Entre anniversaire, histoire et mythe la
construction contemporaine de l’Italie fut
toujours en débat.
En 1861, au moment de la création du royaume
d’Italie autour du Piémont de Victor Emmanuel
II, tout juste 2% de la population parlait italien.
La construction, inachevée, de l’unité s’était
faîte à marche forcée et la forme monarchique
du régime ne faisait pas l’unanimité. Mazzini à
l’origine de ce « Réveil » national dans les
années 1830 était partisan d’une République
démocratique et sociale.
Mais au delà ce fut le Nord, urbain et en plein
développement économique, qui intégra un
Sud, le Mezzogiorno, rural et économiquement
en marge. Quant à Rome, elle était encore sous
la tutelle du Pape et ne devint capitale qu’en
1871 après l’évacuation de la ville par les
troupes françaises l’année précédente. Mais il
restait les Terres irrédentes encore sous
domination autrichienne.
Ce monument, l’Altare della patria (Autel de la patrie)
ou Vittoriano fut érigé sur proposition du Parlement
entre 1895 et 1911 en plein cœur de Rome en
l’honneur de Victor Emmanuel II, mort en 1878.Il
accueille le musée du Risorgimento où en son centre
se trouve la tombe du Soldat Inconnu de la guerre de
1915-1918.La plupart des villes d’Italie, grandes ou
modestes, construisirent à la même époque des
musées sur l’unification italienne. Collection privée
Le Risorgimento : une unité italienne qui reste à construire
Ce fut le modèle français d’une nation homogène, uniformisatrice qui devint le projet politique
de la toute jeune nation. L’école et la langue, l’armée et l’administration organisées sur le
modèle centralisé piémontais furent confiés à des turinois. Pour de nombreux habitants du Sud
ce fut une annexion au profit des élites du Nord. A partir de 1870, après dix ans d’une guerre
civile sans merci au Sud, le pouvoir essaya de mettre en place un panthéon national autour des
figures de Garibaldi, de Victor Emmanuel ou de Dante.
Mais le véritable creuset de la nation fut la guerre mondiale dans laquelle l’Italie entra en 1915
du côté de la France et du Royaume-Uni avec la promesse, non tenue, pour les masses rurales
d’une distribution des terres pour les anciens combattants…Une autre page de l’unification du
pays allait s’écrire avec le fascisme.
Vu depuis la France