5 - OVH.com

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 “Bien
informés,
les habitants d’un pays sont des
citoyens ;
mal informés, ils deviennent des
sujets.”
Alfred Sauvy

Mass médias traditionnels et démocratie
(grandes TV, radios, journaux)
 De quelques légers
 L’Irak
 L’insécurité
 Le terrorisme
 Le libre-échange
 Les prix de l’immobilier
 La crise
 Le climat
 Le pétrole
décalages:

I) Les analyses traditionnelles sur l’influence
des médias
Dans la première moitié du XXè siècle,
certains sociologues pensaient :
des effets massifs et immédiats.
 Dans le contexte du nazisme et du
stalinisme, l’influence de la propagande sur
les individus semblait totale.
 Le rapport entre le public et les médias est
pensé en termes de dépendance, de
conditionnement et de manipulation directe.

Mais en 1944, P. Lazarsfeld va marquer une rupture
par son étude des déterminants du vote.
 Il va montrer que ce sont les variables
sociologiques bien plus que les médias qui
déterminent le vote ( niveau socio-économique,
appartenance religieuse…).
 De plus, les individus ont tendance à résister au
changement d’opinion par l’exposition sélective.
(aux messages qui s’accordent avec leur opinion
déjà constituée).
 L’effet des médias serait marginal sur les
changements d’opinion mais il peut être
involontairement plus important en ce qui concerne
le renforcement des opinions existantes.

En 1955, Lazarsfeld ( avec E. Katz ) élabore la
théorie des deux étapes du flux de la
communication.
Il met en évidence le rôle des leaders d’opinion
dans les groupes sociaux.
Ce sont des intermédiaires qui sont capables de
neutraliser ou de relayer le message des
médias.
Enfin, pour Bourdieu les médias ont une
fonction d’agenda.
 Par l’importance qu’ils accordent à certains
évènements et pas à d’autres, par les enjeux
qu’ils y mettent, les médias
conditionneraient l’importance que le public
leur accorde.
 Les médias ne nous diraient pas quoi penser
mais à quoi penser.


II) Les médias traditionnels d’information
au cœur d’un nouveau contexte

Une concurrence exacerbée :
- des citoyens moins impliqués (?) face à
un monde plus complexe (?)
- d’autres usages du temps libre
- des médias thématiques (films, sports,
mode, etc…)
- des concurrents gratuits (internet,
journaux gratuits….).
- un contexte de crise (baisse des
recettes publicitaires…).
Cela conduit à une hyper- concentration dans
des grands groupes financiers et industriels:
 En France: 3 ou 4 groupes (Bolloré, Dassault,
Lagardère…)

Très peu d’indépendants:
 Marianne, Le Canard Enchaîné, Alternatives
Economiques, Le Monde Diplomatique…

La dépendance croissante aux recettes publicitaires
Le Monde Diplomatique, Octobre 2009

un dollar sur six injectés dans notre
économie est consacré au marketing.

En 1992: 1000 milliards de dollars (aux
USA).


Propagande & contrôle de l’esprit public, Noam Chomsky
Traduction par Frédéric Cotton p. 27-41

L’évolution sociologique du journaliste:

Jusqu’aux Années 50-70 :
issu assez souvent de milieu populaire,
statut homogène (CDI, pas de starisation)


A


partir des années 80:
Issu de plus en plus de milieux aisés (grandes écoles…)
éclatement des statuts:
starisation de quelques uns , précarisation de
beaucoup (pigistes, risque de chômage)

III) Quelques conséquences
Des maîtres-mots

Conformisme et surenchères : ce que les
clients veulent

Pensee unique:


Ne pas remettre en cause l’ordre établi
convergences d’intérêts avec les pouvoirs
politiques et économiques.


Conformisme et surenchères
Spectaculaire, superficiel, émotionnel,
personnalisation,
La mort de Michael Jackson
un titre unique aux JT
l’Iran n’existait plus.
 Au Liban, rencontre pour un éventuel
gouvernement d’union nationale.
 le G8 s’est prononcé pour le gel des colonies
israéliennes dans les territoires palestiniens.


le Congrès américain a adopté la loi sur le
réchauffement climatique.
Politis jeudi 2 juillet 2009, par Denis Sieffert



les faits divers et la souffrance des victimes dans les journaux télévisés
Multiplication par 4 du nombre de sujets traitant des victimes en moins
de 10 ans.
Faits divers: multiplication par 3 en 10 ans.
Encore faudrait-il y ajouter la multiplication des émissions traitant de
faits divers.
 En 2008, « près de 10 % des sujets des éditions du soir de TF1, France
2, France 3, Arte, Canal Plus et M6 étaient consacrés aux catastrophes et
faits divers, soit 3 159 sujets - une moyenne de 8 sujets par jour -,
 bien plus que la part réservée à la politique (2 111 sujets) ou à la culture
et aux loisirs (2 576 sujets). »


Agressions, meurtres, et autres atteintes aux personnes sont la
catégorie de faits divers la plus couverte (37,2 %). En 2008, un sujet sur
cinq met en jeu des enfants mais on ne parle plus de viols (14 sujets).

Les catastrophes restent stables.

