépendantes,
les ouvriers sont divisés, classés, et groupés d'après les facultés qui prédominent
chez chacun d'eux.
Si leurs particularités manuelles constituent le sol sur lequel croît la division du
travail, la manufacture une fois introduite développe des forces de travail qui ne sont
aptes qu'à des fonctions spéciales.
Le travailleur collectif possède maintenant toutes les facultés productives au même
degré de virtuosité et les dépense le plus économiquement possible, en n'employant
ses organes, individualisés dans des travailleurs ou des groupes de travailleurs
spéciaux, qu'à des fonctions appropriées à leur qualité.
En tant que membre du travailleur collectif, le travailleur parcellaire devient même
d'autant plus parfait qu'il est plus borné et plus incomplet.
Une question vient ici : qu’est-ce qui explique que le travailleur se satisfasse de cette
situation ?
Il pourrait obtenir, en vendant le produit de sa force de travail, la même valeur.
En fait, ce rapport social de dépendance, dit aussi rapport salarial, est imposé au
prolétariat, car il ne dispose que de sa force de travail, qu’il est obligé de vendre pour
subsister.
C’est donc la possession du capital qui permet d’établir le rapport salarial.
Puisque cette situation résulte d’un état de fait (la possession ou non du capital), il y
a exploitation.
Comme le capitaliste rémunère la force de travail à sa valeur, il n’y a pas, à
proprement dire, exploitation au sens où le travail serait sous-payé.
La plus-value s’interprète alors comme la mesure exacte de l’exploitation. Marx note
V pour le capital variable (la valeur de la force de travail utilisée) et PL pour la plusvalue. Le taux de plus-value PL/V (rapport entre la plus-value et le capital variable) «
est donc l’expression exacte du degré d’exploitation de la force de travail. »
Marx met en évidence trois méthodes pour accroître la plus-value :
- le capitaliste peut dégager une plus-value absolue (supplémentaire) en prolongeant
la durée du travail, en intensifiant le travail et en accélérant les cadences ;
(...)
Cette organisation particulière du travail en augmente les forces productives.
La division du travail dans sa forme capitaliste -et sur les bases historiques
données, elle ne pouvait revêtir aucune autre forme - n'est qu'une méthode
particulière d'accroître aux dépens du travailleur le rendement du capital, ce qu'on
appelle richesse nationale.
Aux dépens du travailleur, elle développe la force collective du travail pour le
capitaliste. Elle crée des circonstances nouvelles qui assurent la domination du
capital sur le travail. » Karl Marx, Le capital, Livre 1, 1867, Éditions sociales, 1971.
K. Marx et A. Smith s'accordent ainsi sur la croissance de la productivité que permet
la division du travail.
La première raison de l'efficacité commune aux deux auteurs est l'habileté
croissante des ouvriers, due pour Smith à la spécialisation de chacun, et pour Marx,
à la croissance d'habileté du travailleur collectif, formé de la somme des travailleurs
individuels spécialisés.
On trouve toutefois que les deux idées se rejoignent à partir du moment où elles
répondent toutes deux à la logique d’introduction des techniques par les capitalistes
dans un souci d’efficience.
La seconde raison commune est l'utilisation croissante des machines, qui
permettent à un homme de faire le travail de plusieurs selon Smith, mais
qui, si elles accroissent la productivité, subordonnent l'ouvrier selon Marx.
Les deux auteurs partagent l’idée que la division du travail abêtit l'ouvrier
dans la mesure où il fait toujours la même tâche, et tend donc à perdre la
capacité à concevoir une autre action.
Toutefois, pour Smith, un ordre moral des choses fait qu’il existe une vie
hors de l’usine dans une logique de partage du travail : la machine libère le
temps.
Chez Marx il n’y a pas d’issue positive pour les salariés.
Le travailleur parcellaire devient d'autant plus parfait qu'il est plus borné et
plus incomplet parce qu'il est ainsi capable de subir sa subordination à la
machine et au détenteur du capital.
S'il est borné dans sa spécialité, il est d'autant plus dépendant de celui qui
achète son travail. S'il est incomplet, il est incapable de réfléchir à sa
situation et donc de protester contre ses conditions de travail.
Quelles sont les limites de la division du travail
L'expérience des pays riches permet de constater les limites suivantes de la division
du travail : la croissance des gains de productivité a trouvé ses limites dès la fin des
années soixante, à cause des malfaçons, de l'absentéisme et du turn-over
engendrés par des conditions de travail de moins en moins acceptées par les
ouvriers.
De même, un processus de production très divisé est adapté aux très grandes
séries. Or, la demande de biens de production et de consommation s'est segmentée,
