La Crise de 1929 1

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La Crise de 1929
1 Les conséquences de la guerre de 1914
2 Un nouveau régime d’accumulation/consommation
3 La crise
4 Les interprétations
5 Sorties de crise
6 Crise de 1929 et crise de 2007-2009
1 Les conséquences de la guerre de 1914
►
Inversion des principes du marché
Organisation de la production : l’Etat préfère s’adresser aux structures
oligopolistiques (trusts aux USA, comme US Steel, Cartels en Allemagne)
→ grands chantiers navals US ou constructions hydro-électriques en
France financés par l’Etat
→ économie mixte
- Fixation des prix (sept. 1917 aux USA)
- Cas US emblématique : rôle important des banques (≠ Europe) dans
financement et restructuration des entreprises + besoin de grandes usines
→ intégration nécessaire des entreprises → la loi anti-trust est mise de
côté.
- Accumulation du capital grâce à la guerre :
Allemagne : dividende moyen 1912-1913 : 8,7% 1917-1918 : 10,1%
USA : Dupont de N. : bénéfice moyen annuel avant 1914 : 6 millions $, pendant
la guerre : 60 millions $ → grâce à ces profits , recomposition du paysage
industriel aux USA en 1920-1921 (nouveaux trusts : ‘war-babies’)
-
► Rationalisation de la production :
- Forte augmentation de la productivité du travail / féminisation
- Innovations nombreuses : la certitude d’avoir un débouché favorise la prise de
risque (surtout chimie, sidérurgie, aéronautique, ind. automobiles)
- Rationalisation de la production et fordisme ex. FIAT, Citroën
► Financement de la guerre :
USA et GB : forte pression fiscale (≈ 30%)
Fra et All : faible pression fiscale (≈ 15%) mais : emprunts + forte inflation,
surtout après 1918 : guerre en partie financée par l’inflation au détriment
des rentiers.
→ avril 1917 : Alliés achètent pour 7 milliards aux US, financés par :
1,6 (export vers US) ; 1,1 (or) ; 1,9 (devises) ; 2,4 (crédits bancaires US, dont Morgan)
→ après avril 1917, emprunt public US dont 3/5° pour Alliés, avec obligation
achat aux US
→ de débiteur, les US deviennent créanciers du monde
► Nouveau leadership monétaire US, mais non assumé
Nov. 1918 : £ et franc ont maintenu leur valeur grâce aux crédits en £, mais arrêts en 1919 →
Problème monétaire car baisse de la couverture or des billets en circulation : Fra : 1914 : 69%, 1918 :
21% ; All : 90% et 10%. D’où :
Conférence de Gênes (1922) → Gold Exchange Standard (key-currencies : £ et $) mais US et URSS
absents + bcp de nations reviennent à l’étalon-or
► Destruction financière de l’Europe
Après 1920, Wall-Street remplace la City (et Paris) pour placer les obligations d’Etats des pays
européens et latino-américains
Agences de notation : 1909 Moody’s pour actions entreprises, puis Standard Stastitics, Poors (fusion
en 1941) et Fitch. Gd essor après 1918 (début de la notation souveraine) et 192
Essor aux USA des FCP
Keynes, The Economic Consequences of the Peace (1919)
Econométrie : si pas de guerre, prod ind (1929) dès 1924,
mais PNB US 1920/1914 = + 20% en $ constants
2 Un nouveau régime
d’accumulation/consommation
► Émergence d’une société de consommation
- The « american social contract »
US : soc de consommation ; Europe : soc assurantielle
- Généralisation de la classe moyenne
► Une Croissance déséquilibrée :
-
part de L dans partage de la valeur ajoutée : minimum historique en
1930 : 62% (L) – 38% (K)
en 1929, 1% (10%) de la population concentre 17% (43%) des
revenus et 70% des dividendes
Enquête de 1928 sur la capacité à consommer
(Université de Columbia, dpt d’économie)
(en millions, en %)
3 La crise : du Jeudi noir à la crise
mondiale
► Un aveuglement économique
- anticipation d’une croissance infinie
-
entrée de l’économie dans une nouvelle ère : les cycles et crises
antérieurs ont disparu
• « Le cours des actions a atteint ce qui semble
devoir être un haut niveau permanent »
Irving Fisher
(début octobre 1929)
► Le krach boursier du jeudi 24 octobre :
Janvier 1928 : 191
Décembre 1928 : 300
Septembre 1929 : 381
• Dilemme pour la FED :
- volonté d’augmenter le taux d’escompte pour freiner la
spéculation,
Mais :
- risque d’affaiblir les monnaies européennes déjà fragiles
- risque de perturber l’activité économique déjà ralentie
→ 9 août 1929 : rehaussement du taux d’escompte (de 5 à 6%), mais trop
tardif car les entreprises et l’étranger ont pris le relais des banques
► La crise devient économique
• Conséquence : déflation
→ accroît le poids de l’endettement des ménages
→ thésaurisation et retrait des fonds des banques : Crise bancaire nov-déc
1930
→ Keynes : diminue les occasions d’investissement car anticipation d’une
hausse des tx d’i réels
Rigidité des salaires → hausse du salaire réel → régulation par l’emploi
→ chômage classique + chômage keynésien
US : 25 à 30% de chômage
ALL : 30%.
