Rémission et/ou intervalle libre

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Sémiologie psychiatrique
DCEM1
23/09 : Examen clinique psychiatrique de l’adulte, A. Kaladjian
30/09 : Examen clinique psychiatrique de l’enfant et de
l’adolescent, J. Eutrope
14/10 : Troubles délirants, C Bera-Potelle
04/11 : Troubles des fonctions intellectuelles, E.Tran
22/11 : Troubles anxieux, Troubles de l'humeur, A. Kaladjian
28/11 : Troubles de la personnalité, A. Kaladjian
14/12 : Troubles du comportement et des conduites, A. Kaladjian
A. Kaladjian
Psychiatrie, Faculté de Médecine de Reims, 2011
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Sémiologie des Troubles Anxieux
I – Généralités sur les troubles anxieux
II – Sémiologie
A. Kaladjian
Psychiatrie, Faculté de Médecine de Reims, 2011
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I. Généralités
Psychiatrie, Faculté de Médecine de Reims, 2011
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Anxiété
– État de peur sans objet
Synonyme ~ angoisse
Symptômes : manifestations multiples
(psychiques, physiques, comportementales
et psychosensorielles)
– Aiguë ou durable
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Anxiété
 Stress:
– ensemble des manifestations d’adaptation locale ou
générale de l’organisme vis-à-vis d’une situation
délétère (psychique ou physique).
•
•
•
•
Phase initiale: réaction d’alarme
phase de résistance
phase d’épuisement
Conséquences de l’adaptation ou de l’épuisement
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Anxiété et Stress
• Demande (réelle ou perçue) trop importante par
rapport à la capacité de réponse d’un individu
-> Perte de capacité d’adaptation
L’anxiété pourrait être considérée comme l’impact
émotionnel ou la dimension cognitive du stress.
• Les stresseurs: condition ou événement dans
l’environnement qui agresse l’individu:
– Soucis quotidiens
– Difficultés domestiques, conjugales,
professionnelles
– Problèmes de santé, deuils
– Mais aussi événement joyeux (loto, mariage,
naissance, déménagement, …)
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Anxiété
• N’est pas synonyme de « maladie » ou « trouble »
-> anxiété normale
• N’est pas spécifique des maladies en psychiatrie
• Est transnosographique dans les maladies observées
en psychiatrie
-> fréquence importante dans les:
• Dépressions
• Troubles délirants (schizophrénie, délires
chroniques
• Troubles anxieux
• Etc ….
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Troubles anxieux
L’expression troubles anxieux est athéorique
• Désignent actuellement des
– troubles durables
– d’expression physique ou psychique,
– n’ayant pas de cause organique lésionnelle
– étant reconnus comme pathologiques par le sujet
– et n’affectant pas sévèrement le sens de soi et de
la réalité ( psychoses)
-> approche descriptive
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Les troubles anxieux: diagnostic différentiel
• Psychoses:
le sens de soi et de la réalité sont
fortement altérés. Pas de conscience des troubles.
• Troubles
de
la
personnalité:
anomalies
permanentes de la relation au monde et aux autres se
manifestant dans la perception que le sujet en a, ainsi
que dans ses réactions affectives ou comportementales.
Comme dans les névroses les troubles sont durables,
mais ils sont égosyntoniques (c’est-à-dire qu’ils
s’inscrivent dans le mode de fonctionnement habituel du
sujet)
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Les troubles anxieux
• Classification en psychiatrie adulte (DSM-IV)
–
–
–
–
–
–
Attaque de panique et Trouble panique
L’anxiété généralisée
Les phobies
Les Troubles Obsessionnels Compulsifs
Les états de stress aigu
Les états de stress post-traumatique
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II. Sémiologie
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Attaque de panique
• L'attaque de panique ou crise d'angoisse aiguë, est une peur
intense et soudaine survenant de façon brusque, inopinée,
imprévisible. L'angoisse, d'une durée bien délimitée, est
d'emblée maximum ou atteint son acmé en moins de 10 minutes.
