SOBRIÉTÉ

publicité
AERE
18 octobre 2012
Scénarios de sobriété énergétique
et transformation(s) sociétale(s)
présenté par Mathieu Le Dû
Ingénieur stagiaire Virage énergie NPDC
Projet financé par l’ADEME
Partenaires académiques :
TVES
Ceraps
CONTENU
Sobriété énergétique et résilience
Elaboration des scénarios Virage énergie
Face aux enjeux de l’énergie…
Comment créer une société sobre en
énergie et résiliente ?
Comment la rendre désirable ?
Viser la résilience, via la sobriété énergétique
Résilience = capacité à faire face à un choc.
La démarche des scénarios négawatt :
La sobriété : priorité pour assurer la transition énergétique
Il s’agit de choisir de réduire nos besoins par la sobriété, plutôt que de subir.
« Une nouvelle technologie pour enrichir
l’uranium : -90% la consommation »
SOBRIÉTÉ ?
« …stockage…efficacité énergétique… »
SOBRIÉTÉ ?
SOBRIETE
Dépasser les solutions techniques de l’efficacité énergétique
Chercher à diminuer les besoins énergétiques.
Lier la technique à la pratique par des changements de modes de vie et de
comportements (exemples : bus VS voiture, maison BBC VS maison
classique, etc.)
Adopter une nouvelle représentation des valeurs
L’émergence du partage « paradoxale » face aux enjeux énergétiques et
sociétaux (covoiturage, auto partage, habitat partagé,…)
? Valeurs, confiance, libertés personnelles, sobriété choisie, subie…
Intégrer la sobriété énergétique à notre modèle de société
La sobriété, une philosophie qui remet en question notre modèle de
société :
-
modèle de la croissance
notre rapport à l’abondance matérielle
notre rapport à la technique
notre rapport à la nature
notre rapport au temps et au travail
…
Sobriété énergétique et résilience : définitions
Elaboration des scénarios
1. Objectifs
2. Cadrage préliminaire : 80 actions de sobriété
2. Sélection collective : 12 actions de sobriété
Objectifs des scénarios
1. Propositions d’actions concrètes de sobriété et de politiques
publiques
2. Quantification des économies d’énergie (ou de GES) induites par des
actions concrètes et évaluation de la résilience
3. Etude de la mise en application : quels leviers ?
-législation
-sensibilisation
-technologies
Scénarios envisagés
Distinguer la temporalité
Sobriété définitive?
Inéluctable => résilience
Scénario 1 :
Sobriété « volontariste »
Sobriété provisoire?
Accident, approvisionnement, défaut
générique => Réponse à une crise soudaine
Scénario 2 :
Sobriété « post-crise »
Quantifier les économies d’énergie (ou GES) et l’impact sur la
résilience
Indicateurs usuels
Energie
Potentiel négawatt (kWh,
Joule), Consommation,
Production
Emissions
GES, CO2
Prix
PIB, Coût de l’énergie, Prix du
baril
Intensité
énergétique
Energie/PIB
Indicateurs sur l’action
énergétique
Dépendance ?
Résilience ?
Impact temporel ?
Sobriété énergétique et résilience : définitions
Elaboration des scénarios
1. Objectifs
2. Cadrage préliminaire : 80 actions de sobriété
3. Sélection collective : 12 actions de sobriété
Propositions d’actions concrètes : les 6 axes stratégiques
Ebriété énergétique
Abondance
matérielle
Centralisation
Propriété
Omniprésence du
travail salarié
comme vecteur
d’émancipation
Culte de la vitesse
Vision
anthropocentrée et
artificialité
Sobriété énergétique & Résilience
Suffisance
matérielle
Décentralisation
Service partagé
Activités gratuites
propices à la
réalisation de soi
Mobilité économe
Transversalité
Nature-Culture
Axe 1 : De l’abondance matérielle à la suffisance matérielle
1.


Inciter à la moindre consommation et à une consommation moins
carbonée
Limiter les consommations des supports de la publicité
Limiter le rôle incitatif de la publicité
Constats :
Un panneau rétroéclairé consomme
l’équivalent de la consommation électrique
annuelle de trois familles de quatre personnes.
Editions publicitaires papier = 1,5 millions de
tonnes de papier, soit un tiers du papier
consommé chaque année.
Axe 1 : De l’abondance matérielle à la suffisance matérielle
2. Réduire la consommation de biens matériels « jetables »
 Restreindre la quantité d’emballage générée
 Réinstaurer l’usage de la consigne pour réemploi
 Instaurer la consigne pour recyclage
Constats :
Les emballages représentent de 2% à 33% du contenu carbone des produits
La part des emballages dans le contenu carbone du panier moyen est de 8%.
La part est de 30% pour les produits liquides et laitiers.
