Intérêt en gestion des milieux boisés

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Coléoptères forestiers
Pierre ZAGATTI
Les Coléoptères sont des insectes
 holométaboles,
 à pièces buccales broyeuses
 dont la première paire d'ailes
est sclérifiée en élytres
Les Coléoptères
Des ailes antérieures transformées en élytres
 Les Coléoptères constituent l'ordre le
plus vaste du règne animal:
350.000 espèces décrites,
et 1.000.000 estimées
 Les Coléoptères sont les seuls insectes
à avoir colonisé tous les milieux,
y compris le milieu marin
Systématique des Coléoptères
Elle est basée sur la morphologie:
 des antennes,
 des tarses,
 de l'abdomen,
 du thorax,
 des larves
Elle reconnaît aujourd'hui 206 familles
Ordre des Coléoptères
Sous-Ordre des Archostemata
4 familles, pas en France
Sous-Ordre des Adephaga
Hydradephaga (Dytiscoidea)
Gyrinidae
Dytiscidae
...
Geadephaga (Caraboidea)
Carabidae
Sous-Ordre des Myxophaga
4 familles, peu en France
Sous-Ordre des Polyphaga
Sous-Ordre des Polyphaga
Staphyliniformia
Hydrophiloidea
Staphylinoidea
Scarabaeiformia
Lucanoidea
Scarabaeoidea
Elateriformia
Scirtoidea
Dascilloidea
Buprestoidea
Byrrhoidea
Elateroidea
Bostrychiformia
Derodontoidea
Bostrychoidea
Cucujiformia
Lymexyloidea
Cleroidea
Cucujoidea
Tenebrionoidea
Chrysomeloidea
Curculionoidea
Biologie des Coléoptères
 La biologie des larves et celle des adultes
sont généralement différentes
 Beaucoup de larves sont inconnues
Biologie larvaire
Extraordinairement variée,
 par leur alimentation:
 prédateurs
 saprophages
 parasites
 phytophages
 par la variété des milieux
qu'elles occupent
Larves prédatrices
 On les rencontre chez les
 carabes
 lampyrides
 clérides
 coccinelles
 La plupart chassent "à vue",
quelques-unes à l'affût (cicindèles)
 Les adultes sont généralement prédateurs
Larves saprophages
 Matières animales ou végétales
en décomposition
 Dermestidae
 Coprophages
 Scarabaeoidea (bousiers)
Larves parasites
 Parasitoïdes d'invertébrés
 avec hypermétamorphoses
 Meloidae
 Rhipiphoridae
 Ectoparasites de vertébrés
 Platypsyllus castoris
Larves phytophages
 Exophytes
 Scarabaeoidea
(vers blancs des hannetons et cétoines)
 Chrysomelidae
 Endophytes
 Cerambycidae
 Curculionidae
 Scolytidae
Adaptation à la vie aquatique
 Peu de différentiations morphologiques
(pattes natatoires des dytiques, gyrins, hydrophiles)
 Respirent l'air atmosphérique
 Insectes marins
 Quelques carabiques (Aepus,
Aepopsis) vivent dans la zone de
balancement des marées
 Des charançons sont
exclusivement marins
 Les donacies (Chrysomelidae)
 Larves aquatiques
 Respirent grâce à un trocart planté
dans la tige des plantes
P. Zagatti
Biologie des adultes
 Alimentation
 prédateurs
 saprophages
 parasites
 phytophages
 Biologie sexuelle
 Socialité
Biologie sexuelle
des Coléoptères
 Caractères sexuels secondaires
 Rencontre des sexes
 Bioluminescence
 Phéromones sexuelles
 Phéromones d'agrégation
Caractères sexuels secondaires
 Allométrie (mâles majeurs et mineurs)
 Mandibules
(lucanes, longicornes)
 Cornes céphaliques
ou thoraciques (scarabées)
 Pattes antérieures
(chrysomèles, longicornes)
 Phanères adhésives aux tarses
Caractères sexuels secondaires
Allométrie
des caractères sexuels secondaires
5 cm
Phanères adhésives aux tarses des mâles
Femelle (g) et mâle (d) de carabique
Tarse antérieur de dytique mâle
Rencontre des sexes
• Bioluminescence
• émission d'un signal lumineux mâle avec
ou non réponse de la femelle
• Elateridae
• Lampyridae
• Phéromones sexuelles
• odeurs émises par un sexe qui attirent le
sexe opposé
• Phéromones d’agrégation
• odeurs émises par un sexe qui attirent
les deux sexes
Pyrophorus sp. Elateridae de Guadeloupe
Comportement social
 Agrégations
 Fréquentes
 Soins aux jeunes
 Scarabaeoidea
 Chrysomelidae
 Caraboidea
 Silphidae
 Communications extra familiales
 ???