Privilégier les drames personnels plutôt que collectifs?
L’humanité Article paru le 15 juin 2009 d’après INASTAT

Approximations, erreurs, non vérification
des sources, information circulaire
(dépêches AFP…),

absences d’envoyé spécial

Course au scoop…et les trains en retard!
2
Indice du prix des logements
1,9
rapporté au revenu disponible par ménage
1,8
Différenciation Paris / Ile-de-France / province
1,7
Base 1965=1
France
Paris
Ile-de-France
Province
Auxtunnel 0
1,76 (Paris, T3 09)
Auxtunnel 0,9
Auxtunnel 1
Auxtunnel 1,1
1,63 (Ile-de-Fr., T3 09)
1,6
1,53 (France, T3 09)
1,5
1,4
1,48 (Province, T3 09)
NB: le dénominateur des quatre ratios est le revenu
disponible par ménage sur l'ensemble de la France
1,3
1,2
1,1
1,1
111
Tunnel
0,9
0,9
0,8
0,7
1/1 1965
1/1 1970
1/1 1975
1/1 1980
1/1 1985
1/1 1990
1/1 1995
1/1 2000
1/1 2005
1/1 2010
Source : CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales et indices Notaires-INSEE
désaisonnalisés.
1/1 2015

La dépendance au pouvoir et les conflits
d’intérêts.

Proximité des pouvoirs politiques et
économiques avec les grands médias.

Nicolas Sarkozy est trois fois plus présent
sur les plateaux de télévision que ne
l'étaient ses prédécesseurs Jacques Chirac
ou François Mitterrand.
Reportage TSR sur Sarkozy jeudi 4 juin
2009
 http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=
370501&sid=10661356&cKey=124401827
1000

 Storytelling, contrôle de l’image,
contrôle des interviews…. Etc….

Le budget de communication de l'Elysée a
été multiplié par trois.
Un récent rapport publié par Reporter sans
frontière international situe la France au rang
peu enviable du pays européen qui détient le
record d'interventions policières ou
judiciaires contre des journalistes.
 C'est l'autocensure qui s'installe
insidieusement dans certaines rédactions.


Les renvois d’ascenseurs entre journalistes.

Avec artistes…..

Pensee-unique

M.Allais Prix Nobel d’Economie français
Référendum sur constitution Européenne
Tous médias favorables



OPINION PUBLIQUE ET MEDIAS
I) OPINION INDIVIDUELLE ET OPINION PUBLIQUE

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

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


A) Les opinions individuelles et leur formation
Opinion individuelle : « c’est une formule nuancée qui, sur une question déterminée, reçoit l’adhésion sans réserve d’un sujet ».
Ainsi, une opinion se définit pare rapport au contexte de l’enquête ( enquêteur, moment, actualité….).
Cf doc 2 p336
Une opinion individuelle se forme et s’exprime en relation avec les autres. En effet, nous influençons et nous sommes tous influencés …même s’il est parfois difficile de se
l’avouer car cela semble remettre en cause notre autonomie. Si nous n’avons pas une expérience directe et nette sur un sujet, nous dépendons en partie des informations
et des jugements d’autrui ( désir de conformité, leader charismatique ou compétent).
En revanche, la pression du groupe ou d’une personne n’est pas toujours suffisante pour modifier une opinion. En effet, une opinion s’inscrit dans une représentation du
monde, mélange variable de stéréotypes, jugements de valeurs et d’arguments rationnels.
Les idéologies, les stéréotypes que nous utilisons tous ( mais dont nous avons plus ou moins conscience) nous servent de repères , de grille de lecture sur le monde,
notamment en simplifiant ce qui est très complexe. Dès lors, pour modifier vraiment une opinion, il faut parfois mettre la personne dans une situation ou sa grille de
lecture ne fonctionne pas.
Cf doc 5 p 338
B) Des opinions individuelles à l’opinion publique
Les caractéristiques de la formation d’une opinion sont : _ une question précise
_ le rôle du
groupe
_ le contexte
social (l’actualité de la question)
Ainsi, une opinion collective peut naître quand un problème se pose réellement et qu’une décision doit être prise.
Doc 6 p 339
La notion d’opinion publique est assez vague . Est-ce l’opinion des la majorité des sondés ? De plus, une opinion est finalement toujours collective.
II) LES SONDAGES D’OPINION
A) Les sondages : histoire et technique

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a) histoire
Le désir de connaître le profil et l’opinion de ceux qu’on gouverne est très ancien ( 3000 an avant J.C : recensement et revenu des égyptiens, Louis XV : 1745, 1 ères
grandes enquêtes d’opinion ).
De plus, l’idée d’une connaissance scientifique se fait de plus en plus sentir, notamment au moment de l’industrialisation en GB , en France et en Allemagne ( F Le Play,
les ouvriers européens, 1855 ). C ‘est aux USA que l’enquête se développa vraiment avec les « votes de paille » dès le XIX è siècle. Les journaux interrogeaient leurs
lecteurs sur leurs intentions de vote.
Mais c’est en 1936 qu’un jeune chercheur George Gallup démontre l’efficacité de l’approche scientifique des sondages. Il avait prévu la réélection de Roosevelt en
sélectionnant 1500 personnes sur des critères démographiques simples alors qu’un magazine ( Le Literary Digest) s’était trompé en interrogeant 2 millions d’électeurs par
une enquête postale.
La méthode représentative s’est généralisé ( enquêtes sociales, études de marché, sondages politiques…). En France, c’est J Stoetzel qui dirigeait l’IFOP en 1946.
b) technique
La technique des sondages est une application du calcul des probabilités et de la loi des grands nombres.
Il faut des règles rigoureuses : _ l’échantillon doit avoir une taille suffisante car la précision des sondages dépend du nombre de personnes intérrogées et pratiquement
pas du pourcentage ( taux de sondage). Interroger 1000 personnes en Corse ( 4/1000) est aussi représentatif que 1000 en France ( 2/ 100.000). En général, en dessous
de 1000 personnes, les résultats ne sont pas fiables.
_ en outre, on peut en on doit calculer un risque d’erreur et un intervalle de confiance (
« fourchette »). Ex : tel candidat aura entre 38% et 40% des voix avec un risque d’erreur de 5%. Si on veut diminuer le risque d’erreur, on augmente l’intervalle de
confiance et inversement.