(ADEME, 2012)
Axe 1 : De l’abondance matérielle à la suffisance matérielle
3. Réduire la consommation de biens matériels « durables» :
Ameublement, automobile, textiles, équipements électriques et électroniques
(EEE) et technologies de l’information et des communications (TIC)
Constats :
Equipements électriques et électroniques = 15% de la consommation des ménages
En Europe, chaque ménage possède entre 20 et 30 appareils de ce type. (AIE,
2009)
Le taux de possession matérielle est en constante augmentation : ordinateurs,
téléphones portables, etc. (Crédoc, 2011)
Axe 1 : De l’abondance matérielle à la suffisance matérielle
[LEVIERS] Instaurer une économie de la fonctionnalité, de la
réparation et du recyclage
 Limiter le gaspillage de matières premières par l’économie de la
fonctionnalité et de la réparation
 Réduire la quantité de déchets incinérés et enfouis
 Valoriser les déchets par le recyclage et la production d’énergie
Constats :
Seuls 44% des appareils qui tombent en panne sont réparés.
Pour les appareils hors garantie, seuls 20% des interventions conduisent à la
réparation. (ADEME, 2012)
Pour les appareils d’équipements ménagers, dans 40% à 50% des cas, le
remplacement s’effectue alors que le matériel est en état de fonctionner ou
réparable. (GIFAM, 2011)
Axe 1 : De l’abondance matérielle à la suffisance matérielle
[LEVIERS ] Instruments de régulation de la consommation
 Informer les consommateurs par l’étiquetage énergétique
 Contraindre et stimuler par une taxation de la consommation
 Assurer la répartition et organiser la restriction des consommations par
l’instauration d’une carte carbone et/ou énergie
Informer
Taxer
Repartir et restreindre
Axe 2 : De la centralisation à la décentralisation
1.
Décentraliser l’approvisionnement alimentaire en
généralisant les circuits courts de proximité : AMAP, vente
directe à la ferme, vente en tournée, au domicile ou avec point relais
de livraison, restauration hors domicile.
Axe 2 : De la centralisation à la décentralisation
2. Décentraliser les modes de productions d’énergie
 Multiplier les modes de production d’énergie locale et décentralisée
 Multiplier les systèmes collectifs d’approvisionnement énergétique
Axe 2 : De la centralisation à la décentralisation
3. Déconcentrer les villes et renforcer l’autonomie des territoires
 Décentraliser les villes par le maillage de transport collectif et la mixité
fonctionnelle
 Construire des villes denses multifonctionnelles de courtes distances
Constats :
Les trois quart de la population
vivent en ville. La dernière décennie
est marquée par une forte
urbanisation et un étalement urbain
(INSEE).
Constats :
Les distances parcourues pour le
travail s’allongent. En 1999, 48% des
déplacements domicile-travail faisaient
moins de 5 km. Début 2005, le taux
est de 40%. Actuellement, 12% des
trajets font plus de 30 km contre 8%
en 1999.
(INSEE)
Axe 2 : De la centralisation à la décentralisation
[LEVIERS]
Multiplier les zones de travail de proximité manufacturières,
agricoles et de service
Instaurer une monnaie locale pour développer l’économie
locale
Axe 3 : De la propriété au service partagé
1. Mettre à disposition des espaces de production alimentaire par
l’essaimage de jardins partagés
2. Développer des structures d’approvisionnement alimentaire
collectifs : achats, échanges et cuisine collective
 Généraliser les achats groupés
 Favoriser l’échange de service alimentaire
 Mettre en place des cantines de quartier
Axe 3 : De la propriété au service partagé
3. Optimiser le rapport entre le nombre de personnes logées et le
nombre de logements
 Multiplier les habitats partagés et le cohabitât
 Créer des structures qui garantissent les locations ou les échanges de
logements
 Utiliser des bureaux vacants
 Limiter le nombre de résidences secondaires
Constats
En 2007, les bâtiments résidentiels et tertiaires ont consommé 67,6 Mtep
(consommation corrigée des effets du climat), soit 44 % de l’énergie finale
consommée en France. Cette consommation est en hausse de 42% depuis 1970.
(SOeS, 2012)
Axe 3 : De la propriété au service partagé
4. Diviser les consommations par la mobilité partagée
 Covoiturage
 Auto partage
Du siège possédé au siège loué
Constats
Secteur des transports = 34% des émissions de CO2 (dont 95% pour le transport
routier), soit une augmentation de 9% entre 1990 et 2010
Secteur des transports = 71% de la consommation finale totale de pétrole (46,3
Mtep), soit une augmentation de 96% depuis 1973, 20% depuis 1990.
