L`accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches

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Conférence de consensus
Accompagnement des personnes
en fin de vie et de leurs
proches
14 et 15 janvier 2004
CASOETTO Julie
DESC Réanimation médicale
DES Anesthésie Réanimation
Décembre 2006
• Suite au rapport « fin de vie et accompagnement » de
Marie de Hennezel en octobre 2003
• A l’initiative du Ministère de la Santé , de la famille et
des personnes handicapées
• Promue par la SFAP avec participation de l’ANAES
• Jury multidisciplinaire présidé M. Hirsch, directeur
de l’espace éthique AP-HP
• Comité d’experts multidisciplinaires
• Bonnes pratiques professionnelles communes à toutes
les spécialités
• Réflexion éthique sur la fin de vie des professionnels
de santé mais aussi de la société
Questions posées au jury
• Question 1. Accompagner jusqu’au bout ?
• Question 2. Comment reconnaître et respecter les
attentes, les demandes et les droits des personnes en
fin de vie ?
• Question 3. Quelles sont la place et les fonctions de
la famille et de l’entourage dans la démarche
d’accompagnement en institution et à domicile ?
• Question 4. Quelles sont les dimensions et la
spécificité de la place des bénévoles
d’accompagnement ?
• Question 5. Comment organiser en pratique la
démarche d’accompagnement ?
1°) Accompagner jusqu’au bout ?
être en relation de manière continu avec le patient de
sa naissance au terme de sa vie = capacité humaine
• // évolutivité de la maladie = point de rupture avec
adaptation et re-évaluation des valeurs du malade et
des autres . Notion de relation dynamique
• Respect des valeurs culturelles, philosophiques et
spirituelles, pouvant devenir conflictuelles aux valeurs
propres ou aux principes professionnels
• Echange au sein de l’équipe et acquisition de savoirs
en éthique soignante et sciences humaines :
amélioration de la qualité des soins
•
Accompagner ?
• Soulager souffrance physique mais surtout morale
pour favoriser le confort et l’autonomie du patient :
nécessité d’écoute , tact , discrétion des intervenants
• Communication loyale , intègre des stratégies
thérapeutiques de la phase initiale à terminale de la
maladie : relation de confiance et de partage avec la
personne malade , son entourage et l’équipe
• Pacte pour amener à bien les projets du patient à
leur terme dans un désir d’accomplissement : intérêt
de la communication au sein de l’équipe et de
l’organisation des soins
Jusqu’au bout avec l’équipe !
• Altération physique ± psychique : rupture
 Altération des relations
• Altération de communication avec l’équipe : écoute
plus particulière, décodage des signes non verbaux ,
valoriser nursing, techniques relationnelles
etsollicitations des sens mêmes des personnes
Altération des besoins : intensité des perceptions,
divesification des besoins , ambivalence des projets
 approches multiples avec coordination continue des
besoins : organisation rigoureuse par les
professionnels de santé et bénévoles (lien social pour
cohérence du projet)
Jusqu’au bout avec les proches
• Relation intime voulue avec son entourage peut
devenir une contrainte : culpabilité a l’égard
du devenir des survivants, souffrance morale
et perte d’estime de soi
• Anticiper situations de crise et deuil
pathologique des proches :
– sensation d’impuissance, d’inutilités face à la
maladie du proche
– obligations et soucis matériels
Recommandations
Communication, relation :
« Ne jamais ramener l’approche de la personne aux
aspects immédiats de son âge, de sa maladie ou de son
handicap: la personne doit être reconnue dans son
humanité, ses valeurs et ses droits. »
«Préserver en toute circonstance l’espace d’intimité
de la personne, sa sphère privée, la confidentialité »
«Démarche qualité : évaluation de l’information
donnée et de la prise en compte des choix du malade
en respectant confidentialité, transparence et
intégrité »
«Favoriser les Projets d’accompagnement de la
personne en toute circonstance en tenant compte de
ses choix, de ses ressources et des capacités de son
environnement »
Recommandations
Organisation :
« Sensibiliser les professionnels de santé aux
modalités des pratiques multidisciplinaires dès la
formation initiale ».
«Veiller à préserver la bonne distance ou juste
présence dans la relation de soin en clarifiant les
rôles et responsabilités respectifs », privilégier un
travail en équipe,
«Favoriser la mise en œuvre des dispositifs qui
permettent d’anticiper les phases de rupture et de
prendre en compte les demandes formulées par la
personne malade et ses proches »
« Eviter tout malentendu avec les proches et toute
rupture de la relation avec le malade »
2°) Comment reconnaître et
respecter les attentes, les demandes
et les droits des personnes en fin de
vie ?
• Qualité de la communication :
– Identifier et reconnaître les besoins
fondamentaux pour établir une réponse
adaptée en tenant compte de l’éthique, de
la déontologie et du droit
– Respecter et comprendre les attentes, les
demandes et les droits de la personne en
fin de vie
Relation de confiance
Prise en charge globale de la personne
Besoins fondamentaux
•
•
•
•
•
Besoins physiologiques : alimentation, hydratation, stimulation
sensorielle
Besoins affectifs : sans compromettre son intimité
– Favoriser estime de soi, ne pas se sentir abandonné, être soutenu face à la
peur de la mort par professionnels de santé, bénévoles, ses proches, la
Société
– Besoins de tendresse et de sexualité sous-estimés
Besoins spirituels à respecter et à faciliter
« Solliciter la personne malade et ses proches afin de prendre en compte
leurs besoins spécifiques du point de vue de leurs traditions, leur culture,
leurs attachements . »
« Respecter les rites, les croyances, les coutumes et les pratiques de la
personne en fin de vie et de sa famille »
Besoins de transmissions du malade à ses proches, de mémoire (dernier
rôle en fin de vie)
Besoins sociaux (aide à domicile, situations financières, citoyenneté…)
Bonheur d’existence
Principe d’humanité
Droits en fin de vie
•
Le droit aux soins palliatifs et à l’accompagnement loi n° 99-477 du 9
juin 1999 garantit l’accès aux soins palliatifs ( Art. L. Ier A.)