et il a fallu revoir le processus de production parce qu'il a fallu s'adapter à des séries
plus petites.
Enfin, la demande est changeante, et la production doit être capable de s'adapter
rapidement, ce qui suppose la disparition d'une organisation du travail dont l'objectif
essentiel était de réaliser des économies d'échelle.
Si la production industrielle semble devoir trouver des méthodes de production qui
ne reposent plus essentiellement sur la division du travail (atelier flexible, part
croissante des tâches de conception ou de supervision en regard des tâches de
production), il faut cependant constater que celle-ci conserve de beaux jours devant
elle, notamment dans le secteur des services.
Il suffit pour s'en convaincre de regarder passer le livreur de pizzas.
La composition sectorielle : clef de la croissance dans l’oeuvre de Marx
Deux points à rappeler, en premier, dans l’analyse marxiste, le capital comme
résultant d’un processus d’investissement n’a pas lieu d’être.
Le capital provient de la « confiscation » d’une partie de la valeur travail, il s’agira
d’un stock de « travail cristallisé ».
Par ailleurs, le but de l’action économique présente un circuit de base très différent
des notions classiques.
Dans la pensée classique, le but de l’action économique est de vendre des
marchandises (M) afin d’obtenir un profit (ou argent, A), puis de mobiliser ces fonds
en investissements pour produire plus de marchandises (M’) et de profits.
Dans la pensée de Marx, le but est d’échanger de l’argent par la mise en place d’un
système de production de marchandises dans lesquels la plus-value est cristallisée
et permet ainsi de récupérer plus d’argent (A’).
Dans la pensée de Marx ce schéma d’échanges est source de fluctuations de court
terme. A moyen terme, le progrès technique apparaît chez Marx comme un
d’échapper, à la baisse du profit. Mais à long terme la fuite dans l’accumulation du
capital conduit à de grandes crises de surproduciton.
Dans le cadre d'une économie marchande capitaliste, la circulation des
marchandises est le point de départ du capital. Il n'apparaît que là où la production
marchande et le commerce ont atteint un certain degré de développement.
La circulation des marchandises M-A-M’ se superpose dynamiquement à la
"formule générale du capital" A-M-A'.
L'argent est le point de départ et d'arrivée, il n'est avancé que pour être récupéré,
de telle sorte que A'>A.
Aussi dans ce cas le processus de production n’est qu’un processus d’échange où
l’on recherche à accroître entre deux périodes le niveau de l’offre : M’>M.
Cette période de production peut s’assimiler par commodité à un exercice annuel ;
notons simplement pour la pensée marxienne qu’elle correspond concrètement à
une période d’élaboration des biens, donc liée aux techniques (concept de période
de production dans la théorie économique).
La production peut s’exprimer reprenant les notations antérieures de la section:
Soit le total de la reproduction du capital fixe, C, celle du capital variable, V, et le
produit disponible sous forme de surplus S, soit en logique de différence, ceci est
valable au moment t dans le secteur i, i vaut 1 ou 2 comme précédemment.
L’accroissement de la production dépend de la proportion de la valeur du surplus
accumulée ai,t et répartie pour une part g en capital fixe :
Le profit peut s’exprimer, en taux ici, par
aussi le taux de croissance
Le taux de croissance du secteur est une combinaison du taux de profit et du
coefficient d’accumulation.
En fait, Marx réduit les conditions s’appliquant au taux de reproduction élargie
puisque r, g et Π sont invariants.
Dans ce contexte la seule source de variation de la croissance repose sur le
coefficient ai,t c'est-à-dire la part du surplus accumulé.
Marx pose une hypothèse forte dans sa théorie, la part du surplus accumulé
dans le secteur 1 (la production de biens d’équipement) est posée comme une
constante invariante dans le temps, donc :
Connaissant la décision d’accumulation du secteur 1, le secteur 2 éponge tout le
surplus de production des biens d’équipement.
Dans ces conditions, a2 va évoluer en fonction complémentaire du surplus
déterminé pour le secteur 1.
Le respect des hypothèses de Marx conduit à considérer que le rapport gi/ki comme
constant, aussi on peut ré-écrire
D’où la réécriture du nombre d’unités additionnelles de capital acquises par le
secteur 2 (terme de gauche), en fonction des choix d’accumulation déterminés par
le secteur 1, terme de droite.
L’accumulation dans le secteur 2 est ainsi déterminée par le taux d’accumulation
maximum de 1 et la taille relative des secteurs. En substituant la relation 1 dans la
relation 2 on tire
Les écarts de taux de croissance entre les deux secteurs suivent l’évolution de
la part des deux
La stabilité du système s’exprime Δ log(yt) = 0 d’où, si y0 représente la valeur
