Alzheimer débutant versus dépression de la personne - CEFO-P-SD

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Alzheimer débutant versus dépression de la
personne âgée
CEFO-P-SD, 25/02/2010
Dr Desfontaines Ph
Service de Neurologie
CHC - Clinique de l’Espérance
Clinique de la Mémoire
Rue Malvoz, n°15, 4420 Montgnée
Tél. : 04/224 92 75
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
Vieillissement “normal”
*********************
Diminution d’efficacité des
mémoires “fragiles”
Maladie d’Alzheimer
**********************
Diminution notable (mais variable)
des mémoires fragiles
Maintien (voire optimisation)
des mémoires stables
Maintien fréquent des mémoires
stables
Persistance de “ressources”
pour s’adapter aux
modifications
Perte des ressources et des
capacités d’adaptation spontanée
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
Confrontation à la problématique
Plaintes les plus fréquentes :
2) Modifications du comportement :
-
dépression, angoisse, apathie, irritabilité, difficulté de communication
(troubles phasique), anosognosie
-
hallucination, désorientation spatiale, idées délirantes, imitation,
apraxie, refus d’être aidé, troubles du comportement alimentaire,
troubles du sommeil, comportement moteur aberrant
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
« Une maladie du cerveau »
Symptômes primaires - - - > origine biologique
Symptômes secondaires - - - > origine psychologique
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
Dépression : idées dépressives
Elles sont fréquentes au début de la maladie et se caractérisent par :
- un manque d’entrain
- une difficulté à assumer les tâches de la vie quotidienne qui
paraissent écrasantes alors qu’elles étaient facilement assumées
il y a peu de temps
- une diminution du plaisir à faire ce qui lui plaisait avant
- un sentiment d’être inutile
- parfois des idées noires sur l’avenir
Ces idées sont souvent associées à une irritabilité et variables au
cours de la journée, alternant avec des périodes d’humeur
normale voire de bonne humeur.
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
Dépression : idées dépressives
Maladie d’Alzheimer - - - > idées dépressives ≠ dépression
Pensez à une dépression caractérisée :
- quand le malade est triste en permanence
- lorsqu’il se croit responsable de sa situation (culpabilité)
- lorsqu’il émet des idées suicidaires
- lorsqu’il se réveille la nuit avec des idées « noires »
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
L’anxiété
Elle s’exprime de façon différente selon le stade d’évolution :
Au début de la maladie :
le malade exprime directement son angoisse de ne plus pouvoir faire
face au quotidien comme auparavant :
- il déclare qu’une tâche est sans intérêt
- il rejette son échec sur un déficit sensoriel, sur son âge, sur son
manque de scolarisation
- il valorise ses performances antérieures
- il déclare qu’l n’est pas capable de faire quelque chose pour ne pas
affronter l’échec
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
L’anxiété
Au un stade plus avancé de la maladie :
- un refus de tout élément nouveau
- des plaintes somatiques (j’ai mal à la tête; j’ai mal au ventre, ...)
- des comportements moteurs (répète les mêmes gestes sans but)
- des conduites pour réaffirmer sa présence ( fredonnement,
interjections, interruptions soudaines, ... ) lorsque plusieurs personnes
parlent entre elles sans l’inclure dans la conversation
Conséquences :
- repli sur soi-même (peur de rencontrer des gens, refus de
rester seul, participation aux activités communes plus difficile)
- l’anxiété l’empêche de réaliser des choses qu’il est capable
de faire lorsqu’il est calme.
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
L’apathie
La maladie d’Alzheimer entraîne dès le début une perte de
motivation - - - - > diminution des activités sociales, des loisirs
puis des activités quotidiennes.
- - - - - > modification des réactions émotionnelles :
le malade réagit moins aux événements heureux ou malheureux
et semble devenir indifférent à son entourage.
Ces moments d’indifférence peuvent alterner avec des périodes
d’angoisse où le malade pleure, s’emporte, crie, ... .
Apathie ≠ dépression : indifférence > tristesse; pas d’inquiétude pour
sa santé.
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
Troubles de la communication : l’aphasie
Au début de la maladie :
la difficulté la plus fréquente est le manque du mot :
- il cherche ses mots et emploie des mots passe-partout (truc,
machin); il utilise des périphrases (c’est pour boire pour dire
« verre »); il emploie un mot pour un autre (crayon pour stylo; chapeau
pour veston, ... )
Les difficultés de compréhension sont aussi précoces :
- il est en difficulté quand plusieurs personnes parlent en même
temps
A un stade plus avancé de la maladie :
- disparition de la construction de la phrase
- perte de l’articulation de la parole
- jargonophasie
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
L’anosognosie
Une situation fréquente :
« Mon père qui a des pertes
de mémoires importantes,
a du mal à s’exprimer, refuse qu’on
l’aide quand il a des difficultés.