► La crise devient internationale car banques US
doivent liquider leurs avoirs à l’étranger
Situation monétaire européenne très instable
- Crise financière : guerre des monnaies
Allemagne très menacée car réparations payées par flux de K US → actif des
banques all : fonds propres : 10% ; dépôts étrangers : 38% ; dépôts
nationaux :52%.
mai 1931 : faillite du Kredit Anstalt de Vienne
→ tx d’escompte relevé jusqu’à 15%, mais rien n’empêche la chute du mark
septembre 1931 : le Royaume-Uni abandonne l’étalon-or (inefficacité du
relèvement du tx d’escompte)
situation inverse aux US : abondance d’or mais blocage de la
circulation monétaire (malgré tx d’escompte à 1,5%)
- Essor du protectionnisme
Chute du commerce mondial de 60% en valeur entre 1929 et 1935
4 Les interprétations
► Interprétation monétariste
► Interprétation keynésienne
→ mauvaise politique de la Federal Reserve
(baisse autonome de la demande) → instabilité
naturelle du système Kiste
► Credit crunch
→ instabilité naturelle du système financier
► Interprétation en termes d’économie-monde (Charles
Kindleberger) → absence d’un pays capable de jouer le rôle de prêteur en
dernier ressort mondial (avant 1914 : UK, après 1945 : US)
5 Sorties de crise
► Les Etats-Unis du New Deal
-
Une économie règlementée versus pensée économique libérale
(transfert aux USA de la théorie éco)
-
Travail
National Labor relations Act (juil 1935) et Fair Labor Standard Act (juin 1938)
(versus loi Taft-Hartley)
-
Fiscalité : tranche marginale : 24% (1920) à 79% sous Roosevelt 2
- Système bancaire et financier
→ fév 1932 : Glass-Steagall Act
→ réglementation boursière (Securities and Exchange Commission)
→ Essor d’un Kisme non financier
Fiscalité américaine :
• 1894 : 1° tentative d’instaurer un impôt sur le revenu, censuré par la
Cour Suprême
• 1913 : 16° amendement à la Constitution → autorise l’IR
• Années 1920 : tranche max de l’IR = 24%
• Second mandat de Roosevelt (1936-1940) : tranche max IR = 79%
► L’Allemagne nazie
- Accumulation du capital
- Problème de l’inflation
« Il se produit de l’inflation si on le veut. L’inflation n’est qu’un
manque de discipline : indiscipline des acheteurs et indiscipline des
vendeurs. Je veillerai à ce que les prix restent stables. Pour cela, j’ai
mes S.A. Malheur à celui qui oserait augmenter ses prix. Il n’y aura
pas besoin de textes législatifs. Le parti s’en chargera. Vous verrez
quand nos S.A. iront faire respecter les prix dans les magasins. Ils
n’auront pas besoin d’y aller deux fois. »
(Hermann Rauschning, Hitler m’a
dit, 1979, p. 58).
• Récession de 1937/1938 : inquiétude des
économistes keynésiens :
Alvin Hansen : « Il faut accentuer le deficit spending car les stimuli
habituels du capitalisme (innovations technologiques, expansion
géographique, etc.) sont désormais épuisés. Il faut les remplacer
par une intervention gouvernementale afin de renforcer la
consommation et réduire l’épargne ».
6 Crise de 1929 et crise de 2007-2009
► Points communs :
-
Partage de la valeur ajoutée des entreprises entre capital et travail
Excès d’endettement du secteur privé
Confusion bancaire entre gestion de dépôts et placements
financiers
► Différences :
-
Pas d’innovations financières/mobilisation excessive du capital
Pas de bulle du crédit immobilier
Réponse inefficace de la politique monétaire
Protectionnisme massif
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