initiale de yt :départements (ou secteurs)
Composition sectorielle de l’économie et la part relative du secteur dans la
génération du surplus vont donc orienter le taux de croissance de l’économie.
Au sens des faits stylisés, le nom parallélisme des taux de croissance dans
l’espace viendrait donc de la spécialisation des pays.
Sous certaines conditions, ce schéma montre le risque d’une situation structurelle de
déséquilibre où le secteur 1 serait contraint par l’offre et le secteur 2 par la demande.
Rosa Luxemburg a présenté ainsi la thèse de l’impérialisme : ceci conduit les pays
avancés à imposer par le capitalisme un accroissement du marché :
- l’exportation vers les colonies peut résoudre certains débouchés ;
- les capitalismes peuvent exploiter a bas prix les matières premières, ce qui ralentit
la baisse de rentabilité su secteur 1 et décourage moins vite l’initiative capitaliste ;
- la « mobilisation générale » étendue à d’autres pays permet d’accroître la division
du travail.
Ce schéma est convaincant, car il montre que les ventes dans la sphère élargie
peuvent absorber l’offre ;
la logique M’>M se réalise par la seule extension du marché.
Toutefois en stricte analyse marxiste il faut trouver la monnaie par racheter la
marchandise ; on retrouve ainsi dans Rosa Luxemburg l’explication des crises
financières d’Asie ou d’Amérique Latine.
La dynamique d’accumulation est bien chez Marx l’essence du capitalisme.
Cette accumulation est quelque peu qualitative, puisque si Marx justifie en
partie la baisse de la rentabilité du capital par des rendements décroissants
qui découragent les capitalistes ;
ces derniers reprennent le chemin de l’investissement en fin de crise sachant
qu’ils peuvent mettre en œuvre le progrès technique.
Modèle fondateur de l’analyse post keynésienne.
Cette analyse reprend celle de Keynes (qui raisonnait dans un monde statique)
en la dynamisant sur la longue période.
Le modèle Harrod-Domar démontre la possibilité de l’existence d’un chômage
important et de crises cumulatives.
L’économie est à la fois déséquilibrée et instable.
Cette représentation de l’économie correspond bien aux perturbations
rencontrées par l’économie occidentale de l’entre-deux guerres marquée par
une profonde instabilité.
R.Harrod « Théorèmes dynamiques fondamentaux », 1948
La croissance instable selon Harrod :
S  s Y
la
K théorie de la croissance de Harrod se fonde sur
(taux
Y
de croissance effectif, garanti et naturel).
I  K
c
la comparaison entre 3 taux de croissance
Le taux de croissance effectif (g) : accroissement dans une période unitaire de la production
totale exprimé sous forme d’une fraction de la production totale.
Il est égal à la croissance constatée du revenu (ou production) national.
Montrer comment on arrive à gc = s
Y
s
Sg =
 s*Y
Y
c
s
K
I  K 
 Y  c  Y  s  Y  S
Y
c  Y  s  Y 
K
c
Y
: épargne globale est une fonction linéaire du revenu national Y
: propension moyenne et marginale à épargner
c : coefficient moyen et marginal de capital
c et s sont constants.
Du fait de l’égalité comptable entre emplois et ressources, on a I = S
I est endogène, il est déterminé par le modèle.
I  K
K
I  K 
*   c * Y  s * Y  S
Y
I *  cr Y
Y
s
c * Y  s * Y 
g
Y
c
Le taux de croissance garanti (ou nécessaire) (gw) : c’est la condition pour que les
producteurs soient satisfaits de ce qu’ils font.
Pour que les entrepreneurs soient satisfaits, il faut que l’investissement désiré I*
puisse être mis en œuvre, c'est-à-dire qu’il soit égal à l’épargne globale. (I* = S)
Même raisonnement que précédemment, on pose
K *
cr 
Y
cr : coefficient de capital désiré, il exprime le besoin en capital nouveaux des
entrepreneurs
Y
s
 gw 
Y
cr
Ce taux de croissance permet aux entrepreneurs de réaliser leurs projets
d’investissement et d’obtenir les profits souhaités.
Il constitue donc un sentier d’expansion puisque les entrepreneurs sont satisfait du
niveau de la croissance.
Sur ce sentier, il y a à tout instant compatibilité entre les décisions des
épargnants et des investisseurs.
Le taux de croissance naturel (gn) :
C’est le taux qui permet le plein emploi des facteurs de production.
Il s’agit donc du taux auquel l’économie doit croître pour éviter le chômage.
Il dépend de la croissance de la population active, mais aussi du capital
existant et des progrès de productivité.
Condition de croissance équilibrée de plein emploi :
g = gw= gn
Conditions d’une croissance équilibrée sur le marché des produits :
s s
g  gw  
c cr
g  gw  gn
Cet équilibre dynamique reprend les concepts keynésiens de courte période
La réalisation de l’équilibre sur le marché des produits n’entraîne pas
nécessairement la réalisation de l’équilibre sur le marché de l’emploi.
On peut donc avoir la présence d’une situation de sous-emploi.
