II. Léopold Sédar Senghor et le socialisme –négritude : de la

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De la négritude au socialisme : Léopold Sédar
Senghor et les enjeux de la renaissance africaine
Samba DIAKITÉ
Note sur l’auteur :
Samba DIAKITÉ est Professeur des Universités, Professeur Titulaire de Philosophie de la culture et
philosophie africaine à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, Côte d’Ivoire. Il est détenteur
d’un Doctorat d’État, ès lettres, art et sciences humaines, spécialité philosophie de la culture et
d’un doctorat de 3e cycle en philosophie politique et sociale et en philosophie africaine. Membre
associé au Laboratoire d’Études et de Recherches Appliquées sur l’Afrique(LÉRAA) de l’Université
du Québec à Chicoutimi, Directeur de l’Institut de Recherches pour le Développement de l’Afrique
(IRDA-Bouaké) et des Éditions Différance Pérenne (Saguenay-Qc, Canada), les recherches du
Professeur SAMBA DIAKITÉ portent pour l’essentiel sur le développement de l’Afrique en relation
avec les questions, culturelles, éthiques et politiques. Il est l’auteur de plusieurs articles
scientifiques ainsi que de plusieurs ouvrages.
Publication de la Chaire Senghor de la Francophonie,
Sous la direction de Jean-François Simard, titulaire de la Chaire Senghor de la Francophonie
Série : Cahier Senghor, numéro 9
ISBN (Papier) : 978-2-89251-570-1
ISBN (PDF) : 978-2-89251-571-8
Hiver 2014
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Table des matières
RÉSUMÉ .................................................................................................................................................. ii
AVANT-PROPOS : LA FRANCOPHONIE SELON LÉOPOLD S. SENGHOR : UNE INDÉPASSABLE THÉORISATION? ................. iii
INTRODUCTION ......................................................................................................................................... 1
I. NÉGRITUDE ET SENGHORISME : LA CULTURE COMME LEVAIN DUNE RENAISSANCE AFRICAINE HUMANISTE ................ 3
II. LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR ET LE SOCIALISME NÉGRITUDE : DE LA CULTURE À LA POLITIQUE, LE PAS DE GÉANT ........ 7
CONCLUSION .......................................................................................................................................... 11
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................... 14
ii
RÉSUMÉ
Notre critique se comprendra comme une généalogie, se définissant comme un rappel à soi et à
l’Afrique, un rappel à l’origine, en s’efforçant de dénouer le serpent qui mord sa propre queue, en
indiquant où se trouve sa tête pour lui permettre de ramper à son rythme. Il nous faut donc tester
l’idée de la philosophie senghorienne en essayant de lui assigner son mode de dérivation afin
d’examiner son objectivité intrinsèque, ses voies rocambolesques, mais aussi sa ténacité à
continuer son chemin douloureux et à vouloir imposer à son Afrique un nouvel ordre politique,
social, culturel et économique.
Aussi, voudrions-nous nous atteler à saisir la pensée senghorienne, socialiste dans son fond, afin
de comprendre ses différends et provoquer ses contestations. Au-delà du socialisme africain, c’est
la problématique de la philosophie senghorienne qui est mise en jeu, car que l’on réfute le
socialisme de Senghor ou qu’on l’accepte, on est obligé de passer par cet auteur considéré à tort
ou à raison comme l’un des précurseurs de la philosophie africaine.
Mots-clés :Afrique-Civilisation-Cultures-Développement-Émotion-Humanisme-Identités-
Liberté-Politique-Négritude- Renaissance-Senghor- Socialisme
iii
AVANT-PROPOS : LA FRANCOPHONIE SELON LÉOPOLD S. SENGHOR : UNE INDÉPASSABLE THÉORISATION?
Que me soit permis cet audacieux postulat, qui avec le temps s’imposera comme un constat. Le
« senghorisme » est à la Francophonie ce que le marxisme est à l’économie, c’est-à-dire une
logique de pensée holistique alternative à ce point articulée et cohérente qu’elle est capable, à
elle seule, d’expliquer le fonctionnement de la société. Par le biais d’une lecture historiographique
de l’œuvre de Léopold S. Senghor, en cela inspirée par la présente réflexion de notre collègue
Samba Diakité, il nous est permis de proposer une hypothèse exploratoire centrale,non pas tant
sur Senghor lui-même, que sur son legs et plus particulièrement encore sur ce qu’est devenue la
Francophonie.
Nous postulons que Senghor, même si cela n’aura jamais été sa prétention, a théoriun système-
monde dont la Francophonie, depuis sa fondation, ne s’est jamais réellement idéologiquement
émancipée, ne serait-ce que minimalement distancée. À telle enseigne que le cadre conceptuel
bâti par Senghor s’impose dans le discours des intellectuels organiques qui pullulent dans les
différentes instances de l’OIF, comme un référentiel aussi indispensable qu’indépassable. Une
lancinante question se pose alors, que Senghor du reste serait peut-être aujourd’hui le premier à
formuler : la Francophonie souffrirait-elle du « syndrome de Fukuyama », d’une sorte de fin de son
histoire, institutionnellement condamnée à se répéter, incapable de se régénérer?
Avec le temps, cet unilatéralisme idéologique des différents opérateurs de l’OIF s’est lentement
transformé en une rhétorique somme toute assez banale. Or, d’un point de vue ontologique, il
s’agit d’une attitude (pour ne pas dire d’une paresse) intellectuelle qui est aux antipodes de l’état
d’esprit insufflé par Senghor lui-même. En l’absence d’une remise en question épistémique et
méthodologique rigoureuse, la Francophonie s’est lentement éloignée de sa francophonie. Bref,
c’est paradoxalement en invoquant Senghor que la Francophonie aura oublié Senghor.
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Je tiens donc à remercier sincèrement le professeur Diaki de nous ramener aux sources de
l’existentialisme senghorien, par les biais de la négritude et du socialisme africain. Puisse cette
réflexion nous permettre d’enrichir notre regard sur l’homme et nous permettre de mieux
comprendre les continuités et les ruptures idéologiques qui s’opèrent aujourd’hui entre héritage
senghorien et la manière de renouveler le regard que nous portons sur « l’universel » et plus
particulièrement la Francophonie.
Jean-François Simard
Titulaire de la Chaire Senghor de l’Université du Québec en Outaouais
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