Un sondage et son usage

Dans le Figaro à ce sujet : « Contrairement
à ce qui s’observait il y a quelques années,
les Français ne restent plus de marbre
devant le sujet de la dette. Bien
conscients désormais qu’il s’agit de
l’avenir des générations futures , ils
placent les questions de finances publiques
au cœur de leurs préoccupations, au
même titre que le chômage, la santé ou
l’avenir des retraites ».
Sondage IFOP sur un échantillon représentatif de 1024 individus, sur « les thèmes
prioritaires de 2010 ». commandé par la « Fondation pour l’innovation politique »
(think tank créé par l’UMP )

« la réduction de la dette publique » n’apparaît
qu’en 11ème position des thèmes « tout à fait
prioritaires », bien loin derrière « la lutte contre le
chômage », « la santé », « l’éducation », « l’avenir
des retraites », « le relèvement des salaires et du
pouvoir d’achat », « la lutte contre la précarité »,
etc.
 65% et 54% des enquêtés jugent que « la lutte
contre le chômage » et « le relèvement des salaires
et du pouvoir d’achat » sont « tout à fait
prioritaires », contre 36% affirmant de même pour
« la réduction de la dette publique ».
 ACRIMED
75% des enquêtés, « en pensant au déficit
public et à la dette de l’État », se disent
« inquiets » ; c’est d’ailleurs là moins qu’en
octobre 2009, où cette réponse avait été
choisie par 83% des enquêtés.
 Est-ce à dire que « les Français » sont moins
inquiets aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a
quelques mois, ou n’est-ce là que le produit de
l’activité médiatique mettant au premier plan,
inégalement selon les périodes, certains
sujets ?


Les impensés d’un sondage

Un sondage produit une forme d’injonction à
produire une opinion. Plutôt que de mesurer
des « attentes » ou des « opinions »
préexistantes, les sondeurs et les
commentateurs contribuent à faire exister la
« préoccupation » ou l’ « inquiétude » qu’ils
prétendent saisir et quantifier.



De surcroît, la réponse à la question posée dépend de sa
formulation et de l’éventail des options possible.
Comment s’étonner, dès lors, que 92% des enquêtés,
« pour faire face à la situation actuelle (crise économique,
déficits publics élevés) », préfèrent « réduire les dépenses
de l’État et celles des collectivités locales (villes,
départements, régions) » quand la seule autre option
proposée consiste à « augmenter les prélèvements
obligatoires ( impôts locaux, impôt sur le
revenu…mais pas l’ISF…)
d’autres choix non formulés : par exemple « la
suppression des niches fiscales et des exonérations de
cotisations sociales dont bénéficient le patronat », ou « le
rétablissement de l’impôt sur les successions et la
suppression des niches fiscales dont jouissent les foyers
aisés ».
Non signalé non plus :
 la première réponse choisie par les enquêtés
– lorsqu’on leur pose la question du
« secteur » dans lequel on devrait baisser les
dépenses publiques – n’est autre que « la
défense, l’armée », et ce à 45% (contre 25%
pour la réponse arrivant en deuxième
position).


!

Interrogés sur l’augmentation des
prélèvements obligatoires, les enquêtés
pensent à 57% et 47% que cela « devrait
d’abord passer » par « l’augmentation de
l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) »
et « l’augmentation de l’impôt sur les
bénéfices des sociétés », contre 7% pour
l’augmentation de la TVA et 1% pour celle
des impôts locaux

une des réponses proposée pour cette
question : « la généralisation de l’impôt sur
le revenu à tous les foyers sachant
qu’actuellement un ménage sur deux
n’en paye pas ».

Dommage qu’une réponse n’ait pas été
formulée de la manière suivante :
« supprimer les exonérations de cotisations
sociales sur les salaires dont bénéficie le
patronat, dans la mesure où elles ont coûté
21,4 milliards d’euros à l’État en 2008 ».


La fonction médiatique et politique des sondages: imposer
une problématique en laissant entendre qu’existe une
« opinion publique » sur une question que seuls les
politiciens professionnels et les journalistes politiques se
posent.
Ainsi l’IFOP a-t-elle demandé aux enquêtés de se prononcer
sur la question suivante : « si un référendum était organisé
par Nicolas Sarkozy pour savoir s’il faut inscrire dans la
Constitution l’interdiction de tout déficit budgétaire en
dehors des périodes de crise économique ? ». Mimant le

scrutin référendaire, le sondage propose alors aux enquêtés
de voter « oui », « non » ou de s’abstenir.
Mais quelle valeur politique (et intellectuelle) peut avoir un
sondage qui exige des enquêtés qu’ils votent pour une
question, forcément abstraite en dehors de toute campagne
référendaire contradictoire, mais dont le contenu s’avère en
outre totalement déconnecté de leur vie quotidienne ? Peuton recueillir autre chose que des réponses imaginaires
lorsqu’on pose à 1024 individus une question qui ne peut
leur apparaître qu’imaginaire ?