Pour qu’il y ait croissance équilibrée de plein emploi, il faut donc que la croissance
effective soit telle que les entrepreneurs soient satisfaits (g = gw) et qu’il n’y ait pas
de chômage (g = gn).
Pour que g = gw, il faut que c = cr,
or il n’y a aucune raison pour que c coïncide avec cr.
c est une relation purement technique, traduisant les caractéristiques de la fonction
de production, de la technique utilisée,
cr est paramètre reflétant le comportement des entrepreneurs-investisseurs, et
notamment leurs exigences en matière de rentabilité, de profit.
L’égalité entre c et cr et donc entre g et gw peut exister mais si elle a lieu elle
résulte du hasard, les paramètres s, c et cr étant indépendants les uns des
autres.
De même, la condition de croissance équilibrée de plein emploi, g = gw = gn, ne
peut être elle aussi que le fruit du hasard.
Normalement, les 3 taux n’ont aucune raison de coïncider ; le déséquilibre est
donc la règle.
Il convient donc de distinguer les divergences entre g et gw (déséquilibres de
courte période) et entre gw et gn (déséquilibres de longues périodes).
Si g > gw : la croissance effective est supérieure à la croissance désirée par les
entreprises, ceci implique que cr >c car s, c et cr sont constants, et puisque gc = s
et gwcr = s.
Les investisseurs avaient sous-estimé la croissance effective (situation fréquente
lors d’une reprise de l’activité économique),
ils sont donc stimulés par ces perspectives de croissance (principe de
l’accélérateur), ce qui entraîne par le biais du multiplicateur d’investissement un
nouvel accroissement de la demande.
g
Le taux de croissance
effectif g, supérieur par hypothèse à gw, s’accroît encore (du fait
de la relance par l’investissement), et s’écarte encore un peu plus de gw.
Le phénomène se poursuit
en s’auto entretenant et est cumulatif du fait de l’interaction
gw
entre accélérateur et multiplicateur.
t
Si g < gw : les débouchés étant moins importants que ceux souhaités, les entrepreneurs
vont réduire leurs investissements ce qui entraînera une diminution du revenu distribué
et une baisse du taux de croissance g.
L’écart initial entre g et gw tend à s’accroître ; la dépression s’aggrave cumulativement.
Le sentier de croissance équilibrée g = gw apparaît comme un « fil du rasoir » en ce
sens que tout écart par rapport à ce cheminement conduit d’un coté à la dépression
cumulative, de l’autre à la surchauffe inflationniste.
L’équilibre existe (par hasard) mais l’économie est instable car tout déséquilibre
provoque l’instabilité de l’économie, la règle est donc le déséquilibre et l’instabilité.
Concernant le plein emploi, il faut comparer le taux de croissance nécessaire gw au taux
de croissance naturel gn.
Dans le modèle, gn est un taux plafond c'est-à-dire qu’il représente le maximum de
croissance possible.
En conséquence, g, le taux de croissance effectivement constaté est inférieur ou égal à
gn à long terme.
Là aussi, on peut distinguer 2 cas :
Si gn < gw : on a gn ≥ g car gn est un taux plafond.
Il s’en suit : gw > gn ≥ g
Il en ressort donc une situation de dépression avec un taux de chômage élevé. On
retrouve le cas déjà mis en évidence (g < gw).
Si gn > gw : le taux de croissance naturel de l’économie est supérieur au taux de
croissance gw souhaité par les entrepreneurs. Quand au taux de croissance effectif,
il peut être supérieur ou inférieur à gw.
Harrod pense que dans ce cas, la situation la plus probable est gn > g > gw
Le taux de croissance effectif de l’économie va croître, mais sans pouvoir dépasser
le taux de croissance naturel (car taux plafond).
La situation normale est donc celle de la croissance longue avec un certain degré de
chômage (car g < gn).
Un cas moins probable pour Harrod sera gn > gw > g
L’économie entre dans une phase de récession, comme le montre le graphique
suivant :
E.Domar « Expansion et emploi », 1947
La double nature de l’investissement
Effet offre : un investissement augmente la capacité de production
Effet demande : création de revenu
Concernant l’emploi, si les revenus futurs ne parviennent pas à absorber cette
capacité nouvelle, la probabilité que le chômage se développe devient forte.
Il faut donc égaliser un effet de capacité, agissant du coté de l’offre globale, avec
un effet revenu, agissant du coté de la demande globale.
Domar définit l’effet de capacité σ comme étant l’augmentation de la capacité de
production (ΔY) qui accompagne chaque dollar investi (ΔK), soit :
ΔY = σΔK
Plus σ est élevé plus l’économie est à même d’accroître sa production de manière
rapide.
Du coté de la demande, se trouve la théorie du multiplicateur keynésien indiquant
l’effet d’une variation de l’investissement sur le revenu monétaire. Cet effet sur la
demande est plus que proportionnel au montant initial de l’investissement.
C’est ce que Domar nomme l’effet revenu.
Y 
I
1

