Will GDP growth increase happiness in developing countries?

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2012-2013
Economie comportementale
Behavioral economics
Claudia Senik
Université Paris-Sorbonne
et Paris School of Economics
[email protected]
http://www.parisschoolofeconomics.eu/fr/senik-claudia/
Humans and Econs (Thaler and Sustein)
•
Homo oeconomicus: capable d’opérer des choix rationnels, préférences cohérentes
grande capacité cognitive et calculatoire, prévisions non biaisées
  choix optimaux reflètent préférences
•
Humains: ont du mal à faire du calcul mental, oublient les anniversaires, ne peuvent se
retenir de prendre un dessert à la fin du repas…
 20% des Américains sont considérés comme obèses, 60 en sur-poids
 Risques cardiaques, diabète, espérance de vie réduite …
 Choix rationnel de tous ces Américains?
•
Même raisonnement pour les comportements à risque
 Consommation d’alcool, drogues, cigarettes
 Difficultés de self-control, recours à des tiers pour essayer d’arrêter
Préambule. Le modèle du choix individuel
en situation certaine pour un homo
oeconomicus
•
Principes: cohérence des choix, maximisation de l’utilité
•
Choix en univers certain: l’individu prend ses décisions en connaissant parfaitement les
caractéristiques des options possibles, des produits, etc. Il choisit en fonction de ses
préférences qui sont données et stables.
•
Modèle de maximisation de l’utilité: les préférences des agents sont supposées respecter un
certain nombre de propriétés (axiomes):
 Complétude des préférences (des classements): l’individu peut classer les biens selon la
satisfaction qu’ils lui procurent. Ce classement a une cohérence interne.
 Ordre complet sur les préférences (X>Y, Y>X ou X≈Y) et transitivité: X est préférée à Y, et si Y est
préférée à Z, alors X est préférée à Z.
 « Le plus le mieux » (non saturation)
  Fonction d’utilité (relation entre options et classement) mesurable, numérique
Les hypothèses de la théorie (économique)
classique de la décision
•
1. Numéraire unique
 Choix entre différentes options (entre objets de nature différente)
 On convertit l’utilité offerte par chaque option en un même numéraire (utilité) pour
pouvoir les comparer
•
2. Croyances précises
 sur les probabilités associées à chaque événement. Les choix devraient refléter ces
croyances => moindre valeur pour des événements moins probables.
•
3. Intégration des résultats
 Évaluation des options par le niveau de richesse final total (stock + flux) que l’on obtient
en choisissant telle option ou telle séquence d’options (peu importe l’ordre).
•
4. Planning inter-temporel
 Choix des options en fonction de leur utilité espérée inter-temporelle: somme des utilités
futures (escomptées)
Les hypothèses de la théorie classique
(économique) de la décision - suite
•
5. Bygones are bygones:
 indépendance des choix par rapport aux alternatives non pertinentes
(notamment passées)
•
L’homme bi-dimensionnel. 2 paramètres fondamentaux :
 attitude vis-à-vis du risque
 Préférence pour le présent (impatience)
 Ces deux paramètres sont supposés être indépendants entre eux
Management avec homo oeconomicus
• Si l’individu est rationnel et optimisateur, il suffit de lui donner les
bonnes incitations monétaires (prix, salaires, primes) pour orienter
son comportement.
• On crée une structure d’incitations et on compte sur lui pour
calculer au mieux le choix qui correspondra au mieux à ses
intérêts.
 Bonus, intéressement, sanctions monétaires, etc.
• Mais en fait les individus ne se comportent pas toujours comme
des homo oeconomicus
Humans versus Econs (Thaler and Sustein)
•
Homo oeconomicus: capable d’opérer des choix rationnels, préférences cohérentes
grande capacité cognitive et calculatoire, prévisions non biaisées
  choix optimaux reflètent préférences
•
Humains: ont du mal à faire du calcul mental, oublient les anniversaires, ne peuvent se
retenir de prendre un dessert à la fin du repas…
 20% des Américains sont considérés comme obèses, 60% en sur-poids
 Sur le milliard d’adultes dans le monde, 300 000 souffrent de surcharge pondérale
 Variations régionales: 5% au Japon et Chine
 Pourcentage d’obèses multiplié par 3 depuis 1980 (OMS)
 Risques cardiaques, diabète, espérance de vie réduite …
 Choix rationnel de tous ces Américains?
Humains versus econs
• Comportements à risque = choix rationnel?
 Consommation d’alcool, drogues, cigarettes
 500 000 décès prématurés par an
 Choix rationnel?
 Difficultés de self-control, recours à des tiers pour essayer d’arrêter
Sciences des choix
• Économie standard
• Psychologie
• Sociologie
•  Économie comportementale
• Développement depuis 40 ans.