 Comportement sub-social
Importance économique des Coléoptères
 Quelques auxiliaires parmi les prédateurs
 Coccinelles
 De nombreux ravageurs des cultures
 Charançons
 Chrysomèles
 Des ravageurs des forêts et des bois ouvrés
 Scolytes
 Longicornes
 Vrillettes
 Des ravageurs des denrées
 Ténébrionides
 Cucujides
 Bruches
 Charançons
Carabidae
Carabes et carabiques
1000 espèces en France
Généralités :
· Larves et adultes prédateurs
· Fréquents en milieux boisés - humides
· Echantillonnage facile - pièges Barber
Systématique :
· "Une" famille pour certains, mais souvent les sous-familles sont traitées en familles
· Principales sous-familles :
• Cicindelinae
• Carabinae
• Nebriinae
• Trechinae
• Pterostichinae
• Harpalinae
• Callistinae
• Lebiinae
Carabidae
Identification :
· Difficile
· Préparation pièces génitales mâles
Ouvrages utilisables
· Jeannel (1940-41, Faune de France) - difficile d'emploi mais toujours indispensable
· Trautner & Geigenmüller (1987, Tiger Beetles, Ground beetles) - bon mais incomplet
· Hurka (1996. - Carabidae of the Czech and Slovak Republics) - la référence
taxonomique actuelle
Intérêt en sylviculture
· Faible, quelques auxiliaires (dont des espèces arboricoles)
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Considérable, beaucoup d'espèces patrimoniales
· Quelques bons bio-indicateurs (zones humides)
· Diversité spécifique, même en milieux appauvris, et facilité d'échantillonnage les
rendent intéressants pour des études quantitatives
Carabus auronitens
J. Gebert
Histeridae
Escarbots
140 espèces en France
Généralités :
· Larves et adultes saprophages (saproxylophages et coprophages)
Systématique :
· Famille très homogène
· Sous-familles :
• Habraeinae
• Saprininae
• Dendrophilinae
• Onthophilinae
• Histerinae
• Hetaeriinae
Histeridae
Identification :
· Difficile - Espèces petites
Ouvrages utilisables
· Auzat 1916, Histeridae gallo-rhénans - inachevé
· Käfer Mitteleuropas Tome 3
Intérêt en sylviculture
· Aucun ?
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Quelques bio-indicateurs
· La difficulté de l'échantillonnage et de la détermination limitent leur intérêt pour le
gestionnaire.
Silphidae
Silphes et Nécrophores
31 espèces en France
Généralités :
· Larves et adultes nécrophages (saprophages - prédateurs - phytophages)
· Grande taille
· Echantillonnage facile par piège Barber (piège à nécrophages)
Systématique :
• Silphinae - antenne en massue peu différentiée
• Nicrophorinae - massue globuleuse très nette - grande taille
• Agyrtinae - 5 mm - massue de 5 articles
Silphidae
Identification :
· Assez facile, grande taille et peu d'espèces, mais pièces génitales mâles parfois utiles à
disséquer (Silpha)
Ouvrages utilisables
· Identification des Silphidae français, par M. Debreuil (2003)
· Käfer Mitteleuropas
· Attention à la confusion nomenclaturale (beaucoup d'homonymes)
Intérêt en sylviculture
· ? Faible, un prédateur arboricole (Xylodrepa quadripunctata)
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Faible - deux espèces déterminants Znieff en Ile-de-France
· Mais : espèces abondantes en milieux boisés et presque toujours associées aux
échantillonnages de Carabidae, donc utiles à connaître et à noter
Staphylinidae
Staphylins
1800 espèces en France
Généralités :
· La plus vaste famille de Coléoptères français (mondiaux ?)