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Le jour où Sarkozy a acheté la presse
| sur slate
Jeudi 7 Mai 2009 Le jour où Sarkozy a acheté la presse
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Jeudi 7 Mai 2009
CGT
EGPE
journaux
Le Monde
Mon bilan de deux ans de Sarkozysme
presse
Sarkozy
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Elle ne lasse pas. Pire, elle intoxique. Elle enchaîne les
foyers, colonise les pensées quotidiennes, s'implante dans
les espaces publics, après avoir déjà largement modifié
l'espace social et familial.
 Constat global de ces études : la télévision affaiblit la
capacité d'attention, engendre un état d'hypnose sous
couvert de relaxation, elle se passe de l'activité intelligente,
critique, l'altère même, mettant les neurones au repos.
 Une détente favorable à une imprégnation efficace par les
contenus publicitaires et autres messages de propagande.
 Sans se focaliser sur les contenus, et le monde parallèle
dans lequel emmène la télévision,
 certaines de ces études montrent que chez l'enfant, une
exposition précoce et répétée à la télévision empêche sa
construction psychique. Une question de médium, plus que
de programmes.

Ars industrialis
Ces études qui attaquent la télévision
Publié par lrenard le 1 Mars, 2009 - 11:48

Un état de sommeil éveillé

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En 2001, le journaliste Luc Mariot révélait au public le produit d'une
enquête sur le tube cathodique, autrement dit la télévision, dans le film
«Le tube», de Peter Entell (coproduit notamment par Arte).
The Fordham Experiment, réalisée par le fils de McLuhan.
Lumière réfléchie (cinéma) et lumière directe (écran, télévision) n'ont pas
les mêmes effets sur le corps et l'esprit.
Dans le groupe télévision, le téléspectateur est ni plus ni moins l'écran
sur lequel est projetée la lumière et vit le contenu des programmes avec
une imprégnation émotionnelle plus forte, avec une perte du sentiment
d'extériorité des scènes regardées. Cette lumière directe donne aux
images télévisées le pouvoir d'envahir l'esprit comme dans un rêve, en
neutralisant l'activité critique.
Le neurologue américain Thomas Mulholland, montre, lui, sur la base
d'électroencéphalogrammes (EEG), que la télévision plonge dans un état
de somnolence, de léthargie du cerveau. Du fait de la suspension
d'activité du cerveau, celui-ci est mis, face aux images projetées, dans
un état d'hypnose.

Pour sa part, l'ancien publicitaire Herbert Krugman, va encore plus loin
en comparant la télévision à certaines techniques de lavage de cerveau
employées par les militaires. Il rapporte des expériences en usage
pendant la guerre de Corée (ex. plonger le corps dans l'eau à
température du corps pendant des heures et empêcher la personne de
toucher quoi que ce soit). Selon lui, de telles techniques s'appuient sur
une phase de désensorialisation très semblable à l'état de
désensorialisation causé par la télévision. L'image télévisuelle est en
effet pauvre en données sensorielles, conduisant à faire perdre au
téléspectateur le sentiment de son corps. Dans le cas du lavage de
cerveau, la perte des repères sensoriels par lesquels la personne se
reconnaît elle-même est la phase préparatoire du changement imposé à
son monde mental. Dans le cas de la télévision, les images plongent le
téléspectateur dans un sommeil éveillé, où l'identité se dissout
(notamment la réalité d'un imaginaire personnel et singulier) et auquel
elles fournissent les rêves. Directeur de recherche pour des publicitaires,
Herbert Krugman avait été embauché dans les années 1960 par General
Electric (producteur de tubes cathodiques) pour démentir des thèses qui
auraient pu porter de l'ombre à la télévision, mais il n'a fait que
confirmer à sa manière ce qu'écrivait McLuhan…

En 1964, le philosophe Marshall McLuhan avait
publié «Pour comprendre les médias», expliquant
que la télévision était un vecteur privilégié des
messages publicitaires parce qu'elle était capable
de faire tomber le sentiment d'extériorité des
scènes regardées, comme si elle était une
extension du cerveau. Le message passe, en
colonisant la pensée du téléspectateur parce qu'il
est de même nature que son imaginaire. La
différence étant, bien sûr, que ce n'est plus son
inconscient qui produit les images, mais qu'elles
proviennent d'un univers qu'il ne contrôle pas. Cet
univers est en outre capable de se supplanter à sa
propre activité mentale et dans le même temps
d'uniformiser sa pensée avec celle des autres
téléspectateurs.

Ainsi détendre, faire rire ou faire pleurer, au fil
des émissions, prépare le cerveau à somnoler
dans l'attente aussitôt assouvie d'épisodes qui
se succèdent, tout en éteignant l'activité
critique. Ce qui évoque la bévue de Le Lay au
sujet de la mission de TF1 de préparer au
mieux le cerveau pour les publicitaires et de
leur vendre «du temps de cerveau
disponible».

Des enjeux de santé publique

Et les enfants ? C'est plus récemment que la publicité a ciblé sans
scrupule le cerveau des bébés. Pour certains, cela correspond à une
baisse d'audiencei chez les adolescents, plus attirés par des jeux vidéo
et l'Internet (dont les effets sur l'individu ne sont pas très différents de
ceux de la télévision). Or des études faites sur des tout-petits montrent
le danger de placer de façon répétée un bébé face aux images qui
bougent sur l'écran (1). La plus importante de ces études est celle
publiée en 2007 dans la revue américaine «Pediatrics» par deux
chercheurs de l'université de Washington (Seattle), Dimitri Christakis et
Frederick Zimmerman. Sur un panel de 3300 familles, elle révèle que
l'exposition à la télévision avant 3 ans engendre quelques années plus
tard des troubles de l'attention définis dans la nosographie américaine
comme ceux du «deficit attention disorder» (TDAH. Cf. les troubles du
déficit d'attention avec ou sans hyperactivité stigmatisés notamment
dans les écoles). L'étude confirmait l'hypothèse selon laquelle la
consommationi audiovisuelle précoce engendre une modification de la
synaptogenèse, c'est-à-dire de la formation du cerveau infantile et de
son appareil psychique.