Elle se manifeste par :
• Des manifestations psychiques : de peur intense s'accompagnant
d'une désorganisation des processus de pensée, de crainte de
mourir, de devenir fou, d'avoir un malaise, de réaliser un acte
incontrôlé ou une sensation de catastrophe imminente.
• Des manifestations psychosensorielles : un sentiment de
dépersonnalisation et/ou de déréalisation. Impression de
modification de l'intensité lumineuse ou auditive. Paresthésies.
Impression d'évanouissement, sensation d'instabilité.
• Des manifestations somatiques :
- cardio-vasculaires : tachycardie, palpitations, douleurs
précordiales.
- respiratoires : dyspnée, oppression thoracique, striction
laryngée, sensation d'étouffement.
- digestives : spasmes digestifs, nausées, vomissements,
diarrhée.
- autres : sueurs, pâleur, vertiges, bouffées vasomotrices,
tremblements, brouillard visuel, pollakiurie.
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Trouble panique
Défini par la récurrence des attaques de panique
La récidive entraîne l’apparition de deux phénomènes :
1) l’anxiété anticipatoire : appréhension après une
attaque de voir survenir une nouvelle crise.
2) Agoraphobie : peur d’être envahi par une attaque de
panique et de ne pouvoir être secouru.
Impossibilité de traverser certaines rues ou places, ou
possibilité de le faire avec une crainte liée à l’anxiété
Terme étendu à la peur des foules et des lieux publics:
ponts et tunnels, ascenseurs, grands magasins, endroits clos,
avion, métro, automobile, hauteurs, foule ou espaces vides.
Sur les études longitudinales (sur 10 ans) chez des
patients âgés de 20 à 30 ans, 13% des paniqueurs
développent une agoraphobie.
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L’anxiété généralisée
• L'anxiété généralisée est définie par l'existence d'un
fond permanent d'anxiété ou soucis excessifs
survenant la plupart du temps et pendant au moins 6
mois, concernant un certain nombre d’événements ou
d’activité (travail, scolaire, …).
• Difficulté à contrôler cette préoccupation
• Pour porter le diagnostic, au moins 3 des 6 signes
suivants doivent être présents durant les 6 derniers
mois :
– Agitation
– Fatigabilité
– Difficultés de concentration
– Irritabilité
– Tension musculaire
– Perturbation du sommeil
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Les phobies
• La phobie est une angoisse déclenchée par
l'exposition à un objet ou une situation redoutés
• Conduisant souvent à un comportement d'évitement
de ceux-ci.
• Elle apparaît à chaque exposition à l'objet phobogène
et s'apaise en l'absence de celui-ci.
• Elle apparaît totalement disproportionnée avec le
danger réel encouru.
• Le sujet reconnaît le caractère absurde de sa crainte
• Handicap fonctionnel minime
• Apparaît souvent dans l’enfance
– stable au cours de l’existence
– aggravation possible à l’âge adulte sous l’influence de divers
facteurs (attaque de panique, traumatismes, évènements de
vie, maladie…)
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Les phobies spécifiques
L'angoisse se fixe sur un objet « phobogène » :
animal, environnement naturel (orages, eau)
ou encore objet potentiellement dangereux
(aiguilles, couteaux). Le stimulus phobogène
conduit à des comportements d'évitements
plus ou moins invalidants.
– Aussi nombreuses que d’objets
• Zoophobie (animaux)
• Nosophobie (maladie)
• Arachnophobie (araignées)
• Éreutophobie (rougir en public)
• Acrophobie (lieux élévés)
• Aichmophobie (objets pointus)
•…
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La phobie sociale
Peur persistante et intense de situations sociales
durant lesquelles le sujet est en contact avec des
gens non familiers, ou bien peut être exposé à
l’observation attentive d’autrui:
- Réunions, écrire, téléphoner, manger en public,
s’affirmer face à un interlocuteur
La peur de s’exprimer en public est toujours présente
mais pas suffisante pour poser le diagnostic (car très
fréquent en population générale)
Le patient explique souvent qu’il a peur de rougir, de
trembler, de bafouiller ou simplement que l’on
remarque son embarras.