· Espèces saprophages nécrophages et prédatrices
· Très fréquents en milieux boisés humides
Systématique :
· Famille très homogène, mais 22 sous-familles en France
Staphylinidae
Identification :
· A réserver au spécialiste, si vous en trouvez.
· Faune mal connue en France
Ouvrages utilisables
· Coiffait, 1972-1982, Staphylinidae de la Région Paléarctique Occidentale
· Käfer Mitteleuropas
Intérêt en sylviculture
· ??
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Faible, identification très difficile
· Quelques espèces emblématiques cependant
Lucanoidea et Scarabaeoidea
Lucanes, scarabées, bousiers, hannetons et cétoines
300 espèces en France
Généralités :
· Espèces coprophages, phytophages et saproxylophages
· Biologie et milieux très variés mais beaucoup de grandes espèces spectaculaires
· Echantillonnage varié : piège barber ou à coprophages pour bousiers, piège lumineux pour
hannetons et piège à vin pour cétoines.
Systématique :
· Deux super-familles Lucanoidea (8 espèces) et Scarabaeoidea - structure des antennes
· Principales familles :
• Aesalidae (Lucanoidea)
• Lucanidae (Lucanoidea)
Lucanes
• Trogidae (Scarabaeoidea)
Trox
• Geotrupidae
Bousiers
• Aphodiidae
Aphodius - 119 espèces - petite taille
• Scarabaeidae
Scarabées
• Melolonthidae
Hannetons
• Rutelidae
Hannetons
• Dynastidae
Rhinocéros
• Cetoniidae
Cétoines
Lucanoidea et Scarabaeoidea
Identification :
· Très difficile, contrairement à une idée reçue
· Femelles parfois indéterminables…
· Mais beaucoup d'amateurs et faune bien connue
Ouvrages utilisables
· Nombreuses faunes récentes, notamment de Paulian et Baraud (France et Europe)
Intérêt en sylviculture
·?
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Considérable - beaucoup d'espèces patrimoniales
· Beaucoup de bio-indicateurs forestiers
· Mais attention aux identifications hasardeuses.
Le pique-prune : Osmoderma eremita
P. Zagatti
P. Zagatti
P. Zagatti
Cantharoidea
Lampyres et téléphores
150 espèces en France
Généralités :
· Larves carnivores, souvent spécialisées sur les mollusques terrestres
· Les Lycidae sont arboricoles, carnivores saproxyliques
· Adultes floricoles, parfois à femelles endogées (Drilus)
Systématique : 4 familles
• Lycidae - 13 espèces (avec Omalisinae)
• Drilidae - 1 espèce
• Lampyridae - 10 espèces
• Cantharidae - 125 espèces
vers luisants
téléphores
Cantharoidea
Identification :
· Assez facile, sauf pour les Cantharidae Malthininae (60 espèces de petite taille)
· Faune mal connue
Ouvrages utilisables
· Pas de faune de France depuis 1862 !
· Mulsant E. 1862, Mollipennes (remarquable comme tous les travaux de l'auteur, il convient
cependant de connaître la nomenclature moderne et sa synonymie).
· Käfer Mitteleuropas
· Une faune récente des Lycinae français par Allemand, Constantin et Brustel (1999)
Intérêt en sylviculture
·?