En France, cette étude a inspiré le Collectif interassociatif enfance et
média (Ciem) dans sa lutte contre les chaînes pour bébés. Outre les
effets sur la construction synaptique du cerveau, révélés par l'étude
américaine, le Ciem a mis en avant d'autres conséquences de la
télévision sur la développement de l'enfant. Notamment le fait qu'il
n'acquiert pas l'usage du langage aussi rapidement que lorsque les
paroles lui sont adressées par son entourage et que son cerveau n'est
pas, de plus, sollicité par toutes les expériences motrices et sensorielles
qui font que le psychisme se développe et s'enrichit. Les arguments
sont psychologiques. La télévision cumule un défaut de parole
s'adressant spécifiquement à l'enfant, lui prouvant qu'il est l'objet
d'attention et de soin autant que d'éducation, et un défaut de motricité,
dont les conséquences sont connues de longue date par les
psychologues. Un Piaget ou un Winnicott ont suffisamment montré
combien la motricité est la source des apprentissages de l'enfant. La
formation de l'enfant dépend de la rencontre entre son corps et la
matière, qui sont la trame de son expérience du monde, enrichie et
complexifiée au fil des expériences. Or devant l'écran, l'enfant ne se
déplace pas et ne manipule pas des objets réels, ce qui a tendance à
bloquer la formation de son expérience. Comme le montrait le
journaliste Luc Mariot, les yeux même de l'enfant ne cillent que peu et
le regard est comme figé (cf. «Le tube»). Conclusion : les images
télévisuelles ne stimulent pas la connaissance du bébé, pas plus qu'elles
ne remplacent l'expérience, ses échecs, et la confrontation à l'autre
dans la formation du psychisme de l'enfant.

Considérant donc que ces études étaient suffisamment graves pour
lutter contre les chaînes pour bébés qui tentaient de s'implanter en
France, le Ciem et l'Unaf (Union nationale des Associations familiales)
ont interpellé les pouvoirs publics et démontré au CSA le danger des
chaînes pour bébés. Le CSA a ainsi adopté, le 22 juillet 2008, une
délibération interdisant aux éditeurs français de proposer des
programmes spécifiquement destinés aux enfants de moins de 3 ans.
Ces deux associations poursuivent leur mobilisation, en compagnie
d'Ars Industrialis, qui organisait, le 6 décembre dernier, un débat
international sur la télévision au théâtre de la Colline, à Paris (2). Outre
les analyses du Ciem (sur le combat contre les chaînes pour bébés) et
de l'Unaf (remarquable exposé sur la publicité cachée dans les dessins
animés), l'on a pu écouter le résultat d'études menées par le chercheur
allemand Christian Pfeiffer (sur les résultats scolaires et la
consommation de télévision), le chercheur espagnol Jesus Bermejo
Berros (sur la construction de l'intelligencei et de la personne),
notamment. En fin de journée, Ars Industrialis (3) et le Ciem
rédigeaient une résolution destinée aux pouvoirs publics pour réaffirmer
la nocivité de la télévision sur les jeunes générations et proposer qu'un
débat de société sur les dangers de la télévision soit lancé en 2009.
Avis aux amateurs…



Perte d'attention, agressivité et consommation
télévisuelle
Autre effet non mesuré : les troubles de l'attention
et l'agressivité des enfants soumis à une intense
consommation télévisuelle.
 le collectif français Pas de zéro de conduite. Ce
collectif de psychiatres, psychologues et
psychanalystes, fondé fin 2005 en réaction à des
pratiques de dépistable des troubles de conduite
chez les tout-petits, mettait en relation dans un
colloque fin 2007 le déficit d'attention de certains
enfants et la consommation intensive de télévision
(4).
 Sans oublier la fatigue réelle qui suit la
consommation nocturne de télévision chez les
enfants ?


Plus expérimentalement, le chercheur espagnol Bermejo
Berros (cité plus haut) a mis en avant dans son étude
présentée le 6 décembre dernier la labilité de l'attention
construite par le mode télévisuel et les effets de la
consommation intensive de télévision et celle d'autres
écrans sur la formation de l'attention (il décrit un mode
d'attention horizontal, sans connexions profondes des
expériences).
Le chercheur allemand Christian Pfeiffer: les plus mauvais
résultats scolaires étaient, dans chaque groupe,
directement en relation avec le nombre de téléviseurs et
autres écrans par foyers et le nombre d'heures passées
devant un écran.

problèmes d'échec scolaire, d'inattention et d'agressivité
juvénile soient à mettre en rapport avec cette
consommation de télévision.