Transport routier = 80% de la consommation d’énergie du secteur des transports
(CITEPA, 2012)
Axe 4 : De l’omniprésence du travail salarié comme vecteur
d’émancipation à valorisation des activités gratuites propices à
la réalisation de soi
1. Vers une mobilité du travail moins énergivore
 Relocaliser pour diminuer les distances
 télétravail
 coworking
2. Incitations à l’autoconstruction et à l’autoréhabilitation par
des structures institutionnelles
3. Autres impacts de l’usage du temps : cuisine, production pour
l’autosuffisance alimentaire, réparation, échange, …
Axe 5 : Du culte de la vitesse à la mobilité économe
1. Mobilité de personnes
 Approche par le concept de vitesse généralisée
 Part du Transport collectif augmentée
 Modes doux
 Sobriété et technique : optimisation des performances et juste
dimensionnement
 Concevoir des habitats de la mobilité sobre en limitant l’usage des
ascenseurs
 Développer le tourisme local pour réduire les distances des
déplacements liés aux loisirs
Constats
La vitesse généralisée, qui inclut le prix du déplacement et le temps consacré pour
payer le déplacement, possède une borne supérieure de nature socio-économique
indépendante de la vitesse mécanique. (Illitch, 1973) (Vaillant, 2012)
Axe 5 : Du culte de la vitesse à la mobilité économe
2. Mobilité de marchandises
 Augmenter la part des déplacements utilisant des solutions techniques
alternatives
Axe 5 : Du culte de la vitesse à la mobilité économe
3. Mobilité de l’information
 Développer des infrastructures des technologies de l’information qui
facilitent la réutilisation, le recyclage et les services économes
 Sobriété et technique : concevoir des équipements adaptés à la
pratique
 Réduire la consommation énergétique des serveurs de données par
une réduction de la quantité de données personnelles stockées
 Promouvoir les énergies renouvelables et la récupération de chaleur
dans les systèmes énergétiques des serveurs de données
Axe 6 : De la vision anthropocentrée à la transversalité natureculture
1. Encourager à une alimentation biologique, locale et de saison
 Diminuer le régime carné
 Augmenter la consommation de nourriture de saison
 Augmenter la consommation de produits non transformés
 Augmenter la part du maraichage et de l’agriculture paysanne locale
biologique
 Limiter l’usage des engrais et des pesticides
Axe 6 : De la vision anthropocentrée à la transversalité natureculture
2. Développer massivement les énergies de flux par la promotion
des énergies renouvelables
Constats
En 2010, la
production primaire
de l’ensemble des
énergies
renouvelables
(électriques
et thermiques)
s’élève à 22,7 Mtep,
soit 16,4 % de la
production nationale
énergétique.
Axe 6 : De la vision anthropocentrée à la transversalité natureculture
3. Mettre la nature dans l’aménagement du territoire et des villes
 Réduire la place accordée à l’automobile
 Freiner l’étalement urbain et envisager d’autres usages des espaces
libérées
 Réduire les consommations de l’éclairage publique
 Mettre en place des ouvrages « doux » de type lagunage
 Proposer un nouvel usage des tronçons routiers supprimés
 Augmenter le nombre d’écoquartier
Axe 6 : De la vision anthropocentrée à la transversalité natureculture
4. Utiliser l’énergie pour satisfaire les besoins
 Besoins énergétiques et confort : réviser à la baisse les températures
de confort et selon les usages, circonscrire les besoins en climatisation
artificielle
 Instaurer un rationnement énergétique
 Anticiper les crises énergétiques en évaluant la quantité d’énergie
minimale au fonctionnement d’une société
 Distinguer la sobriété de la précarité énergétique
 Limiter les effets rebonds liés aux technologies vertes en instaurant
des pratiques sobres en lien avec l’efficacité énergétique
Sobriété énergétique et résilience : définitions
Elaboration des scénarios
1. Objectifs
2. Cadrage préliminaire : 80 actions de sobriété
3. Sélection collective : 12 actions de sobriété
LES 12 ACTIONS DE SOBRIETE SELECTIONNEES
Alimentation
Diminution du régime carné
Augmentation de la part du maraichage et de l’agriculture paysanne locale biologique
Augmentation de la consommation de nourriture de saison
Mobilité
Transfert des loisirs énergivores aux loisirs sobres
Augmentation la part des déplacements effectués par des modes doux (report modal)
Augmentation la part des déplacements effectués en transport en commun (report modal)
Consommation/Production
Réduction de la consommation des biens matériels « durables » : ameublement,
automobile, textiles, équipements électriques et électroniques (EEE) et technologies de
l’information et des communications (TIC)
Réduction des incitations à la consommation par une restriction de la place de publicité dans
l’espace public
Réduction de la consommation de biens matériels « jetables » par une diminution des quantités
de suremballages générées
Habitat et aménagement du territoire
Réduction de la place accordée à l’automobile
Utilisation d’un éclairage économe en énergie et limitation des zones éclairées
Usage de l’énergie : instaurer des pratiques sobres en lien avec l’efficacité énergétique
LES 12 ACTIONS DE SOBRIETE SELECTIONNEES
Travaux en cours
• Identifier les variables et les indicateurs (données requises pour
quantification)
• Identifier les données et travaux existants pour quantifier
• Explorer les futurs possibles : choix des hypothèses (validation collective)
• Construire les micro-scénarios (approche sectorielle)
• Construire les scénarios globaux et vérifier leur cohérence
Merci de votre attention
Téléchargement