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Quelques espèces sont très abondantes en milieu boisé
· Les lampyres et vers luisants ont une forte valeur patrimoniale
· Les Lycidae sont liés aux vieux bois et sont d'excellents indicateurs
Tenebrionoidea
Méloés, oedémères, mordelles et ténébrions
450 espèces en France
Généralités :
· Biologies larvaires très variées, parasites (Meloidae), prédatrices (Pyrochroidae),
saproxylophages (Alleculidae, Melandryidae, Oedemeridae, Tenebrionidae) ou même
xylophages (Melandryidae).
· Adultes sur les fleurs (Oedemeridae et Mordellidae), au sol ou sur les arbres
· Ces familles comprennent un grand nombre d'espèces saproxyliques
Systématique : Toutes ces familles ont des tarses 'hétéromères' à 5,5,4 articles
· Principales familles :
• Salpingidae (17 espèces)
Un rostre, très petits saproxyliques
• Pyrochroidae (3 espèces)
Antennes pectinées, grosses espèces rouges
• Lagriidae (5 espèces)
Très communs
• Alleculidae (30 espèces)
Griffes pectinées, saproxyliques
• Tenebrionidae (135 espèces) Biologie variée, souvent en zones arides
• Melandryidae (40 espèces) Saproxyliques rares
• Anthicidae (75 espèces)
Minuscules floricoles
• Mordellidae (70 espèces)
Floricoles, abdomen en pointe aiguë
• Rhipiphoridae (13 espèces) Parasites aberrants, rarissimes
• Meloidae (41 espèces)
Parasites d'Hyménoptères et d'Orthoptères
• Oedemeridae (36 espèces) Ressemblent aux longicornes, floricoles
Tenebrionoidea
Identification :
· Souvent assez facile, mais pratiquement pas de Faune de France récente.
· La systématique des Mordellidae est à réserver aux spécialistes
· Les Tenebrionidae sont difficiles à identifier, mais il y a peu d'espèces dans la moitié nord de la France
(seulement 32 citées du massif de Fontainebleau).
Ouvrages utilisables
· Faunes de France récentes :
• Anthicidae : Bonadona, 1991
• European fauna of Oedemeridae : Vasquez, 2002
· Pour tous les autres :
• Käfer Mitteleuropas
• Portevin - Histoire Naturelle des Coléoptères de France, Tome 3 (1934)
• Mulsant et Rey - Histoire Naturelle des Coléoptères de France :
Barbipalpes (Melandryidae) 1856, Longipèdes (Mordellidae) 1856, Vésicants (Meloidae) 1857, Angustipennes
(Oedemeridae) 1858, Rostrifères (Salpingidae) 1859, Pectinipèdes (Alleculidae) 1856, Latigènes
(Tenebrionidae) 1854
Intérêt en sylviculture
· ? Les xylophages sont trop rares pour être nuisibles
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Considérable, beaucoup de saproxyliques sont des bio- indicateurs forestiers
· Quelques espèces patrimoniales chez les Meloidae et Tenebrionidae
Les saproxyliques mycétophages
U. Bense
Mycetoma suturale : Melandryidae
Cleridae
Clairons
25 espèces en France
Généralités :
· Insectes très colorés et bien connus.
· Larves et adultes sont prédateurs, plusieurs espèces saproxyliques sont des prédateurs de
xylophages (scolytes et vrillettes) d'autres sont spécialisés dans les nids d'hyménoptères
solitaires.
Systématique :
· Caractérisés par la structure de leurs tarses pentamères et leurs antennes en massue.
· Sous-familles françaises :
• Tillinae
• Clerinae
• Enopliinae
• Tarsosteninae
• Korynetinae
Cleridae
Identification :
· Facile, espèces peu nombreuses, très colorées et bien tranchées
Ouvrages utilisables
· Très belle faune récente pour l'ouest paléarctique (planches en couleurs) :
Gerstmeier R. 1998. Checkered beetles.
Intérêt en sylviculture
· Les espèces saproxyliques communes sont de redoutables prédateurs de xylophages,
sur feuillus (Clerus) ou conifères (Thanasimus).