Distraire, hypnotiser, gouverner


Revenons aux adultes. Si la télévision est dangereuse pour les enfants, elle l'est aussi pour les adultes,
bien au-delà du conditionnement publicitaire. Divertie ou trompée – que d'erreurs, d'errements, de nonvérités, de fuites au journal télévisé et ailleurs –, la masse sociale se détourne des enjeux du politique et
entre dans le monde de la fiction, une fiction dont la ressemblance avec la réalité sera d'ailleurs un atout
de crédibilité. La télévision est avant tout un remède au mal-être, peu cher et mal connu, qui ressemble
aux drogues… La conversation autour des séries télévisées ou des fictions est associée à un sentiment
d'évasion mais aussi de dégoût de soi. Cet arrière-monde télévisuel est proche d'une toxicomanie. Et
celle-ci se trahit comme pour toute addiction par le dégoût qui s'associe au geste de s'installer devant
son téléviseur et de disposer son esprit à ingurgiter des émissions sans distinction. Créant une illusion de
satisfaction et un monde parallèle, elle agit aussi au détriment de l'implication de chacun dans la réalité
sociale et politique. Au détriment, pour un certain nombre d'entre nous, des liens de famille qui ne
résistent pas à la fascination et au dérivatif fournie par la télévision, qui crée comme un manque
addictif. Mais aussi au détriment, pour une majorité «silencieuse» de leur implication dans des luttes et
des combats de société.
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La télévision nourrit une forme de passivité généralisée, poussant chacun à se retirer chez soi et dans
l'arrière-monde télévisuel, à désinvestir les lieux de débat et de combat, muet et épuisé par le langage
des images. De ce fait, on n'est pas loin des présupposés d'Orwell, selon lesquels les Etats modernes
disposent de pouvoirs bien plus puissants que ceux de l'Inquisition… Disons d'un autre type d'arme, celle
d'influencer le rythme et les contenus de pensée des téléspectateurs. Un pouvoir qui veut se faire
entendre et imposer un discours se doit d'investir la télévision. Enfoncé dans son fauteuil, ayant l'illusion
d'être entouré par une réalité qui est la sienne, le téléspectateur ne descend pas dans la rue à chaque
attaque des libertés, il finit d'ailleurs par lire les journaux comme il regarde la télévision, les images
passent et se succèdent. Sans interruption. Sans pensée entre les spots, les émissions, les images ou
des actualités. Elle fragilise la capacité d'action des individus en désolidarisant les vécus. Grâce à leur
effet d'hypnose, leur effet de distraction, les écrans permettent d'entraîner le citoyen lambda dans la
distraction la plus illusoire, de le détacher des enjeux réels afin de les gouverner plus aisément. Voire de
lancer une propagande médiatique anti-informative, qui hante, on ne peut s'empêcher de le penser, la
mainmise de l'Elysée sur la présidence de France Télévisions ou l'organisation d'un pôle extérieur
audiovisuel français.
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L'ère est au conditionnement social et politique, et la télévision est un outil moderne qui fait les frais des assauts de différents pouvoirs (de
l'industriei et du politique). Pas plus que les autres médias, elle n'est indépendante d'enjeux de contrôle et de régulation des opinions dans nos
sociétés modernes. D'où sans doute la deuxième offensive télévisée du président en deux semaines, avec une récidive le 18 février au 20h ? Ou
serait-ce la jubilation d'un show télévisé ultralumineux dans un décor de théâtre élyséen qui pousse sur cette scène le président ? Il y a fort à
penser que l'utilisation du pouvoir hypnotique de la télévision, pendant le temps du journal télévisé, est idéale pour faire ingurgiter des contrevérités en pleine crise. Paroles, lumière, images qui auront vertu de calmant, tandis le télespectateur digérera paroles et dîner et s'accommodera
d'attendre le 19 mars – date de la prochaine grève générale. Nombreux sont les téléspectateurs fascinés, réconfortés, tandis que les cyniques
démissionnent face à tant de contre-vérités. Encore un show et certains auront presque réellement envie d'obéir, de consentir à ce bien qu'on leur
veut, à cet égard qu'on leur témoigne, et face à tant d'aplomb. Idéal pour faire oublier la grève du 29 mars, le mouvement des universités, la
Guadeloupe (sans doute pour ne pas perturber la digestion). Tout cela est loin, le cachet du journal télévisé avalé, c'est l'heure de la fiction.
«Mettez-vous à l'heure de France Télévisions», signalaient il y a peu les écrans pour habituer au nouveau rythme des chaînes publiques. Le
nouveau slogan de France Télévisions sonne comme l'heure de la mise au pas du téléspectateur. Sans publicité, mais pas sans autres formes de
discours de propagande. Rappelons que la loi audiovisuelle (et donc la suppression de la publicité), au-delà de son intérêt très éventuel pour la
culture, est entachée de différents scandales, puisqu'elle a été imposée avant d'être votée et qu'elle installe le président de la République comme
responsable quasi direct d'un nombre considérable de chaînes et radios. De plus, chacun sait que la publicité se glisse aussi à l'intérieur des
émissions et dessins animés pour enfants, en dehors des fameux «tunnels» de pub, et qu'elle saura mieux encore s'y distiller, plus subliminale.
Enfin, il n'a pas fallu deux mois pour qu'en guise de théâtre, on ait l'Elysée. Quel plus bel exemple de cet usage familier et manipulateur de la
télévision que des allocutions ultralumineuses dans un décor élyséen, sur plusieurs chaînes, face à des journalistes triés sur le volet et bien dociles
?
Louise A. Renard
Notes (1) Le journaliste Luc Mariot avait lui montré dans «Le tube» l'hypersensibilité des enfants au rayonnement lumineux de la télévision.
L'enquête sur un épisode des Pokemon mérite le détour.
(2) Les enregistrements audio et vidéo de la journée du 6 décembre 2008 sont postés sur le site http://www.arsindustrialis.org (rubrique Débats à
la Colline).
(3) Le président d'Ars Industrialis, Bernard Stiegler, avait par ailleurs publié un article, en 2004, sur le phénomène de rythmes collectifs
qu'établissait la télévision sous le titre «Le désir asphyxié, ou comment l'industrie culturelle détruit l'individu».
(4) Cf. «Pas de conduite pour les enfants de 3 ans», appel lancé en janvier 2006, puis les ouvrages collectifs. Le documentaire «Graines de
délinquants» raconte l'histoire de ce combat. Informations sur www.pasde0deconduite.ras.eu.org.
lrenard's blog
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Une vision médiatique unilatérale
On connaît la propension toute libérale des éditocrates [3], et plus largement
des médias dominants, à vitupérer contre la dette de l’État, et plus précisément
contre les dépenses publiques qui en seraient à l’origine et qu’il faudrait
« nécessairement » revoir à la baisse [4].
 Il est pourtant plusieurs manières d’expliquer l’origine de la dette publique et
son augmentation récente. Un effectif pluralisme devrait au moins les
mentionner, sans nécessairement prendre parti pour l’une d’entre elles. On peut
imputer son accroissement actuel aux facilités de crédit accordées aux banques,
d’ailleurs sans aucune garantie quant à l’utilisation de ces fonds, depuis le début
de la crise financière. On peut également en chercher la raison dans les
multiples niches fiscales et autres exonérations de cotisations sociales décidées,
depuis une vingtaine d’années, au nom de la lutte contre le chômage et du
soutien à la croissance [5]. On pourrait encore invoquer la quasi-suppression de
l’impôt sur les successions et de la taxe professionnelle par le gouvernement