Conséquences fonctionnelles handicapantes +++
(contrairement au trac ou à la timidité)
Évolution fréquente vers l’alcoolisme et la dépression,
souvent révélatrice du trouble
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Trouble obsessionnel compulsif
• Les obsessions sont des représentations mentales
s’imposant au sujet de façon répétitive. Elles sont
générées par son fonctionnement mental, mais ne
sont pas en accord avec ses convictions et sont à
l’origine d’angoisse contre laquelle le sujet lutte par
des actes (rituels) ou des pensées compulsives
• Obsessions idéatives : pensées désagréables
envahissant le champ conscient du sujet (idées
grossières, sacrilèges, neutres)
• Obsessions phobiques : peur obsédante de la maladie
ou de la saleté, crainte de la contamination, en
dehors de la présence d’un risque réel et en dehors
de la présence de situations déclenchantes
• Phobies d’impulsion ou obsessions d’impulsion : peur
obsédante de réaliser un acte incongru ou
irrévérencieux
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les compulsions et les rituels
• Les compulsions sont des pensées ou des actions
répétitives que le sujet s’impose dans le but de
diminuer l’angoisse provoquée par les pensées
obsédantes. Elles peuvent avoir un caractère
absurde.
• Il peut s’agir de tâches mentales (arithmomanie =
calculs mentaux à accomplir de manière répétitive,
ruminations)
ou
comportementales
(lavage,
vérifications) à accomplir. Elles apaisent très
temporairement le sujet qui éprouve bientôt un
doute quant à leur caractère salutaire et se sent
contraint de remettre en œuvre ses compulsions.
• On appelle rituels l’ensemble des comportements
répétitifs ou de façon plus restrictive ceux qui
n’ont pas de rapport logique avec les obsessions
(rituels d’habillage ou de rangement par exemple)
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Caractéristiques des obsessions et des compulsions
• Le sujet souffre de leur aspect contraignant
• Leur réalisation peut nécessiter une durée très
importante (plusieurs heures) au détriment des
autres activités du patient
• Il a conscience qu’elles sont pathologiques
• Il ne peut s’empêcher de réaliser les compulsions
sous peine de ressentir une angoisse importante
et ne peut chasser les pensées obsédantes de son
esprit
• Thèmes : religieux (sacrilège, blasphème, péché,
expiation),
santé
(contamination,
hygiène),
dangers physiques (couteaux, feu), ordre
(rangement, collection), etc.
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TROUBLES DE L’HUMEUR
• Définition de l’humeur
• Reconnaître une dépression
• Reconnaître un accès maniaque
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Humeur
Disposition affective fondamentale, riche de toutes les
instances émotionnelles et instinctives, qui donne à
chacun de nos états d’âmes une tonalité agréable ou
désagréable, oscillant entre les deux pôles extrêmes
de la douleur et du plaisir
Jean Delay
= Disposition dominante ou tonalité affective qui colore
la perception du monde et module l’activité
intellectuelle ou motrice
Variation continue entre Euphorie et Tristesse
Synonyme: Thymie ( Émotion)
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Altérations pathologiques de l’humeur
• Tonalité:
–
–
–
–
euthymique
déprimée
expansive
irritable
• Evolutivité: stable ou fluctuante
• Adaptation au contexte: syntone ou dissociée
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Humeur Dépressive
Modification pathologique de l’humeur normale
qu’est la tristesse
Pierre Pichot
Modification qualitative (« douleur morale »)
Voire absence de tristesse (vécu mélancolique)
Autres altérations de l’humeur (irritabilité,
aréactivité du mélancolique, …)
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Reconnaître une dépression
•
•
•
•
•
•
•
Présentation générale
Perturbations émotionnelles
Asthénie
Symptômes psychomoteurs
Troubles cognitifs
Troubles de la volonté
Signes somatiques et végétatifs
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Présentation générale du malade
déprimé
• Mimique figée, traduisant la souffrance
psychique
• Gestes lents et rares
• Discours décousu, pauvre et indécis
• Expression émotionnelle: larmes, désespoir
• Contact fuyant
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Perturbations émotionnelles
• Humeur dépressive
– Douleur morale : Tristesse, abattement, découragement,
désespoir
– Perte de l’estime de soi: sentiments d’échecs, d’incapacité, .