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Beaucoup de Cleridae français sont rares, vivant dans des habitats très spécialisés
(saproxyliques et nids d'hyménoptères). Ce sont donc d'excellents bio-indicateurs de la
qualité des milieux.
Elateridae
Taupins
200 espèces en France
Généralités :
· Une majorité d'espèces vivent en milieu boisé, mais leurs larves sont soit carnivores, soit
saproxylophages. D'autres vivent dans le sol et peuvent s'attaquer aux racines des plantes.
· Les taupins sont échantillonnés par le piège à vitre et le battage (parapluie japonais).
Systématique :
· Famille très homogène d'aspect, les divisions systématiques sont très variables suivant les
auteurs. Elles sont basées sur la morphologie thoracique et la structure de la tête.
· Laibner reconnaît 9 sous-familles:
• Agrypninae
• Pyrophorinae
• Hypnoidinae
• Denticollinae
• Elaterinae
• Melanotinae
• Negastriinae
• Cardiophorinae
• Drapetinae
Elateridae
Identification :
· Très difficile, peut être une des plus complexes parmi les coléoptères. Il y a cependant
quelques espèces emblématiques faciles à reconnaître.
· La variation intraspécifique (coloration) est très marquée chez les taupins
Ouvrages utilisables
· Leseigneur L., 1972, Coléoptères Elateridae de la faune de France continentale et de Corse,
Bull. Soc. Linn. Lyon (41) : supplément.
· Laibner S. 2000, Elateridae of the Czech and Slovak Republics, Kabourek.
Intérêt en sylviculture
· Pas de dégâts signalés des espèces radicicoles en milieu forestier
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Considérable, beaucoup d'espèces saproxyliques sont strictement inféodées aux vieux arbres
à cavités et sont donc considérés comme des bio-indicateurs très importants.
· De plus, la famille est, contrairement aux Buprestidae, à affinités boréales. La faune de France
compte donc un grand nombre de relictes glaciaires à distribution discontinue.
Limoniscus violaceus
S. Krejcik
Elateridae des
cavités du hêtre
Megapenthes lugens Redt.
Limoniscus violaceus Müll. et Ischnodes sanguinicollis Panz.
d'après A. Iablokov, 1943
Cerophytidae, Eucnemidae, Throscidae
25 espèces en France
Généralités :
· Trois familles intermédiaires entre Elateridae et Buprestidae (Sternoxes), de petite taille.
· Insectes saproxyliques, à larves probablement saproxylophages
· Echantillonnage par le piège à vitre
.
Systématique :
· La systématique est basée sur la morphologie des pièces sternales thoraciques.
• Cerophytidae - 1 espèce
• Eucnemidae - 16 espèces
• Throscidae - 8 espèces
· La répartition en France de ces espèces reste mal connue
Cerophytidae, Eucnemidae, Throscidae
Identification :
· Difficile, surtout pour les Throscidae
Ouvrages utilisables
· E. Barthe (1928), a publié la faune de France des 3 familles dans
Miscellanea Entomologica
Intérêt en sylviculture
·?
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Considérable, beaucoup d'espèces notamment d'Eucnemidae,
sont caractéristiques des vieux bois et ne se trouvent que dans
des peuplements très peu modifiés par la sylviculture.
Buprestidae
Buprestes
170 espèces en France
Généralités :
· Famille homogène d'insectes allongés, diurnes et très vifs. Les larves sont phytophages,
presque toutes endophytes sur végétaux ligneux ou herbacés. Beaucoup d'espèces sont des
xylophages primaires vivant sur les arbres sains.
· Les buprestes sont échantillonnés par le piège à vitre, le piège à vin (éthanol) et le battage.
Systématique :
· 10 sous-familles (Curletti, 1994) les principales :
• Acmaeoderinae
• Sphenopterinae
• Chalcophorinae
• Buprestinae
• Chrysobothrinae
• Agrilinae
• Cylindromorphinae
• Trachyinae
Buprestidae
Identification :
· Difficile, voire très difficile pour les deux grands genres Agrilus et Anthaxia. Le faible nombre
d'espèces dans la moitié nord de la France facilite parfois la tâche.