actuel, ainsi que la création du « bouclier fiscal » dont bénéficient les plus riches
contribuables.
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Mais, à l’exception de quelques articles comme ceux que nous citons en note,
rares sont ceux qui présentent d’autres diagnostics. La plupart des médias et
des journalistes dominants – suivant sur ce point, comme sur beaucoup
d’autres, le gouvernement et le patronat – préfèrent incriminer les dépenses
publiques, auxquelles on aurait « lâché la bride » depuis une vingtaine
d’années, aboutissant à une situation « intenable » et constituant un « fardeau
pour les générations futures ».
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La vision médiatique la plus répandue repose sur l’oubli – volontaire ou pas, peu importe
– non seulement de la question de l’évolution des recettes (qui paye quoi et combien ?)
mais aussi de la diversité des politiques publiques et donc des dépenses de l’État. En
effet, cette catégorie de « dépenses publiques », maniée de manière machinale comme
désignant une réalité homogène, passe sous silence le fait qu’on agglomère à travers elle
des choses bien différentes : dépenses de santé et crédits militaires, financements en
matière d’éducation et frais de bouche des ministères ou de l’Élysée [6], etc.
Ainsi les chefferies éditoriales peuvent-elles substituer – comme sur la question du « trou
de la sécu » [7] – une discussion purement quantitative sur le « niveau des dépenses
publiques » au débat politique sur la justice fiscale et les priorités de l’action publique,
l’affirmation implacable de « solutions » apparemment évidentes à la confrontation
potentiellement conflictuelle de choix de société.
Ugo Palheta
Notes
[1] Voir la rubrique que notre site leur consacre.
[2] Sur ces questions, voir le livre de Patrick Champagne : Faire l’opinion. Le nouveau jeu
politique, Paris, Minuit, 1990.
[3] Voir la présentation du Jeudi d’Acrimed que nous leur avons consacrée.
[4] Voir par exemple notre analyse d’une émission que France 5 avait consacrée à « la
dette ».
[5] Pour une évaluation du montant de ces exonérations, voir, dans Libération, « Quand
l’État exonère, c’est 140 milliards qu’il perd ».
[6] Voir sur le site Rue89 : « Déplacements privés, sondages, garden-party : l’Élysée
épinglé ».
[7] Lire ici même un extrait du livre de Julien Duval, Le mythe du « trou de la sécu ».
Prises de parti journalistiques
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Le cycle est alors enclenché : un déclin de la presse, en
partie lié à la dégradation du journalisme, décourage un peu
plus les journaux du journalisme. Et les conduit à se
soumettre davantage encore aux recettes concoctées par les
services du marketing : culte de l’article court, des thèmes
« de société », titre criard pour annoncer une broutille,
micro-trottoir, sujet « de proximité ».
Nombre de techniques permettent d’endiguer une baisse de
la diffusion en dopant artificiellement la vente d’un titre.
Coûteuses, elles ont un sens financier quand on peut
monnayer ces nouveaux « lecteurs » auprès d’annonceurs
alléchés par des chiffres d’audience survitaminés. En
bradant le prix des abonnements et en l’assortissant de
cadeaux, on procure à un magazine infatué une illusion
d’existence. Le 25 janvier 2002, l’hebdomadaire Le Point
avertissait : « Nous ne participons pas à la course aux
abonnements, qui s’est emparée depuis des années d’une
partie de la presse magazine, dans une frénésie ou une
débauche de cadeaux à tout-va. » Récemment, Le Point
offrait, avec un abonnement à dix numéros pour 15 euros,
une calculatrice multifonction ou une montre (6)…
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Experts et médias
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Une activité médiatique commerciale, dont le but est de gagner de l’argent, a ses avantages : elle est soumise à
concurrence, et donc cherchera à optimiser ses processus. Elle aura tendance à donner au spectateur ce qu’il
recherche, ce qu’il aime. Finalement un spectacle qui ne plait à personne sera naturellement éliminé, ce qui suit une
certaine logique de sélection.
Elle a aussi de nombreux inconvénients. Une sorte de nivellement par le bas est nécessaire pour optimiser l'intérêt du
maximum de spectateurs : il ne faut gêner personne, n'ennuyer personne. La rationalisation des processus de
production en vue de leur optimisation (en termes d'audience) pousse à leur uniformisation, le plus simple étant de
divertir, et dans une moindre mesure d’informer.
Enfin les productions de contenu orientés vers un but qui est l'expression, l'information, l'éducation, en viennent à être
exclus de la diffusion, sauf si elles parviennent à être suffisamment lisses pour concilier les impératifs d'audiences avec
leurs volontés propres.
On constate également l'efficacité des contenus qui prennent parti des faiblesses des spectateurs : racolage,
sensationnalisme, divertissement, sexe. C'est de la pure manipulation dans un but lucratif.
Enfin, afin de minimiser les risques commerciaux, on privilégiera le court terme au détriment de l’investissement sur la
recherche artistique ou sur l’éducation du spectateur.
L’impact de la publicité sur la qualité des contenus des médias.
Un média financé par la publicité, c’est tout cela mais c’est pire encore. En effet, contrairement à un média simplement
commercial, quand le média est financé par la publicité, le contenu devient monnaie d'échange implicite pour acheter
notre attention, et ceci a un impact sur sa nature.
Quand le spectateur a payé pour un spectacle, on peut se permettre de prendre du temps pour le préparer, le mettre
dans le bain, pour amener un sujet. Même si il n’apprécie pas instantanément, il aura compris avant la fin du spectacle
où l’on voulait en venir et n’en sera que plus satisfait. L’important est qu’il soit satisfait à la fin. Quand le média est
gratuit, le spectateur peut le regarder ou non, il peut quitter le spectacle à tout moment. Il faut donc le captiver
instantanément, et finalement peut importe qu’il soit satisfait à la fin.
Quand le média est payant, le spectateur peut se permettre d’être exigeant. Quand le média est gratuit, il s’en fiche
que ce soit nul.
Enfin, quand le média est payant, on n’a pas de contrainte à priori sur le contenu. Quand le média est gratuit, il faut
s’accommoder de la publicité. Il ne faut pas gêner les annonceurs. Mieux vaut que le spectateur soit dans un état
plutôt réceptif au message publicitaire. Finalement le contenu s’adapte à la publicité pour optimiser encore les gains.
Comme le spectateur est exclu des contributions financières au spectacle, comme il n'est plus client mais fournisseur, il
n'a plus son mot à dire ni d’exigence à avoir sur ce qu’on lui donne et c'est donc lui qui en fait les frais en termes de
qualité. Quand bien même on perfectionnerait l’outil de mesure qu’est l’audimat en y intégrant la qualité perçue des
contenus (et cela suppose que celle-ci améliore la réception du message publicitaire associé, sinon on ne le fera pas), il
est difficile d’imaginer qu’il en soit autrement tant que la finalité restera la même. Finalement peu importe que la
nourriture soit bonne tant que la vache produit du lait.
Bien sûr tout n’est pas si noir. Il nous reste notre liberté, celle de sélectionner la qualité, de ne pas écouter les sirènes
de la publicité. Il reste la liberté des médias, celle de parier sur la qualité et l’investissement, celle de se financer
autrement.
POURCENTAGE DES INSCRITS..PAS DE EN ÄGE
BLOG PAUL JORION
SURTOUT
 Par omission, incompétence, manque de
temps donné aux journalistes et soumission
:

UNE VICTIME = LA VERITE
Comment



la vérité est sacrifiée:
Censure et autocensure
Décrédibiliser celui qui parle
Noyer le message important au milieu de
messages insignifiants.
Quelques exemples:
Crise actuelle
 Conflit israélo-palestinien
 Energies
 Climat
 Terrorisme
 Pollutions chimiques, OGM…

Ne pas regarder les infos à la TV
Ni écouter celles sur les radio
Un survol rapide des titres de journaux
est largement suffisant ( 5 mn/jour).
Eteindre chaque fois qu’on se pose la
question:
Pourquoi je perds mon temps devant une
nullité pareille?

Gain de temps : 5 heures par semaine mini
Utiliser une partie de ce temps libéré pour
S’informer vraiment.
 Se
concentrer sur un nombre limité
 de thèmes de réflexion.
 Les
analyser dans la durée.
 Premier
Objectif :

Avoir des repères pour comprendre et trier
par la suite.

Trouver et noter quelques références
utiles.

Commencer par se renseigner sur les
éléments fondamentaux grâce à :
- dictionnaires,
- encyclopédies, etc…
- sites reconnus, officiels ( pour la base).
- LIVRES
Recherches
internet :
Viser
sur
la qualité
 Avoir
-
peu de sites mais solides:
- indépendance et compétence des
auteurs
- rigueur d’analyse et précision des
données
précision des sources, des liens.
Les meilleurs sites peuvent être austères dans la
mise en forme et pas toujours pédagogiques car ils
sont centrés sur la rigueur du fond.
Comment
trouver ces sites ?
Grâce à la réflexion préalable: Liste de
mots-clés
qui? quoi? où? Comment? Pourquoi? …..
Grâce aux références sur les livres, etc….
Trouver un bon site puis
liens
Exemples:
Contreinfo et blogs Paul Jorion et Loïc Abadie
 Bulle-immo.org
 ASPO France, oléocène, terredebrut, intro…
 Manicore.com et pensee-unique.fr
 Observatoire des Inégalités
 Pénombre, déchiffrages, regards croisés
sur l’économie,

médiapart, réseau voltaire, les mots ont un
sens
Avant
d’aller plus loin:

Eplucher ce que vous avez trouvé

Se faire un résumé personnel de l’essentiel:
(Copier-coller sur Word ou PPT).
 Continuer

:
LIVRES
Maintenant que vous avez des bases solides
sur le sujet, vous pouvez vous aventurer
vers des « informations de seconde main »:
- blogs divers
- médias généralistes
etc

Revenir régulièrement vers les sites
fondamentaux
Rester
vigilant.
Attention à la manipulation
Sources
précises? etc
Ne
pas chercher que
ce que l’on veut trouver.

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