– Souffrance non communicable, non partageable
– Incontinence émotionnelle:
• Larmes, effondrement ou angoisse massive
• Irritabilité, colère
– Lassitude, désintérêt, indifférence
– Anhédonie: incapacité à ressentir du plaisir
– Anesthésie affective ou indifférence affective
douloureuse
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Asthénie
En rapport avec la perte d’élan vital
• Simple fatigabilité
• Jusqu’à épuisement intense
• Non améliorée par le repos ou le sommeil
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Symptômes psychomoteurs
• Ralentissement moteur
– Gestuelle lente, mimique pauvre
– Marche lente et hésitante
– Dos voûté, épaules tombantes, gestes rares
• Quelquefois agitation motrice: fébrilité, déambulation…
• Ralentissement psychique:
– Lenteur des processus de pensée (bradyphémie)
– Pauvreté idéique
– Incapacité à soutenir une conversation
– Perte de la fluidité idéo-verbale
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Troubles cognitifs
• Fonctions cognitives globales
– Troubles de l ’attention, de la concentration, de la
mémoire
• Altération des contenus de la pensée et des
représentations
– Impuissance à penser, à entreprendre
– Sentiment d ’incapacité et de perte de moyens
(dévalorisation, dépréciation de soi, jusqu’à idées
d’indignité et de culpabilité)
– Altération de la vision du monde et de l ’avenir
– Idées de mort (jusqu’à planification de suicide)
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Troubles de la volition
Conséquences de l’humeur dépressive, des troubles cognitifs,
du ralentissement, et de l’asthénie
• Inertie: diminution des capacités d ’effort et d’initiative
• Indécision (même pour des questions triviales)
• Incurie
• Apragmatisme: incapacité à accomplir les actions, même
souhaitées
• Clinophilie
• Retrait social
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Signes végétatifs et somatiques
• Troubles du sommeil
– Insomnie de fin de nuit ou d ’endormissement
– Hypersomnie
• Troubles de l ’appétit
– Anorexie, amaigrissement
– Boulimie, prise de poids
• Troubles sexuels
• Troubles somatiques (nausées, céphalées, …)
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Formes cliniques de dépression
•
•
•
•
•
•
•
•
Dépressions psychogènes
Mélancolie
Dépression catatonique
Dépression atypique
Dépression du post-partum
Dépression saisonnière
Trouble dysphorique menstruel
Dépressions symptomatiques :
–
–
–
–
Schizophrénie dysthymique
Dépression post-psychotique
Dépression d ’involution
Dépression secondaire à une maladie somatique
• Neurologique, hypothyroïdie, Cushing, maladie grave,
traitements, ..
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Mélancolie
• douleur morale très intense
• idées de ruine, d’indignité, de culpabilité,
d’incurabilité
• angoisse majeure avec quelquefois agitation
anxieuse
• signes somatiques importants
• amaigrissement rapide
• parfois insomnie totale, ou souvent réveil très
précoce, anxieux
 Dans ce cas, le risque suicidaire devient majeur
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Troubles de l’humeur
MANIE et TROUBLE BIPOLAIRE
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Trouble bipolaire
• Définition
Le trouble bipolaire est une maladie mentale caractérisée
par des dérèglements de l'humeur, qui évolue par accès
se détachant plus ou moins franchement les uns des
autres et de l'état normal.