Ouvrages utilisables
· Schaefer L., 1949 Les buprestides de France - la bible - (un complément avec planches
couleurs a été publié en 2000).
· Théry A., 1942 Coléoptères buprestides - Faune de France 41
Intérêt en sylviculture
· Faible, les grosses espèces xylophages sont généralement trop rares pour être nuisibles, à
part peut-être Phaenops cyanea sur pin dans la moitié sud de la France.
· Il existe cependant des espèces nuisibles à l'agriculture et l'horticulture.
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Beaucoup d'espèces sont rares ou très rares et considérées comme déterminantes pour la
qualité des milieux forestiers.
· La beauté des buprestes ajoutée à leur rareté renforce leur valeur patrimoniale
Le grand bupreste du hêtre : Dicerca berolinensis
M. Gigli
Cucujoidea
Clavicornes
725 espèces en France
Généralités :
· Nombreuses familles de Coléoptères petits ou très petits qui ont en commun leurs antennes
en massue (il y a des exceptions).
· La systématique des familles est complexe et controversée.
· Une majorité de clavicornes sont saproxyliques (prédateurs, saproxylo- ou mycetophages).
Systématique :
· Quelques familles parmi les plus remarquables (les coccinelles sont traitées à part) :
• Colydiidae
• Nitidulidae
• Rhizophagidae
• Cucujidae
• Erotylidae
• Cryptophagidae
• Endomychidae
Très allongés (transférés autre superfamille )
Très nombreuses espèces (165 en France)
Prédateurs (inclus dans Monotomidae)
Espèces très aplaties, corticoles
Coloration vive rouge et noir
Espèces minuscules, les plus petits des Coléoptères
Mycétophages apparentés aux coccinelles
Cucujoidea
Identification :
· Très difficile pour la plupart des familles. La petite taille des adultes ne facilite pas le tâche.
Ouvrages utilisables
· Pas d'ouvrage global, la base sera le Käfer Mitteleuropas Tome 7 (1969).
· Dajoz R., 1976. Coléoptères Colydiidae et Anommatidae paléarctiques, Masson 280 p.
· Audisio P.A., 1993. Fauna d'Italia, Coleoptera Nitidulidae - Kateretidae, Calderini Bologna,
971 p.
Intérêt en sylviculture
· Important, peu d'espèces sont nuisibles aux peuplements forestiers mais beaucoup sont
des prédateurs de xylophages, et notamment de scolytes.
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Considérable, beaucoup d'espèces sténoèces sont considérées comme déterminantes
pour la qualité des milieux forestiers.
· Cucujus cinnabarinus, espèce mythique, a le privilège d'être la seule espèce protégée en
France qui n'a jamais appartenu à la faune française.
Coccinellidae
Coccinelles
100 espèces en France
Généralités :
· Insectes globuleux d'aspect bien connu.
· Larves et adultes prédateurs sur Homoptères, il existe cependant des phytophages
(Epilachninae).
· Echantillonnage par battage (parapluie japonais)
Systématique : sous-familles françaises :
• Lithophilinae
• Chilocorinae
• Coccidulinae
• Epilachninae
• Scymninae
• Coccinellinae
Coccinellidae
Identification :
· Assez facile, sauf pour les Scymnus, les Coccinellinae regroupent l'essentiel des grosses
espèces à faciès de coccinelle.
Ouvrages utilisables
· Iablokoff-Khnzorian 1982, Les Coccinelles, Boubée.
· Dauguet 1949, Les Coccinellini de France
· Le Rémy-Perrier permet d'identifier presque tous les Coccinellinae.
Intérêt en sylviculture
?
Intérêt en gestion des milieux boisés
?
Cerambycidae
Longicornes
240 espèces en France
Généralités :
· Insectes adultes bien caractéristiques, allongés avec de longues antennes, parfois très
colorés et de grande taille, c'est la famille la plus populaire de Coléoptères et probablement la
mieux connue.
