Notions / Concepts / Prises de vues
1. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) / Emile (1762) :
« La conscience ne se trompe jamais pourvu qu’on l’interroge ».
La morale procède d’une voix intérieure, le plus souvent étouffée par les passions.
« L’enfant qui lit ne pense pas, il ne fait que lire ; il ne s’instruit pas, il apprend des mots.
Rendez votre élève attentif aux phénomènes de la nature, bientôt vous le rendrez curieux ;
mais, pour nourrir sa curiosité, ne vous pressez jamais de la satisfaire ; mettez les
questions à sa portée, et laissez lui les résoudre. Qu’il ne sache rien parce que vous le lui
avez dit, mais parce qu’il l’a compris lui-même ; qu’il n’apprenne pas la science, qu’il
l’invente. »
Dans toute relation éducative traditionnelle, il existe un lien indissociable entre la
transmission et la soumission, source d’oppression sociale et de dénaturation.
Pour éviter la soumission, il faut donc supprimer la transmission, c’est-à-dire les maîtres, au
profit d’une forme d’autoproduction du savoir, coupée de tout héritage, de tout legs
historique.
L’éthique rousseauiste est une éthique de l’authenticité, narcissique et relativiste, qui refuse
le consensus moral de la société et qui recherche l’expression du moi profond.
Quel que soit l’objet de son désir, le sujet revendique le droit d’être lui-même.
L'éducation selon Rousseau versus Kant.
Au nom de l’authenticité et de la liberté, faudrait-il renoncer à
transmettre les connaissances et les règles de la vie en société ?