C'est la succession chez le même patient d'accès
maniaques et d'accès dépressifs. Le patient peut
retrouver son état normal dans l'intervalle qui sépare
les différents accès.
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Accès maniaque
L'état maniaque est une pathologie de l'humeur
caractérisée par un état d'excitation et
d'exaltation euphorique. Il survient le plus souvent
sous forme d'accès qui se répètent et s'intègrent
dans le cadre nosographique d'un trouble bipolaire.
Cependant, les états d'excitation de type maniaque
peuvent avoir d'autres origines, notamment
lésionnelles ou toxiques, qu'il faut
systématiquement rechercher et éliminer avant de
faire le diagnostic de Trouble bipolaire.
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Description clinique
L'état maniaque associe :
• Une euphorie pathologique avec labilité de
l'humeur
• Une excitation psychique et motrice
• Des troubles du comportement (désinhibition,
agressivité)
• Des signes somatiques (troubles du sommeil,
amaigrissement)
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Description Clinique
• La présentation d'un patient maniaque est
d'emblée souvent évocatrice avec
typiquement:
–
–
–
–
tenue négligée
familiarité
euphorie
associations d'idées accélérées plus ou
moins difficiles à suivre.
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Euphorie pathologique
euphorique.
estime de soi augmentée
sensation d'aisance et de super-forme inépuisable
optimiste, généreux, jovial, de contact facile
tenue vestimentaire : caractère exubérant.
Ludique
joue avec les mots, fait des rimes et des associations par
assonances (exemples : "air de rien" appelle "rien du tout" ou "Belle
de Jour" "Jour de fête, fête à Neu-neu, Neuleptil (un
neuroleptique)".
Hyperesthésie affective
Hypersyntonie: réactions affectives immédiates et intenses au moindre
stimulus, donnant l'impression d'un accord affectif étroit avec le
monde environnant.
Cependant, humeur fluctuante: passage rapide du rire aux larmes, de la
joie à la tristesse ou à l'angoisse.
Incapable de tolérer une contrariété, le patient maniaque peut
rapidement devenir ironique, caustique, coléreux, agressif ou
violent.
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Excitation psychique
• Le symptôme caractéristique en est la tachypsychie, c'est-àdire l'accélération de la pensée.
• Cette tachypsychie a pour conséquence une fuite des idées et
des passages du coq-à-l'âne.
• Elle s'accompagne d'une logorrhée, flux de paroles au contenu
labile, et parfois d'une graphorrhée.
• Une hypermnésie, une hyperesthésie et des troubles du
jugement y sont associés.
• Mais cette hyperactivité reste stérile, car désordonnée et
sans but précis.
•
De même, la distractibilité est importante témoignant d'une
labilité de l'attention et de troubles de concentration.
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Excitation motrice
• Elle accompagne l'accélération des processus
psychiques.
• Elle se traduit par une hyper expressivité, notamment
une hypermimie, une hyperactivité avec hyper mobilité
(déambulation excessive notamment) mais aussi,
souvent, une agressivité et parfois une agitation.
• L ’activité est désordonnée et brouillonne
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Troubles du comportement
• En rapport avec la désinhibition
• Relâchement des censures morales et sociales:
–
–
–
–
–
propos excessifs, familiers, parfois grossiers voire orduriers
Gloutonnerie
dépenses inconsidérées
démarches intempestives
actes délictueux (vols, fraudes, altercations sur la voie publique,
attentats à la pudeur..).
Tel patient, saisi d'une idée géniale, téléphone en pleine nuit à ses
relations. Tel autre, enthousiasmé par un projet, signe des
engagements déraisonnables. Tel autre, encore, se précipite
dans des conduites sexuelles "à risques".
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Signes somatiques
• Les troubles du sommeil ( symptôme d'alarme ):
– l'insomnie, typiquement à type de réveil matinal précoce, est
précoce et constante. Dans certains cas, l'insomnie est totale.