· Les larves sont presque toutes des phytophages endophytes, la majorité sur végétaux ligneux
(xylophages primaires et secondaires) quelques unes sur plantes herbacées.
· L'échantillonnage des longicornes se fait par piège à vitre, piège à vin, battage ou pose de
substrats de ponte. Ces méthodes ne capturent cependant qu'un petit nombre d'espèces et
sont difficilement utilisables pour des études quantitatives.
Systématique :
· La césure en sous-familles est variable, celle de Bense :
• Prioninae - grosses espèces brunes et aplaties
• Lepturinae - les leptures sont floricoles
• Necydalinae - Necydalis uniquement
• Spondylinae - 12 espèces
• Cerambycinae
• Lamiinae - espèces à bouche hypognathe
Cerambycidae
Identification :
· En général facile, avec de l'entraînement et une collection de référence, beaucoup
d'espèces peuvent être identifiées avec certitude sur le terrain.
Ouvrages utilisables
· Villiers A. 1978, Faune des Coléoptères de France 1. Cerambycidae - Lechevalier
· Bense U., 1995, Longhorn beetles, Margraf Verlag - la référence nomenclaturale -
Intérêt en sylviculture
· Considérable, les longicornes attaquent les bois à tous les stades, de l'arbre sain au bois
ouvré.
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Considérable, La famille attire l'intérêt des entomologistes par la taille et la beauté de ses
espèces, dont certaines sont des bio-indicateurs des peuplements âgés, d'autres des
relictes glaciaires extrêmement localisées.
· La facilité d'identification de certaines de ces espèces facilite la mise en œuvre de plans
de suivi des populations, malgré la difficulté de l'échantillonnage.
Rosalia alpina
B. Lavoué
P. Zagatti
Cerambyx cerdo
D. Morel
P. Zagatti
Chrysomelidae
Donacies, criocères, galeruques, chrysomèles, altises et cassides
750 espèces en France
Généralités :
· Coléoptères phytophages très proches des Cerambycidae, mais toutes les larves sont
exophytes. Presque toutes les espèces sont phyllophages, et très peu vivent sur les végétaux
ligneux.
· Echantillonnage par fauchage et battage des plantes-hôtes
Systématique :
· Les sous-familles sont bien tranchées, les principales :
• Donaciinae - larves sur les plantes aquatiques
• Criocerinae
• Clytrinae
• Cryptocephalinae - nombreuses espèces d'aspect cylindrique
• Chrysomelinae - espèces globuleuses de couleurs métalliques
• Galerucinae • Alticinae - Altises, nombreuses petites espèces sauteuses
• Cassidinae - aspect de 'petites tortues'
Chrysomelidae
Identification :
· Difficile ou très difficile, la prise en compte de la plante-hôte est très importante pour une
identification certaine.
· Dissection des pièces génitales mâles recommandée.
· Coloration des adultes généralement très variable.
Ouvrages utilisables
· Pour l’Europe, faune de Warcholowski (2003), mais pas de faune de France complète.
· Celle ci est cependant en cours de parution, sont disponibles les Alticinae et Cassidinae par
S. Doguet et B. Bordy . Pour les autres il n'y a que le Käfer Mitteleuropas et Portevin.
· A signaler également les Galerucinae de France, par V. Laboissière, 1934 (SEF).
Intérêt en sylviculture
· Faible (insectes phyllophages), quelques galéruques ont été par le passé nuisibles (ormes)
ainsi que Chrysomela populi.
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Les chrysomelidae ne caractérisent pas les milieux forestiers, sauf quelques
Chrysomelinae inféodés à des plantes herbacées forestières. Les difficultés
d'échantillonnage et de détermination limitent cependant leur prise en compte.
Anthribidae
31 espèces en France
Généralités :
· Petits insectes saproxyliques qui ressemblent aux charançons
· Leurs larves sont des xylophages secondaires (celles des Anthribus sont des
parasites de cochenilles).
