CAT devant une masse rénale point de vue de l’Urologue A.Chibane*,M.Khelafi*, S.Loughraib**, Ab.Bendib** *Service d’Urologie CHU Mustapha **Service Central d’Imagerie Médicale CHU Mustapha 12èm journées Algéro Française de Radiologie et d’Imagerie Médicale. Alger 8,9 juin 2012 Définition la masse rénale se définit comme étant tout processus se développant au niveau du rein (Parenchyme rénal, des voies excrétrice intra rénale,la graisse péri rénale) sans préjuger de sa nature, kystique, tumorale , inflammatoire, traumatique. Objectif de cette communication Mettre en exergue la nécessité d’une collaboration étroite entre l’urologue et le radiologue vu les progrès consentis par l’imagerie en matière de masses rénales à propos : -Diagnostic précoce du cancer du rein -De la biopsie écho guidée (diagnostic histologique) -De l’imagerie interventionnelle (drainage percutanée) la pathologie Kystique du rein Kyste Sereux Solitaire les kystes séreux sont dans la majorité des cas asymptomatiques; Tout signe révélateur (lombalgie) ,avant d’être attribué au kyste, doit faire rechercher une pathologie associée (lithiase, HTA). Le kyste séreux ne doit pas servir d’alibi aux troubles urologiques qui y sont associés Le diagnostic de certitude du kyste sereux est établi par l’imagerie qui permet: - la surveillance lorsque l’abstention est décidée (majorité des cas), - de guider le drainage percutanée quand un traitement est nécessaire. La polykystose rénale La polykystose rénale reste latente puisque c’est seulement à l’age adulte, et souvent à l’occasion d’une complication que cette maladie héréditaire est révélée . Ces complications vont émailler l’évolution soit: − de façon aigue ( infection, hémorragie), − de façon chronique (H T A, insuffisance rénale). La surveillance des patients atteints de cette maladie doit être rigoureuse pour retarder l’apparition de l’insuffisance rénale, puis lorsqu’elle apparaît de modérer autant que possible sa marche vers la déchéance totale des reins. L’imagerie en plus du diagnostic précoce de la maladie , joue un rôle primordial dans l’enquête familial en optimisant le suivi néphrologique des patients garant de la conservation de la fonction rénale à long terme. kyste hydatique Est une parasitose due au développement dans le parenchyme rénal de l’Echinococus granulosus. Cette maladie est fréquente dans notre pays (région d’endémie) se caractérise par sa latence clinique et son évolution lente aboutissant parfois à la destruction du rein. Le mode de révélation Essentiellement des lombalgies Parfois: - Hématurie, - Hydaturie (pathognomonique), - Brûlures mictionnelles, - HTA - Masse palpable. Le couple AUSP/ échographie suffit le plus souvent pour le diagnostic, la TDM et l’IRM trouvent leur place dans les cas atypiques notamment dans le diagnostic différentiel du cancer du rein. La tendance est au traitement chirurgical conservateur du kyste hydatique du rein (marsupialisation déguisée , néphrectomie) Pièce opératoire Kystes « atypiques » les Kystes « atypiques » posent un problème diagnostique. 5 à 10 % des cancers se présentent sous la forme d’une masse à contenu liquidien. la Classification de Bosniak permet de régler en grande partie cette question . Le type I correspond à un kyste simple . Le type II de Bosniak englobe les kystes présentant quelques atypies minimes, mais pouvant être considérés comme bénins. • Le type IIF (follow-up) regroupe les kystes suspects nécessitant une surveillance. Le type III regroupe les kystes suspects de malignité, et une exploration chirurgicale est discutée. Le type IV signifie que les masses sont des cancers kystiques, correspondant le plus souvent à des carcinomes à cellules claires massivement nécrosés la classification de Bosniak permet d’orienter la prise en charge thérapeutique dans la plupart des cas. les masses solides Cancer du rein A/ découvertes fortuites: La découverte fortuite des cancers infra cliniques a augmenté grâce à l’échographie. Le stade et le grade histologique ont également diminué au moment de la découverte, améliorant ainsi le pronostic B/ signes urologiques: Un des signe de la triade (lombalgie, hématurie, masse rénale) représentait classiquement 90% des modes de découverte et traduisait une forme évoluée, les 3 signes étaient présent dans 1 cas sur 4. Actuellement, un seul signe de la triade est à l’origine du diagnostic du cancer dans 1 cas sur 2 les manifestations rares: la classique varicocèle de la bourse gauche, un oedeme des membres inférieures sont la conséquence de l’extension tumorale dans la veine rénale ou la veine cave inférieure Les signes d’altération de l’état