• Absence de fatigue
• Les troubles du comportement alimentaire consistent le plus
souvent en une diminution de l'appétit (anorexie), un
amaigrissement et une déshydratation associée.
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Risques
• Les risques évolutifs des états maniaques ne doivent
pas être négligés :
– accidents de la voie publique
– décisions intempestives ou dépenses inconsidérées
avec endettement
– complications somatiques (déshydratation,
pneumopathies infectieuses notamment)
– et risques de virage de l'humeur, certains épisodes
maniaques précédant des états mélancoliques
francs.
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Autres formes de manie
Hormis l'état maniaque caractérisé, il existe des formes
cliniques plus rares mais classiques. On distingue:
• l ’hypomanie
• la manie délirante
• la manie confuse
• la manie furieuse
• la manie atypique
• les états mixtes
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Formes Cliniques (1)
• L'hypomanie, forme atténuée de manie, est
caractérisée par une hyperactivité physique et
psychique parfois féconde et par une insomnie.
Dans l'épisode hypomaniaque
• modifications indiscutables du fonctionnement qui diffère de
celui du sujet hors période symptomatique
• la perturbation de l'humeur et du fonctionnement est
manifeste pour autrui
• la sévérité de l'épisode n'est pas suffisante pour entraîner
une altération marquée du fonctionnement professionnel ou
social ou pour nécessiter une hospitalisation et il n'existe
• pas de caractéristiques psychotiques.
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Formes Cliniques (2)
• La manie délirante : présence d'idées délirantes
congruentes ou non à l'humeur.
– Parmi les idées délirantes congruentes à l'humeur, les
thèmes mégalomaniaques (mystiques, prophétiques, de
filiation, de richesse) et les mécanismes imaginatifs sont
les plus fréquents.
– Parmi les idées délirantes non congruentes à l'humeur, des
idées de persécution et des idées hypocondriaques
semblent les plus fréquemment associées aux états
d'excitation.
• La manie confuse est caractérisée par une note
confusionnelle parfois au premier plan qui peut
égarer le diagnostic. Cette forme survient plus
volontiers chez le sujet âgé.
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Formes Cliniques (3)
• La manie furieuse est caractérisée par une agitation extrême
avec dangerosité pour le patient et pour autrui. Elle
s'accompagne d'un retentissement somatique souvent
important. Elle est rare aujourd'hui.
• La manie atypique est un état d'excitation dans le cadre
d'une schizophrénie. Elle est caractérisée par la présence
associée de signes de la série schizophrénique.
• Les états mixtes sont caractérisés par la coexistence, à des
degrés divers, de symptômes dépressifs et de symptômes
maniaques. Ils doivent être distingués des fluctuations
rapides de l'humeur habituelles dans l'accès maniaque.
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50
Madame N., 32 ans, employée dans l’administration fiscale
• Vient en consultation, anxieuse, épuisée et abattue, adressée
par une assistante sociale. Elle a du mal à s’occuper de sa fille
de 3 ans, en raison d’une surcharge de travail domestique. Elle
dit que sa vie est un « calvaire ». L’interrogatoire retrouve
qu’elle passe des heures à nettoyer son domicile avec des
produits détergents, qui lui ont provoqué des lésions aux mains.
Elle dit être très attentive à la propreté, se lavant
régulièrement les mains et répétant les douches dans la journée.
• Elle avoue qu’elle a des comportements assez absurdes, comme
de changer de route lorsqu’elle croise un camions de collecte
des déchets ménagers, de mettre des gants stériles pour
manipuler les documents administratifs au cours de son activité
professionnelle. Elle a essayé de lutter contre ce type de
comportement, mais ses efforts ont amplifié son anxiété.
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1. Quel est votre diagnostic ? Sur quels arguments ?
Réponse:
Un trouble obsessionnel compulsif
– Rituels de lavage
– Obsessions liées à la contamination
– Conscience des troubles
1) interférence avec les activités quotidiennes
2) résistance aux symptômes (lutte anxieuse)
3) détresse liée aux symptômes
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