Il nous accuse, ma mère et moi,
de vouloir le rabaisser.
Il affirme qu’il n’est pas malade
et ne veut pas prendre ses
médicaments. »
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
L’anosognosie
Deux types de mécanismes :
1) un mécanisme de défense psychologique destiné à maintenir
l’estime de soi - - - > le « déni »
2) un mécanisme spécifique en rapport avec les lésions de la maladie
d’Alzheimer :
- un trouble particulier de la mémoire : le patient oublie qu’il a oublié
- un trouble de la conscience de soi, surtout présent aux stades avancés
de la maladie
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
L’agitation : comportements répétitifs, déambulation.
=>
série de comportements moteurs ou verbaux ne traduisant pas des
besoins apparents et paraissant inadaptés car ils n’ont pas de but
évident.
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
L’agitation : comportements répétitifs, déambulation.
=>
Trois grandes causes :
- la disparition du contrôle moteur volontaire de l’activité
- l’anxiété
- la propre angoisse du proche
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
L’agressivité
« Mon mari s’énerve pour un rien. Il m’envoie promener à la moindre
remarque. L’autre jour, j’ai voulu l’aider parce qu’il n’arrivait
pas à se servir du téléphone. Il s’est mis en colère comme jamais
il ne l’avait fait. »
- Elle est le plus souvent verbale
- Elle est rarement physique et
dans ce cas, souvent déclenchée
par une contrainte, un événement vécu comme désagréable
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
LA DEPRESSION :
CONSEILS PRATIQUES
FREQUEMMENT OBSERVEE, ELLE PEUT ETRE DUE
A DEUX CAUSES POUVANT COEXISTER :
- COMPLICATION PROPRE A LA MALADIE
- REACTION DU MALADE CONFRONTE A LA DIMINUTION DE SES
CAPACITES COGNITIVES
ATTITUDE :
- ETRE A L ’ECOUTE ET RASSURER
- MAINTENIR UN ENVIRONNEMENT STABLE, QUE LE PATIENT
SAIT ENCORE MAITRISER
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
LA DEPRESSION :
CONSEILS PRATIQUES
TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX :
- Evitez les tricycliques (Anafranil, Redomex, Prothiaden, ... )
- - - > effet anti-cholinergique !!
- Préférez :
* SSRI : fluoxétine (effet plus psychostimulant); sertraline (plus
anxiolytique); citalopram, paroxétine (« neutre »)
* médication à effet sérotoninergique et noradrenergique non tricyclique:
Venlafaxine (Efexor) : 150 à 300 mg / j
Bupropione (Wellbutrin) 150 à 300 mg / j
Duloxétine (Cymbalta) : 30 à 60 mg/j
Mirtazapine (Remergon) : 15 à 45 mg/j
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
LA DEPRESSION :
CONSEILS PRATIQUES
TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX :
- Evitez les benzodiazépines :
- - - > effet gabaergique : bloque l’encodage au niveau mnésique
Si nécessaire (crise angoisse, troubles sommeil associés) : préférez les BZDs à
courte durée de 1/2 vie :
- alprazolam (Xanax) : 12 h
- clonazepam (Rivotril) : 30 h
- prazepam (Lysanxia) : 62 h
Les « outsiders » : trazodone (Trazolan) : 50 à 100 mg, 2 à 3 X/j
prothipendyl (Dominal ) : 40 à 80 mg le soir
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
Troubles du comportement : agitation, agressivité
CONSEILS PRATIQUES
Plus fréquents et importants avec l’évolution de la maladie, il est
important de toujours en rechercher le facteur déclenchant
éventuel.
ATTITUDE : COMMENCEZ PAR PRENDRE DES MESURES
COMPORTEMENTALES :
- PARLEZ AU PATIENT
- FAITES-LUI FAIRE UNE COURTE PROMENADE
- CAJOLEZ-LE, ...
Alzheimer débutant versus dépressions de la personne âgée
Troubles du comportement
:
CONSEILS PRATIQUES
Options médicamenteuses :
BENZODIAZEPINES :
- à éviter en chronique (sédation,
accoutumance)
- peuvent s’avérer utiles en cas de crise
pour une réponse rapide avant le
recours aux neuroleptiques
NEUROLEPTIQUES : - évitez les anciennes générations (halopéridol)
car effet extra-pyramidaux importants
- préférez les neuroleptiques de nouvelles générations :
•
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Risperidone (Risperdal) : 0,5 mg à 1 mg 2 à 3 x/j
Olanzapine (Zyprexa) : 5 à 10 mg / j
Amilsulpiride (Solian) : 50 à 100 mg 3X/j
Clozapine (Leponex) : 25 mg, 1/4 à 1 co 3X/j ( ! Agranulocytose !)
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