1

I
 I
I Plus la propension
 
I l’investissement sera
i
Y   I

avec α la propension à épargner
à épargner est faible et plus l’impact de la variation de
fort sur la variation du revenu.
On analyse maintenant l’équilibre de longue période comme chez Harrod.
D’abord, Domar se situe au plein emploi, puis il recherche la valeur du taux de
croissance de l’investissement et du revenu assurant le maintien du plein emploi
d’une période sur l’autre.
Pour garder cet équilibre de plein emploi, le revenu et la capacité de production
doivent croître au même rythme, soit : ΔY = Iσ car I = ΔK
En égalisant les 2 effets, on a :
On obtient :
I
 
I
Domar insiste sur la difficulté d’obtention de ce taux de croissance de plein
I
I

emploi car rien ne garantit que
I
I
I

I de
I

I
I
 
I
En effet, cette égalité est composée
3 variables qui sont indépendantes les unes des autres :
I
I
est fonction du
comportement des entrepreneurs, le cœfficient α dépend de celui des ménages et σ
est lié à la technique de production choisie.
Il existe 2 déséquilibres possibles : si
I
 
I
ceci signifie que l’effet revenu est supérieur à l’effet de capacité. Nous sommes
donc en présence d’un déséquilibre de type inflationniste (excès de demande par
rapport à l’offre).
Si
I
 