· Echantillonnage par piège à vitre où ils sont parfois très abondants.
Systématique :
· Les genres d'anthribides sont bien tranchés. Deux sous-familles :
• Anthribinae
• Choraginae - genre Choragus, espèces minuscules et mal connues
· La faune de ces insectes est mal connue, la généralisation du piège à vitre
pourrait améliorer les choses.
Anthribidae
Identification :
· Assez facile, il y a peu d'espèces et elles ont des ornementations caractéristiques.
Ouvrages utilisables
· Hoffmann A., 1945, Coléoptères Bruchides et Anthribides, Faune de France 44.
Intérêt en sylviculture
·?
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Les anthribides sont considérés comme de bons indicateurs des peuplements forestiers.
L'usage croissant des pièges à vitre permet en ce moment de mieux préciser leur répartition
et leur écologie.
Curculionidae
Charançons
1500 espèces en France
Généralités :
· Insectes phytophages à tarses cryptotétramères, pourvus d'un rostre plus ou moins long
et d'antennes coudées après le premier article (scape) et terminées par une massue
globuleuse. Les larves de charançons, comme celles des scolytes, sont apodes. Beaucoup
d'espèces sont parthénogénétiques.
· C'est la famille d'animaux qui compte le plus d'espèces décrites.
Systématique :
· Complexe et sans cesse remise en cause. Principales sous-familles acceptées en France :
• Otiorhynchinae
• Brachyderinae
• Tanymecinae
• Brachycerinae
• Cleoninae
• Pissodinae
• Hylobiinae
• Curculioninae
• Rhynchophorinae
• Ceutorhynchinae
• Apioninae
• Rhynchitinae
Curculionidae
Identification :
· Très difficile mais possible avec une collection de référence. Celle des Ceutorhynchinae et
Apioninae frôle la gageure. Dans presque tous les cas la mention des plantes-hôtes est
indispensable.
Ouvrages utilisables
· La faune de France est parue en trois volumes par A. Hoffmann en 1950 (t. 52), 1954 (t. 59) et
1958 (t. 62). Elle a été corrigée et complétée par G. Tempère et J. Péricart en 1989 (Faune de
France 74).
Intérêt en sylviculture
· Beaucoup d'espèces sont nuisibles à la sylviculture, qu'il s'agisse d'espèces à larves
radicicoles (Hylobius) ou corticoles (Pissodes).
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Faible (?) les seules espèces à valeur patrimoniale actuellement sont celles inféodées aux
zones humides.
Pissodes spp.
J. Pajares
F. Stergulc
J. Pajares
F. Stergulc
Pissodes
dans les
les écorces
cônes dedepin
Pissodesvalidirostris
castaneus sous
pin
L’hylobe : Hylobius abietis
J.C. Schou
H.E. Linskog
J.-P. Grandjean
Scolytidae
Scolytes
150 espèces en France (6000 dans le monde)
Généralités
· Larves et adultes saproxyliques, une majorité d'espèces xylophages.
· Insectes corticoles à populations pouvant devenir très importantes, notamment lors
d'accidents climatiques.
· Echantillonnages et surveillance des populations par pièges à phéromones.
Systématique
· Controversée, deux sous-familles, trois 'super-tribus' :
• Scolytinae
Scolytini
• Ipinae
Hylesini
Ipini
Scolytidae
Identification
· Assez facile, espèces bien tranchées, mais souvent minuscules.
· Structure des galeries caractéristique des espèces.
· Mention des plantes-hôtes indispensables
Ouvrages utilisables
· Balachowsky A., 1949, Coléoptères Scolytidae (Faune de France 50).
Intérêt en sylviculture
· Considérable, de nombreuses espèces nuisibles sur résineux et feuillus sont
susceptibles de pullulations spectaculaires.
Intérêt en gestion des milieux boisés
· Une étape à ne pas négliger dans la succession coenotique et l'évolution de l'arbre.
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