général (asthénie, anorexie et amaigrissement) sont généralement associés à une tumeur agressive, Le syndrome paranéoplasique : − l’anémie − l’hypertension artérielle; − l’hypercalcémie; − une hyperthermie; − polyglobulie, − Le syndrome de Stauffer (phosphatases alcalines) conséquence de la sécrétion par la tumeur des substances actives (rénine,érythropoïétine, etc.) ces signes disparaissent après l’exérèse de la tumeur Tumeurs malignes secondaires Métastases rénales sont 2 à 3 fois plus fréquentes que les tumeurs rénales primitives Elles apparaissent le plus souvent à un stade tardif de l’évolution de la lésion primitive Elle n’atteignent pas une taille détectable en imagerie en raison de l’espérance de vie limitée des patients. Les métastases rénales sont rarement symptomatiques. Elles sont découvertes au cours du bilan d’extension d’une néoplasie maligne. Les lésions primitives sont : - le cancer bronchique et le cancer du sein. - le cancer du rein controlatéral, - le mélanome malin, - le cancer colique, gastrique, pancréatique, - les cancers du col Utérin et ovarien, - le cancer de la thyroïde. angiomyolipome Est une tumeur mésenchymateuse bénigne Les formes multiples et bilatérales doivent faire rechercher la sclérose tubéreuse de Bourneville STB (une phacomatose ) Les circonstances de découverte sont dominées par les diagnostics fortuits Les formes symptomatiques, plus fréquentes au cours de la STB, sont essentiellement représentées par les complications hémorragiques, de révélation aiguë. la tendance est à la chirurgie conservatrice et à l’embolisation par l’angiographie des tumeurs hémorragiques (de préserver le parenchyme rénal) Les lymphomes rénaux Le lymphome primitif est exceptionnel, compte tenu de l’absence de tissu lymphoïde dans le parenchyme rénal Les lymphomes non hodgkiniens ont plus Volontiers des atteintes rénales les formes avec infiltration massive du rein donnent l’aspect d’un carcinome dépassé (coulée néoplasique) La biopsie écho ou scanno guidée permet dans ces cas le diagnostic histologique et donc le traitement médical par chimiothérapie oncocytome Tumeur bénigne rare, représente 5 % de l’ensemble des tumeurs primitives du rein Pose un problème de diagnostic différentiel avec le cancer du rein La biopsie écho guidée permet le diagnostic et donc l’abstention thérapeutique. Les tumeurs de la Voie Excrétrice Supérieure Mode de révélation Hématurie totale, indolore, intermittente, souvent abondante La douleur lombaire outre la migration des caillots peut témoigner soit d’un envahissement loco régional, soit de métastase. Un gros rein traduit une stase uro–hématique ou une tumeur volumineuse le diagnostic différentiel avec une tumeur parenchymateuse (tumeur évoluée) pose le problème du type de l’indication chirurgicale (Néphro uretérectomie totale NUT ou Néphrectomie totale élargie NTE). Actuellement l’imagerie découvre des tumeurs de plus en plus petites de tailles permettant un traitement conservateur par voie endoscopique. Masses rénales en fonction du contexte clinique Contexte de traumatisme La contusion rénale isolée: La clinique: - Hématurie - Empattement de la fosse lombaire L’imagerie permet d’établir le bilan lésionnel (classification de Châtelain) guider la prise en charge thérapeutique Contexte infectieux Masses suppuratives : L’examen clinique, la biologique, l’imagerie permettent le diagnostic des différentes masses suppuratives L’abcès du rein qui peut être traité soit par: - Antibiothérapie (petite taille) - drainage percutanée écho guidé (volumineux) La pyonephrose Le Phlegmon péri néphrétique La biopsie percutanée sous échographie ou sous TDM La biopsie percutanée écho guidée a pris une place prépondérante dans la démarche diagnostique des masses solides du rein grâce : - à la disponibilité d’un matériel adapté, fiable et bien toléré. - au diagnostic histologique, évitant les laparotomies exploratrices et les néphrectomies abusives. La biopsie est recommandée en cas de: − tumeur secondaire (lymphome, métastase) − cancer rénal inextirpable − Tumeur bilatérale ou si rein unique (Fonction rénale à préserver) − tumeur rénale multiple ou cancer extra rénal − Masse rénale justifiant un traitement mini invasif (radio fréquence, cryo ablation) conclusion 10à 15% des patients présentent d’emblée une diffusion métastatique lors du diagnostic du cancer du rein , Le pronostic spontané de ces patients est sombre avec 10% de survie à 1 an, 2 à 5 % à 5 ans . La mise en route chez ces patients du traitement angio – génique nécessite une preuve histologique qui peut être apportée par la biopsie lorsqu’une néphrectomie n’est pas envisagée