•
La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et
à la qualité du système de santé :
–
énonce « les droits des personnes » : principes de respect de dignité, de
l’absence de discrimination dans l’accès à la prévention et aux soins, du
respect de sa vie privé et du secret des informations le concernant
– (Art. L. 1110-5.) : « (…) Les professionnels de santé mettent en œuvre tous
les moyens à leur disposition pour assurer une vie digne jusqu’à la mort. »
– Droit à l’information, l’autonomie et le consentement dans la prise de
décision, désignation d’une « personne de confiance » +++ en situation de fin
de vie
•
Le décret n° 95-1000 du 6 septembre 1995 portant code de
déontologie médicale missions prescrites au médecin en situation de
fin de vie :
– « Art. 38. - Le médecin doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers
moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d’une vie qui
prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son
entourage. Il n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort. »
•
Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie du 18 Novembre
2004
Demandes et craintes de la
personne en fin de vie
• Exprimées : besoins réels
• Non exprimées : identification des craintes et
attentes du patient
« La prise en compte des besoins spécifiques
des personnes en fin de vie dans l’incapacité
de communiquer justifie des dispositifs
appropriés »
« Mettre en place des réunions formalisées
d’équipe afin de pouvoir analyser les demandes
et leur apporter les réponses adaptées »
Demande exprimée de mort
•
Analyse et respect profond
– Besoin de réconfort, de compréhension
– Mort = droit : attitude des professionnels de santé / humanité et
concertations des équipes
•
AT, LT ou sédation pour soulagement : démarche d’accompagnement sans
interruption délibérée de la vie
Directives anticipées à prendre en considération pour les décisions médicales
mais avec prudence / personne de confiance
Le refus de soin doit être intégré dans le projet de soins : accompagnement
continu, devoir de non abandon
Recommandations :
– «Apporter les soutiens nécessaires à la personne malade et à ses proches
face aux interrogations et dilemmes que suscite leur confrontation à la
mort.»
– « La présence régulière de psychologues compétents et intégrés à l’équipe ou
au réseau de soin semble s’imposer, tout en évitant une « psychologisation »
excessive de la relation de soin. »
•
•
•
Fin de vie en pédiatrie
• Nouveau-né : accompagnement des parents / décisions avec
professionnels
• Enfant : relation triangulaire, information adaptée de sa maladie,
besoins de soutien et présence (parent à proximité) ’congé
parental’
«Les enfants et jeunes adultes en institution spécialisée sont en
droit de bénéficier d’un accompagnement au sein du milieu qui
leur est familier »
• Adolescent : dépendance plus violente à la maladie, sensation de
régression, perte d’estime de soi devant altération de l’image du
corps
«Au cours de leur hospitalisation, les adolescents aspirent à
bénéficier de structures qui favorisent les échanges et le
partage d’expériences avec d’autres adolescents »
Urgences/réanimation et
fin de vie
• Accueil urgences : pb de structures
5% des décès annuels en France admis aux urgences
en état de mort apparente (35% d’abstention trt,
57% de LT ou AT)
– Améliorer hospitalité du service, qualité du temps limité
– Protocole pour anticiper culpabilité des proches
• Réanimation : recommandations Juin 2002 (srlf) sur «
Les limitations et arrêts de thérapeutique(s) active(s)
» 20% décès dont la moitié par AT ou LT
– Réflexions relatives aux soins palliatifs
– Réunion d’équipe pluridisciplinaire±proche±personne de
confiance
– Communication et information des proches : relation de
confiance, qualité de vie des équipes
Pathologies neurovégétatives
psychiatriques et fin de vie
• Altérations cognitives :
– Pb de communication avec le malade
– Besoins de confort sous estimés
– Discussion transdisciplinaire avec proches,
personne de confiance
• Troubles psychiatriques
– Manque d’autonomie dans l’expression de ses choix
– Manque d’échanges de communication : risque
d’abandon
SA et fin de vie
• Gériatrie :
– Désir de mourir à domicile chez 80% des français dans
endroit familier mais 72% décès en institution
– Redonner droits et dignité en prévenant maltraitances
physiques, morales,financières ou familiales
– Mobilisation sociale, structure d’accueil
« Des observatoires des maltraitances doivent être mis en
place au sein des établissements de santé »
• Précarité sociale : pas d’initiatives de besoins
fondamentaux. ’référent’ au sein de l’équipe
« Restituer une valeur sociale, estime de soi si personne en
marge de la société, sentiment d’indifférence et d’abandon »
Formation, sensibilisation
• Introduire dans toutes les formations initiales et continues des
acteurs de santé, y compris les membres d’associations de
bénévoles, une sensibilisation à l’identification et la prise en
compte des besoins exprimés par les personnes en fin de vie et
leurs proches.
• La formation des professionnels devrait leur permettre
d’anticiper ou d’accompagner les périodes de crise spécifiques.
• Favoriser la sensibilisation des professionnels de santé aux
différentes approches de la fin de vie, de la mort et du deuil
dans différents champs culturels.
• Sensibiliser les professionnels de santé dans le cadre de leurs
formations à l’acquisition de compétences en termes d’éthique,
de droit et de déontologie.
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