I
s’agit d’une situation de récession dans laquelle
l’investissement ne croit pas à un rythme suffisant pour engendrer des revenus
absorbant la capacité productive dans sa totalité.
Des capacités oisives apparaissent (du capital et de la main d’œuvre sont
inemployés) provoquant une montée du chômage.
Il s’agit d’une situation de récession dans laquelle l’investissement ne croit pas
à un rythme suffisant pour engendrer des revenus absorbant la capacité
productive dans sa totalité.
Des capacités oisives apparaissent (du capital et de la main d’œuvre sont
inemployés) provoquant une montée du chômage.
La difficulté d’obtenir l’équilibre de plein emploi provient de l’effet capacité,
absent du modèle keynésien statique :
« Si on investit assez aujourd’hui, il faudra investir encore plus demain. Tout le
problème réside dans le fait que l’accroissement du revenu est temporaire et se
résorbe peu à peu (effet du multiplicateur) alors que la capacité a été accrue
pour de bon.
De sorte que par rapport au chômage, l’investissement est en même temps un
remède contre la maladie et la cause de plus grands troubles pour le futur »
(P19-20).
annexe
16/01 | 07:00 | Kenneth Rogoff | Les échos
DE KENNETH ROGOFF
Repenser les buts de la croissance
Est-il raisonnable de considérer la croissance économique comme l'objectif principal des sociétés ? Les plus
critiques ont proposé des mesures plus larges du bien-être national comme l'indice de développement
humain des Nations unies et plus récemment celui de la Commission sur la mesure de la performance
économique et du progrès social en France, sous la direction de Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Jean-Paul
Fitoussi.
Mais il y a un problème plus profond encore que l'étroitesse du champ couvert par l'analyse statistique :
c'est l'échec de la théorie de la croissance à penser que l'être humain est une créature fondamentalement
sociale. L'homme évalue son bien-être d'après ce qu'il voit autour de lui et non pas par rapport à une
norme.
L'économiste Richard Easterlin a fait remarquer que les enquêtes sur « le bonheur » révèlent étonnamment
peu d'évolution dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, en dépit d'une croissance
significative des revenus. Inutile de dire que le résultat d'Easterlin semble peu plausible pour les pays très
pauvres, où les revenus en augmentation rapide permettent souvent à des sociétés de profiter de grandes
améliorations de leur niveau de vie. Mais, dans des économies avancées, l'évaluation des comportements
est certainement un facteur important dans la façon dont les gens perçoivent leur propre bien-être.
Il y a une certaine absurdité derrière l'obsession à maximiser indéfiniment la croissance à long terme du
revenu moyen, et de négliger d'autres risques et considérations. Imaginez que le revenu national par
habitant (ou une certaine mesure plus large de bien-être) augmente de 1 % par an pour les siècles à venir.
Avec une croissance du revenu annuel de 1 %, une génération née dans soixante-dix ans bénéficiera en
gros d'un revenu moyen proche du double de celui d'aujourd'hui. Sur deux siècles, le revenu sera multiplié
par huit. Supposez maintenant que nous vivions dans une économie à croissance beaucoup plus rapide,
avec un revenu par habitant qui augmente de 2 % par an. Dans ce cas, le revenu par habitant doublerait
après seulement trente-cinq ans et serait multiplié par huit en seulement un siècle.
En conclusion, il faut se demander s'il est important que cela prenne cent, deux cents ou même mille ans
pour que le niveau de bien-être soit multiplié par huit. Ne semblerait-il pas plus raisonnable de s'inquiéter
de la durabilité et de la longévité à long terme de la croissance globale ? Ne semblerait-il pas plus de
raisonnable de s'inquiéter des conflits ou du réchauffement de la planète ?
Même si on pense égoïstement à ses propres descendants, vraisemblablement nous espérons qu'ils
prospéreront et apporteront une contribution positive à leur future société. Mais qu'importe leur niveau
absolu de revenu ?
Naturellement, les pays considèrent la croissance à long terme comme une partie intégrante de leur
sécurité nationale et de leur statut mondial. Les pays fortement endettés, soit la plupart des économies
avancées, ont besoin de la croissance pour s'en sortir. Mais à long terme se concentrer sur la croissance est
insuffisant. Dans une période de grande incertitude économique, il peut sembler inadéquat de remettre
en cause l'impératif de croissance. Mais, d'un autre côté, peut-être qu'une crise est exactement l'occasion
de repenser les buts à plus long terme de la politique économique mondiale.
Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du FMI, est professeur d'économie et de science politique à
l'université Harvard.Cet article est publié en collaboration avec Project Syndicate, 2012.
Eléments de bibliographie :
Denison E. (1964), \The unimportance of the embodied question," American Economic Review , 90{94.
Solow R. (1960), \Investment and technological progress." In K. Arrow, S. Karlin
and P. Suppes (eds.), Mathematical Methods in Social Sciences 1959, 89{104.
Stanford University Press.
Phelps, E. (1962), \The new view of investment: A Neoclassical analysis,"
Quarterly Journal of Economics 76, 548{567.
Jorgenson D. (1966), \The embodiment hypothesis," Journal of Political Economy
74, 1-17.
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