Economie comportementale. Introduction
•
Apport de la psychologie à l’analyse des comportements et des décisions individuels
 limitations et biais cognitifs
 recours à procédures simplifiées  erreurs systématiques
 Rationalité limitée
 Différence entre rationalité substantielle et rationalité procédurale (Herbert Simon
1955)
 difficultés des décisions inter-temporelles et en situation d’incertitude
 importance des effets de cadrage (prospect theory)
 Behavioral decision research (Edwards, 1961)
 Hypothèses différentes de la rationalité classique
 Conséquences sur les comportements de choix
 Conséquences sur les politiques de management à suivre
Economie et psychologie
• Daniel Kahneman et Vernon Smith: prix Nobel d’économie en 2002
 Daniel Kahneman:
 Professeur de psychologie à l’université de Princeton, USA
 A introduit en sciences économiques les acquis de la recherche en
psychologie, en particulier concernant les jugements et les décisions en
incertitude.
 Vernon Smith:
 professeur d’économie à l’université George Mason, USA.
 a fait de l’expérience en laboratoire un instrument d’analyse
économique empirique, en particulier dans l’étude de différentes
structures de marché.
Economie expérimentale
• Paul Samuelson (l’Economique, 1985)
 “Nous ne pouvons pas nous livrer, comme le chimiste ou le
biologiste, à des expériences contrôlées, mais à l’instar de
l’astronome, nous devons nous contenter essentiellement
d’observer”.
• 20 ans après:
 l’économie expérimentale est entrée dans l’orthodoxie de
l’économie.
 Expériences contrôlées (controlled experiments):
 expériences en laboratoire (lab experiments)
 expériences de terrain (field experiments)
Expériences contrôlées
• Groupe de traitement/ groupe de contrôle
 Cf méthode de test des médicaments avec placebo
 Permet de mesurer l’efficacité des politiques publiques en raisonnant
“toutes choses égales par ailleurs”
 JPAL
 Permet de faire varier les facteurs dont on veut identifier les effets de
manière à établir des relations de causalité
• À ceci près que les joueurs importent dans l’expérience leur
histoire particulière…
 non-neutralité de la procédure de répartition des sujets dans le
groupe de contrôle et de traitement (cf. Gani Aldashev)
Expériences en laboratoire
• Les sujets (participants) sont isolés les uns des autres et
interagissent via réseau informatique. On les soumet à un
traitement, on les fait jouer à un jeu, répondre à des
questionnaires, etc. et on observe leurs réactions.
• Puis on analyse les résultats obtenus à l’aide des techniques
statistiques: économétrie.
• Etablir des relations robustes du point de vue statistique.
Expériences de laboratoire contrôlées:
méthode
• Protocole expérimental: ensemble de procédures incluant les
instructions, les incitations pour les sujets, la catégorie de sujets
visée, les règles du jeu, etc.
• Un traitement est une version particulière du protocole.
• Les sujets: le plus souvent des étudiants, parfois des enfants, des
tribus ou groupes ethniques dans PVD (anthropologie et
économie), autres catégories (sportifs, joueurs d’échecs, parieurs
de courses équestres), et même animaux (rats, pigeons,
perroquets).
Expériences de laboratoire: méthode
• Incitations monétaires
 Motivation et implication des sujets dans l’expérience, dans les tâches
demandées, dans le jeu proposé.
• Manipulation
 interdite en économie… pas en psychologie
 Réputation et crédibilité des expérimentateurs
• Consensus:
 Replicabilité de l’expérience, anonymat des sujets, rémunération,
éthique (transparence)
• Validité externe?
Neuro-économie
• Neuro-économie (Bourgeois-Gironde, 2008)
 Scanners et IRM (imagerie à résonnance magnétique) du cerveau,
permettant de visualiser quelles sont les zones activées au moment
des décisions économiques
 Sacha Bourgeois-Gironde
 Dan Ariely
 Camerer et al. (2005)
Bibliographie
•
Eber N. et Willinger M. (2005). L’économie expérimentale, La Découverte.
•
Kahneman D. and Tversky A. (2000). Choices, Values and Frames, Cambridge University Press.
•
Ariely D. (2010). The Upside of Irrationality. Harper Perennial.
•
Ariely D. (2008). C’est (vraiment?) moi qui décide. Flammarion.
•
Camerer C., Loewenstein G. and Rabin M. (2003). Advances in Behavioral Economics. Russel Sage
Foundation.
•
Brocas I. and Carillo J. (2004). The Psychology of Economic Decisions. Oxford University Press. Volume
1: Rationality and Well-Being, Volume 2: Reasons and Choices.
•
Thaler R. and Sustein C. (2009). Nudge. La méthode douce pour inspirer la bonne decision. Vuibert,
Pocket.
•
Gironde S. (2008). La Neuroéconomie. Comment le cerveau gère mes intérêts. Plon.
•
le site de Dan Ariely (http://danariely.com/videos/ et http://danariely.com/apps-tools/)
•
le site de Russel James (http://fr.slideshare.net/rnja8c/tag/behavioral-economics)
•
le site de Richard Thaler et http://nudges.org/
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